Quelle sorte de médias avons-nous?

2007/11/18 | Par Francine Gagné



Mardi soir, je participais avec plusieurs centaines de personnes, à une manifestation en opposition à la fermeture du CHSLD Jacques-Viger. Des résidant-es, des travailleurs et de travailleuses ainsi que de nombreuses personnes appuyant cette revendication était du nombre.

Bien que cet événement se soit déroulé à Montréal, et qu’il concerne une grande partie de la population puisque nous risquons de devoir être hébergé-es un jour ou l’autre dans une résidence pour personne vieillissante en perte d’autonomie, il n’a pas su attirer l’attention médiatique. Pas assez « glamour »?

À Radio-Canada, au téléjournal de mardi soir, on a préféré nous montrer des gens de Toronto qui faisaient la file pour être du nombre des personnes privilégiées qui auront la chance de faire de l’argent grâce à la spéculation immobilière sur un édifice à condo.

Pourtant, cela ne concerne pas grand monde, et surtout pas le nombre de personnes qui viennent chaque jour faire grossir les statistiques de la pauvreté dans notre belle province…

Mais la fermeture de Jacques-Viger avec le détournement des ressources d’hébergement pour personnes âgées vers le privé, voilà qui devrait nous inquiéter et attirer l’attention de journalistes qui croient que leur métier est d’informer les gens sur les enjeux sociaux actuels.

Voulons-nous laisser le domaine de la santé aux mains des gens d’affaire? Permettre aux investisseurs de faire de l’argent avec nos maladies, avec notre vieillissement? Ou voulons-nous conserver et renforcer notre droit à la santé?

Voilà l’enjeu central du débat actuel sur les partenariats publics-privés dans le domaine de la santé.

Et puisque cela concerne l’ensemble des citoyens et citoyennes du Québec, il me semble que cela à de quoi nous intéresser. Comment les médias peuvent-ils taire des actions comme la manifestation contre la fermeture du CHSLD Jacques-Viger?

Francine Gagné