Retour à la guerre froide ?

2007/10/21 | Par Michel Chossudovsky

L'Armée de l'air de la Russie tient de grands exercices militaires sur une grande partie de son territoire entre le 16 et le 30 octobre.

Ces exercices russes coïncident dans le temps avec la réalisation d’importants exercices militaires par les États-Unis sous le nom de « Vigilant Shield 08 » (Bouclier Vigilant 08), qui se sont tenus du 15 au 20 octobre.

Les exercices militaires « Vigilant Shield 08 » ont été précédés par de grandes manoeuvres navales connues sous le nom de « Pacific Shield 07 », avec la participation de l'Australie, la France, la Nouvelle-Zélande, le Singapour, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Réponse russe à des actions étatsuniennes

Le président Vladimir Poutine a annoncé en août que la Russie reprendrait, à grande échelle, ses vols de bombardiers au-dessus des océans Pacifique, Atlantique et Arctique pour la première fois depuis la chute de l'Union Soviétique.

Cette action de Moscou est une réponse à celles des États-Unis et de l’OTAN dirigées contre la Russie, y compris la militarisation de l'Europe de l'Est et des Balkans.

Les exercices étatsuniens au nom de code « Vigilant Shield 2008 (VS-08) » sont fortuitement présentées comme des « exercices anti-terroristes » alors que, sous les auspices conjoints du Pentagone et du Département de la Défense, « l'US Northern Command » en lien avec le « NORAD » a la responsabilité de l'opération.

« VS–08 » comporte un déploiement d'envergure de l'aviation des États-Unis et de l'aviation du Canada. Cela ressemble à un scénario de temps de guerre comportant le déploiement de bombardiers et d'avions de chasse sur l'ensemble du continent de l'Amérique du Nord se prolongeant même dans l'Arctique.

Entre-temps, dans le Pacifique, des exercices militaires ont eu lieu à Guam dans le cadre d'une reproduction de « VS–08 ». En parallèle et sous le couvert du Traité liant les États-Unis et les Philippines, des exercices militaires ont eu lieu dans l'archipel des Philippines le 16 octobre, impliquant près de 3500 soldats de forces spécialisées des deux pays.

Scénario d’affrontement

Dans ce qui apparaît visiblement être un scénario d'affrontement, les exercices militaires russes débutent le jour suivant le déclenchement des exercices étatsuniens.

Les bombardiers stratégiques russes Tu-160, Tu–95 et Tu-22M3 de même que les avions ravitailleurs Il-78 « feront des vols au-dessus de la région de l'Arctique, au-dessus des océans Atlantique et Pacifique et de la mer Noire en simulant des raids de bombardement et le tir de missiles de croisière sur des sites d'essais dans le nord et le sud de la Russie », a déclaré le colonel Alexander Drobyshevsky. (RIA Novosti).

Une partie de ces exercices militaires russes seront menés dans l'Arctique à proximité du territoire des États-Unis et du Canada.

Vols de reconnaissance sur une base permanente

Moscou a annoncé à la mi-août que des vols de reconnaissance effectués par des bombardiers stratégiques ont repris et se poursuivront sur une base permanente, y compris des missions de surveillance sur les zones de navigation commerciale et de production économique.

L'administration des États-Unis s'est dite préoccupée par la reprise des vols de reconnaissance de bombardiers stratégiques russes.

« Je pense que l'augmentation rapide des dépenses militaires russes nous oblige à les surveiller », a déclaré la Secrétaire d'État Condeleeza Rice dans une entrevue du 14 octobre accordée à ABC News.

Depuis de longs mois, la Russie a mené des exercices aériens militaires près de l'Alaska. Au cours de l'été dernier, des bombardiers russes ont organisé un certain nombre d'exercices dans ce qui est décrit comme « une zone tampon en dehors de l'espace aérien américain », à proximité de l'Alaska.

Des avions de combat canadiens impliqués

Selon un porte-parole de NORAD, « les avions de combat étatsuniens et canadiens, y compris les F-15, ont été dépêchés chaque fois que se présentait un détachement d'avions russes en exercice. »

« VS–08 » est un exercice militaire qui repose sur un scénario de confrontation de guerre avec la Russie et la Chine.

En août, sous les auspices de l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), la Russie et la Chine se sont entendues pour réaliser de grands exercices militaires. Sous le nom de code « Mission de Paix – 2007 », les exercices ont eu lieu dans la région russe de la Volga ainsi que dans la région chinoise occidentale d'Urumqi.

|Black-out des médias sur la tenue d'exercices militaires d'envergure par la Russie et les États-Unis.
313|327|Accueil_Actualités|Citoyenneté québécoise : Marois ne doit pas céder|2007-10-21 21:28:48|Bernard Desgagné|

Il est à souhaiter que Pauline Marois et le Parti québécois ne cèderont pas devant les tentatives de culpabilisation dont ils font l'objet actuellement de la part des fédéralistes rampants du Parti libéral du Québec et devant les arguments tous plus illogiques les uns que les autres de la classe médiatique conventionnée.

Ainsi donc, les Québécois ne pourraient pas obliger les gens qui s'établissent au Québec à apprendre leur langue pour devenir citoyens québécois. Ce serait injuste et indigne d'une société civilisée. Mais, attendez un peu, il faudrait vite avertir les Britanniques parce que le gouvernement de leur pays songe lui aussi à dire aux nouveaux venus qu'ils doivent apprendre la langue commune au lieu de vivre en marge de la société.

Deux citoyennetés distinctes

On nous dit que le projet de loi de Mme Marois créerait deux classes de citoyens: ceux qui n'auraient pas eu besoin d'apprendre le français et ceux qui seraient tenus de l'apprendre. Or, ce n'est pas du tout le cas.

Il ne s'agit pas de créer deux classes de citoyens, mais bien une autre citoyenneté. Il y aurait deux citoyennetés distinctes, la citoyenneté canadienne et la citoyenneté québécoise, chacune étant définie selon ses propres règles.

Prenons l'exemple de la citoyenneté canadienne, puisqu'elle existe déjà. Les gens qui possèdent aujourd'hui la citoyenneté canadienne ont-ils tous dû se soumettre aux mêmes obligations pour l'obtenir?

Pas du tout. Ceux qui sont nés au Canada n'ont jamais eu besoin de prêter serment à la reine d'Angleterre, au son de l'hymne national et devant l'unifolié.

À vrai dire, les citoyens canadiens dans mon genre ont passé l'essentiel de leur existence à dénoncer publiquement ces symboles du colonialisme et de l'asservissement de la nation québécoise, pendant que leurs compatriotes immigrants devaient, eux, montrer patte blanche.

Je n'ai pas eu à me plier aux mêmes obligations que mon voisin néocanadien, mais personne ne prétend que nous appartenons aujourd'hui à deux classes distinctes de citoyens canadiens.

Les règles changent avec le temps

Par ailleurs, est-ce que les règles ont toujours été les mêmes pour pouvoir demander la citoyenneté canadienne? Pas du tout.

Au fil du temps, elles ont beaucoup changé, de sorte que certaines personnes ayant été naturalisées autrefois ne pourraient plus aujourd'hui y arriver.

Elles se verraient peut-être même refuser un visa dès le départ, chasse aux terroristes oblige. Pourtant, on ne dit pas qu'il y a deux classes de citoyens canadiens parce que les immigrants d'autrefois ne sont pas passés par les mêmes filtres que les immigrants d'aujourd'hui.

L'accession à la citoyenneté canadienne ne se fait pas de la même façon pour tout le monde, ce qui n'empêche pas les citoyens canadiens d'être tous égaux devant la loi. Il en serait de même pour la citoyenneté québécoise. Tous les citoyens québécois auraient les mêmes droits et les mêmes obligations.

Sommes-nous tortionnaires, racistes et intolérants?

Pour obtenir la citoyenneté québécoise et bénéficier des avantages qui s'y rattachent, les demandeurs qui arriveraient de l'extérieur du Québec auraient l'obligation d'apprendre le français. Il ne serait pas question de discriminer les gens selon la couleur de la peau, le sexe, la religion ou l'orientation sexuelle.

On ne leur demanderait pas d'oublier leur langue ou de ne pas parler anglais, mais seulement d'apprendre le français. Est-ce que ça fait mal aux neurones d'apprendre le français? Sommes-nous des tortionnaires, des racistes ou des intolérants parce que nous voulons que tous les Québécois puissent comprendre la langue commune, qui est un instrument essentiel d'intégration?

N'est-il pas plutôt invraisemblable que certains d'entre nous trouvent normal de devoir parler chez nous la langue de l'autre, mais pas normal d'exiger de l'autre qu'il apprenne notre langue lorsqu'il veut faire partie de notre nation?

On accuse le Parti québécois de repli identitaire, mais n'est-il pas beaucoup plus généreux de vouloir accepter pleinement les nouveaux venus dans notre famille en leur enseignant notre langue plutôt que de les refouler dans le mégaghetto du West Island?

S’adapter à la conjoncture

On dit que le Parti québécois est incohérent parce qu'il a autrefois jugé inopportune l'adoption d'une constitution du Québec. C'était à l'époque où le Parti québécois était au pouvoir et où il comptait encore tenir un référendum à la prochaine occasion.

Or, le Parti québécois s'est fait servir une sérieuse rebuffade lors des dernières élections. Doit-il bouder dans son coin en attendant que des circonstances plus favorables naissent par magie? Bien sûr que non.

Le Parti québécois compte manifestement faire tout ce qu'il peut pour faire cheminer les Québécois vers la souveraineté, car il est convaincu, à l'instar de la majorité des Québécois de langue maternelle française, que l'avenir de la nation québécoise, voire son existence, réside dans cette option.

Quand le Parti québécois sera porté au pouvoir avec une solide majorité, il pourra faire bien davantage que proposer une constitution du Québec. Mais pour l'instant, il doit se contenter des moyens que lui a accordés l'électorat. On ne peut tout de même pas lui reprocher de respecter la volonté du peuple.

Il doit proposer des moyens réalistes d'avancer vers l'objectif de l'indépendance en tenant compte de la donne actuelle.

Certains journaux partisans aimeraient bien coincer le Parti québécois dans une logique intégriste, mais Mme Marois a bien compris leur petit jeu et n'a pas l'intention de se laisser enfermer. Le Parti québécois n'est pas un parti démissionnaire ou un parti d'idéologues dogmatiques, contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire.

La citoyenneté québécoise sera contestée devant les tribunaux

Il est certain que, dans le cadre du fédéralisme canadien, la Constitution du Canada pourrait servir à invalider des articles de l'éventuelle Constitution du Québec. Un anglophone unilingue arrivant du Canada anglais pourrait invoquer la Charte canadienne des droits et libertés pour contester les règles d'obtention de la citoyenneté québécoise et l'interdiction qui lui serait faite de présenter sa candidature à des élections municipales, par exemple.

Le Parti québécois ne niera certainement pas ce risque. Au contraire, il fera valoir la nécessité de l'indépendance du Québec pour y échapper et pour pouvoir dire enfin que tous les Québécois sont unis par une langue et des valeurs communes, contrairement à ce que souhaiterait le pouvoir d'Ottawa, qui ne cesse de semer la division parmi nous pour mieux régner.

Les arguments que brandissent reptiles et vertueux patentés contre l'obligation d'apprendre le français pour les immigrants ne résistent pas à l'analyse. Ce ne sont que des réflexes de colonisés ou de valets, et nous devrions envoyer paître les rapetisseurs du Québec et de la langue française dans la prairie canadienne. Il est fini le temps de la culpabilisation. Vive le français! Vive le Québec!

|Nous devrions envoyer paître les rapetisseurs du Québec et de la langue française dans la prairie canadienne
314|328|Accueil_Actualités|Le parti Libéral a la mémoire courte|2007-10-22 10:31:12|Jean-François Vinet|Benoît Pelletier, le ministre des Affaires intergouvernementales du gouvernement Charest, cité dans la Presse du 20 octobre, affirme qu’ «on doit mettre l’accent sur la francisation des nouveaux arrivants ».

Or le ministre libéral doit avoir la mémoire courte car c’est son propre parti qui, en 2004, avait réduit de 20 millions de dollars les budgets réservés aux services directs aux nouveaux arrivants.

Est-il nécessaire de rappeler qu’en 2004, la réingénierie de l’État avait été synonyme de désengagement du gouvernement Charest dans les dépenses sociales. Les hausses d’Hydro, la hausse des frais de garderie, les coupures dans l’éducation, les coupures dans les dépenses liées à l’immigration ont toutes été englouties dans le régime minceur du gouvernement et dans sa phobie de rembourser la dette nationale.

Ce n’est pas pour rien que le gouvernement libéral n’utilise plus le terme réingénierie lorsqu’il s’adresse aux Québécois ; il risquerait de faire friser les cheveux des citoyens.

Le gouvernement Charest a beau affirmer avoir réinjecté 5 millions de dollars en 2007 dans les programmes de francisation des immigrants, il en manque encore de fonds pour rattraper le niveau de dépense de 2004, mais aussi pour assurer aux immigrants toutes les chances possibles à s’intégrer à la société.

De surcroît, la volonté de ce gouvernement d’augmenter le volume d’immigration au Québec devrait être synonyme d’un renforcement au moins proportionnelle des dépenses en francisation.

Le gouvernement Charest prétend que les quelques 226 millions en transferts fédéraux sur l’immigration sont utilisés à la francisation et l’intégration. Toutefois, selon un article du Journal de Montréal daté du 19 septembre 2007, le gouvernement ne détourne pas seulement les fonds du fédéral destinés à la francisation vers d’autres ministères, mais il a été incapable de démontrer sérieusement où et comment cet argent avait été dépensé.

Si les citoyens du Québec exigent plus de transparence de la part de ce gouvernement, ce n’est pas qu’ils doutent de vos paroles M. Charest, on ne les croie tout simplement plus. Les autres partis de l’assemblée nationale devraient redoubler d’effort pour montrer aux nouveaux arrivants et à la classe moyenne que le parti Libéral n’est plus le parti de l’ouverture et de l’égalité des chances, mais un parti obnubilé par sa côte de crédit.|Sur la question de la francisation des nouveaux arrivants, le PLQ oublie qu’il a réduit de 20 millions les budgets
315|329|Accueil_Actualités|L’Université Laval poursuit son anglicisation !|2007-10-22 10:55:39|Jean-Paul Perreault|

La première université de langue française en Amérique, l’Université Laval, s’éloigne de sa mission d’établissement postsecondaire de langue française pour devenir un établissement qui formera des étudiants qui demain travailleront à faire de l’anglais la « langue internationale des affaires », la langue pour « comprendre les différentes cultures », s’il faut en croire le doyen de la Faculté des sciences de l’administration (FSA).

Le doyen Robert W. Mantha de la Faculté des sciences de l’administration (FSA) a déclaré, le 9 octobre dernier, lors de l’inauguration officielle du Centre des activités internationales (CAI) : « nos diplômés devront comprendre les différentes cultures et parler couramment la langue internationale des affaires : l’anglais. Par conséquent, nous allons offrir dorénavant de plus en plus de cours en anglais*. » Le culte du tout-anglais fait des ravages même dans les hautes sphères de notre société grâce à la collaboration de certains doyens qui se comportent en gourous!

Nos taxes pour promouvoir l’anglicisation

« Parler couramment la langue internationale des affaires : l’anglais »! Ceux et celles qui croyaient que nos établissements scolaires avaient pour mission de former des étudiants qui s’assureront que le français est la langue du travail, la langue du commerce, la langue des affaires, l’une des grandes langues internationales, seront révoltés d’apprendre que leurs impôts et leurs taxes servent au contraire à promouvoir l’anglicisation du monde des affaires, à l’anglicisation des étudiants québécois par la promotion du nouveau cliché, de ce nouveau culte de « la langue internationale des affaires, c’est l’anglais ».

Comme si on ne pouvait pas brasser des affaires autrement qu’en anglais; comme si on ne pouvait pas brasser des affaires à l’international en français ou dans toute autre langue; comme si la francophonie internationale n’existait pas; comme si la diversité culturelle et linguistique mondiale n’existait pas!

Diversité culturelle implique diversité linguistique

Et dire que l’UNESCO a tout récemment adopté une résolution que plusieurs États membres ont par la suite ratifiée et qui a conduit à l’entrée en vigueur, le 18 mars dernier, de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Cette Convention reconnaît l’égale dignité de toutes les cultures. Qui parle de diversité des expressions culturelles parle de lutter contre le nivellement et l’uniformisation culturels de l’humanité, contre l’américanisation et l’anglicisation de la planète. Qui parle de diversité des expressions culturelles parle aussi de diversité linguistique.

Alors que la Convention reconnaît que « la diversité culturelle constitue un patrimoine commun de l’humanité » et que « la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles impliquent la reconnaissance de l’égale dignité et du respect de toutes les cultures », la première université de langue française en Amérique, l’Université Laval, choisit, elle, de promouvoir « l’anglais » comme langue internationale des affaires (!) au détriment du français et de la protection de la diversité linguistique mondiale.

Qui rappellera à l’ordre nos établissements publics et leurs dirigeants en leur précisant que leur mission n’est pas de promouvoir l’anglicisation de leur clientèle et de l’humanité par l’anglicisation des ressources et la défrancisation de leur contenu?

Pas étonnant que certains partis politiques qui, par leur laisser-faire, encouragent ces détournements de mission soient de plus en plus impopulaires! Et, il faut s’assurer qu’ils le seront davantage.

* Source : Au fil des événements, 11 octobre 2007

|Nos diplômés devront parler couramment la langue internationale des affaires, déclare le doyen.

316|330|Accueil_Actualités|La Coalition Solidarité Santé manifestera à Saint-Sauveur|2007-10-23 14:05:49|L'aut'journal|À l’occasion du World Health Executive Forum qui se tiendra les 5, 6 et 7 novembre 2007 au Manoir Saint Sauveur à Saint-Sauveur, la Coalition Solidarité Santé appelle à manifester sur place le 5 novembre 2007 à midi.

Considéré comme le Davos de la santé, ce forum réunit un groupe sélect de personnalités influentes provenant des pays les plus avancés en matière de santé. Les discussion doivent porter sur les solutions à promouvoir pour en arriver à des «transformations majeures et profondes des systèmes de santé».

Selon la Coalition, «il y a tout lieu de croire que cette concertation internationale vise à faciliter l’élargissement du rôle des entreprises privées dans les soins de santé et le développement d’une industrie de la santé hautement lucrative.»

Les organisateurs du forum espèrent pouvoir discuter des enjeux de la santé à l’abri des lobbies, des médias et des groupes de pressions. Pour la Coalition, des discussions de cette importance ne sauraient se faire derrière des portes closes.

De façon plus globale, le Conseil général de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) recommande à ses organismes affiliés de participer activement aux actions de sensibilisation et de mobilisation initiées cet automne par la Centrale, le Syndicat intersyndical des services publics (SISP) ou la Coalition Solidarité Santé dans le cadre du plan de lutte contre la privatisation des services de santé.

Le départ en autobus pour la manifestation du 5 novembre 2007 est prévu pour 9h30 à partir du 1111, rue St-Charles Ouest à Longueuil.

Source: Coalition Solidarité Santé et CSQ|La Coalition protestera le 5 novembre prochain contre le Davos de la santé
317|331|Accueil_Actualités|Le piquetage du MMF au Second Cup en images|2007-10-23 14:15:49|L'aut'journal et Normand Lacasse|

Tasse pas ma langue!

Le jeudi 18 octobre dernier, le Mouvement Montréal Français (MMF) a organisé un piquetage devant l'une des succursales des cafés Second Cup, sur l'avenue du Parc à Montréal. Il voulait ainsi protester contre la défrancisation en cours des enseignes de la chaîne.

Cette manifestation fait partie d'une campagne plus large du MMF pour la francisation des raisons sociales.

Un diaporama a été réalisé par L'aut'journal, avec les photographies de Normand Lacasse. Vous le trouverez dans notre rubrique Reportage photos, dans le menu de droite de notre site, ou en cliquant ici.

L'aut'journal

|Visionnez le reportage photo sur la manifestation du 18 octobre dernier
318|332|Manchettes Cinéma|Le mur de fer|2007-10-24 13:09:42|Benoit Rose|

La politique israélienne du fait accompli. Imposer un état de fait permanent. Le terrain est occupé, la présence palestinienne est morcelée, les oliviers sont déracinés. « Tout ce que nous prenons maintenant, nous le garderons », a dit Ariel Sharon. Alors il faut tout prendre, développer rapidement les infrastructures, et ainsi rendre irréalisable le projet d’un État palestinien en Cisjordanie. Un État, mais où?

