Non aux cours d’aérotechnique en anglais à Édouard-Montpetit

2007/06/11 | Par L’aut’journal 

Dans une déclaration commune, onze organismes nationalistes et syndicaux demandent au Conseil d’administration du collège Édouard-Montpetit de renoncer au projet d’instaurer des programmes en anglais menant à un DEC en aérotechnique dans son école affiliée, l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA).

La Coalition, qui comprend les syndicats de professeurs, d’employés de soutien et l’association étudiante du cégep, a appris que conseil d’administration du collègue a donné le feu vert à sa direction, le 29 novembre 2005 pour demander au ministère l’autorisation de dispenser en anglais tous les programmes d’aérotechnique.

La direction du cégep se méprend sur sa mission

Contrairement à ce qu’affirme la direction, la Coalition ne croit pas que le cégep ait la « responsabilité» d’offrir cette formation en anglais sous prétexte que le programme de Maintenance a été offert depuis 37 ans à la communauté anglophone et que le John Abbott College a décidé de ne plus offrir ce programme.

S’il y a une responsabilité à cet égard, elle incombe au Ministère et non au Collège Édouard-Montpetit, de déclarer les membres de la Coalition.

La prétendue «responsabilité» dont se drape le Collège existe d’autant moins que les jeunes anglophones «issus de la loi 101» sont parfaitement capables de suivre leur formation en français, comme l’ont démontré les étudiants de John Abbott College, qui venaient jusqu’ici terminer en français à l’ÉNA leur troisième année de formation.

Le collège Édouard-Montpetit a pour mission de se développer et d'offrir tous ses programmes en français à des étudiants et étudiantes de toutes origines ethniques et de diverses langues maternelles. Si certains éprouvent des difficultés à étudier en français, il lui incombe non pas d'angliciser sa mission, mais de leur fournir des cours d'appoint, rappellent les membres de la Coalition.

40% des « enfants de la loi 101 » s’inscrivent au cégep anglophone

Les signataires de la Déclaration commune craignent que si le CA du collège Édouard-Montpetit poursuit sa démarche pour instaurer des programmes en anglais, l’ensemble des intervenants du secteur de l’éducation et de la promotion du français devront se mobiliser pour contrer ce précédent dans la région Montréalaise, où s’installe environ 85% des nouveaux arrivants.

L’accès au réseau collégial et universitaire n’étant pas balisé par la Charte de la langue française, de plus en plus d’étudiants allophones issus de l’école secondaire française choisissent de fréquenter le cégep anglais.

En 1990, les premiers « enfants de la Loi 101 », les étudiants allophones issus de l’école secondaire française, choisissaient de fréquenter le cégep anglais dans une proportion de 27,1%. Depuis une dizaine d’années, le choix de fréquenter un cégep anglais se situe au dessus de 40% chez ces étudiants. Par contre, les étudiants allophones issus de l’école anglaise vont à plus de 99% au cégep anglais.

Récemment, la Fédération des cégeps constatait que le nombre de demandes d'admission dans les cégeps anglophones du Québec augmente plus vite que dans l'ensemble des 48 cégeps du Québec. Entre 2000 et 2010, la clientèle devrait croître de 10% au collégial anglophone québécois; dans certaines institutions anglaises de Montréal, cette augmentation pourrait atteindre 35 %.

Un héritage à conserver

L’ÉNA s’est construite fièrement depuis 40 ans comme une institution francophone technique de haut niveau, dans un milieu largement dominé par l’anglais. Elle a apporté une contribution non négligeable au vaste effort de francisation des milieux techniques québécois. La langue de travail au Québec étant le français, l’ÉNA doit préparer une main-d'oeuvre spécialisée qui contribuera non pas à angliciser davantage le Québec, mais à le franciser, ont déclaré les membres de la coalition qui comprend les organisations suivantes :

La Société St-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB)
Le Mouvement Montréal Français
Le Mouvement national des Québécois
Impératif français
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
La Fédération du personnel de soutien en éducation supérieure (FPSES/CSQ)
La Confédération des Syndicats nationaux (CSN)
La Fédération des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ/CSN)
Le Syndicat des professeures et professeurs du collège Édouard-Montpetit (SPPCEM)
Le Syndicat du personnel de soutien du collège Édouard-Montpetit (SPSCEM)
L’Association générale des étudiants du collège Édouard-Montpetit (AGECEM)