Rabaska : Couillard dans le brouillard

2008/02/07 | Par Yves St-Laurent

Le ministre de la Santé, le Dr Couillard, est maintenant dans l’eau bouillante : après l’avoir vu appuyer avec aplomb le projet Rabaska affirmant avoir en main toutes les garanties en matière de santé et de sécurité pour la population, on apprend aujourd’hui que ses propres experts en santé publique en sont pourtant arrivés à des conclusions tout à fait opposées.

En tant que ministre et médecin, Philippe Couillard est gravement fautif dans son attitude. D’aucune façon il ne peut privilégier le pouvoir économique au détriment de la santé et de la sécurité, et encore moins tenter de cacher les faits.

La ministre de l’Environnement, Mme Beauchamp, affirmait entre autres choses cette semaine que son ministère avait fait une analyse de risque du projet Rabaska alors qu’il n’en est rien, ceci étant confirmé par ses propres fonctionnaires.

Le ministre de l’Énergie, M. Béchard, a aussi affirmé avoir reçu des avis favorables de tous les ministères concernés. On apprend 3 mois plus tard que plus de la moitié d’entre eux n’ont jamais émis d’avis favorable.

La ministre de la Culture, Mme St-Pierre affirme ne pas voir le terminal méthanier depuis les rives de l’Île d’Orléans. Vu son évidence, cette «erreur» n’a pas besoin d’être contredite.

Le ministre de l’Agriculture, M. Lessard, a recommandé à son gouvernement de passer outre à la Commission de protection du territoire agricole et voit maintenant son gouvernement poursuivi devant les tribunaux à ce sujet par l’UPA.

Le gouvernement Charest passe outre à une institution comme la Régie de l’énergie, refusant de requérir l’avis de celle-ci alors que les besoins du Québec en gaz naturel et la nécessité d’en importer sont pourtant inconnus.

Un ministère aussi important que celui de la Justice n’a pas été consulté dans ce dossier qui justement se retrouve pour plus d’une raison devant les tribunaux.

Le cabinet du premier ministre Charest a tenté de faire taire, puis a limogé son ministre de l’environnement en la personne de Thomas Mulcair, en raison de son opposition au projet Rabaska.

Qu’apprendra-t-on demain?

Quand un gouvernement se retrouve ainsi à dissimuler, même à mentir en vue de faire passer un projet autrement inacceptable, la démocratie sur laquelle repose notre société se retrouve grandement menacée et la population est en droit de se demander au nom de qui a été orchestrée toute cette mascarade.

Peu importe qu’elle soit contre ce projet ou non, la population québécoise a droit à la vérité!

Elle s’attend maintenant à ce que son gouvernement retrouve le sens de ses responsabilités et retire le projet Rabaska pour lequel tous les aspects négatifs ont été jusqu’à maintenant sciemment camouflés dans le but de d’«acheter» l’adhésion populaire.


L'auteur est porte-parole du Collectif Stop au méthanier (SAM)

Nous vous invitons à signer le Manifeste à l'adresse internet qui suit:

www.stopaumethanier.acio.qc.ca