En Cisjordanie, de mois en mois et depuis des années, Israël avance et ne recule jamais. Deux pas en avant, zéro en arrière. Sharon a bien retiré les colonies dans la mince bande de Gaza, mais pour mieux faire progresser la confiscation de la Cisjordanie. C’est Jérusalem, trésor sans prix, princesse intimement adorée, qui est la pierre angulaire du conflit.

C’est ce dont nous parle en projection spéciale, au Cinéma du Parc, le film Le mur de fer, de Mohammed Alatar, un documentaire tourné à l’été 2005 et terminé début 2006. D’un gouvernement à l’autre, de dirigeants en dirigeants, le nombre de colonies israéliennes ne cesse de croître sur le terrain pour aujourd’hui dépasser deux cents. Tassez-vous les Palestiniens. Réfugiez-vous.

Avaler le territoire

Et bien sûr le Mur. Encore un. Un long rempart au physique éclectique : ici des clôtures et des fils barbelés, là un immense mur de béton qui s’étire vers le ciel. Le tracé du mur ne fait pas que solidifier la frontière avec la Cisjordanie : il la repousse, entre à l’intérieur et annexe de fait les implantations israéliennes. Il avale le territoire et crée des enclaves à Palestiniens, faisant de la liberté de mouvement un rêve et de la réalité, un cauchemar. Ce mur est un long serpent qui étouffe les populations arabes.

Là où les Palestiniens se butent à des contrôles interminables et humiliants aux check points, les Israéliens empruntent des autoroutes rapides de contournement. Misère chez les uns, nouvelle banlieue pour les autres. Les colons vivent en Cisjordanie dans un monde à part, pendant que les Palestiniens tentent de faire pousser la dignité dans les miettes de la Terre sainte.

Un très grand nombre de colons israéliens ne sont pas des colons dits idéologiques, mais simplement des gens désespérés par la rareté de logements à prix abordables, et alléchés par les avantages économiques offerts par leur gouvernement. Belles maisons flambant neuves, pas chères, dans les colonies. Gadi Algazi, professeur d’histoire à l’Université de Tel-Aviv et cofondateur de l’association judéo-arabe Taayoush (Vivre ensemble), parle dans un texte intitulé Le nouveau « Far est » du capitalisme israélien d’une alliance entre l’État, les promoteurs immobiliers et les colons extrémistes.

Hébron

Parce que colons extrémistes, il y a aussi. Le film témoigne de la violente réalité à Hébron, ville palestinienne mais aussi bastion d’une poignée de sionistes radicaux qui aimeraient bien la nettoyer. Moins de mille Juifs y vivent entourés de 150 000 Palestiniens. Dans le film, deux anciens soldats témoignent de leur expérience à Hébron. Il y a cette anecdote : une nuit, un homme décide d’agrandir sa résidence en s’accaparant un commerce palestinien voisin. Le soldat entend le bruit des travaux de rénovation, curieux. C’est une pure annexion. Chérie, j’ai agrandi la maison.

Selon un témoignage, à Hébron, on peut tuer un Palestinien ou s’emparer de sa maison sans craindre de se faire réprimander par la police. Pire, la police aurait peur des fanatiques religieux.

Guerre, paix et sécurité

Les dirigeants israéliens disent vouloir la paix. Tout le monde veut la paix. Il y a eu les accords signés à Oslo en 1993 par Yasser Arafat et Itzhak Rabin, et la joie qui en découla chez les populations israéliennes et palestiniennes. La paix, peut-être, enfin. Mais dans les faits, de 1993 à 2000, le nombre d’habitants dans les colonies juives a plus que doublé. « When they say they want peace, they mean piece of land », comme certains disent en anglais.

Gadi Algazi écrit : « Les gestes symboliques, les initiatives diplomatiques et les déclarations publiques s’évanouissent sur le terrain devant les faits bruts : puits et oliveraies, bâtiments et routes, émigration et implantation. C’est le paysage même qui se trouve radicalement bouleversé, et non les seules frontières politiques ». Imposer les faits.

Le réalisateur du film Mohammed Alatar habite aux États-Unis. Soucieux d’informer les Juifs américains de façon pertinente, il dit avoir voulu présenter plusieurs des idées du film via des Israéliens dits mainstream : le respecté commentateur du journal Ha’aretz, Akiva Eldar, l’expert de l’observatoire Peace Now, Dror Etkes, le professeur et analyste Jeff Halper, aussi coordonnateur du Comité israélien contre la destruction des maisons, et Michal, une femme qui habite une colonie juive.

Le film Le mur de fer est un autre document sur la Palestine. Encore un. Mais pas le moindre. Il a le mérite de mettre en lumière la colonisation israélienne et surtout, cette volonté de créer un état de fait permanent empêchant la création d’un État palestinien, et de montrer comment on crée en Cisjordanie un apartheid local, où nombre de colons vivent dans leur monde israélien moderne alors qu’à côté, tout juste à côté, les Palestiniens sont bulldozés, contrôlés, écrasés.

Dans son merveilleux récit Les abeilles et la guêpe, paru en 2002, l’éditeur français François Maspero écrivait que c’est le monde entier, à l’image de la Palestine, qui est en train de se couvrir de check points. « Au nom d’un droit du plus puissant à garantir sa sécurité en frappant, frappant encore et toujours : to kill for not to be killed. »

Le mur de fer, un documentaire de Mohammed Alatar, Palestine, 52 minutes.

Liens:
Pour en savoir plus sur le film, sur d'éventuelles projections ou pour vous procurer le dvd, contactez le PAJU (Palestiniens et Juifs Unis) via leur site internet : www.pajumontreal.org

|Le documentaire de Mohammed Alatar jette un éclairage sur la colonisation israélienne en Cisjordanie. Paysage bouleversé, présence palestinienne morcelée : Israël veut imposer un état de fait permanent.
319|333|Manchettes|Qui est l’imam Jaziri ?|2007-10-24 14:19:02|Pierre Dubuc|Les journalistes québécois semblent tout étonnés d’apprendre que l’imam Jaziri avait un casier judiciaire en France. Pourtant, leur collègue Fabrice de Pierrebourg avait révélé cette information et plusieurs autres faits troublants dans son livre Montrealistan.

Nous avons repris ces informations dans un article paru dans l’édition de mai 2007 de l’aut’journal et tracé un portrait fort troublant d’une certaine mouvance islamiste à Montréal. Voilà, ce que nous écrivions sur l’imam Jaziri à partir du livre Montrealistan.

Un chapitre est consacré à l’imam Saïd Jaziri, «l’homme qui soufflait sur les braises». Jaziri est cet imam de la mosquée Al-Qods de la rue Bélanger, qui est allé se promener dans les rues d’Hérouxville avec une femme voilée dès le lendemain de la publication du célèbre code de vie. De Pierrebourg décrit bien comment un débat comme celui sur les accommodements raisonnables est repris au vol par des extrémistes pour justifier leur rhétorique anti-occidentale.

Jaziri a déjà été condamné en 1994 en France pour «violences volontaires et dégradation» et expulsé vers la Tunisie où il affirme avoir été torturé et emprisonné pendant neuf jours. Il raconte à de Pierrebourg que sa situation s’est normalisée lorsqu’il a accepté de collaborer avec les services de sécurité tunisiens. Trois mois plus tard, il était de retour en France. Arrêté une nouvelle fois, il aurait, selon ses dires, collaboré avec les services de renseignement français.

Arrivé au Canada en 1997, il obtient rapidement son statut de réfugié et devient résident permanent en 1999. En trois ans, il récolte 700 000 $ pour ouvrir la mosquée Al-Qods. Plus tard, il projette de construire une mosquée d’au moins 20 millions de dollars au centre-ville de Montréal avec la contribution financière de l’Arabie saoudite. Il demande à l’administration municipale de lui céder gratuitement un terrain et des subventions au gouvernement du Québec.

Notre article traçait le portrait de toute une galerie de personnages inquiétants et s’interrogeait sur l’irruption sur la scène publique de la question islamique au lendemain du rapprochement entre les Québécois francophones et la communauté arabe lors de la manifestation contre la guerre au Liban.

L’article complet est disponible en cliquant ici. |Le passé trouble de l’imam et ses accointances avec différents services de renseignement étaient connus
320|334|Divers |Qui est l'imam Jaziri?|2007-10-24 14:31:17|Pierre Dubuc|par Pierre Dubuc

Les journalistes québécois semblent tout étonnés d’apprendre que l’imam Jaziri avait un casier judiciaire en France. Pourtant, leur collègue Fabrice de Pierrebourg avait révélé cette information et plusieurs autres faits troublants dans son livre Montrealistan.

Nous avons repris ces informations dans un article paru dans l’édition de mai 2007 de l’aut’journal et tracé un portrait fort troublant d’une certaine mouvance islamiste à Montréal. Voilà, ce que nous écrivions sur l’imam Jaziri à partir du livre Montrealistan.

Un chapitre est consacré à l’imam Saïd Jaziri, «l’homme qui soufflait sur les braises». Jaziri est cet imam de la mosquée Al-Qods de la rue Bélanger, qui est allé se promener dans les rues d’Hérouxville avec une femme voilée dès le lendemain de la publication du célèbre code de vie. De Pierrebourg décrit bien comment un débat comme celui sur les accommodements raisonnables est repris au vol par des extrémistes pour justifier leur rhétorique anti-occidentale.

Jaziri a déjà été condamné en 1994 en France pour «violences volontaires et dégradation» et expulsé vers la Tunisie où il affirme avoir été torturé et emprisonné pendant neuf jours. Il raconte à de Pierrebourg que sa situation s’est normalisée lorsqu’il a accepté de collaborer avec les services de sécurité tunisiens. Trois mois plus tard, il était de retour en France. Arrêté une nouvelle fois, il aurait, selon ses dires, collaboré avec les services de renseignement français.

Arrivé au Canada en 1997, il obtient rapidement son statut de réfugié et devient résident permanent en 1999. En trois ans, il récolte 700 000 $ pour ouvrir la mosquée Al-Qods. Plus tard, il projette de construire une mosquée d’au moins 20 millions de dollars au centre-ville de Montréal avec la contribution financière de l’Arabie saoudite. Il demande à l’administration municipale de lui céder gratuitement un terrain et des subventions au gouvernement du Québec.

Notre article traçait le portrait de toute une galerie de personnages inquiétants et s’interrogeait sur l’irruption sur la scène publique de la question islamique au lendemain du rapprochement entre les Québécois francophones et la communauté arabe lors de la manifestation contre la guerre au Liban.

L’article complet est disponible en cliquant ici. |
321|335|Manchettes Mouvements_syndical|Les assureurs privés salivent|2007-10-24 17:43:33|Pierre Dubuc|

Les prochains mois s’annoncent cruciaux pour l’avenir de notre système de santé. Le 20 décembre, le Groupe de travail Castonguay déposera son mémoire. Que cela survienne juste avant le congé des Fêtes n’a rien de rassurant, étant donné le bilan passé à ce chapitre du gouvernement Charest.

Au début novembre, se tiendra à St-Sauveur le World Health Executive Forum - mieux connu sous le nom du Davos de la santé - un sommet international qui réunit un groupe sélect de personnalités influentes provenant des pays les plus avancés en matière de santé. Les discussion doivent porter sur les solutions à promouvoir pour en arriver à des «transformations majeures et profondes des systèmes de santé».

Au cœur des débats actuels, il y a la question de l’élargissement de l’éventail de soins qui seraient couverts par les assurances privées. Présentement, il est interdit aux régimes privés d’assurance de couvrir des services qui sont déjà assurés par le régime public, sauf les trois exceptions – chirurgies de la hanche, du genou et des cataractes – autorisées par la Cour suprême dans l’affaire Chaoulli. Mais il est notoire que Claude Castonguay, lui-même, issu du milieu des assurances, veut élargir le champ de couverture des assurances privées.

La CSN a étudié de près la question et en a fait le cœur du mémoire qu’elle a déposé au Groupe de travail Castonguay. Pour la centrale syndicale, la question fondamentale est simple. La présidente Claudette Carbonneau, rencontrée dans les bureaux de l’organisme à Montréal, la résume ainsi : « Notre droit aux services de santé et aux services sociaux est-il fondé sur les besoins de la population ou sur la grosseur du porte-feuille? »

(Photo: Denis Bernier)

Primes d’assurances privées : jusqu’à 10% du salaire brut

« Nous avons fait faire des études très précises – que nous avons déposées au Groupe de travail Castonguay – sur la progression des coûts des régimes privés existant », nous explique Claudette Carbonneau. Les chiffres sont éloquents. Chez l’assureur SSQ, la prime d’assurance collective moyenne par adhérent, seulement pour la portion d’assurance maladie comprenant les médicaments, a augmenté de 111% entre 1996 et 2006 . »

Dans le cas des salariés à faible revenu ou à statut précaire, le coût des primes dépasse même 10% du salaire brut. « Il a des groupes de travailleurs, comme dans le transport scolaire, souligne la présidente de la CSN, qui ont été forcés d’abandonner leurs protection d’assurance collective parce qu’ils ne pouvait plus faire face à la hausse des primes. Ils se sont retrouvée au régime public d’assurance médicaments mais, chemin faisant, ils ont dû abandonner d’autres types de protection comme l’assurance invalidité. »

Mais la pression ne s’exerce pas seulement sur les bas salariés. Elle frappe aussi la classe moyenne. La présidente de la CSN me glisse sous les yeux les chiffres produits par le groupe SSQ. Ils sont drôlement éloquents. De 1999 à 2007, la prime pour le régime de base est passée, pour une personne seule, de 330,44 $ à 759,23 $, soit une augmentation de 129,8%. Pour une famille, l’augmentation est de 118,1%, la prime passant de 765,75 $ à 1 670,36 $.

Claudette Carbonneau s’empresse de préciser que « 97% des coûts sont attribuables à l’augmentation des coûts des médicaments ».
.
Il ne fait pas de doute dans son esprit que Claude Castonguay désire aller plus loin que le jugement Chaoulli dans la remise en cause de la loi canadienne. « Il veut permettre une couverture privée duplicative, alors qu’elle n’est actuellement que supplémentaire. C’est un leurre pour la classe moyenne. Cela ne favoriserait que les riches et les jeunes en bonne santé, c’est-à-dire les plus facilement assurables. »

Apprendre par l’exemple négatif

L’exemple américain est à cet égard éloquent et la CSN ne manque pas de s’y référer dans ses documents. Il n’y a pas aux États-Unis de régime public universel d’assurance maladie et la majorité de la population est couverte par des assurances privées.

Le régime public (Medicaid et Medicare) s’adresse principalement aux personnes âgées, aux plus défavorisées et aux handicapés. Près de 15% de la population, soit 44 millions de personnes, ne bénéficient d’aucun système de protection.

Les primes des régimes privés sont astronomiques. « Pour une famille de deux adultes, deux enfants, elles s’élèvent entre 14 000 $ et 17 000 $ par année, selon des recherches que nous avons effectuées », déclare Claudette Carbonneau.

Les assurances privées étant la plupart du temps reliées à un employeur, il arrive souvent que des Américains, en changeant d’emploi, se retrouvent pour une période de temps sans assurance. C’était le cas de 41% d’entre eux en 2005.

Même assurées, les personnes ne sont pas à l’abri de mésaventures. Si, plus de 55% des faillites personnelles sont causées par des dettes de frais de santé, dans le trois-quarts des cas, les personnes avaient une assurance santé ! Dans son film Sicko, Michael Moore nous a d’ailleurs donné un aperçu des trucs utilisés par les compagnies d’assurance pour ne pas rembourser leurs assurés.

Bien qu’il laisse sans protection de larges secteurs de la population, le système américain est le plus coûteux au monde. Il représente 16% du Produit national brut, soit deux fois plus que le système canadien. La santé, c’est une business, fort lucrative, particulièrement pour les compagnies d’assurance.

Le modèle : l’assurance médicament ?

Au Québec, le régime bicéphale d’assurance médicaments (privé-public) est peut-être annonciateur de ce que nous réserve le Groupe de travail Castonguay. Il n’est pas inutile de rappeler que Charles Castonguay présidait le comité qui a accouché du régime actuel.

Les primes ont augmenté de façon exponentielle depuis sa création en 1997. Le régime favorise les assureurs privés en leur concédant la clientèle la moins à risque, alors que les personnes âgées, plus grandes consommatrices de médicaments, relèvent du régime public. Mais cela n’empêche pas les personnes assurées par des régimes privés d’écoper.

Lorsque le ministre a décidé de dégeler le prix des médicaments à la suite des pressions de l’industrie pharmaceutique, il s’est empressé de négocier des mesures compensatoires pour le régime public, laissant le fardeau de la hausse aux régimes privés. Selon les assureurs, cela représentera une augmentation annuelle supplémentaire de 2% du coût de la couverte des médicaments.

Le gouvernement s’est également entendue avec l’association des pharmaciens-propriétaires sur les honoraires professionnels versés au gouvernement dans le cas du régime public. Mais l’entente ne s’applique pas aux assurés d’un régime privé. « C’est injustifiable, nous dit Claudette Carbonneau. Le gouvernement devrait garantir que le coût des médicaments d’ordonnance soit le même, quelle que soit la nature de l’assurance (publique ou privé), y compris en ce qui concerne les honoraires des pharmaciens. »

Il faut de l’argent neuf

Si le recours aux assurances privées n’est pas une solution, quelles sont celles que favorise la CSN pour améliorer le système de santé ? « Les solutions à long terme comprennent un accent accru sur la prévention, une meilleure organisation des services, des solutions à la pénurie de personnel, l’imputabilité des gestionnaires et la remise en question de la rémunération à l’acte des médecins », s’empresse de dire la présidente Claudette Carbonneau.

Cela ne l’empêche cependant pas d’admettre qu’il faut injecter plus de l’argent neuf dans le système. « Mais, avant d’aborder les solutions financières, il faut, nous dit-elle, établir clairement les faits ».

« Le Québec, rappelle-t-elle, est la province canadienne qui a les plus faibles dépenses publiques de santé par habitant, soit 2 848 $ par habitant en 2006, alors que la moyenne canadienne est de 3 196 $. Nous étions au 3e rang en 1984. Nous sommes maintenant bon dernier. »

« Il faut donc des sources de revenus supplémentaires, reconnaît Claudette Carbonneau, d’autant plus que d’autres besoins ont été identifiés, par exemple les services à domicile qui ne répondent qu’à 8% des besoins des clientèles potentielle. »

La présidente de la CSN rappelle que le Rapport Romanow recommandait que les transferts fédéraux atteignent 25% des dépenses de santé des provinces. « Ils ne constituent actuellement que pour 18% des revenus budgétaires du Québec », note-t-elle.

Le gouvernement québécois doit aussi faire sa part. « Il doit renoncer aux baisses d’impôts », plaide-t-elle en rappelant que, selon sondage Léger Marketing de mai 2007, 70% de la population préfére une amélioration des soins de santé et d’éducation à une baisse d’impôts.

La ponction fiscale pourrait prendre plusieurs formes et la CSN est prête à s’y montrer favorable à la condition qu’elle soit spécifiquement dédiée aux besoins de financement contre la perte d’autonomie.

La CSN appuierait la mise en place d’un régime d’assurance contre la perte d’autonomie, financé par un impôt progressif en fonction des revenus des personnes et une taxe sur les bénéfices des entreprises.

La centrale syndicale propose également une couverture publique, universelle et accessible de services aux groupes vulnérables de notre société, pour compléter les protections offertes par l’assurance maladie et l’assurance hospitalisation.

En somme, alors que Castonguay veut réduire la couverture publique pour faire place au privé, la CSN veut plutôt élargir la couverture des soins de santé et de services sociaux assurée par le gouvernement.

La collision entre les deux approches semble inévitable.

|«Notre droit à la santé est-il fondé sur les besoins de la population ou sur la grosseur du porte-feuille?», demande Claudette Carbonneau, la présidente de la CSN
322|336|Accueil_Actualités|Trois occasions de se mobiliser pour le français !|2007-10-24 17:49:26|Mouvement Montréal français|

L'anglais serait-il encore la première langue de promotion socio-économique à Montréal?

