Baisses d’impôt et TVQ

2007/12/05 | Par Jean-François Vinet

Le gouvernement du Québec se félicite de l’allégement de l’impôt des particuliers. Il a toutefois omis de dire qu’il les finançait par les taxes!

Il est vrai que, dans l’ensemble des revenus du gouvernement du Québec, la part provenant de l’impôt des particuliers diminue. De 1998 à 2006, elle est passée de 35 % à 27 %.

Cela ne signifie pas que TOUS les Québécois paient moins d’impôt qu’auparavant. Premièrement, certains étaient et sont encore trop pauvres pour en payer. Dans ce cas, la diminution de l’impôt sur le revenu ne change strictement rien à leur situation financière.

TVQ : de 18% à 22%

Deuxièmement, les baisses d’impôt ont été largement compensées par une augmentation des paiements en taxes. En d’autres mots, ce que le gouvernement vous a donné d’une main a tout simplement été repris de l’autre.

En 1998, les revenus provenant de la TVQ comptaient pour 18 % des revenus totaux du gouvernement. En 2006, ils dépassaient les 22 %. En dollars courants, de 1998 à 2006, les revenus de la TVQ sont passés de 5,5 milliards à plus de 9,7 milliards. C’est une croissance annuelle de plus de 8%.

Tarifs, frais, droits et permis

De plus, le gouvernement s’est assuré un financement complémentaire pour payer ses «baisses d’impôt». Augmentation des tarifs d’Hydro-Québec, augmentation des frais de garderie, augmentation des droits et permis automobiles ont tous contribué au financement des «baisses d’impôt» des particuliers.

Or, les taxes à la consommation et les frais payés aux entreprises du gouvernement sont des taxes régressives. Contrairement à l’impôt sur le revenu qui est ajusté selon la capacité de payer des contribuables, les taxes indirectes affectent plus sévèrement les citoyens à faible et moyen revenu.

Le gouvernement doit trouver d’autres solutions plus équitables pour collecter les citoyens. Lequel des partis présents à l’Assemblé nationale aura le courage de mettre fin à l’évasion fiscale et à l’évitement fiscal pour financer les dépenses publiques?

L’auteur détient une maîtrise en sociologie de l’économie