Le jeudi 24 mai 2007 – Un opérateur perd la vie lorsque sa pelle mécanique bascule dans la Rivière-des-Milles-Îles; un grutier décède dans un accident lors du transport d’une grue; un chaudronnier décède sur le chantier de Pétro-Canada compressé par le stabilisateur d’une grue; deux hommes perdent la vie écrasés par un tuyau d’acier pesant près de deux tonnes lors d’une manœuvre de déchargement. En moins de dix semaines, cinq travailleurs de la construction auront perdu la vie sur les chantiers. Un bien sinistre bilan alors que les chantiers ouvrent à peine…
Accident mortel à Candiac
L’accident qui a fait deux victimes à Candiac jeudi dernier aura causé bien des émois et bien des remous dans les médias. La FTQ-Construction tient à offrir ses condoléances les plus sincères à la famille ainsi qu’aux proches des deux travailleurs ayant trouvé la mort dans des circonstances terribles.
L’histoire se répète
La FTQ-Construction rappelle qu’aussi triste soit-il, un accident de travail n’est jamais véritablement un accident…Il y a toujours et inévitablement des causes à ces évènements et c’est ce sur quoi il convient d’insister afin que les travailleurs et les travailleuses cessent de se blesser et de trouver la mort sur les chantiers de construction.
La FTQ-Construction réitère que les responsables des accidents à survenir sur les chantiers sont d’abord et avant tout l’organisation du travail ainsi que les méthodes de travail. Tant et aussi longtemps que rien ne se fera concrètement en matière de prévention, des tragédies continueront à survenir inutilement dans les milieux de travail.
Jeudi le 17 mai 2007 à 16h15, au kilomètre 38 de l’autoroute 15 sud, des travailleurs s’affèrent au déchargement d’un camion transportant des tuyaux qui serviront à la réfection d’un viaduc. Après avoir retiré les courroies qui retenaient le chargement, un tuyau d’acier mesurant près de 10 mètres et pesant 2 tonnes roule et écrase deux travailleurs mortellement.
Un troisième travailleur est victime d’une fracture importante au bras et deux autres subissent un choc nerveux très violent. Accident? Fatalité? Destin? La FTQ-Construction en doute fortement et s’interroge plutôt sur les méthodes de travail préconisées dans cette situation.
Un accident qui aurait pu être évité Richard Goyette, directeur général adjoint de la FTQ-Construction, se dit très septique quand à l’organisation du travail sur ce chantier. Comment se fait-il qu’un tuyau pesant près de deux tonnes et mesurant près de dix mètres puisse avoir roulé aussi facilement dès qu’il eut été détaché? Considère-t-on vraiment que les méthodes de travail étaient alors sécuritaires et appropriées compte tenu des manœuvres à exécuter?
N’y a-t-il pas des normes à observer concernant le transport de ce type de matériaux, comme par exemple le fait d’asseoir les tuyaux sur une assise qui les empêcherait de rouler lorsque détachés? La question reste à voir, mais chose certaine, un tuyau d’un tel poids devrait être stabilisé par plus que de simples courroies.
Et demain?
Maintenant que tous ces accidents ont été fortement médiatisés, que nous avons vu maints reportages sur les circonstances entourant ces tragédies et sur les conséquences désastreuses que cela engendre pour les familles, que se passera-t-il demain? Quelle est la suite du plan? Que fera-t-on pour enrayer définitivement ce genre d’accident?
Dans une industrie où tout presse, dans une société où il en coûte moins cher de blesser ou même de tuer un travailleur plutôt que de faire réellement de la prévention, il semble bien que la santé et la sécurité ne soit pas véritablement une priorité pour les employeurs. À quand de véritables mesures de prévention sur les chantiers?
Malheureusement, pour la majorité des employeurs, la prévention se limite au port du casque et des bottines. Quelqu’un pourrait-il nous dire à quoi ont bien pu servir un casque et des bottines aux deux travailleurs écrasés sous deux tonnes d’acier?
Si l’industrie de la construction est l’une des plus meurtrières, à quand de véritables mesures pour protéger l’intégrité physique des travailleurs et des travailleuses? À la lumière des récents évènements, on peut réellement dire qu’il s’agit d’une question de vie ou de mort…La FTQ-Construction se demande combien de temps encore le Ministre du travail, monsieur Whissel, attendra pour agir?
Alors que les causes véritables de ces trop nombreux accidents sont bien connues, que tous les acteurs de l’industrie savent pertinemment comment il serait possible d’enrayer ces accidents, mais que rien ne bouge pour une question d’argent, il est plus que temps que soient mises en vigueur les dispositions prévues par la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST).