Conférence de Charles Castonguay, ancien professeur titulaire de mathématiques et de statistique à l’Université d’Ottawa jusqu’en 2005.

Le jeudi 25 octobre 2007 à 19h
Lieu : Maison Ludger-Duvernay au 82, rue Sherbrooke Ouest
(métro Place-des-Arts)

Entrée libre

Charles Castonguay est l’auteur de plusieurs études, dont une récente pour l’Office québécois de la langue française intitulée Les indicateurs généraux de la vitalité des langues au Québec : comparabilité et tendances 1971-2001. Il considère que la francisation des immigrants au Québec est insuffisante parce que le français n’est toujours pas la première langue de la réussite socioéconomique au Québec.



RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES
514-843-8851

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Manifestation contre l’anglicisation de l’ADISQ
Distribution de dépliants


Dimanche 28 octobre 2007
à 19 h
devant le théâtre St-Denis
1594 rue St-Denis à Montréal (métro Berri)

Le Mouvement Montréal français invite la population à dénoncer la nouvelle direction de la présidence de l’ADISQ voulant rendre éligible des artistes s’exprimant en anglais aux plus «prestigieuses» catégories du gala.

Le président de l’ADISQ, Paul Hébert-Dupont :

« […] s’il y a tendance à avoir de plus en plus d’excellents artistes qui s’expriment en anglais – au Québec, et appréciés des francophones – on va peut-être s’ajuster. […] Il va falloir que l’ADISQ remette en question les différents règlements selon l’évolution du marché. »

L’ADISQ étant la seule organisation veillant à la promotion de la chanson francophone, la direction ne doit pas déroger au mandat premier de cette institution qui est d’encourager les artistes s’exprimant en français.

*Le président de l’ADISQ, Paul Hébert-Dupont, est également président de Zone 3 musique qui endisque Pascale Picard, artiste québécoise chantant uniquement en anglais.

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Le Mouvement Montréal français
appuie le Comité de la Relance de l’Hôpital de Lachine


DÉMONTRONS NOTRE SOLIDARITÉ POUR SAUVEGARDER LE DERNIER HÔPITAL FRANCOPHONE DE L’OUEST-DE-L’ÎLE DE MONTRÉAL

Manifestation en face de l’Assemblée nationale à Québec
le mercredi 31 octobre 2007
départ à 6 h 45

Maison Ludger-Duvernay au 82, rue Sherbrooke Ouest
(métro Place-des-Arts)

RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES : 514-835-6319

Après une lutte acharnée, le Comité de la Relance de l’Hôpital de Lachine pour maintenir et bonifier la vocation du dernier centre hospitalier francophone de l’Ouest-de-l’Île de Montréal.

L’Assemblée nationale a voté en juin dernier le maintien des services hospitaliers et spécialisés à l’Hôpital Lachine, et nommément le retour des ambulances, compte tenu de son statut unique dans l’Ouest-de-l’Île de Montréal, en particulier pour les francophones.

Alors qu’on s’apprête à engloutir des milliards pour un méga hôpital au centre-ville, on étouffe le seul hôpital francophone de l’Ouest-de-l’Île!

En présence d’une équipe médicale complète, il est temps et même plus que temps que le retour des ambulances s’effectue et que l’Hôpital de Lachine retrouve sa vocation et sa pleine autonomie avec tous les services nécessaires afin de servir adéquatement la population.|Une conférence de Charles Castonguay, une manifestation contre l’anglicisation de l’ADISQ et une action pour sauvegarder le dernier hôpital francophone de l’ouest-de-l’île
323|337|Accueil_Analyses Accueil_Actualités|La Charte des droits et la loi 101|2007-10-25 06:08:43|Pierre Dubuc|

La Charte canadienne des droits tire son origine de la volonté de Pierre E. Trudeau de contrer la Charte de la langue française adoptée par le gouvernement de René Lévesque. C’est ce qu’explique le juriste canadien-anglais Michael Mandel dans La Charte des droits et libertés et la judiciarisation du politique au Canada, Boréal, 1996. Nous vous présentons un résumé de sa démonstration.

La clause Québec

La loi 101, dans sa version originale, contenait une disposition – appelée clause Québec – qui permettait aux familles qui avaient fréquenté l'école anglaise de conserver ce privilège et le transmettre à leur descendance. Par contre, elle obligeait tous ceux qui choisiraient de venir s'installer au Québec, d'où qu'ils viennent, y compris du reste du Canada, à inscrire leurs enfants à l'école française.

Par l'obligation de fréquenter l'école française, la loi 101 visait à contrer le déclin de la population française du Québec par suite de la chute du taux de natalité et de la fréquentation massive de l'école anglaise par les immigrants. Rappelons que 90% des immigrants d'origine italienne recevaient en 1972 une éducation en anglais sur le territoire de la Commission scolaire de Montréal.

Si la loi 101 s'était appliquée dans son intégralité, la population scolaire anglaise aurait été en diminution constante. Mais c'était sans compter sur l'intervention du gouvernement fédéral.

(Photo: Tim Graham/ Pierre E. Trudeau en 1983)

Le coup de force de Trudeau

Dès son entrée en politique en 1967, Pierre E. Trudeau a voulu imposer le bilinguisme à la grandeur du pays. Mais il se butait à la répartition des pouvoirs au Canada qui fait de l'éducation une juridiction provinciale.

Dans son livre sur la judiciarisation du politique au Canada, le professeur de droit Michael Mandel démontre comment Trudeau a imaginé tirer parti de la popularité grandissante du projet de Charte des droits pour y camoufler son projet de consécration des droits linguistiques des minorités.

Trudeau a profité de la défaite des souverainistes au référendum de 1980 pour mettre en œuvre son «engagement solennel de renouveler la Constitution». Il obtint de la Cour suprême une décision qui stipulait que le rapatriement au Canada de la Constitution n'exigeait en rien le consentement unanime des provinces. Ce qui rendit possible l'exclusion du Québec lors de la conférence des premiers ministres du 2 novembre 1981, mieux connue sous le nom de «la nuit des longs couteaux» et, en 1982, le rapatriement de la Constitution.

Trudeau avait pu compter sur une Cour suprême complaisante qu'il avait lui-même remodelée avec la nomination en mars 1970 de Bora Laskin, un partisan d'un rôle plus actif du pouvoir judiciaire comme c'était le cas aux États-Unis. Quatre mois plus tard, Trudeau nomma Laskin à la tête de la Cour suprême en passant par-dessus cinq juges plus anciens.

Alors que les chartes des droits énoncent habituellement de grands principes généraux touchant aux droits et libertés, l'article 23 de la Charte a la précision d'une loi fiscale. En vertu de cet article, le Québec est tenu de reconnaître l'admissibilité à l'enseignement public en anglais de tous les enfants dont le père, la mère, un frère ou une sœur ont eux-mêmes reçu ou reçoivent un tel enseignement, ou qui le reçoivent eux-mêmes, n'importe où au Canada. C'est ce qu'on appelle la «clause Canada».

La Charte a prévu que les gouvernements peuvent déroger aux grands principes de la liberté de «conscience», d' «association», de «justice fondamentale» en invoquant l'article 33 – la «clause nonobstant» – mais pas aux droits linguistiques de l'article 23 !

Le démantèlement de la loi 101

Une fois la Charte promulguée, les commissions scolaires anglophones du Québec engagèrent immédiatement des poursuites pour faire annuler les dispositions de la loi 101. La cause fut entendue par le juge Deschênes de la Cour supérieure du Québec qui statua en faveur des plaignants.

Au cours du procès, lorsque le Québec invoqua le droit collectif des individus parlant une langue minoritaire, le juge Deschênes accusa le Québec de «faire état d'une conception totalitaire de la société». Il lui reprocha d'employer «le rouleau compresseur du kolkhoze» et de ne voir «de mérite que dans le résultat collectif». Il rappela que, pour la Charte, «la personne humaine est la plus grande valeur que nous connaissons et rien ne doit concourir à diminuer le respect qui lui est dû».

Soulignons que Pierre E. Trudeau avait, en 1972, fait passer directement Jules Deschênes d'un illustre bureau d'avocats à la Cour d'appel. Celui-ci fit rapidement ses preuves dans deux grandes affaires politiques. L'affaire Charbonneau, en 1973, où le tribunal confirma les lourdes peines de prison aux chefs syndicaux du Front commun et l'affaire Rose, sur la mort de Pierre Laporte, où le vote de Deschênes fit pencher la décision vers le maintien de la condamnation.

Pour ses précieux services, Trudeau installa Deschênes sur le fauteuil tout à fait stratégique de premier magistrat à la Cour supérieure du Québec où il allait s'attribuer toutes les clauses linguistiques d'importance.

|Avec la Charte canadienne, Trudeau voulait contrer la loi 101
324|338|Accueil_Analyses Accueil_Actualités|La charte et la dictature des juges|2007-10-25 06:15:39|Pierre Dubuc|

Les fédéralistes présentent l’adoption de la Charte canadienne des droits comme le nec plus ultra de la démocratie et toute critique de la charte comme une position de droite. Bien qu’il soit vrai que les critiques de la charte soient surtout venues des milieux de droite, il existe également des critiques de gauche de la judiciarisation de la vie politique. C’est le cas de Michael Mandel qui a publié en 1996 La Charte des droits et libertés et la judiciarisation du politique au Canada, Boréal, 1996. Nous vous présentons un résumé de son approche critique.

(Photo: Blaise Edwards/ Pierre Elliot Trudeau en 1968)

Une conception imposée aux pays vaincus

L'adoption de la Charte a entraîné une importante judiciarisation et une américanisation de la politique canadienne dont nous commençons à peine à mesurer les conséquences.

Avec la Charte, nous sommes passés d'une conception britannique de la démocratie, avec la souveraineté absolue du Parlement, à une conception américaine où dominent le Bill of Rights et la Cour suprême.

Nous ne sommes pas les seuls à nous être engagés dans cette voie. En fait, dès le lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis ont imposé directement des constitutions assorties de chartes aux pays vaincus – l'Allemagne et le Japon – et indirectement aux pays européens comme la France et l'Italie.

La promotion des libertés individuelles, associées aux Chartes des droits, a été au cœur de l'offensive idéologique des États-Unis contre les pays communistes tout au long de la Guerre froide. Aujourd'hui encore, c'est au nom de la liberté et des droits individuels que les Américains interviennent en Irak et en Afghanistan.

La popularité de ces idées s'est développée au rythme des victoires militaires américaines et de la machine de propagande hollywoodienne. Le Canada n'y a pas fait exception.

Le Bill of Rights contre la «tyrannie de la majorité»

Le Bill of Rights a vu le jour dans un pays où le cinquième de la population était réduit en esclavage et a donné à ce phénomène force de loi. Dans l'esprit des Pères de la Constitution américaine, il avait pour but, non pas une plus grande démocratisation, mais la défense des intérêts de la classe dominante contre les tendances «nivellatrices» de la démocratie.

Alors qu'en Europe le cens électoral «protégeait» les bien nantis du suffrage universel, il n'était pas des plus utile aux États-Unis où la plus grande menace venait des petits fermiers endettés auxquels leurs maigres ressources donnaient le droit de vote et la possibilité de contrôler les assemblées locales.

Il est vite apparu nécessaire de protéger les droits de propriété des banques et des autres grandes institutions capitalistes par un appareil judiciaire dont les membres étaient nommés à vie et qui possédait le pouvoir de renverser toute loi qui les violerait.

Avec l'élargissement du suffrage universel, les pays anglo-saxons ont progressivement eu recours aux chartes des droits et aux tribunaux pour remplacer les institutions non électives déconsidérées, comme la Chambre haute (sénat, conseil législatif) et les institutions monarchiques (gouverneur général, lieutenant-gouverneur), afin de constituer un rempart contre la «tyrannie de la majorité».

Avec les chartes, on invoque la «primauté du droit», l'indépendance et l'impartialité des tribunaux, le triomphe de la raison sur la passion. Mais, dans les faits, on instaure la «primauté des juges», inamovibles, issus de la classe dominante, nommés pour des considérations partisanes et qui n'ont de comptes à rendre à personne. Et cela nous est présenté comme plus démocratique que la démocratie parlementaire !

Le meilleurs amis des politiciens sont-ils des juges?

Une note de service secrète, établissant la stratégie fédérale lors du rapatriement de la Constitution en 1981, nous apprend que le gouvernement Trudeau comptait neutraliser les politiciens qui s'y opposaient en faisant valoir que «les Canadiens préfèrent que leurs droits soient défendus par des juges plutôt que par des politiciens».

Dans son livre sur la judiciarisation du politique, Michael Mandel démontre comment les politiciens, tant de droite que de gauche, ont contribué à cet état de fait. Les politiciens de droite ont recours aux tribunaux pour ne pas avoir à consulter la population ou pour se débarrasser d'une question dont ils ne peuvent tirer aucun parti.

Quand aux politiciens de gauche, imités par les syndicats et les groupes de pression, ils sont fascinés par les tribunaux. Les médias s'intéressent immédiatement à leur cause et, comme le souligne Mandel, «la forme du discours judiciaire laisse croire qu'il est possible de revivre l'histoire de David contre Goliath».

Bien entendu, c'est plus facile que d'organiser des campagnes publiques – dont les médias ne parleront pas – ou de créer un syndicat ou une organisation politique. Mais, ce faisant, ils s'illusionnent et contribuent à légitimer le système en place.

Le temps du nonobstant est révolu

La Charte des droits n'a pourtant pas réduit les inégalités sociales au Canada, ni la discrimination nationale et linguistique. Cependant, la Charte et son discours axé sur les «libertés individuelles» a réussi à discréditer toute référence ethnique ou de classe.

Jusqu’à tout récemment, quiconque soulevait l'aspect «ethnique» de la question nationale était disqualifié d'entrée de jeu. Le mot «ethnique» était associé à «nettoyage ethnique» ou «purification ethnique».

Jacques Parizeau a été forcé de démissionner pour avoir parlé de «votes ethniques». Lucien Bouchard avouait qu'il ne pourrait «se regarder dans le miroir» s'il modifiait la loi 101 de façon favorable aux francophones et a quitté la politique suite à l'affaire Michaud.

Avec le débat sur les accommodements raisonnables, la question «ethnique» a refait surface et il est intéressant de noter que la critique a pris pour cible la loi sur le multiculturalisme, la Charte des droits et la Cour suprême.

Mais il demeure aujourd'hui impensable qu'un premier ministre du Québec puisse invoquer la «clause nonobstant» pour soustraire le Québec à un jugement de la Cour suprême sur une question linguistique comme Robert Bourassa l'a fait à la fin des années 1980 sur la question de l'affichage.

Plus dramatique encore, un important courant du mouvement nationaliste a intériorisé le discours «chartiste» au point d'accoucher d'un «nationalisme civique» d'où est expurgée toute référence ethnique et dont la pierre angulaire est précisément la Charte des droits !!!

Il faut mettre fin à cette attitude de colonisés et avoir le courage de soumettre à la critique le discours «chartiste» et la dictature des juges. Les libertés individuelles sont certes précieuses et fondamentales, mais les individus n'existent pas en dehors de leur nationalité et de leur classe sociale. Aussi, le contrôle judiciaire ne peut être démocratique que dans la mesure où les droits nationaux sont pleinement reconnus et respectés, et que le pouvoir est exercé par la majorité de la population.

1. Michael Mandel, La Charte des droits et libertés et la judiciarisation du politique au Canada, Boréal, 1996.

|Une critique de gauche de la Charte des droits
325|339|Manchettes Accueil_Actualités|Michel C. Auger « oublie » Schwarzenegger|2007-10-25 06:18:48|Pierre Dubuc|

Dans la plus pure tradition radio-canadienne, Bernard Derome nous a présenté, au téléjournal du mercredi 24 octobre, deux reportages consécutifs qui se voulaient assassins pour les propositions de Pauline Marois sur l’identité.

Dans le premier reportage, le célèbre conseiller André Drouin d’Hérouxville tirait à boulets rouges sur la Charte canadienne des droits et libertés, responsable selon lui des accommodements pour des motifs religieux. Il réclamait des changements majeurs à la Charte ou, mieux encore, l’indépendance du Québec pour se soustraire à la Charte.

Dans le reportage suivant, le journaliste Michel C. Auger « démontrait » que les propositions Marois, en « privant » de leur droit civique d’être candidats à des élections les immigrants qui ne parleraient pas français, allaient à l’encontre de la Charte canadienne, de la Charte québécoise et de pactes internationaux auxquels le Canada adhére.

Le message « subliminal » était clair. Les propositions Marois, même si elles concernent la langue et non la religion – au contraire, elles prônent la laïcité ! – sont de la même eau que le fameux « code de vie » d’Hérouxville.

Elles vont à l’encontre des chartes des droits du Québec, du Canada et de l’ONU. Et le « message subliminal » est que l’indépendance vise à soustraire le Québec à l’application des chartes des droits. Un Québec indépendant serait sans doute régi par un « code de vie » de la même mouture que celui d’Hérouxville.

(Photo: Clément Allard)

Le président doit être né aux États-Unis

La démonstration souffre cependant de quelques failles. Michel C. Auger, pourtant grand spécialiste de la politique américaine, a « oublié » de nous dire que la Constitution américaine nie à tout citoyen qui n’est pas né aux États-Unis le droit de se porter candidat à la présidence du pays.

Le pays du « Bill of Rights », le modèle des chartes des droits, « nie » ce droit civique à un citoyen américain, même s’il a une parfaite maîtrise de l’anglais.

Le gouverneur de la Californie Arnold Schwarzenegger aurait bien voulu être candidat aux prochaines élections présidentielles, mais il est non éligible parce qu’il est né en Autriche.

Il a bien tenté de voir s’il était possible d’apporter des modifications à la Constitution américaine, mais tous les Michel C. Auger des États-Unis lui ont répliqué que texte constitutionnel était sacré.

À notre connaissance, personne n’a crié à l’injustice, personne n’a cité de pactes internationaux ou fait appel à l’Onu.

La Charte canadienne conçue pour contrer la Loi 101

Dans son reportage, « notre » Michel C. Auger a écarté du revers de la main toute référence au débat entourant l’adoption de la Loi 101.

À ceux qui soutiennent les propositions Marois en disant que la Loi 101 prévoyait, elle aussi, deux catégories de citoyens avec la clause Québec – remplacée par la suite par la clause Canada – Michel C. Auger nous sert un argument implacable : « C’était avant l’adoption des chartes ».

Michel C. Auger « oublie » cette fois de mentionner que la Charte canadienne des droits tire précisément son origine de la volonté de Pierre E. Trudeau de contrer la Charte de la langue française adoptée par le gouvernement de René Lévesque.

C’est ce qu’explique le juriste canadien-anglais Michael Mandel dans La Charte des droits et libertés et la judiciarisation du politique au Canada, Boréal, 1996.

Pour un résumé de sa démonstration, cliquez ici.

Une critique de gauche des Chartes des droits

Michel C. Auger et les fédéralistes présentent l’adoption de la Charte canadienne des droits comme le nec plus ultra de la démocratie et toute critique de la charte comme une position de droite.

Bien qu’il soit vrai que les critiques de la charte soient surtout venues des milieux de droite, il existe également des critiques de gauche de la judiciarisation de la vie politique.

C’est le cas de Michael Mandel qui a publié en 1996 La Charte des droits et libertés et la judiciarisation du politique au Canada, Boréal, 1996.

Pour un résumé de son approche critique, cliquez ici.

|Dans la plus pure tradition radio-canadienne, Bernard Derome nous a présenté, au téléjournal du mercredi 24 octobre, deux reportages consécutifs qui se voulaient assassins pour les propositions de Pauline Marois sur l’identité.
326|340|Divers |Michel C. Auger « oublie » Schwarzenegger|2007-10-25 06:33:41|Pierre Dubuc|

par Pierre Dubuc

Dans la plus pure tradition radio-canadienne, Bernard Derome nous a présenté, au téléjournal du jeudi 24 octobre, deux reportages consécutifs qui se voulaient assassins pour les propositions de Pauline Marois sur l’identité.

Dans le premier reportage, le célèbre conseiller André Drouin d’Hérouxville tirait à boulets rouges sur la Charte canadienne des droits et libertés, responsable selon lui des accommodements pour des motifs religieux. Il réclamait des changements majeurs à la Charte ou, mieux encore, l’indépendance du Québec pour se soustraire à la Charte.

