Des études sur le français gardées secrètes

2008/01/22 | Par L’aut’journal 

Par voie de communiqué, le Mouvement Montréal français (MMF) demande à la ministre St-Pierre de rendre accessibles les autres études de l’Office québécois de la langue française.

Le président du MMF, Mario Beaulieu, constate que, comme nous l’avons appris vendredi dernier, la fameuse « étude » invoquée par Jean Charest et Christine St-Pierre pour montrer que les services commerciaux en français au centre-ville de Montréal se portent bien, n’était en fait qu’une campagne promotionnelle chez les commerçants.

C’est cette « étude » que la ministre responsable de l’application de la Loi 101 a citée pour déclarer, à l’occasion du 30e anniversaire de la Charte, que le français n’a pas perdu de terrain au cours des dernières années.

Des études gardées secrètes

Pourtant, plusieurs études, scientifiques celles-là, ont été effectuées et sont tenues secrètes par la ministre. Mario Beaulieu rappelle que « la loi prescrit que l’OQLF surveille l'évolution de la situation linguistique au Québec et en fasse rapport tous les cinq ans.

Le rapport de l’OQLF devait, de par la Loi, être présenté en 2007, et nous sommes en janvier 2008. Est-ce que la ministre va aussi interdire la publication de ce rapport ? Est-ce qu’elle va intervenir pour l’édulcorer ? », d’interroger M. Beaulieu.

De plus, l’OQLF a fait effectuer une étude prévisionnelle sur la situation démolinguistique, dont les résultats sont également tenus secrets par le gouvernement.

Selon les études de prévisions démographiques les plus récentes qu’on puisse consulter, effectuées par Marc Termote en1999, la part du groupe francophone diminuera tout au long de la période de prévision (1996-2021).

La baisse du poids des francophones serait particulièrement rapide dans l’île de Montréal. Comme le précisait M. Termote : « Ce qui est important ici, ce n’est pas le fait d’être tout juste au-dessus ou au-dessous d’une barre devenue « magique », mais bien la tendance apparemment inéluctable à la baisse.» Le président du MMF considère « qu’il est plus qu’urgent que ces études qui ont été financées par les contribuables soient rendues accessibles. »