Castonguay: Un rapport choc pour tuer le système public

2008/02/19 | Par Solidarité - Santé

« La Coalition Solidarité Santé dénonce vertement le rapport Castonguay qui prétend vouloir assurer la pérennité du système public de santé et de services sociaux mais propose des solutions qui auront pour effet de le miner, de le saborder, de le saper », affirme Marie Pelchat, porte-parole de la Coalition.

La Coalition demande au gouvernement et aux partis d'opposition de rejeter ce rapport.

Ce sont les coûts privés qui sont hors contrôle

Quand on examine les dépenses de santé on se rend compte que ce sont dans les secteurs où le privé joue un rôle important que les dépenses augmentent et sont hors contrôle, par exemple celles des médicaments. Il est par ailleurs démontré que les dépenses du système public de santé sont déjà bien contrôlées.

Vrais problèmes, fausses solutions

La Coalition Solidarité Santé ne nie pas qu'il existe des problèmes dans le système public mais elle réfute le recours accru au privé et la contribution des usagers mis de l'avant par le groupe Castonguay. La Coalition s'explique mal en quoi les solutions proposées par le groupe viendront régler quoi que ce soit. La Coalition estime par ailleurs que la dissidence de Michel Venne est pour le moins rachitique.

Aux problèmes publics existent des solutions publiques que le rapport Castonguay a complètement ignorées, déplore la Coalition. Elle estime que le rapport va à l'encontre de toutes les études des dernières décennies, aussi bien québécoises, canadiennes, qu'internationales, démontrant que le privé constitue davantage un problème qu'une solution.

En permettant aux médecins de travailler à la fois dans le public et le privé, le comité ouvre la voie au développement d'un système parallèle qui viendra drainer un personnel déjà en pénurie dans le secteur public.

Du contrat social au contrat d'affaires

Le comité Castonguay, sans débat public, redéfinit les valeurs d'universalité, d'accessibilité et de justice sociale à la base du système de santé public pour lui substituer un véritable contrat marchand. Ce sont des valeurs néolibérales qui prennent le relais, ravalant la santé à une marchandise comme les autres. La santé n'est plus considérée comme un droit humain fondamental dont l'État doit être le garant.

Le meilleur du public exporté au privé

Ce que le rapport propose comme nouvelles cliniques médicales multidisciplinaires existe déjà dans le secteur public : ce sont nos CLSC. Après avoir atrophié et affamé les CLSC, on propose de reprendre la formule dans le privé. La Coalition déplore cette régression.
La population passera à la caisse

Plusieurs des propositions du groupe Castonguay font en sorte que la population va passer à la caisse, un recul innommable par rapport aux acquis de la solidarité et qui de plus contribuera à augmenter le coût global du système de santé.

De sources publiques de financement existent, dont le milliard d'argent fédéral, dédié à la santé, reçu en compensation du déséquilibre fiscal. Cet argent devrait être investi immédiatement et entièrement dans le système public québécois.

Pour la Coalition, les frais directs, appelés franchises ou tickets modérateurs, n'ont pas leur place car ils provoquent des inégalités en termes d'accessibilité. Depuis le rapport Rochon, cette avenue a été maintes fois rejetée.

Notre meilleure assurance : un système de santé public

Pour la Coalition, les vraies solutions porteuses de solidarité et d'avenir résident dans le renforcement d'un système public accessible et de qualité. C'est ce que désirent les citoyennes et citoyens; c'est un défi que nous avons la capacité de relever collectivement.