Dans le reportage suivant, le journaliste Michel C. Auger « démontrait » que les propositions Marois, en « privant » de leur droit civique d’être candidats à des élections les immigrants qui ne parleraient pas français, allaient à l’encontre de la Charte canadienne, de la Charte québécoise et de pactes internationaux auxquels le Canada adhére.

Le message « subliminal » était clair. Les propositions Marois, même si elles concernent la langue et non la religion – au contraire, elles prônent la laïcité ! – sont de la même eau que le fameux « code de vie » d’Hérouxville.

Elles vont à l’encontre des chartes des droits du Québec, du Canada et de l’ONU. Et le « message subliminal » est que l’indépendance vise à soustraire le Québec à l’application des chartes des droits. Un Québec indépendant serait sans doute régi par un « code de vie » de la même mouture que celui d’Hérouxville.

Le président doit être né aux États-Unis

La démonstration souffre cependant de quelques failles. Michel C. Auger, pourtant grand spécialiste de la politique américaine, a « oublié » de nous dire que la Constitution américaine nie à tout citoyen qui n’est pas né aux États-Unis le droit de se porter candidat à la présidence du pays.

Le pays du « Bill of Rights », le modèle des chartes des droits, « nie » ce droit civique à un citoyen américain, même s’il a une parfaite maîtrise de l’anglais.

Le gouverneur de la Californie Arnold Schwarzenegger aurait bien voulu être candidat aux prochaines élections présidentielles, mais il est non éligible parce qu’il est né en Autriche.

Il a bien tenté de voir s’il était possible d’apporter des modifications à la Constitution américaine, mais tous les Michel C. Auger des États-Unis lui ont répliqué que texte constitutionnel était sacré.

À notre connaissance, personne n’a crié à l’injustice, personne n’a cité de pactes internationaux ou fait appel à l’Onu.

La Charte canadienne conçue pour contrer la Loi 101

Dans son reportage, « notre » Michel C. Auger a écarté du revers de la main toute référence au débat entourant l’adoption de la Loi 101.

À ceux qui soutiennent les propositions Marois en disant que la Loi 101 prévoyait, elle aussi, deux catégories de citoyens avec la clause Québec – remplacée par la suite par la clause Canada – Michel C. Auger nous sert un argument implacable : « C’était avant l’adoption des chartes ».

Michel C. Auger « oublie » cette fois de mentionner que la Charte canadienne des droits tire précisément son origine de la volonté de Pierre E. Trudeau de contrer la Charte de la langue française adoptée par le gouvernement de René Lévesque.

C’est ce qu’explique le juriste canadien-anglais Michael Mandel dans La Charte des droits et libertés et la judiciarisation du politique au Canada, Boréal, 1996.

Pour un résumé de sa démonstration, cliquez ici.

Une critique de gauche des Chartes des droits

Michel C. Auger et les fédéralistes présentent l’adoption de la Charte canadienne des droits comme le nec plus ultra de la démocratie et toute critique de la charte comme une position de droite.

Bien qu’il soit vrai que les critiques de la charte soient surtout venues des milieux de droite, il existe également des critiques de gauche de la judiciarisation de la vie politique.

C’est le cas de Michael Mandel qui a publié en 1996 La Charte des droits et libertés et la judiciarisation du politique au Canada, Boréal, 1996.

Pour un résumé de son approche critique, cliquez ici.

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327|341|Manchettes Coups_de_gueule|Le freak show de la télé-réalité politique|2007-10-25 15:34:45|Victor-Lévy Beaulieu|

Télé-Québec diffuse deux fois la semaine, en toute fin de soirée, la période des questions orales de l’Assemblée nationale de Québec. Il est dommage que ces émissions-là soient présentées aussi tard et vues par aussi peu de citoyens.

Quel enseignement ça serait pourtant si on les diffusait avant ou après des télé-réalités comme Loft Story ou Occupation double. Je suis certain que le bon peuple en redemanderait puisque, tout juste après la religion, le freak show est son opium préféré.

Quelque chose de pourri dans notre démocratie

S’il regardait les débats de l’Assemblée nationale, le bon peuple comprendrait qu’il y a quelque chose de pourri dans la façon qu’on a au Parlement de concevoir la démocratie.

À dire vrai, rien de moins démocratique que cette véritable foire d’empoigne où chaque parti soliloque pour son seul soi-même et pour une seule raison : être celui avec lequel on fera la manchette au prochain bulletin de nouvelles.

Voyons voir comment les choses se présentent dans ce que, autrefois, on appelait le Salon de la Race.

Le Parti libéral a perdu toute crédibilité

John Parisella, le nouveau conseiller politique de Jean Charest, aurait intérêt à visionner les débats de l’Assemblée nationale. Il comprendrait vite pourquoi le Parti libéral a perdu toute crédibilité par-devers le citoyen dit ordinaire. Quelle arrogance et quel mépris, quelle outrecuidance et quelle fatuité!

Un seul enjeu dans cette stratégie (car c’en est une) : démontrer au bon peuple que les députés de l’Opposition officielle sont des ignares, pour ne pas dire des tarés intellectuels. On ne cesse donc pas de leur tendre des pièges et l’on rit avant même de savoir si ces pièges-là fonctionneront.

Il faut voir la réaction de Jean Charest chaque fois que l’un de ses ministres, sans avoir répondu à la question qu’on lui posait, se rassoit, après avoir prouvé, croit-il, que tous les députés de l’Opposition officielle sont des illettrés et qu’ils seraient mieux de retourner à leurs petits commerces, leurs jobs mal payées et, pourquoi pas, à leurs prestations d’assurance-chômage ou de sécurité sociale.

Les adéquistes font leurs classes

Face à autant de propos hargneux, comment réagit l’Opposition officielle? Mario Dumont reste imperturbable. Ça m’apparaît clair comme de l’eau de roche qu’ainsi il veut donner l’exemple à ses députés qui sont encore loin de maîtriser toutes les règles du jeu parlementaire : si on les interrompt, il arrive qu’après ils ne savent plus où ils en sont rendus dans la question qu’on leur a demandé de poser au gouvernement.

Trop tendus à cause de la peur de faire une gaffe, ils n’écoutent pas toujours les réponses (réparties serait un mot plus juste) qu’on leur fait, de sorte qu’ils reprennent maladroitement là où ils en étaient avant l’interruption.

On soupçonne qu’ils aimeraient avoir plus de liberté langagière : le corset qu’on leur impose ne leur convient pas, les députés de l’ADQ n’étant pas habitués à perler un texte écrit pour eux, mais dont le ton uniformisé ne les stimule guère.

Mais ils apprennent et certains, comme le député beauceron Janvier Grondin, plutôt rapidement. L’homme est fort de taille, le visage couleur sang de bœuf, et porte la barbe.

Il ne regarde jamais plus loin que le bout de son pupitre et s’exprime lentement, en respirant profond à tous les quatre mots qu’il dit. La tête de Turc idéale pour les porte-parole du gouvernement, et particulièrement pour Julie Boulet, la ministre des Transports, qui parle d’un seul côté de la bouche à la Jean Chrétien.

Les ponts qui frappent les automobilistes

Comme les oies volubiles et prétentieuses, Julie Boulet dit souvent n’importe quoi. Considérer les victimes de la tragédie du viaduc de la Concorde comme de simples accidentées de la route qu’on ne doit indemniser que selon les normes du no-fault de notre régime d’assurance automobile est en soi une aberration.

À l’argumentation débile de Julie Boulet, le député Grondin a répondu du tic au tac : « Le régime no-fault a été établi pour protéger les automobilistes qui frappent des ponts, pas pour les ponts qui frappent les automobilistes! »

Le « deuxième groupe d’opposition »

Face au Parti québécois, qu’on n’appelle plus que « le deuxième groupe d’opposition » à l’Assemblée nationale, la stratégie du gouvernement Charest est à mille milles de celle qu’il a établie pour l’ADQ. On est tout miel et toute figue pour Pauline Marois et son parti.

Après une intervention péquiste, Jean Charest et ses ministres ne manquent jamais de souligner que le gouvernement et « le deuxième groupe d’opposition » sont du même avis.

Ce n’est pas toujours le cas, peu s’en faut, mais ce que cherchent à faire dans la condescendance les stratèges libéraux est simple : démontrer que le Parti québécois n’est plus qu’un petit frère qui a besoin pour simplement exister des tapes dans le dos que lui donnent gentiment les porte-parole du gouvernement.

Ce qui est étonnant, c’est que le Parti québécois glousse de plaisir chaque fois que ça lui arrive. Ça explique peut-être que depuis l’ouverture de la session parlementaire, il préfère concentrer ses tirs sur l’ADQ plutôt que sur le gouvernement de Jean Charest.

Mes bijoux sont plus jolis que les tiens

Contrairement à Loft Story et à Occupation double, les intimités intimes des ministres et des députés qui assistent aux débats ne nous sont pas accessibles comme téléspectateurs, le diffuseur y exerçant une déplorable censure. La caméra ne se promène guère dans l’auguste assemblée, se contentant de cadrer le plus étroitement possible le politicien qui prend la parole.

On ne sait donc pas ce que font pendant ce temps-là les politiciens forcés d’être au spectacle malgré eux.

Dans une scène captée pendant une période de questions orales au Parlement, l’infoman Jean-René Dufort nous en a donné il y a peu un portrait absolument pissant.

Pour faire voir toute la place qu’ils accordent aux femmes dans leurs partis, les chefs libéral et péquiste les ont placées à leurs côtés et derrière eux.

L’autre jour, Jean Charest y allait d’une envolée oratoire digne des grandes fâcheries romaines de Sénèque tant il y mettait une énergie qui frôlait l’hystérie.

À quelques pas de lui, deux très féminines ministres riaient pourtant à gorge déployante, puis se montraient l’une et l’autre leurs bijoux, l’une allant même jusqu’à essayer à son poignet la breloque de sa camarade et levant haut le bras pour voir si le machin lui allait bien!

Comme quoi la Chambre d’assemblée de Québec mérite toujours d’être appelée… le Salon de la Race!

|La période de questions à l'Assemblée nationale
328|342|authebdo|L'aut'hebdo - 26 octobre 2007|2007-10-25 15:40:25|L'aut'journal|Si vous n’avez pas visité notre site régulièrement cette semaine, il se peut que vous ayez manqué ces articles :

ACTUALITÉS POLITIQUES

Michel C. Auger « oublie » Schwarzenegger
Dans la plus pure tradition radio-canadienne, Bernard Derome nous a présenté, au téléjournal du mercredi 24 octobre, deux reportages consécutifs qui se voulaient assassins pour les propositions de Pauline Marois sur l’identité
par Pierre Dubuc

Le freak-show de la télé-réalité politique
La période de questions à l’Assemblée nationale
par Victor-Lévy Beaulieu

Qui est l’imam Jaziri ?
Le passé trouble de l’imam et ses accointances avec différents services de renseignement étaient connus
par Pierre Dubuc


MONDE SYNDICAL

Les assureurs privés salivent
«Notre droit à la santé est-il fondé sur les besoins de la population ou sur la grosseur du porte-feuille?», demande Claudette Carbonneau, la présidente de la CSN


LANGUE

L’Université Laval poursuit son anglicisation !
Nos diplômés devront parler couramment la langue internationale des affaires, déclare le doyen.
par Jean-Paul Perreault

Le piquetage du MMF au Second Cup en images
Visionnez le reportage photo sur la manifestation du 18 octobre dernier
L'aut'journal et Normand Lacasse


INTERNATIONAL

Retour à la guerre froide ?
Black-out des médias sur la tenue d'exercices militaires d'envergure par la Russie et les États-Unis
par Michel Chossudovsky

Le mur de fer
Le documentaire de Mohammed Alatar jette un éclairage sur la colonisation israélienne en Cisjordanie
par Benoit Rose


SOCIÉTÉ

Deux millions d’infopauvres au Québec
Le Canada se traîne derrière les États-Unis dans l’utilisation d’Internet. Le Québec, lui, retarde derrière les autres provinces.
par Camille Beaulieu

Élémentaire, mon cher Johnson
Depuis l'écroulement du viaduc du pont de la Concorde, un Sherlock Holmes sommeille en chacun de nous
La chronique montréalaise de Guillaume Vaillancourt

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329|343|Manchettes Politique_Canada Cinéma|J’ai serré la main du diable|2007-10-26 13:32:01|Robin Philpot|

Robin Philpot est l’auteur de « Rwanda : crimes, mensonges et étouffement de la vérité » (Les Intouchables 2007)

Le sénateur libéral Roméo Dallaire prétend que son film « J’ai serré la main du diable » est le film référence sur le drame rwandais. Or, sur le plan des faits, il ne passe pas la rampe.

Commençons par la fin. Dans le générique, à la toute fin, on peut y lire ©Dallaireproductions. Le sénateur Dallaire a donc créé une boîte de production pour 1) toucher une partie des profits; 2) approuver le scénario jusqu’à la dernière virgule. Il a donc approuvé une autre phrase dans le générique, soit celle-ci : Depuis juillet 1994, le FPR gouverne le Rwanda dans un esprit de pardon et de réconciliation.

Rien ne pourrait être plus faux! Et tout le monde le sait. Quand les prisons rwandaises comptent quelques 80 000 personnes en prison depuis plus d’une décennie, sans procès, on ne peut parler de « pardon et de réconciliation ».

On ne peut parler de « pardon et de réconciliation » non plus quand on pense à la guerre meurtrière que ce régime a livrée et livre toujours sur le territoire congolais (4 millions de mort); ni quand on pense aux très nombreuses tueries et assassinats sélectifs effectués par l’armée rwandaise et ses agents au Rwanda et ailleurs. Tous sont bien documentés. Ni quand on pense à l’assassinat des prêtres québécois Guy Pinard et Claude Simard, éliminés parce qu’ils osaient dénoncer les crimes du FPR et de Paul Kagame.

Ce générique démontre la partialité actuelle du Sénateur Dallaire en faveur du régime de Kigali, et en cela il reste conséquent avec la partialité qu’il n’a cessé de démontrer pendant tout son séjour au Rwanda en 1993 et en 1994. Il est donc un film de propagande favorisant un régime politique hautement contesté.

(Sur la photo: Roy Dupuis dans le rôle de Roméo Dallaire)

Trois histoires totalement fausses

Le film est également bourré d’erreurs de faits. Trois éléments du film servent à « prouver » que le génocide aurait été planifié. Ce sont 1) des tueries au sud de la zone démilitarisée où on doit comprendre que les milices hutues en sont responsables, 2) le fameux Jean-Pierre qui aurait révélé l’intention d’extrémistes hutus d’éliminer les Tutsis rwandais (source du fax envoyé à l’ONU) et 3) une phrase qu’on met dans la bouche du colonel belge Luc Marchal, commandant des troupes belges à Kigali sous Roméo Dallaire, selon laquelle le colonel Bagosora, chef de cabinet du ministre de la défense du Rwanda, aurait dit qu’il fallait « exterminer tous les Tutsis ».

Trois histoires sur des événements réels, mais trois histoires totalement fausses.

En ce qui concerne les tueries que le film attribue à d’éventuels extrémistes progouvernementaux, le sénateur Dallaire est le seul qui persiste à colporter cette version.

Grâce à un ancien membre du Front patriotique rwandais et camarade d’armes de Paul Kagame, Abdul Ruzibiza, nous savons que c’est le FPR qui a fait ces tueries en novembre 1993, nous savons les noms des tueurs et nous savons pourquoi le FPR l’a fait. La réponse se trouve dans le livre de Ruzibiza, « Rwanda : L’histoire secrète » (pp. 208-209), et dans son témoignage au Tribunal pénal international sur le Rwanda.

Quant au fameux Jean-Pierre – Abubakar Turatsinze de son vrai nom – les informations disponibles depuis plusieurs années prouvent que celui-ci était un vendeur d’armes qui fréquentaient les services de renseignement du FPR et du gouvernement.

D’autres membres de la MINUAR qui l’ont rencontré, dont Amadou Deme et le colonel belge Luc Marchal, ne croient pas du tout à la fiabilité de cette histoire. Seul Dallaire persiste à colporter cette histoire, mais toujours avec de grands moyens cinématographiques.

Marchal n’a jamais dit ce que Dallaire lui fait dire

Qu’en est-il de la phrase mise dans la bouche du colonel belge Luc Marchal sur l’extermination des Tutsis? Luc Marchal n’a jamais témoigné en ce sens. Il intervient régulièrement dans les débats sur le drame rwandais mais il n’a jamais dit ce que le film du sénateur Dallaire lui fait dire.

Quand il intervient, c’est toujours pour dire que la chose la plus importante dans le drame rwandais, c’est de découvrir qui a abattu l’avion présidentiel le 6 avril 1994. Il a même invité Roméo Dallaire à se joindre à lui pour exiger qu’une enquête internationale soit menée pour découvrir et traduire en justice les auteurs de l’attentat du 6 avril. Une demande qui est restée sans réponse.

Ajoutons ce que Roméo Dallaire a dit lui-même au sujet de la planification du génocide et de la nature de celui-ci au lendemain de son retour du Rwanda en 1994 à l’émission Le Point de Radio-Canada. Roméo Dallaire : « Moi je dirais qu'il y a eu génocide national, mais un génocide de philosophie politique, non pas purement ethnique. Beaucoup de Hutus comme beaucoup de Tutsis ont été tués... Je pense que le débordement qu'on a vu a été au-delà de pouvoir être conçu. Mais jamais, je pense, personne n'aurait pu planifier l'ampleur du débordement. »

Quel Dallaire croire?

Donc, selon le Dallaire d’alors, c’était un génocide d’inspiration politique, non pas seulement ethnique, beaucoup de Hutus, beaucoup de Tutsis, et personne n’aurait pu le planifier ainsi. Qui croire? Le Dallaire d’aujourd’hui ou le Dallaire de 1995, fraîchement revenu du Rwanda?

Dans le doute revenons au principe de l’étude de l’histoire : on doit se fier à la version donnée au moment des événements plutôt qu’à celle donnée des années après et qui aura été modifiée par la pression de la politique, des intérêts économiques et la volonté de cacher la vérité.

De la pure fiction

Dans une autre scène sortie tout droit d’un film western, Dallaire refuse d'obéir à un ordre donné au téléphone par l’ancien secrétaire général de l’ONU, Boutros Boutros-Ghali.

Outre le fait Boutros-Ghali n'a probablement jamais parlé avec Dallaire, ce n’est pas l’ancien secrétaire général qui a exigé le retrait des troupes de l’ONU, mais plutôt Washington et Londres qui l’ont exigé.

Voici comment Boutros-Ghali a expliqué cette décision : « le génocide rwandais est à 100 % la responsabilité des Américains. (…) Les États-Unis avec l’appui énergique de la Grande Bretagne ont tout fait pour empêcher la mise en place au Rwanda d’une force des Nations Unies, et ils y sont parvenus. »

Qui plus est, dans la même émission au Point, le 14 septembre 1994, Roméo Dallaire s’est vanté d’avoir participé à la décision de retirer les troupes de l’ONU et même de l’avoir recommandé. Des documents signés de sa main le confirment aussi. Cette scène de l’homme du terrain qui envoie promener le technocrate dans son bureau feutré de New York n’est que de la pure fiction.

Un général de salon

Le film contient tellement d’images et de situations caricaturales qu’on a le goût de rire, mais vu la gravité du drame, on rit jaune. L’attaque en règle contre la France et du même acabit. Dallaire accuse la France de tous les maux, alors que dans d’autres documents signés de sa main, notamment du 4 juillet 1994, il félicite la France et les autres pays qui ont participé à l’Opération humanitaire Turquoise sanctionnée par l’ONU, sans laquelle les pertes humaines auraient été beaucoup plus nombreuses.

Lors d’un colloque à Paris le 20 octobre, le général français Jean-Claude Lafourcade qui a dirigé l’Opération Turquoise au Rwanda et au Congo en 1994 n’a pas ménagé ses mots en décrivant le sénateur Roméo Dallaire : « Roméo Dallaire était un général de salon. Je me suis vite aperçu de sa partialité en faveur du FPR…. Je tiens à signalé son incompétence. »

Bref, le film est une hagiographie autobiographique ou, en d’autre mots, la vie d’un saint, écrite par le saint lui-même. Il a été réalisé pour faire de Roméo Dallaire, un héros international, mais au Canada seulement. Considérant la position favorable à la guerre en Afghanistan du sénateur Dallaire, on peut supposer que son film vise aussi à faire accepter cette guerre par la population québécoise qui continue à s’y opposer.

