Pour les immigrants, parler anglais est plus payant

2007/05/02 | Par L’aut’journal 

« Les salaires horaires des immigrants qui parlent très bien anglais, sans égard au niveau de français, sont généralement plus élevés que ceux des immigrants ne parlant pas bien les deux langues officielles », nous apprend une nouvelle étude de Statistique Canada.

Cela est particulièrement vrai au Québec où « l’effet de la langue est principalement observé sur les salaires ». L’étude ajoute qu’« au Québec, on n’a pas observé de relation entre le niveau de français parlé par les immigrants et leurs chances d’occuper un emploi “approprié”. »

L’organisme Impératif français blâme les gouvernements québécois et canadien pour le constat de cette étude intitulée Connaissance des langues officielles par les nouveaux immigrants : à quel point est-ce important sur le marché du travail? .

Selon le président de l’organisme de la région de l’Outaouais, M. Jean-Paul Perreault, les gouvernements fédéral et québécois sont tous deux responsables en grande partie de l’état de faiblesse du français comme langue de travail et langue commune au Québec.

« D’un côté, précise-t-il, l’image internationale du Canada ainsi que les politiques et les pratiques linguistiques suprémacistes de son gouvernement fédéral valorisent la langue anglaise ». De l’autre, ajoute-t-il, « le gouvernement du Québec, par son manque de direction, contribue à l’anglicisation des milieux de travail y banalisant et infériorisant la langue française ainsi que tous ceux qui la parlent. »

Le gouvernement du Québec ne peut prétendre ignorer cette situation puisque plusieurs études confirment la marginalisation du français comme langue de travail. Le Conseil supérieur de la langue française (CSLF) écrivait, à cet effet, « le recensement de 2001 démontre que l’usage du français au travail ne s’est pas encore généralisé : dans la région métropolitaine de Montréal, le pourcentage d’allophones qui travaillent surtout en français n’est que de 45 % ».

Dans plusieurs études et mémoires soumis aux deux gouvernements, Impératif français a plus d’une fois sonné l’alarme : « Au recensement de 2001, les allophones francisés, 124 173 personnes, ne représentent que 46 % de l’ensemble des allophones assimilés. La langue anglaise, elle, assimile 147 695 allophones, soit 54 %. En fonction du poids relatif des deux communautés, même en prenant les pourcentages de la région métropolitaine de Montréal où se retrouvent la plupart des allophones, la situation est inacceptable : 68,1 %, la population de langue maternelle française, attire 46 % des allophones, tandis que 12,8 %, la population de langue maternelle anglaise, réussit à coopter 54 % de la population allophone. »

« Les gouvernements du Canada et du Québec, par leur complicité et leur inaction, collaborent activement à la défrancisation du Canada et l’anglicisation du Québec », de conclure le président d’Impératif français.