Armand Vaillancourt, sculpteur engagé

2007/08/15 | Par Michel Lapierre

« Montréal était mon atelier, dira Armand Vaillancourt. C'est pourquoi je n'ai pas voulu aller à Paris quand Zadkine m'a invité à y aller en 1957. Je sentais que pas un seul lieu au monde pouvait me fournir autant de matériaux que Montréal. » Même en Ontario et aux États-Unis, Vaillancourt est viscéralement montréalais et québécois. En 1967, à l'occasion du centenaire de la Confédération, il réalise à Toronto une sculpture monumentale de trois cent quarante tonnes d'acier coulé qu'il intitule tout naturellement Je me souviens. C'est un scandale. Vaillancourt doit louer huit camions à remorque pour transporter Je me souviens au Québec. En 1971, il achève à San Francisco une sculpture-fontaine gigantesque sur laquelle il peint en rouge les mots Québec libre ! Durant son séjour en Californie, il défend aussi les droits des Amérindiens, des Noirs et des Latino-Américains, en plus de condamner la guerre du Vietnam.

Ses convictions, Vaillancourt ne les exprime pas dans sa sculpture. Ce serait trop facile. Il fait de sa sculpture même des convictions géologiques, une participation totémique à la nature, une expression à la fois préhistorique et révolutionnaire de la vie. Cela se sentait dès la création, en 1955, de L'Arbre de la rue Durocher, la première sculpture abstraite québécoise digne de ce nom. Vaillancourt est lui-même une sculpture, une sculpture vivante dans son armure et sur son cheval. Il défie les lois rétrogrades de la sémiotique et le pesant conservatisme de la postmodernité. Sculpteur populaire, Armand Vaillancourt crève de sa lance le Parachute de Chantal Pontbriand et proclame, par ses œuvres, qu'une époque qui ne reconnaît plus le génie ne reconnaît plus l'humanité.

À ne pas manquer
Armand Vaillancourt expose de ses œuvres
Maison de la Culture Villeray Saint-Michel
421, Saint-Roch
Rens. 872-8124
Jusqu’au 9 septembre