Quand est-ce que nos médias vont reconnaître qu’ils se laissent berner et qu’ils nous bernent?

Lien:
Pour entendre la critique de Robin Philpot sur les ondes de CIBL 101,5, cliquez ici

|La vie de saint Roméo Dallaire, écrite par le saint… qui empochera une partie des profits !
330|344|Caricatures|Ma vie, my life|2007-10-29 18:19:09|Marrand|

La vie en rouge, la vie en bleu
Novembre 2007|
331|345|Société Manchettes Mouvements_étudiant|Écoles privées, écoles publiques: Les revenus des parents sont déterminants|2007-10-30 14:24:50|Pierre Dubuc|

Dans 86 % des écoles privées, les revenus des parents sont supérieurs à 60 000 $. Ils sont inférieurs à ce montant dans 75 % des écoles publiques

Une nouvelle fois, L’actualité sévit avec son Palmarès des écoles. Dans les 50 meilleures écoles du classement, on ne retrouve que 5 écoles publiques. Toutes des écoles à vocation particulière qui pratiquent, comme les écoles du privé, la sélection des élèves.

Dans le peloton de queue, il n’y a que des écoles publiques sauf quatre qui sont des écoles privées.

Cependant, une étude plus approfondie du classement nous démontre que le critère fondamental qui sépare les « gagnants » des « perdants » n’est pas tant que l’école soit privée ou publique, mais les revenus des parents.

Deux types de revenus « non disponibles »

Dans les 50 écoles classées en première place, les revenus des parents sont non disponibles pour six d’entre elles, dont ceux des parents du Collège Jean-de-Brébeuf qui se classe en tête du palmarès. Les riches sont discrets, c’est connu.

Dans les 50 écoles classées dernières, il y en a sept dont les revenus sont également non disponibles. Mais, on imagine facilement que c’est pour d’autres raisons. On y retrouve, entre autres, deux écoles autochtones et l’école Pierre-Dupuy du quartier Centre-sud à Montréal. Si, dans le premier cas, les revenus sont non disponibles faute de données, ils le sont ici faute de deniers.

Précisons également que L’actualité nous prévient que sont exclus du calcul des revenus « les revenus des programmes publics comme l’assurance-emploi, la sécurité du revenu ou l’aide aux familles ». Les revenus moyens dans les écoles de milieux défavorisés établis par L’actualité sont donc en réalité plus élevés qu’ils ne devraient l’être en réalité.

40 000 $ de plus en moyenne

Le revenu moyen des parents des 50 premières écoles s’élèvent à 87 845 $. Dans neuf écoles, il dépasse les 100 000 $, sans oublier les revenus non disponibles de six écoles.

Dans le cas des 50 dernières écoles, le revenu moyen des parents est de 47 181 $, soit 40 000 $ en moyenne de moins que celui des 50 premières écoles ! Dans une note, L’Actualité a pris soin de nous informer que « des revenus élevés sont parfois associés à de bons résultats scolaires »!!! Bel euphémisme !

Deux mondes

Nous avons poussé l’analyse un peu plus loin en comparant les revenus des parents de l’ensemble des écoles privées aux revenus des parents de l’ensemble des écoles publiques.

Dans les 129 écoles privées répertoriées, il y en a 25 dont les revenus des parents sont non disponibles. Dans neuf écoles (7%), les revenus sont supérieurs à 100 000 $. Dans seulement 18 écoles (14%), les revenus sont inférieurs à 60 000 $. Ils sont inférieurs à 50 000 $ dans seulement trois écoles (2%).

Le portrait tranche radicalement avec celui des écoles publiques. Sur les 335 écoles publiques répertoriées, les revenus des parents sont non disponibles dans 21 cas et, dans la majorité des cas, pour des raisons inverses que dans le cas des écoles privées.

Dans ces 335 écoles publiques, il y en a quelques-unes dont les revenus des parents sont élevés, surtout dans les régions où il n’y a pas d’écoles privées. Mais une seule école affiche des revenus supérieurs à 100 000 $, soit une école anglophone de Beaconsfield, la riche banlieue du West-Island.

On ne retrouve que 79 écoles dont le revenu des parents est supérieur à 60 000 $, soit moins du quart des écoles publiques du Québec. Regardé par l’autre bout de la lorgnette, cela signifie que dans les trois-quarts des écoles publiques québécoises, le revenu des parents est inférieure à 60 000 $.

Plus significatif encore, dans 113 écoles sur 335, le revenu des parents est inférieur à 50 000 $, soit un tiers des écoles !

Un système qui creuse l’écart entre classes sociales

Il y a un gouffre béant entre les écoles privées et les écoles publiques. Dans les premières, on retrouve les enfants des parents des classes privilégiées, des strates supérieures de la classe moyenne et, bien entendu, quelques parents peu fortunés qu’on peut citer en exemple pour prouver que « n’importe qui peut envoyer son enfant à l’école privée », tout comme, au sud de la frontière, « n’importe qui peut devenir président des Etats-Unis ».

Dans les écoles publiques, on retrouve principalement les enfants des milieux défavorisés et des strates inférieures de la classe moyenne.

Mais l’injustice ne s’arrête pas là. Les écoles privées étant au Québec subventionnées à plus de 60% à même les fonds publics, les parents des écoles publiques se trouvent à financer à même leurs impôts le système privé qui accueille les enfants des milieux privilégiés.

Les parents des écoles publiques contribuent financièrement à la bonne santé du système privé, lequel appauvrit le système public en l’écrémant de ses meilleurs éléments.

Un sujet tabou

Ce système à deux vitesses est la cause fondamentale de la diminution du taux de diplomation général et du fort taux de décrochage scolaire.

Cependant, la vision à courte vue des élites québécoises – qui, en très grand nombre, envoient leurs enfants dans les écoles privées – fait disparaître de l’écran radar de l’actualité ce phénomène dramatique.

Le gouvernement et les médias préfèrent que l’attention générale du public se porte plutôt sur la réforme et ses ratés. Cela ne risque pas de remettre en cause la structure de classe de la société et les privilèges que les élites en retirent.

Alors, discutons ad nauseam de bulletin, de dictés, etc.

À lire, sur le même sujet: Les écoles privées catholiques, un phénomène en pleine expansion.

|Dans 86 % des écoles privées, les revenus des parents sont supérieurs à 60 000 $. Ils sont inférieurs à ce montant dans 75 % des écoles publiques
332|346|Accueil_Actualités|Ottawa baisse de 6 % à 5 % la TPS|2007-10-30 15:23:00|Jean-François Vinet|

Ottawa prévoit 15 milliards de surplus en 2006. Pourquoi ces surplus n’iraient pas en santé ou en éducation? Les consommateurs canadiens ne devaient-ils pas avoir le choix de déterminer où vont leurs dépenses. Il s’agit, jusqu’à preuve du contraire, de leurs sous!

Pris isolément, le problème des taxes à la consommation risque de faire unanimité autant chez les organismes de consommateurs que les partis politiques provinciaux et fédéraux.

Il est difficile, voire impossible, d’appuyer une taxe aussi régressive. Les taxes à la consommation sanctionnent les citoyens sans tenir compte de leur capacité de payer. Au contraire, l’impôt progressif sur le revenu tient compte de la capacité de payer et est préférable au chapitre de la justice sociale.

Baisser les taxes ou investir dans les programmes sociaux

Mais lorsque l’on regarde le problème de la taxation de façon plus large, d’autres points forts intéressants peuvent être envisagée. Au lieu d’une baisse de taxe, devrait-on prioriser un réinvestissement en éducation, dans nos hôpitaux, dans nos infrastructures, (dans la francisation des immigrants!)?

C’est un choix qui mérite d’être débattu sur l’espace public et qui doit l’être. Une réduction de taxe avant les fêtes n’assurera pas la prospérité de notre nation à long terme, ni notre capacité à offrir les infrastructures publiques nécessaires pour attirer l’investissement privé.

L’économie canadienne est « compétitive »

Stéphane Dion se pavane actuellement en Ontario affirmant que la compétitivité du Canada à l’international est en jeu. Selon lui, il serait préférable que le Canada envisage des baisses d’impôt. Celles-ci rendraient l’économie canadienne plus «compétitive».

Or, M. Dion semble oublier que le plus gros problème actuel des entreprises est sans aucun doute la hausse du dollar. C’est la force du dollar qui affecte durement le prix de nos produits vendus à l’étranger. Diminuer les taxes ne rendra pas l’économie canadienne plus compétitive l’an prochain.

Les investissements étrangers sont au rendez-vous

D’ailleurs, M. Dion semble oublier que l’économie canadienne attire déjà considérablement l’investissement étranger et qu’elle est déjà très «compétitive».

N’est-ce pas Alcan qui vient d’être achetée par les étrangers? La privatisation de Bell Canada ne vient-elle pas d’attirer des investissements astronomiques des Américains ?

Le pétrole de l’Alberta n’est-il pas en train de faire exploser les exportations canadiennes ?

Stéphane Dion doit actuellement vivre sur une autre planète pour croire que l’économie canadienne n’est pas compétitive. La force du dollar en est la plus grande manifestation.

Trop grande concentration des banques, des assureurs et des détaillants

Le problème de l’économie canadienne n’est pas de manquer de compétitivité à l’international, mais de manquer de compétition à l’interne. Le Canada a le record mondial de la concentration du système bancaire.

Les plus grands assureurs canadiens occupent des parts de marché démesurées. Les marges de profit des détaillants atteignent des sommets inégalés depuis la fin des années 80 pendant que leurs coûts, eux, diminuent.

Stéphane Dion n’est pas le seul à être dans le champ. Mr Flaherty, actuel ministre des Finances du gouvernement Harper, souhaite diminuer le prix des produits de nos tablettes en réduisant les taxes à la consommation.

Ainsi, pour combler le problème de compétitivité des détaillants et le prix injustifiable des produits en magasin, on réduit les taxes!

Ne serait-il pas plus sage de faire une enquête sur la concentration de l’industrie du détail ou encore d’encourager financièrement le développement de PME dans ce secteur ? Une meilleure compétition favoriserait mieux, il me semble, une baisse des prix à long terme

Mme Monique Jérôme-Forget va-t-elle récupérer la TPS?

De surcroît, la réduction de la TPS à Ottawa n’est pas un gage de réduction des taxes des Québécois. En 2006, lors de la première réduction de la TPS, le gouvernement Charest avait envisagé de récupérer la taxe fédérale en la transformant en une taxe provinciale. Michel Audet s’était érigé contre et avait obtenu gain de cause.

Cette fois, les coffres du gouvernement Charest risquent de prendre du poids. En effet, la ministre des Finance actuelle semble déterminée à récupérer les revenus de 1.1 milliard de cette taxe.

La ministre veut réinvestir ces nouveaux revenus dans la santé et les infrastructures. Tant mieux!

Mais nous pouvons nous interroger sur la façon de dépenser envisagée par le gouvernement Charest. Veut-il favoriser le développement de PPP avec des cliniques privées et les hôpitaux? Veut-il sous traiter la construction de nos infrastructures?

Un débat s’impose

Les Québécois doivent pouvoir choisir où leur argent sera dépensée et comment elle le sera. Un débat sur la place publique s’impose. Un débat qui doit intégrer différents acteurs de la sphère sociale.

Autrement dit, un débat qui regroupe d’autres intéressés que les économistes des partis politiques, les économistes des grandes banques et les représentants des partis politiques actuels.

À qui profiteront les baisses d’impôts ?

Finalement, je veux attirer l’attention du lecteur sur les promesses de baisses d’impôt faites par le gouvernement Harper. Celles-ci sont toujours douces aux oreilles des contribuables, mais répondent rarement aux attentes. Il faut se questionner sur le «comment» cette baisse sera effectuée? Va-t-on concentrer les baisses d’impôt à la classe moyenne? Va-t-on plutôt en profiter pour diminuer l’impôt payé par les personnes ayant d’importants revenus?

Au Canada, environ 3 personnes sur 10 ne paient pas d’impôt parce qu’elles sont trop pauvres. Évidemment, ces derniers ne bénéficieront pas des baisses d’impôt.

À l’autre bout de l’échelle sociale, l’évasion fiscale atteindrait, selon Statistique Canada, 88 milliards. Les entreprises canadiennes, quant à elles payeraient de moins en moins d’impôt.

Avant de baisser les taxes et d’oublier les besoins de la population canadienne en programmes sociaux, ne devrait-on pas s’assurer que les citoyens comme les entreprises cotisent leur juste part d’impôt?

L'auteur est sociologue de l’économie

|D’autres choix auraient pu être plus judicieux
333|347|Accueil_Actualités Mouvements_syndical|Les familles travailleuses abandonnées|2007-10-31 14:39:37|L'aut'journal|

Les familles travailleuses ne font pas partie des préoccupations du mini-budget fédéral, déplore ce mercredi le président du Congrès du travail du Canada, Ken Georgetti. Ce dernier trouve incompréhensible ce refus entêté du gouvernement fédéral d’aider les Canadiennes et Canadiens d’ordinaires à progresser.

«Les vraies priorités des Canadiennes et des Canadiens sont d’élever des enfants intelligents, de vivre mieux et en santé et d’être sûrs de leurs revenus quand la retraite arrivera, déclare M. Georgetti. Au lieu de cela, le gouvernement a choisi d’appliquer la théorie économique des effets de retombées graduelles (“trickle down”). Elle a déjà été essayée. Elle n’a jamais marché pourtant il l’essaie encore» .

Réductions d'impôts sur le revenu des compagnies

Le président juge que les généreuses réductions d’impôts sur le revenu des compagnies, une fois en vigueur, dépasseront le montant annuel nécessaire pour fournir un plan canadien de service de garde et d’éducation pour les jeunes enfants, un système universel d’assurance-médicaments et un programme d’amélioration des infrastructures routières et urbaines dans tout le Canada.

«Ces initiatives demandent moins que les excédents budgétaires actuels ou jusqu’à présent projetés», explique Georgetti. Selon lui, les mesures du gouvernement font reculer l’accès des familles travailleuses à ces services, ainsi qu’à la formation professionnelle et à la sécurité du revenu des retraités.

Un mini-budget qui rate la cible

Georgetti souligne également que des années de réductions d’impôts sur le revenu des compagnies n’ont donné que la perte récente de plus de 300 000 emplois dans les secteurs manufacturiers et de la transformation des ressources. Selon lui, les familles travailleuses exigent des mesures ciblées «pour que nos industries et notre population puissent faire face aux effets de la valeur élevée du dollar canadien».

«Ce mini-budget rate la cible! Nos industries manufacturières et forestières durement touchées ont besoin de soutien pour mieux investir dans les compétences des travailleurs et des travailleuses et dans de la machinerie nouvelle pour s’adapter à l’environnement économique nouveau qui est très difficile», conclut Georgetti.

Le Congrès du travail du Canada représente 3,2 millions de travailleuses et travailleurs canadiens.

(Photo: Christopher Pike/ Le ministre des Finances du Canada, Jim Flaherty)

Lien :
www.congresdutravail.ca

|Le président du Congrès du travail du Canada, Ken Georgetti, se désole du mini-budget présenté mardi par le ministre des Finances canadien, Jim Flaherty
334|348|International Manchettes|L'ONU veut la fin de l'embargo contre Cuba|2007-10-31 19:59:32|Benoit Rose|

Pour la 16e fois depuis 1992, l’Assemblée générale de l’ONU a demandé avec une majorité écrasante la levée du blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis. La résolution non contraignante a été adoptée mardi, presque à l’unanimité, par 184 voix contre 4 et une abstention.

Comme l’an dernier, les quatre pays opposés à la résolution demeurent les États-Unis, Israël, mais aussi les îles Marshall et Palau, deux États du Pacifique. C’est un autre pays de la région, la Micronésie, qui s’est abstenu lors du vote.

Une application acharnée

Avant de saluer la victoire éclatante de son pays, le ministre cubain des Affaires étrangères Felipe Perez Roque avait déclaré à l’assemblée, avant le vote, que le blocus n'avait jamais été appliqué avec autant d'acharnement que pendant la dernière année. Le régime cubain estime à 222 milliards de dollars les conséquences économiques de cet embargo depuis sa mise en place en février 1962 par le président John F. Kennedy.

Plusieurs pays ont pris la parole à l’assemblée pour dénoncer l’embargo contre Cuba, dont le Mexique, le Vietnam, l’Afrique du Sud, la Chine et le Venezuela. Le groupe des 77, qui représente quelque 130 pays en développement et la Chine, a appelé Washington a «remplacer la politique de l’embargo par celle du dialogue et de la coopération».

Le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, Jean Ziegler, a estimé mardi que cet embargo est une attaque contre l’ordre international et la déclaration des Droits de l’homme. Il a également évoqué les limitations et les souffrances occasionnées par le blocus états-unien en matière d’alimentation.

Bush s'adresse aux militaires cubains

L’adoption de cette résolution survient une semaine après un discours du président Bush à propos de Cuba, dans lequel il a dit vouloir maintenir les sanctions jusqu’à un changement de régime sur l’île.

S’adressant au peuple cubain, Bush a rappelé que les Cubains avaient le pouvoir de forger leur propre destin, et il a incité les militaires du pays à appuyer un éventuel soulèvement populaire, concluant le discours par un Viva Cuba libre!.

Fidel Castro a rétorqué à l’affront en comparant Bush à un roi espagnol de l’époque coloniale. La Havane juge les propos de Bush comme un geste irresponsable. Pour le ministre Perez Roque, ce discours majeur indique que les États-Unis pourraient être prêts à faire usage de la force.

Menace communiste, menace terroriste

Rappelons que le blocus a été décrété il y a 45 ans suite au célèbre débarquement de la Baie des Cochons, une invasion ratée de l’île cubaine par des anticastristes exilés et entraînés aux États-Unis par la CIA. L’opération visait le renversement du régime de Fidel Castro.

Les arguments de la première puissance mondiale pour justifier l’embargo ont varié au fil des décennies : «menace communiste» à l’époque de la Guerre froide, Cuba est accusé depuis l’effondrement du bloc soviétique de ne pas être un pays démocratique, et de ne pas respecter les Droits de l’homme. Cuba figure maintenant sur la liste noire des pays dits terroristes par l’administration américaine.

Ironiquement, la désormais célèbre base militaire américaine de Guantanamo, située dans la partie sud de l’île de Cuba, a été maintes fois dénoncée pour ses détentions arbitraires, ses violations aux droits de l’homme et ses actes de torture, ce que le président cubain n’a pas manqué de rappeler au président Bush plus tôt cette année.

Au mois d’août 2007, Castro avait d’ailleurs rappelé que Cuba réclamait la restitution du «territoire illégalement occupé de Guantanamo», convertie selon ses propres termes en un «horrible camp de torture».

À l’Assemblée générale de l’ONU, depuis 1992 et selon l’année du vote, les États-Unis et Israël ont été appuyés dans leur opposition à la levée de l’embargo par la Roumanie en 1992, l’Albanie et le Paraguay en 1993, l’Ouzbékistan en 1995 et 1997, et plusieurs fois depuis 1998 par les îles Marshall et maintenant Palau. Fait cocasse, en 1992, la Roumanie vota contre par erreur.


Avec l'AFP, l'ONU et Salim Lamrani - Cuba face à l'Empire

|Alors que pour une 16e fois depuis 1992, l'ONU demande la fin des sanctions contre Cuba, le président Bush et La Havane s'échangent les déclarations
335|349|Accueil_Actualités|66% des locataires trouvent leur loyer trop cher|2007-10-31 22:15:20|L'aut'journal|

Selon les données compilées par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) en 2007, les locataires ont eu à faire face à des demandes de hausses moyennes de loyer de 4,4% à Montréal, de 3,7% à Laval, de 4,3% à Longueuil, de 4,2% à Québec, de 5% à Granby, de 6% à Valleyfield, de 5,4% à Trois-Rivières.

Dans la grande majorité des cas de l’échantillon étudié, le chauffage est à la charge des locataires et leurs logements n’avaient pas subi de réparations majeures.

Pour ces situations, en absence de variation des taxes foncières, l’indice d’ajustement des loyers, publiés par la Régie du logement en janvier dernier, était de 0,8%.

