Rabaska : La Santé publique sonne l’alarme

2008/03/03 | Par Normand Gagnon

Le Collège québécois des médecins de famille et les experts de la Santé publique viennent à tour de rôle de sonner l’alarme sur les dommages à la santé provoqués par le projet Rabaska s’il se réalisait. Avec des données précises et des références solides, ces organismes ont demandé au ministre de la Santé de faire toute la lumière sur les faits présentés.

En haussant les épaules, le promoteur s’est aussitôt interposé en disant que tout était faux et que la construction débuterait bientôt. En détournant le regard, le ministre de la Santé a déclaré que tout avait été dit et que, pour financer son système de santé, le Québec avait besoin de la croissance économique que représentait le projet Rabaska.

En d’autres termes, acceptons de rendre les gens malades pour avoir les moyens de les soigner. Paroles immorales ou inconscientes de la part d’un ministre ?

Nous sommes loin des déclarations de l’ancien Philippe Couillard, le médecin, dans le dossier du CHUM (« le seul lobby qui m’influence, c’est celui des patients ») et dans celui de l’abandon du Suroît (« c’est mieux pour la santé publique »).

Nous sommes aussi à des années lumières du serment d’Hypocrate : « Je respecterai toutes les personnes […]. J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité ».

On dit que Philippe Couillard est fatigué des responsabilités du ministère de la Santé et qu’il souhaite un changement de poste. C’est son droit. Mais en attendant il est de son devoir de respecter les obligations de sa tâche de ministre de la Santé. Or « en santé, le meilleur investissement demeure la prévention ». (Dr. Alain Poirier, directeur national de Santé publique, 25-02-08).

L'auteur est coordonnateur du Collectif national Stop au méthanier