«Les propriétaires ont demandé des augmentations au moins 4 fois supérieures aux taux d'ajustement de la Régie du logement», ajoute Mathieu Houle-Courcelles, du Bureau d’animation et information logement de Québec (BAIL).

En décembre prochain, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) donnera une indication des hausses de loyers observées dans diverses villes du Québec. Selon la SCHL, entre 2000 et 2006, le coût des loyers des logements de deux chambres à coucher a bondi 25% dans la Région de Montréal, de 23 % dans celle de Québec, de 22,6 % dans celle de Gatineau, de 18,2 % dans celle de Trois-Rivières et de 17,8 % dans celle de Sherbrooke, de 17,3% à Valleyfield et de 26% à Granby.

Des baisses de taxes non relayées aux locataires

La variation des taxes foncières y est certainement pour quelque chose. De nombreux immeubles, tout particulièrement ceux comptant plus de 50 logements, ont vu leurs comptes de taxes baisser en 2007.

De nombreux propriétaires ont tenté de profiter de la situation en demandant quand même de fortes augmentations de loyer auxquelles ils n'avaient pas droit. Le RCLALQ déplore que les locataires ne puissent pas obtenir une diminution du coût de leur loyer lorsque les dépenses du propriétaire baissent de la sorte. Dans d’autres cas, plusieurs locataires n’ont pu refuser la hausse de loyer demandée car elle était justifiée par la forte augmentation des taxes foncières.

Le gouvernement du Québec doit mettre fin à l’iniquité des règles en fixation des loyers qui fait supporter aux locataires, lors du renouvellement du bail, les augmentations de dépenses du locateur sans leur permettre de bénéficier des baisses de celles-ci.

Le coût des loyers, une problématique bien sentie

Les locataires qui ont témoigné ce matin perçoivent dans leur quotidien l’impact du coût des logements. Il semble en être de même dans la population en général. Dans un sondage Léger marketing rendu public le 1er octobre dernier par Société d’habitation du Québec, 66% des citoyen-ne-s interrogé-e-s trouvent les loyers trop chers.

De son côté, dans ses observations préliminaires, M. Miloon Kothari, rapporteur de l’ONU sur le logement convenable, observait le 22 octobre dernier en conclusion de son séjour au Canada : «The Federal Government needs to work with the provinces and territories to create a consistent framework of tenant protection and rent regulation laws across the country that meet the standards set in international housing rights law, as part of a comprehensive national housing strategy».

Pour conclure, le RCLALQ mènera sa campagne d’information Vous avez le droit de refuser une augmentation de loyer du mois de décembre 2007 au mois avril 2008. Mais au-delà du travail d’accompagnement des locataires, le Regroupement portera collectivement ses solutions pour le contrôle obligatoire des loyers et le dépôt des baux à la Régie du logement.

Pour ce faire, il tiendra une manifestation à Québec le 28 novembre prochain. La ministre responsable de l’Habitation, Madame Nathalie Normandeau, a la responsabilité de corriger le travail de la Régie du logement quant aux coûts des loyers.

Source : RCLALQ

|Les propriétaires ont demandé des augmentations au moins 4 fois supérieures aux taux d'ajustement de la Régie du logement
336|350|Société Manchettes|La police publique / privée !|2007-10-31 22:23:22|Guillaume Vaillancourt|« Commercialiser des produits et services du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ? Pourquoi pas ? ». C'est la première phrase du Répertoire des services et produits commercialisés du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM).

Dans ce répertoire disponible sur le site du SPVM, on apprend notamment que des entreprises et des personnalités peuvent se procurer des escortes policières et une protection rapprochée. Le service de police se met ainsi en concurrence directe avec les agences de sécurité privées !

La même logique est en train d'être appliquée aux employés de la Ville. L'administration Tremblay-Zampino veut couper 1000 postes au sein de la fonction publique pour transférer l'activité au secteur privé.

Au lieu de faire appel à ses ingénieurs, la Ville préfère octroyer des contrats de dizaines de milliers de dollars à des cabinets de génie conseil.

Beaucoup de pain sur la planche pour les syndicats et les partis progressistes montréalais...

L'auteur est coordonnateur de Projet Montréal pour l’arrondissement du Plateau Mont-Royal. On peut le joindre au gv60@hotmail.com|Un nouveau PPP à Montréal : le service de police offre des escortes policières privées
337|351|Accueil_Actualités|Règlement chez Fer & Titane à Havre-St-Pierre|2007-10-31 22:36:11|L'aut'journal|

En grève depuis le 31 août, les 220 métallos de la section locale 4466 du Syndicat des Métallos œuvrant à la compagnie minière Fer & Titane à Havre-Saint-Pierre ont accepté dans une proportion de 89,2 % l’entente de principe intervenue entre le Syndicat des Métallos (FTQ) et les représentants de QIT (Rio Tinto).

Les travailleurs ont maintenu et amélioré leur régime de retraite, l'enjeu principal du conflit, et obtenu des augmentations de salaires de l’ordre de 13,4 % sur cinq ans.

« Cette entente historique face à Rio Tinto, une puissante multinationale ayant son siège social à Londres, est le résultat d’un rapport de force exceptionnel qu’ont su créer les Métallos à Havre St-Pierre. Les liens vont être tissés encore plus serrés dans cette communauté. Je suis privilégié d’avoir vécu de près la négociation avec ces syndicalistes », a déclaré Daniel Roy, adjoint au directeur pour le Syndicat des Métallos (FTQ).

Une solidarité efficace

« Nous avons reçu de nombreux appuis de la part des sections locales métallos sur la Côte-Nord et des autres sections locales de Río Tinto au Québec. Plusieurs nous disaient que notre combat était aussi le leur. Nous les remercions. La FTQ et plusieurs de ses syndicats affiliés se sont aussi impliqués.

« Une grande campagne internationale était en train de se mettre sur pied. Avec un noyau aussi solide à Havre St-Pierre et un syndicat comme le nôtre ayant de solides racines internationales, Rio Tinto pouvait s'attendre à toute une bataille. La compagnie semble avoir compris. En tous les cas, elle a négocié. Il aurait été si simple d’adopter cette attitude au début des négociations. J’espère que la leçon a été comprise», a ajouté Réal Valiquette, coordonnateur régional du Syndicat des Métallos (FTQ) sur la Côte-Nord.

Notre régime de retraite, c’est notre trésor

« Le village des Gaulois était au rendez-vous. Ensemble, nous avons cassé le « pattern » de Rio Tinto face aux régimes de retraite et obtenu un vrai règlement pour nos membres. Nous avons non seulement sauvé mais amélioré notre régime de retraite. C’est l'un des meilleurs au Québec. C'est notre trésor.

« Nos prédécesseurs se sont battus en 1966 pour l’obtenir. Ils ont été en grève pendant trois mois et ils ne l'ont obtenu que lors de la négociation de la convention collective en 1969. Le sacrifice qu'ils ont fait n'aura pas été vain pour les générations suivantes. Nous nous sommes aussi battus pour les générations futures.

« Nous voulions qu'un jour nos enfants puissent profiter comme nous des avantages d'une bonne retraite. Mission accomplie », a ajouté Steeve Arsenault président de la section locale 4466 du Syndicat des Métallos (FTQ).

Rappelons que la compagnie voulait introduire un régime à cotisations déterminées pour les nouveaux employés. « Les travailleurs ont accepté de contribuer pour 2 % du salaire de base en moyenne à leur régime de retraite tout en gardant le même principe d’un régime à prestations déterminées.

En ce qui a trait aux augmentations pour la rente qui sera versée aux retraités, les travailleurs ont obtenu un montant supplémentaire de 10 $ par mois par année de service.

C’est ainsi que pour un travailleur ayant atteint 30 ans de service, la rente mensuelle sera de 2 700 $.

Les travailleurs de Fer et Titane sont les seuls à avoir sauvé leur régime de retraite au sein de cette multinationale. Cette percée va donner un sérieux coup de main aux autres groupes lors de leurs futures négociations », a expliqué Daniel Roy.

Concernant les salaires, les augmentations seront de 13,4 % pour un contrat de travail de cinq ans. C'est ainsi que le salaire horaire moyen sera de 31,08 $ à la fin de la convention collective.

L'assurance-vie passera de 45 000 $ à 60 000 $. Le montant de l'assurance-maladie à court terme passera de 500 $ à 650 $ par semaine. Pour l’assurance à long terme, le montant passera de 1 900 $ à 2 200 $ par mois.

Cette mine d’ilménite a été mise en opération en 1950.

Source: Syndicat des Métallos

|Les travailleurs ont maintenu et amélioré leur régime de retraite, l'enjeu principal du conflit
338|352|Manchettes Politique_Québec|Retour sur la carrière de Claude Castonguay (1)|2007-11-01 09:02:53|Pierre Dubuc|

Présenté comme le « père » de l’assurance-maladie, Claude Castonguay a été nommé par le gouvernement Charest à la tête d’un comité dont on s’attend paradoxalement à ce qu’il ouvre grande la porte au privé dans notre système de santé. Pourquoi ce revirement à 180% ?

Depuis le début des années 1960, Claude Castonguay a joué un rôle important dans plusieurs dossiers politiques et économiques. Son parcours est à maints égards celui d’une certaine élite québécoise. Dans cette série d’articles, nous revenons sur la carrière de Claude Castonguay.

Quand René Lévesque traitait Claude Castonguay de « profiteur du milieu des affaires »

« Je n’ai aucune leçon à recevoir des profiteurs du milieu des affaires ! », lance René Lévesque à Claude Castonguay lors d’une prise de bec publique en 1978 au Grand Théâtre de Québec. C’est Castonguay lui-même qui relate l’anecdote dans « Mémoires d’un révolutionnaire tranquille » publié chez Boréal en 2005.

Castonguay s’était dit contrarié que Lévesque fasse campagne pour Louise Beaudoin qui briguait les suffrages lors d’une élection partielle dans un événement commandité par La Laurentienne.

La réaction de Lévesque était pourtant bien légitime. Claude Castonguay faisait partie de cette élite nationaliste québécoise qui a tourné le dos au Parti Québécois après avoir obtenu des avantages des milieux d’affaires canadiens-anglais à la faveur de la montée du mouvement souverainiste.

Claude Castonguay avait signé en juin 1977 avec 325 autres personnes une lettre adressée à René Lévesque et à Camille Laurin affirmant que le projet de loi 101 allait trop loin et qu’il aurait de graves répercussions sur le développement économique du Québec.

Cette dénonciation de l’exode des sièges sociaux de Montréal vers Toronto était bien hypocrite de la part des milieux d’affaires francophones qui allaient en profiter pour occuper l’espace laissé vacant. D’ailleurs, le même Castonguay raconte avec un délice non dissimulé l’établissement en 1987 du siège social de la Laurentienne en face de l’édifice de la Sun Life.

Un parcours caractéristique

Le parcours de Claude Castonguay est caractéristique de la trajectoire de la bourgeoisie québécoise au cours des années 1960 et 1970. Un des tout premiers actuaires québécois, il se joint à deux petites compagnies d’assurances québécoises, l’Industrielle et la Laurentienne. En 1957, le financier Jean-Louis Lévesque lui offre la direction de la branche d’assurance sur la vie de la Prévoyance.

Castonguay reconnaît qu’à cette époque, les compagnies d’assurances québécoises « faisaient figure de naines face aux nombreuses sociétés canadiennes et américaines actives dans notre marché ». Elles « embauchaient, écrit-il, plusieurs des agents et courtiers francophones les plus compétents, lesquels contribuaient à maintenir l’emprise de ces sociétés sur le marché québécois des assurances ».

« J’avais du mal, poursuit-il, à accepter le comportement de certains de ces individus qui, à cause de la petite taille de notre compagnie, nous considéraient comme inférieurs et ne se gênaient pas pour nous dénigrer auprès de leurs clients. C’est au cours de ces années que j’ai conçu un profond désir non seulement de réussir sur le plan professionnel, mais surtout de contribuer chaque fois que l’occasion se présenterait, à notre développement et à notre affranchissement collectifs. »

On s’émancipe de la tutelle étrangère avec l’aide d’Hydro-Québec

En 1962, il forme avec son collègue Pierre Lemay le premier cabinet de conseillers en actuariat. Mais, incapable de trouver une source de crédit local à cause de la faiblesse des institutions financières québécoises, il se résout « à céder, en retour d’une marge de crédit limitée, la moitié de la propriété de notre cabinet à une grande firme américaine de courtage en assurances ».

Quelques années plus tard, ils rachètent « à coût exorbitant », avoue-t-il, la pleine propriété de son cabinet. Ce rachat fut rendu possible par l’intervention de l’État québécois. Son associé Pierre Lemay décrochera un important contrat d’Hydro-Québec, soit d’intégrer tous les régimes de retraite et d’assurance collective des employés des compagnies nationalisées.

En 1966, Claude Castonguay se verra confier la co-présidence de la Commission royale d’enquête sur la santé et le bien-être social qui accouchera, entre autres, de notre régime d’assurance santé. Le plan proposé s’inscrivait dans la perspective du rapport Marsh en Angleterre et des politiques préconisées par le néo-démocrate canadien Tommy Douglas. Au Québec, dans un marché de l’assurance dominé par les entreprises étrangères, l’intervention de l’État faisait consensus, même parmi les milieux d’affaires québécois.

Demain : La politique, c’est pas assez payant !

|Quand René Lévesque traitait Claude Castonguay de « profiteur du milieu des affaires »
339|353|Manchettes Politique_Québec|Retour sur la carrière de Claude Castonguay (2)|2007-11-01 09:04:56|Pierre Dubuc|

Présenté comme le « père » de l’assurance-maladie, Claude Castonguay vient d’être nommé par le gouvernement Charest à la tête d’un comité dont on s’attend paradoxalement à ce qu’il ouvre grande la porte au privé dans notre système de santé. Pourquoi ce revirement à 180% ?

Depuis le début des années 1960, Claude Castonguay a joué un rôle important dans plusieurs dossiers politiques et économiques. Son parcours est à maints égards celui d’une certaine élite québécoise. Dans cette série d’articles, nous revenons sur la carrière de Claude Castonguay.

La politique, c’est pas assez payant !

En 1970, Castonguay répond à l’appel de Robert Bourassa et devient le ministre chargé de l’implantation du régime d’assurance santé. Son entrée en politique n’est sans doute pas étrangère à son mariage avec Mimi Fauteux, arrière-petite fille du premier ministre Honoré Mercier, dont le grand oncle Lomer Gouin a occupé la même fonction. L’oncle Gérard Fauteux a été juge en chef de la Cour suprême du Canada et le père a été député à Québec et à Ottawa avant de terminer sa carrière comme lieutenant-gouverneur du Québec.

Trois ans plus tard, à la surprise générale, Castonguay quitte la politique. À l’époque, on a beaucoup spéculé sur ses motifs. Les souverainistes croyaient y déceler des divergences politiques avec Robert Bourassa et un ralliement possible de l’ancien ministre à leur camp. Dans ses mémoires, Castonguay nous apprend que ses raisons étaient beaucoup plus triviales.
« Mes dépenses courantes, écrit-il, étaient plus élevées que mon salaire de ministre. »

Quand les milieux d’affaires profitent de l’essor du mouvement souverainiste

L’élection du Parti Québécois en 1976 allait provoquer un grand branle-bas économico-politique au Québec et au Canada-anglais. Pour empêcher l’élite des affaires québécoises d’apporter son appui au mouvement souverainiste, les milieux d’affaires canadiens-anglais consentirent à une série de concessions.

Claude Castonguay décrit très bien ce qui s’est passé dans le cas de La Laurentienne dont il a rejoint la direction en 1977. La Laurentienne se vit offrir par Paul Desmarais l’Imperial Life, une entreprise basée à Toronto « dont l’acquisition, reconnaît Castonguay, ferait en quelque sorte entrer La Laurentienne dans la cour des grands ». Mais le défi était de taille, car le chiffre d’affaires de l’Imperial était au moins cinq fois plus élevé que celui de La Laurentienne.

Castonguay raconte comment « Paul Desmarais avait accepté de nous rencontrer et, à notre grand soulagement, de garder sous le sceau de la confidence, les discussions qui s’amorçaient, alors qu’il aurait fort bien pu annoncer haut et fort son intention de se départir de l’Imperial Life, ce qui aurait sûrement attiré des offres plus intéressantes que la nôtre ».

Castonguay ajoute que « Desmarais me confia qu’il savait très bien qu’il aurait pu obtenir davantage, mais qu’il préférait voir l’Imperial passer entre des mains québécoises ». La Laurentienne dont l’actif était de 150 millions avala donc l’Imperial Life et son actif de 750 millions. Castonguay fut nommé au poste de président du conseil de la compagnie et à la présidence du holding créé en vue de cette acquisition.

Attaché à double tour à la cause fédéraliste

Mais ce n’était pas tout. Au début de l’année référendaire 1980, La Laurentienne acquiert de l’homme d’affaires montréalais Lorne Webster le groupe Prenor, constitué principalement des Prévoyants du Canada, assurance vie et assurances générales. Comme les affaires des Prévoyants et celles de la Laurentienne et de la Prévoyance étaient largement complémentaires, on put procéder assez rapidement à la fusion des entreprises.

« Grâce à cette transaction, écrit Castonguay, La Laurentienne voyait sa taille doubler. La Prévoyance gagna les premiers rangs des sociétés d’assurances générales au Québec et était désormais active dans toutes les provinces à l’ouest du Québec. » Avec des intérêts coast-to-coast, les dirigeants de La Laurentienne avaient maintenant un intérêt au maintien de l’unité du Canada.

C’est sans doute également pour s’assurer de la fidélité de Castonguay au fédéralisme canadien, qu’il reçoit au printemps 1978 une invitation de David Rockefeller de faire partie de la Commission Trilatérale.

Faut-il se surprendre que lors du référendum de 1980, Claude Castonguay se prononce publiquement contre la souveraineté avec l’accord des principaux actionnaires de La Laurentienne!? Et que René Lévesque l’ait traité, dès 1978, de « profiteur du milieu des affaires »?

Demain : Quand la loi Mulroney l’emporte sur la loi Parizeau

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|La politique, c’est pas assez payant !
340|354|Manchettes Politique_Québec|Retour sur la carrière de Claude Castonguay (3)|2007-11-01 09:11:50|Pierre Dubuc|

Présenté comme le « père » de l’assurance-maladie, Claude Castonguay a été nommé par le gouvernement Charest à la tête d’un comité dont on s’attend paradoxalement à ce qu’il ouvre grande la porte au privé dans notre système de santé. Pourquoi ce revirement à 180% ?

Depuis le début des années 1960, Claude Castonguay a joué un rôle important dans plusieurs dossiers politiques et économiques. Son parcours est à maints égards celui d’une certaine élite québécoise. Dans cette série d’articles, nous revenons sur la carrière de Claude Castonguay.

Quand la loi Mulroney l’emporte sur la loi Parizeau

 En 1981, on assiste à la création de la Corporation du Groupe La Laurentienne. En novembre 1982, Claude Castonguay s’en voit confier l’entière direction. La Laurentienne avait alors besoin de lever des capitaux pour assurer sa croissance, mais faisait face à un obstacle de taille puisque la loi sur les assurances ne permettait pas à une mutuelle d’assurance de créer un holding.

Castonguay rappelle qu’il obtint alors du ministre des Finances du Québec, Jacques Parizeau, l’adoption d’une loi permettant la création d’un holding québécois regroupant sous un même chapeau un ensemble de services financiers qui donnerait à La Laurentienne une longueur d’avance sur les compagnies d’assurance à charte fédérale.

La prise de contrôle de la Banque d’Épargne

Mais les appétits de La Laurentienne et de Castonguay ne s’arrêtent pas là. Ils élaborent le projet de prendre le contrôle de la Banque d’Épargne de la Cité et du District de Montréal.

Déjà en 1977, le Mouvement Desjardins avait tenté d’opérer une fusion entre la Banque d’Épargne dont elle détenait 12% du capital-actions et la Banque Provinciale qu’elle contrôlait à 25%. Jacques Parizeau avait salué l’initiative en déclarant : « Il ne serait pas mauvais de regrouper les avoirs fermes des Québécois ».

Cela avait provoqué une violente et rapide contre-offensive menée tambour battant par la Banque Royale et sa quasi-filiale la Banque Canadienne-Nationale. En une seule journée, des blocs entiers d’actions avaient changé de mains, provoquant la réorganisation complète de l’organigramme de la Banque d’Épargne de façon à empêcher sa prise de contrôle par le Mouvement Desjardins.

Au cours des années 1980, La Laurentienne est devenue le principal actionnaire de la Banque d’Épargne. Elle en détenait en propre un bloc de 10% de ses actions, un autre 10% obtenu lors de la transaction avec Lorne Webster de Prenor et, enfin, un bloc de 20% avec deux autres actionnaires, Marc Bourgie et Antoine Turmel président de Provigo, qui détenaient chacun un bloc représentant 10%.

La loi Parizeau, c’est bien ! Mais la loi Mulroney, c’est mieux !

Le surintendant des banques à Ottawa voulut bloquer cette prise de contrôle en rappelant que la loi sur les banques ne permettait pas à un actionnaire de détenir plus de 10% des actions.

Cependant, les dirigeants de La Laurentienne lui firent remarquer que, si la Loi sur les banques d’épargne stipulait qu’un actionnaire ne pouvait disposer de plus de 10% des votes, elle ne restreignait pas, contrairement à la Loi sur les banques à charte, le nombre d’actions que pouvait détenir un même actionnaire. Mais le gouvernement libéral ne voulait rien savoir.

La situation changea du tout au tout avec l’arrivée des conservateurs de Brian Mulroney au pouvoir à la faveur, rappelons-le, du « beau risque » de René Lévesque. La loi fut rapidement modifiée et dès le lendemain de son adoption, relate Castonguay, « nous prenions le contrôle de la banque qui devint la Banque Laurentienne du Canada ».

Faut-il se surprendre que Claude Castonguay ait appuyé l’entente du Lac Meech et l’Accord de Charlottetown ? Faut-il s’étonner qu’il se montre dans ses mémoires très critique à l’égard de Pierre Trudeau et de Jean Chrétien et qu’il considère que Mulroney – qui l’a nommé sénateur –« a été un grand Premier ministre »!?

Demain : Réécrire l’assurance santé à la lumière du jugement Chaoulli

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|Quand la loi Mulroney l’emporte sur la loi Parizeau
341|355|Manchettes Politique_Québec|Retour sur la carrière de Claude Castonguay (4)|2007-11-01 09:16:44|Pierre Dubuc|

Présenté comme le « père » de l’assurance-maladie, Claude Castonguay a été nommé par le gouvernement Charest à la tête d’un comité dont on s’attend paradoxalement à ce qu’il ouvre grande la porte au privé dans notre système de santé. Pourquoi ce revirement à 180% ?

Depuis le début des années 1960, Claude Castonguay a joué un rôle important dans plusieurs dossiers politiques et économiques. Son parcours est à maints égards celui d’une certaine élite québécoise. Dans cette série d’articles, nous revenons sur la carrière de Claude Castonguay.

(Sur la photo: Jacques Chaoulli et Claude Castonguay)

Réécrire l’assurance santé à la lumière du jugement Chaoulli

Après avoir bouffé l’Imperial Life et la Banque d’Épargne, Claude Castonguay et les dirigeants de La Laurentienne avaient de grandes ambitions internationales et voulaient entre autres s’implanter sur le marché américain.

Dans ses mémoires, Claude Castonguay raconte la mésaventure de La Laurentienne dans sa tentative de prendre le contrôle d’une compagnie d’assurance dont le siège social était situé à Wilmington au Delaware.

Une séance publique fut convoquée, conformément aux lois de l’État, pour l’étude du projet par le commissaire aux assurances qui est, aux États-Unis, un fonctionnaire élu. Avant la comparution, « un digne monsieur nous approcha », relate Castonguay, qui se présenta comme représentant de la puissante famille Dupont, dont le siège social est à Wilmington.

« Il nous annonça en termes plutôt directs, poursuit Castonguay, que les Dupont n’accepteraient jamais que la seule compagnie d’assurance vie de Wilmington passe sous contrôle étranger » tout en soulignant que le commissaire aux assurances, qui devait songer à sa réélection, était bien au fait de cette réalité. « Presque au même moment, le commissaire informait les personnes présentes que, comme par hasard, l’audience était reportée à une date indéterminée », de conclure un Castonguay qui venait de goûter au double discours des Américains sur le libre-échange.

Quand on se fait « planter » dans sa propre cour

Les avancées de La Laurentienne sur la scène internationale furent somme toutes modestes. Bien plus, sur la scène locale, les compagnies d’assurance du groupe – qui détenaient d’importants investissements dans l’immobilier – furent incapables de faire face au krach immobilier des années 1990. Elles n’eurent d’autre choix que de « fusionner » avec le Mouvement Desjardins pour le plus grand déplaisir de Castonguay qui voyait ainsi s’écrouler le travail de plus quinze années.

Aujourd’hui, les compagnies d’assurances québécoises n’ont plus comme objectif principal sur le marché local de prendre la place d’institutions étrangères comme c’était le cas au cours des années 1960 et 1970. C’est en grande partie fait. Elles cohabitent entre autres avec la Great-West et la London Life de Paul Desmarais, celui-là même qui leur est venu en aide au cours des années 1970. Elles n’expriment plus non plus les mêmes ambitions internationales qu’au cours des années 1980. La « balloune » s’est dégonflée.

Désormais, leur cible est le système public qui leur apparaît comme leur principal « concurrent » et elles s’emploient à le démanteler.

Dans ce contexte, il ne faut pas se surprendre de voir Claude Castonguay saluer le jugement Chaoulli de la Cour suprême du Canada et essayer d’en élargir la portée. Le jugement Chaoulli remet en cause l’interdiction d’un système privé parallèle dont Castonguay rappelle pourtant que « c’est moi qui ai fait introduire cette prohibition en 1970 alors que j’étais ministre de la Santé » !!!

Castonguay souligne que « la possibilité de souscrire à une assurance privée implique nécessairement l’accès à des services privées qui, à toutes fins utiles, n’existent pas aujourd’hui ». Le jugement Chaoulli permet, selon son interprétation, l’injection de ressources financières pour la création de cliniques privées, d’hôpitaux et d’autres ressources. « Le jugement autorise même, écrit-il, l’utilisation par le privé des ressources du système public, comme les blocs opératoires au-delà des heures régulières. »

Autrement dit, le secteur privé québécois, qui n’aurait pu grandir sans l’appui du secteur public, s’apprête aujourd’hui à le cannibaliser avec la bénédiction de celui qui l’a créé !

Les articles précédents sont disponibles en cliquant ici.

|Réécrire l’assurance santé à la lumière du jugement Chaoulli
342|356|Manchettes Mouvements_syndical|Le pouvoir gris veut corriger 25 ans d’injustice|2007-11-01 14:04:11|Pierre Dubuc|

C’est une Mariette Gélinas fort heureuse que j’ai rencontrée le 18 octobre dernier, sur l’heure du midi, au Centre Sheraton de Laval en marge du Conseil général de la CSQ. Mariette est la présidente de l’Association des retraitées et retraités de l’enseignement du Québec (AREQ).

Son association venait d’obtenir la mise sur pied d’un comité parlementaire chargé d’examiner tous les faits pertinents reliés à la non-indexation des régimes de retraite des secteurs public et parapublic depuis 1982. « Les 113 députés présents ont voté en faveur », nous dit Mariette, extrêmement satisfaite de ce premier pas vers la résolution de la principale revendication de l’AREQ.

Quelques jours auparavant, l’AREQ avait présenté en conférence de presse les résultats d’une vaste enquête auprès d’un échantillonnage de ses 50 000 membres sur le profil de la personne proche aidante. Près de 30 % des répondants exercent, selon l’enquête, un rôle de personne proche aidante, une proportion deux à trois fois supérieure à la moyenne québécoise.

« Ça prouve que les personnes retraitées ne sont pas que des bénéficiaires de soins, mais qu’elles sont aussi très impliquées comme personnes proches aidantes », nous dit une Mariette Gélinas qui abhorre le terme « aidant naturel » parce qu’«il n’y a rien de naturel là-dedans »!

D’ailleurs, corriger les préjugés à l’égard des personnes âgées est une autre mission de l’AREQ. Ses représentants qui siègent au Conseil général de la CSQ s’apprêtaient à intervenir l’après-midi pour « corriger » une affirmation contenue dans le power-point présenté le matin par des représentants de la FEUQ sur le financement de l’éducation universitaire au Québec.

Dans une fiche sur « l’existence d’une crise intergénérationnelle », la FEUQ dénonce une « vision étrange de l’équité » en s’en prenant « aux bien-pensants de la génération des baby-boomers qui voudraient qu’on paye de nos poches nos études et assurer leurs soins de santé par nos impôts ».

Je n’ai malheureusement pas pu assister à la « mise au point » de l’AREQ, mais je suis certain que ses représentants ont remis les pendules à l’heure en rappelant le rôle de la génération des baby-boomers dans la mise en place des systèmes d’éducation et de santé dont nous profitons aujourd’hui. « Nous essayons de ne pas en laisser passer », de dire Mariette.

Une nouvelle entité : les personnes proches aidantes

L’enquête de l’AREQ confirme que les personnes proches aidantes sont pratiquement devenues de nouvelles entités du réseau de la santé et des services sociaux. « Nos gens y mettent du temps et de l’argent », nous dit Mariette en attirant notre attention sur les chiffres suivants : le quart y consacre plus de dix heures par semaine et une personne sur cinq y débourse plus de 100 $ par mois. Une sur dix allonge plus de 200 $ par mois.

D’autres faits méritent d’être cités. Les personnes aidées et aidantes sont en majorité des femmes. C’est 70 % de femmes dans le cas des personnes aidées et les deux-tiers sont âgées de 75 ans et plus. Quant aux personnes aidantes, leur revenu familial annuel est légèrement plus bas que la moyenne.

Ce phénomène méconnu, l’AREQ va le présenter dans le mémoire qu’elle dépose à la consultation de la ministre Marguerite Blais sur la situation des aînés, en réclamant une politique d’assistance aux personnes âgées.

« Il faut un soutien psychologique. 90% des répondants à notre sondage disent rencontrer des difficultés dans leur relation d’aide. Le stress est partout présent. Les gens ne savent pas à qui s’adresser. Ils ne veulent pas se plaindre, mais ils sont souvent épuisés. Il faudrait un intervenant-pivot, une référence pour les aidants, probablement quelqu’un du CLSC », affirme Mariette.

L’aide la plus fréquente impliquant un lien de parenté immédiat, il arrive souvent que les aidants se retrouvent isolés. « Ils se sentent souvent coupables de ne pas en faire assez, même s’ils donnent tout ce qu’ils peuvent. C’est pour cela que ces personnes ont besoin d’un soutien psychologique », renchérit la présidente de l’AREQ.

Enfin, un soutien financier ne serait pas non plus à dédaigner. « Si ces personnes que nous aidons devraient être prises en charge par le système, cela coûterait des millions. Il nous apparaît raisonnable qu’il y ait une véritable politique d’assistance avec un soutien financier », lance-t-elle.

Corriger 25 ans d’injustice

Le dossier principal de l’AREQ demeure sa lutte pour l’indexation des rentes de retraite. Avant 1982, les retraites des employés des secteurs publics et parapublics étaient pleinement indexées au coût de la vie. C’était un acquis du célèbre Front commun de 1972.

Mais, en 1982, le gouvernement Lévesque coupe les salaires de 20% pendant trois mois et supprime, par loi spéciale, la pleine indexation des retraites. Désormais, les retraites sont indexées d’une valeur déterminée en soustrayant 3% à l’indice annuel des prix à la consommation. Si l’indice est inférieur à 3%, il n’y a pas d’indexation. Le pouvoir d’achat des personnes retraitées diminue donc chaque année et les pertes sont cumulatives.

Par exemple, pour une personne qui aurait pris sa retraite le 1er janvier 2000 et dont la rente accumulée pour la période 1982-1999 représente 24 000 $, la perte cumulée est de 12 907,75 $.

Une correction partielle a été apportée en 2000 suite aux pressions du mouvement syndical et des groupes concernés. Pour les années subséquentes à l’an 2000, le calcul est fait en fonction de la formule la plus avantageuse entre le taux d’augmentation de l’indice des prix moins 3% ou 50% du taux d’augmentation de l’indice des prix.

Que demande l’AREQ? « Nous voulons que la formule en cours depuis l’an 2000 soit également appliquée à la période 1982-1999 », déclare Mariette Gélinas qui mise également beaucoup sur le comité récemment créé par le gouvernement pour établir les faits et l'obtention d'une Table de travail du gouvernement pour permettre la discussion sur des solutions à long terme à l’appauvrissement des retraités de l’État québécois.

« C’est important, nous dit-elle. L’espérance de vie d’une personne qui prend sa retraite entre l’âge de 55 et 60 ans est de 25 ans. S’il n’y a pas de protection contre l’inflation, c’est comme si notre salaire était gelé pendant 25 ans ».

Mariette ne manque pas de souligner que les régimes de retraite de la fonction publique fédérale, de la fonction publique de l’Ontario et des enseignants de l’Ontario sont pleinement indexés au coût de la vie.

Le pouvoir gris

Que ce soit pour lutter contre l’appauvrissement, pour le maintien et le développement des soins de santé ou encore pour combattre les préjugés à l’égard des aînés, l’AREQ sera de la partie, s’il faut en croire sa présidente.

L’association n’est pas dépourvue de moyens. « Nous avons actuellement 50 789 membres », affirme Mariette. Avec une cotisation de 0,34% du revenu de pension, l’AREQ peut se payer une permanence avec 17 salariés et des moyens pour intervenir sur la place publique.

C’est beaucoup de chemin parcouru depuis que Laure Gaudreault, la pionnière du syndicalisme enseignant, recrutait 295 membres en 1961 pour jeter les bases de ce qui allait devenir l’AREQ.

L’AREQ n’est pas non plus seule. Elle travaille en étroite collaboration avec d’autres associations de personnes retraitées des secteurs public et parapublic. « Nous sommes 120 000 membres dans le regroupement et les représentants des différentes associations se rencontrent au moins une fois par mois », de préciser Mariette.

Il y a fort à parier que nous entendrons régulièrement parler au cours des prochaines années des retraités de l’AREQ. Déjà, Mariette me faisait part d’une feuille de route fort chargée pour les semaines à venir. « Le 22 octobre, nous manifestons pour l’indexation devant les bureaux du premier ministre à Sherbrooke. Le 5 novembre, nous serons devant ses bureaux à Montréal », me confie-t-elle avant de me quitter pour aller assister à l’intervention de son collègue Pierre-Paul Côté, devant les délégués de la CSQ, au sujet des propos de la FEUQ sur les « bien pensants baby boomers ».

|Nous réclamons l’indexation des retraites pour combattre l’appauvrissement, nous déclare Mariette Gélinas, présidente de l’AREQ

343|357|Accueil_Analyses Mouvements_étudiant|La réforme de l’éducation au secondaire|2007-11-01 15:50:30|Une contribution de la FNEEQ|

La réforme à l’enseignement au secondaire, qui entre dans sa troisième année, soulève depuis son implantation d’importantes controverses. La ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, semble elle-même l’aborder avec réserves et se dit particulièrement préoccupée par ses effets sur l’apprentissage du français.

Déjà, la volonté de l’Assemblée nationale d’imposer des bulletins chiffrés remet en cause le fondement même de la réforme, l’approche par compétence — des compétences qui ne s’évaluent pas toujours facilement par des chiffres.

L’abc de la réforme

Basée sur les théories socioconstructivistes, selon lesquelles l’individu construit son savoir par l’expérience, cette réforme donne une place centrale au savoir-faire. Les élèves doivent désormais développer des « compétences », ce qui transforme l’approche pédagogique, en favorisant entre autres le développement de « projets » qui permettent d’appliquer les compétences.

Selon ses défenseurs, cette approche correspond à un besoin de moderniser et d’adapter l’enseignement à la culture contemporaine. Elle devrait en principe solliciter davantage les enseignants dans le développement des approches pédagogiques. Elle permettrait aussi à l’élève d’apprendre dans un contexte moins rigide, plus favorable à son épanouissement.

Les opposants à la réforme dénoncent tant ses présupposés théoriques que ses résultats peu probants. L’une des principales objections à la réforme concerne la place accordée à l’acquisition des connaissances. L’accent mis sur le savoir-faire néglige cette fonction fondamentale de l’école qui consiste à transmettre des connaissances, sans lesquelles on ne peut établir de solides apprentissages.

La réforme et ses fondements constructivistes entraîneraient aussi les apprentissages sur la voie du relativisme. Comme l’avance Normand Baillargeon, selon l’optique de la réforme, « connaître, c’est construire des relations entre lesquelles il ne saurait y avoir de hiérarchies, ce qui mène directement à la confusion entre savoir et opinion ».

Les sciences et les savoirs se développent pourtant sur des concepts de base essentiels, des dénominateurs reconnus, dont la relativisation pourrait mener à de dangereux reculs.

De la grogne sur le terrain

La réforme de l’éducation au secondaire soulève aussi de nombreuses réserves sur le terrain. Les enseignants et les enseignantes membres de syndicats d’écoles secondaires privées à la FNEEQ se sont exprimés à maintes reprises sur le sujet ; leurs commentaires rejoignent très souvent ceux que l’on entend chez beaucoup de leurs collègues du réseau public.

Plusieurs enseignantes et enseignants s’inquiètent de l’écart entre les intentions de la réforme et ses résultats. Ainsi, l’approche par projet avait pour objectif de rendre l’école plus conviviale pour les élèves faibles, de les aider à intégrer plus efficacement les matières enseignées.

Il s’avère cependant que ceux-ci se trouvent plutôt privés d’un cadre rigoureux pour leurs apprentissages ; ils arrivent difficilement à bien réussir, alors que les élèves forts, plus généralement autonomes, obtiennent d’excellents résultats. L’écart entre les forts et les faibles se trouve donc accentué.

L’approche par compétence et les compétences transversales entendent amener les élèves à faire des liens entre leurs différents apprentissages. Or cette pédagogie ne permet pas d’approfondir les apprentissages autant que le désireraient certains enseignantes ou enseignants, ce que craignaient effectivement les détracteurs.

Les lacunes sont particulièrement flagrantes dans les matières de base, comme le soulignait la ministre Courchesne à propos de l’enseignement du français. Le manque de notions de base dans de nombreuses matières fait craindre à plusieurs la nécessité de multiplier les cours de mise à niveau, pour compenser un apprentissage qui n’a pas été fait. Ce qui aura comme conséquence d’alourdir le parcours des élèves en difficulté et de compliquer singulièrement le passage du secondaire au collégial !

Bon nombre d’enseignantes et enseignants ont souligné le contexte d’improvisation dans lequel la réforme a été lancée. Peu de formations valables leur ont été données. De plus, les outils pédagogiques manquent.

Sans manuels appropriés, sans mode d’emploi, sans consignes ministérielles précises, sans support logistique, les enseignantes et les enseignants, déjà sceptiques pour plusieurs, restent dépourvus et mal armés pour entreprendre le virage qu’on leur impose.

Les difficultés de la réforme ont surtout été révélées au grand jour par la question des bulletins. L’aspect sibyllin des critères d’évaluation a déconcerté plusieurs parents. Que veut donc dire « réinvestir sa compréhension de texte lu et/ou entendu » en anglais ? « interpréter le changement dans une société et sur son territoire » en géographie et éducation à la citoyenneté ?

Et surtout comment comprendre l’évaluation d’une « compétence transversale » comme « coopérer » ou « structurer son identité » ? Ce bulletin a soulevé un tel tollé qu’il est devenu un enjeu lors des dernières élections provinciales.

La décision de la ministre d’en revenir aux bulletins chiffrés ne règle pas tous les problèmes. La réintroduction des chiffres ne convient pas toujours à l’évaluation des compétences, surtout si celles-ci restent mal définies. Comment en effet donner avec certitude une note sur 100 au critère « exploiter l’information » des compétences transversales, par exemple ?

Mais que faire de cette réforme ?

Si la réforme soulève de sérieuses réserves chez un nombre important de parents et d’enseignantes et enseignants, il est par contre moins évident d’envisager une solution consensuelle qui fera l’unanimité aux problèmes qu’elle provoque.

Certains voudraient stopper cette réforme, l’éliminer tout simplement. Un mouvement appelé « Stoppons la réforme » s’est constitué dans ce but et rassemble une dizaine de syndicats d’enseignantes et d’enseignants.

D’autres voudraient la transformer, s’attaquer à ses points faibles sans tout remettre en question, de manière à la rendre efficace. D’autres enfin, nettement plus favorables à ce « renouveau pédagogique », jugent qu’il est encore trop tôt pour évaluer avec certitude ses résultats.

Suite à un rapport du comité école et société intitulé « Réforme au secondaire, l’urgence d’un bilan d’étape », le conseil fédéral de la FNEEQ en mai/juin 2007 s’est prononcé sur la question.

Des membres souhaitaient que la FNEEQ prenne position en faveur d’un retrait de la réforme. Mais une majorité trouvait ce choix difficile et trop radical. Les enseignantes et les enseignants d’écoles secondaires privées ont manifesté leur inquiétude devant un arrêt trop brutal.

Que faire alors des élèves du secondaire qui ont déjà entrepris une ou deux années dans le nouveau système ? Par quoi remplacer la réforme, alors qu’il ne semble pas y avoir de consensus sur l’approche pédagogique à offrir en échange ?

Le conseil a donc adopté une résolution mandatant la FNEEQ d’établir des liens avec le plus grand nombre d’organisations syndicales directement concernées par le problème, puis de poser un diagnostic sur les difficultés du système d’éducation et de prendre les moyens pour faire entendre le point de vue des professeurs.

Les positions récentes de la ministre Michelle Courchesne permettent d’envisager que des correctifs seront imposés à la réforme et que des irritants seront éliminés. Reste à savoir si elle sollicitera au passage l’avis des principaux intéressés et si les modifications envisagées suffiront à assurer aux élèves du secondaire la formation équitable et de qualité dont ils ont grandement besoin.

|Par quoi la remplacer, alors qu’il ne semble pas y avoir de consensus sur l’approche à offrir en échange?
344|358|Langue|Feu rouge à Red Light !|2007-11-02 09:04:25|Impératif français et Mouvement Montréal français|La société créatrice du « Quartier des spectacles », connue sous le nom de la « Société de développement Angus », annonce la construction à Montréal d’un immeuble à vocation culturelle qui portera le nom anglais de Red Light.

« Le Québec et sa région métropolitaine n’ont pas besoin d’une autre raison sociale anglaise pour désigner un lieu public. Nos investissements, nos taxes et nos impôts ne doivent pas servir à la défrancisation et l’anglicisation du Québec. Cet édifice culturel important pour notre langue et notre culture doit avoir un nom français », de déclarer le président d’Impératif français M. Jean-Paul Perreault.

Le porte-parole du Mouvement Montréal français, M. Mario Beaulieu, ajoute : « cet espace culturel doit contribuer par son nom à la promotion du visage français et québécois de Montréal et non le contraire. » Il rappelle qu’un « sondage a montré que 68 % des Québécois n’apprécient pas la présence des enseignes de langue anglaise. »

D’un côté, la société québécoise réclame, à juste titre, que les entreprises francisent leur nom afin de respecter la différence et l’identité québécoises, alors comment, de l’autre, pouvons-nous baptiser du nom de Red Light un immeuble à vocation culturelle dans le futur quartier des spectacles à Montréal?

Le mouvement Impératif français et le Mouvement Montréal français comptent utiliser des moyens de pression pour que Technopôle Angus respecte l’environnement linguistique de Montréal et pour que le maire de Montréal, Gérald Tremblay, et la ministre de la Culture et des Communications, Christine
St-Pierre, interviennent.|Un immeuble à vocation culturelle portera le nom de Red Light à Montréal
345|359|authebdo|L'aut'hebdo - 2 novembre 2007|2007-11-02 09:14:17|L'aut'journal|Si vous n’avez pas visité notre site régulièrement cette semaine, il se peut que vous ayez manqué ces articles :

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ACTUALITÉS POLITIQUES

Écoles privées, écoles publiques: Les revenus des parents sont déterminants
Dans 86 % des écoles privées, les revenus des parents sont supérieurs à 60 000 $. Ils sont inférieurs à ce montant dans 75 % des écoles publiques
par Pierre Dubuc

J’ai serré la main du diable - Le film
La vie de saint Roméo Dallaire, écrite par le saint… qui empochera une partie des profits !
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La police publique privée
Un nouveau PPP à Montréal : le service de police offre des escortes policières privées
La chronique montréalaise de Guillaume Vaillancourt


MONDE SYNDICAL

Le pouvoir gris veut corriger 25 ans d’injustice
Nous réclamons l’indexation des retraites pour combattre l’appauvrissement, nous déclare Mariette Gélinas, présidente de l’AREQ

Règlement chez Fer & Titane à Havre-St-Pierre
Les travailleurs ont maintenu et amélioré leur régime de retraite, l'enjeu principal du conflit


LANGUE

Feu rouge à Red Light !
Un immeuble à vocation culturelle portera le nom de Red Light à Montréal
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INTERNATIONAL

L'ONU veut la fin de l'embargo contre Cuba
Alors que pour une 16e fois depuis 1992, l'ONU demande la fin des sanctions contre Cuba, le président Bush et La Havane s'échangent les déclarations
Par Benoit Rose


CARICATURE

Ma vie, my life
Les biographies de Chrétien et Mulroney
Par Marrand

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346|360|Manchettes Cinéma|Michou d’Auber|2007-11-04 20:16:24|Benoit Rose|

Le scénariste français Messaoud Hattou revenait tout juste de Rouyn-Noranda, où son film Michou d’Auber a été accueilli de façon extraordinaire au Festival du cinéma international d’Abitibi-Témiscamingue.

Rencontré à Montréal, il me confie avoir été bouleversé par le dernier documentaire de Richard Desjardins et Robert Monderie, Le peuple invisible, projeté en grande première au festival. Dans ce film traitant du sort des communautés algonquines au Québec, le scénariste a trouvé de quoi faire un parallèle avec sa propre histoire. « Cette manière de changer l’identité, d’effacer la mémoire de la culture. Ça m’a vraiment bouleversé. C’est très très fort. »

Contraints de renier leur identité

Son film Michou d’Auber, c’est l’histoire vraie mais romancée du scénariste lui-même qui, au début des années soixante, comme plein d’autres enfants d’origine algérienne en France, a été placé chez des villageois contraints d’arrondir les fins de mois en prenant à leur charge des enfants de l’Assistance publique.

Les conditions économiques étant ce qu’elles étaient dans la région du Berry, se rappelle Hattou, les fermiers avaient comme ça des dizaines de gamins de l’Assistance et parfois quelques aliénés mentaux. Lui avait été placé avec son frère à l’Assistance publique par leur père, alors que sa mère était hospitalisée pour plusieurs années.

Les petits Arabes comme Messaoud Hattou étaient contraints de renier leur identité, la langue de leurs parents, leur culture et leur religion.

Messaoud devient Michel

Dans le Berry où il a été accueilli par Gisèle et Georges, interprétés dans le film par Nathalie Baye et Gérard Depardieu, on pouvait lire Mort aux Arabes écrit au pinceau sur les murs. Dans la cour d’école, les petits camarades de Messaoud jouaient aux paramilitaires et aux Algériens.

On déconseillait ainsi fortement à Messaoud de fréquenter les enfants arabes. « C’était comme les manouches, ou les gitans, les gens du voyage quoi. C’était : Attention, c’est dangereux. »

Messaoud, interprété par le jeune Samy Seghir, a pourtant eu le bonheur et la chance de tomber sur un couple de villageois qui l’ont aimé profondément, et dont la vie a été transformée par sa venue. Gisèle, voulant protéger l’enfant et le couple lui-même des préjugés des villageois, décida néanmoins de troquer le nom de Messaoud pour Michel Daubert, et de le faire passer pour un petit Français du Nord aux cheveux blonds.

Même Georges, ancien combattant de l’Algérie et grand admirateur du général de Gaulle, ne devait rien savoir des origines du gamin.

Beaucoup de petits Michous

Hattou a écrit le scénario en compagnie de son ami Thomas Gilou, qui signe la réalisation. « Sur le plan sociologique, résume Hattou, ce qu’on a voulu faire dans le film, c’est que d’abord, ça ne soit pas simplement que ma petite histoire à moi. C’est l’histoire de milliers et de milliers de gens qui ont été classés à l’Assistance publique, et où il y en a beaucoup – et c’est pour ça que je rejoins le film de Desjardins – qui ont subi des sévices et qui ont été très malheureux, battus.»

Le frère de Messaoud, comme nous le laisse croire le long métrage, s’est retrouvé dans des conditions beaucoup plus sombres que lui.

Tout au long de sa tournée pour Michou d’Auber, l’auteur dit avoir croisé plein de Michous, des Farid qu’on a appelés Robert, des petits Algériens dont on a changé l’identité.

Il revient à son visionnement du Peuple invisible, où les enfants algonquins étaient placés dans des pensionnats catholiques et devaient parler français. « Ils ont été abusés. J’en ai rencontré un hier soir qui me disait qu’ils les mettaient à genoux, etcetera… C’était terrifiant. » À Rouyn-Noranda, Hattou a pu rencontrer des chefs autochtones et s’est permis une visite à Longue Pointe, dans une réserve. « Parce que j’avais envie d’y aller, de voir. Pour moi, ça a été passionnant. »

Un film lumineux et tendre

On pourrait croire que Michou d’Auber est un drame lourd sur fond d’abus et de racisme, or c’est davantage à un film lumineux, souriant et tendre auquel on a droit. Parce qu’au-delà du contexte politique et social, c’est surtout à une rencontre intime, constructive et originale entre l’enfant d’Aubervilliers et le couple français que nous convient les auteurs.

Pour Gilou, c’est avant tout un film sur l’enfance, et un peu sur la sienne. Pour Hattou, c’est aussi l'histoire de Georges, qui apprend à aimer un enfant, à lui communiquer ses valeurs en oubliant ses vieux principes.

Gérard Depardieu a justement grandi dans le Berry. L’histoire, il la connaissait déjà beaucoup. Il dit avoir été témoin de choses plus violentes que ce que l’on voit dans le film, où une bande de racistes jouent aux voyous la nuit.

L’apport immense de Depardieu

Depardieu avait un ami qui avait fait la guerre d’Algérie, et qui en était revenu « complètement sonné ». « Il dormait avec son flingue et gardait un collier dans du formol», dit-il, faisant référence à un collier d’oreilles maghrébines. Cet élément a été intégré dans une scène où un camarade de Messaoud lui montre les petits trésors de son père.

« Il y avait un racisme qui était très fort, exprimé de façon brute, directe, continue Hattou, c’est-à-dire la non acceptation de l’autre, la négation de l’existence d’un autre peuple. Carrément. Pour eux, ça les gênait : on est Français, on est Français. On ne peut pas être d’ailleurs. »

Depardieu a parfaitement compris cette histoire, et a lui-même financé l’écriture du scénario. Selon lui, on retrouve dans ce sujet magnifique des choses dont on a évité de parler pendant longtemps en France.

Comment qualifier l’apport de Depardieu dans le projet? « C’est énorme », souligne Hattou.

Ramener la problématique de la guerre d’Algérie

Messaoud Hattou a vécu cette histoire à partir de 1964, mais Gilou a judicieusement proposé de la situer quelques années plus tôt, ce qui permet de faire un parallèle important entre le déroulement de la guerre en Algérie et les années de Messaoud chez Gisèle et Georges.

« C’était très important de ramener la problématique sur la guerre d’Algérie. Il n’y a eu que récemment l’acceptation de faits de guerre. Avant, on appelait ça que des petits événements. Quand on s’aperçoit qu’en octobre 1961, y’a plus d’une centaine de personnes qui sont jetées dans la Seine pendant les manifestations sur l’autodétermination, c’est gravissime ! »

« Dans le film, précise-t-il, on ne voulait pas montrer qui est responsable de ça. Pour nous, la problématique c’était plutôt de dire : Plus jamais ça. Plus la guerre pour la guerre. La connerie humaine. »

Le film ne révolutionne pas le septième art. Mais il y a de ces projets qu’on sent guidés par le cœur de ses artisans. Soyez avertis par l’auteur de ces lignes : Michou d’Auber pourrait bien parvenir à vous faire pleurer comme un gamin.

Un peu comme pleure Messaoud Hattou lorsqu’il regarde son film et se revoit gamin dans le Berry. « C’est vrai qu’à chaque fois que je revois le film, je pleure. Ça me fait quelque chose, je ne sais pas comment l’expliquer, mais c’est viscéral. C’est étonnant. »

Michou d’Auber, une réalisation de Thomas Gilou, à l’affiche depuis le 2 novembre 

|Un peuple invisible en France
347|361|Accueil_Actualités|Doubler les prestations de pensions aux aînés|2007-11-05 10:36:55|L'aut'journal|

Une importante conférence sur les pensions demande que l’on modifie
le Régime de pensions du Canada (RPC) afin de doubler les prestations actuelles.

Selon le Congrès du travail du Canada, hausser les prestations du RPC est la meilleure façon de garantir aux aînés de demain de ne pas se retrouver dans la pauvreté ou dans l’impossibilité de prendre leur retraite.

Une meilleure utilisation des surplus fédéraux

« Le Canada est un pays riche. Il a les moyens d’accroître le financement des régimes publics de pensions et d’assurer une vie décente aux retraités d’aujourd’hui et de demain », affirme Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada.

« Au lieu d’utiliser les milliards de dollars d’excédents fédéraux pour réduire les impôts des sociétés rentables et des riches contribuables, au lieu de perpétuer les excédents en décidant de ne rien faire, le gouvernement fédéral devrait s’occuper des besoins à long terme de la population vieillissante.

Imposer le chacun-pour-soi aux aînés de demain n’est pas une façon canadienne de faire les choses », affirme Georgetti.

Comment faire ?

Selon les recommandations d’un document présenté à la 3e Conférence sur les pensions du CTC, une augmentation des prestations du RPC pour les établir à 50 % plutôt qu’à 25 % du salaire industriel moyen pourrait être réalisée par une combinaison de mesures : doubler jusqu’à concurrence de 90 000 $ le plafond sur le maximum des gains donnant droit à la pension, augmenter légèrement les cotisations au RPC, et permettre aux travailleurs et travailleuses de transférer leurs épargnes de REER dans leurs comptes du RPC.

« Nos propres recherches montrent que les Canadiens sont prêts à contribuer davantage pour obtenir des prestations plus généreuses du RPC ou d’autres prestations de pension de l’État.

« Un sondage effectué en 2006 auprès des travailleurs révèle que 71 % accepteraient de payer plus d’impôts pour obtenir des prestations de retraite plus élevées », ajoute Georgetti.

Crise en vue

Selon Georgetti, les tendances pointent vers une crise du revenu de retraite dans les années à venir. La population âgée de plus de 65 ans qui augmente, les jeunes qui préfèrent avoir des familles moins nombreuses et les emplois à bons salaires qui continuent de disparaître dans le secteur manufacturier poseront des défis.

En plus, la plupart des Canadiens ont de plus en plus de difficulté à économiser en vue de leur retraite et un grand nombre doivent plus d’argent qu’ils n’en gagnent.

Des millions de personnes âgées se retrouveront dans la pauvreté à la retraite ou n’auront pas les moyens de prendre leur retraite.

« Pour éviter de telles conséquences, il faut faire preuve d’un véritable leadership en matière de pensions, et répondre aux besoins d’une population vieillissante dans les domaines des soins de santé et du logement.

Le Canada a besoin d’une stratégie de 40 ans pour faire face aux défis que pose une population plus élevée de retraités et une main-d’oeuvre réduite. L’amélioration des régimes de pensions publics tels que le RPC doit faire partie de cette stratégie », conclut Georgetti.

|Demande le Congrès du Travail du Canada en ciblant les surplus fédéraux
348|362|Accueil_Actualités|Québec doit récupérer le 1 % de la TPS|2007-11-05 10:44:09|L'aut'journal|

Les présidentes et les présidents des cinq organisations syndicales regroupées au sein du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), Réjean Parent (CSQ), Lina Bonamie (FIQ), Michel Sawyer (SFPQ), Dominique Verreault (APTS) et Gilles Dussault (SPGQ) pressent le gouvernement Charest de profiter de l’annonce de la baisse de la TPS de 1 % pour récupérer cet argent afin d’investir dans les services publics et les programmes sociaux du Québec.

« Le gouvernement du Québec doit saisir l’occasion d’une baisse de la TPS de 1 % à compter de janvier 2008 par le gouvernement fédéral pour hausser d’autant la TVQ et récupérer ainsi 1,2 milliard de dollars récurrent, un montant dont le Québec a cruellement besoin pour réinvestir dans les services publics et assurer l’avenir des programmes sociaux.

Cette solution est d’autant plus avantageuse qu’elle ne vient pas alourdir les charges des consommateurs », soutiennent les dirigeants syndicaux du SISP.

Ne pas refaire l’erreur du printemps dernier

Les leaders syndicaux du SISP somment le premier ministre Jean Charest et sa ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, de ne pas répéter l’erreur qu’ils ont commise le printemps dernier en dilapidant le surplus de 700 millions de dollars, provenant d’Ottawa, en baisses d’impôt dont la majorité des Québécois ne voulait d’ailleurs pas.

« Il y a une limite à dépenser les fonds publics en pensant à court terme dans le seul but de hausser sa popularité à des fins électoralistes. Un gouvernement a l’obligation de manifester un plus grand sens des responsabilités.

« Jean Charest a déjà raté une occasion inespérée de disposer des 700 millions de dollars pour mieux soutenir les réseaux de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des cégeps et des universités, ainsi que les autres services offerts par la fonction publique. Aujourd’hui, il doit donc agir en conséquence », affirment les cinq présidentes et présidents des organisations syndicales du SISP.

Un gouvernement sans véritable coussin pour l’avenir

Les dirigeants syndicaux tiennent de plus à rappeler que le gouvernement du Québec compte sur une réserve de 1,2 milliard pour équilibrer son budget de 2008, comme l’indique le plan budgétaire de mai 2007, qui ne sera plus là au cours des années suivantes.

« Une fois la réserve épuisée, le gouvernement se retrouvera devant un manque à gagner récurrent de la même ampleur. D’où proviendront les revenus pour combler l’impasse ? Quelle assurance les Québécois peuvent-ils avoir que les services publics et les programmes sociaux seront alors maintenus et développés comme le souhaite la majorité de la population ? », se demandent les leaders du SISP.

Une attitude irresponsable du gouvernement Charest

Réjean Parent, Lina Bonamie, Michel Sawyer, Dominique Verreault et Gilles Dussault soutiennent qu’en laissant passer l’occasion de récupérer les centaines de millions de dollars rendues disponibles par la baisse de 1 % de la TPS, le gouvernement Charest décide délibérément de pousser les finances publiques québécoises vers un mur, quitte à mettre en péril la survie des services publics et des programmes sociaux.

« Dans le contexte actuel, l’attitude du gouvernement Charest est totalement irresponsable. Ce gouvernement a passé son premier mandat à nous rebattre les oreilles avec son discours sur la précarité des finances publiques, imposant aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public d’importants sacrifices, et en engageant le Québec sur la voie de la privatisation de certains services publics, sous prétexte de manque d’argent.

« Pourtant, de la même manière qu’il n’a pas jugé utile d’investir à bon escient les 700 millions du fédéral le printemps dernier, aujourd’hui il s’apprête une fois de plus à lever le nez sur 1,2 milliard dont il a pourtant grandement besoin. C’est à n’y rien comprendre », font valoir les dirigeants syndicaux du SISP.

Un sous-financement entretenu à des fins de privatisation ?

Les présidentes et les présidents des cinq organisations syndicales ajoutent que si le gouvernement Charest s’entête à laisser passer une telle manne dont les services publics et les programmes sociaux ont grandement besoin, il faudra alors se questionner sur ses véritables intentions.

« Comment un gouvernement peut-il se plaindre continuellement de manquer d’argent et refuser d’utiliser des centaines de millions lorsqu’elles sont à sa portée ? C’est à se demander si le gouvernement Charest ne maintient pas intentionnellement les services publics dans une situation de sous-financement pour pouvoir plus facilement justifier leur privatisation au profit de gens d’affaires intéressés », s’interrogent les dirigeants syndicaux du SISP.

|Pour le réinvestir dans les services publics, déclare le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP)