Pourquoi opposer maintien à domicile et hébergement ?

2008/03/06 | Par Sylvio Robinson

Fallait-il mettre sur pied une large consultation de nos aîné-es pour apprendre qu’ils souhaitent demeurer le plus longtemps possible à la maison, non Madame Blais? Fallait-il attendre une telle commission pour comprendre qu’il faudrait investir des sommes importantes pour développer le maintien à domicile pour répondre à ces aspirations fort légitimes de nos aîné-es? Non plus Madame Blais !

A vrai dire, de tels constats ont été maintes fois faits dans le passé et c’est la volonté politique de s’engager résolument dans cette voie qui a toujours fait défaut. Plein de beaux discours mais les budgets suffisants pour le développement du maintien à domicile n’ont jamais suivi.

Aurons-nous encore droit à un rapport qui demeurera sur les tablettes? Ou pire encore ne servira-t-il pas, à la faveur d’investissements dérisoires en maintien à domicile, de prétexte à justifier le désengagement de l’Etat en matière d’hébergement des personnes en perte d’autonomie ? Servira-t-il et à mieux faire avaler des décisions comme celle de l’Agence de Montréal qui, avec la fermeture de Jacques Viger, ouvre la voie à la fermeture annoncée de 2200 lits en centres d’hébergement public sur le territoire montréalais d’ici 2010 ?

Il y a quelque chose de fort pernicieux à mettre en opposition développement du maintien à domicile et consolidation du réseau d’hébergement public des personnes en perte d’autonomie comme vous le faites alors que l’un est complémentaire de l’autre, alors que le besoin de développement de l’un et de consolidation de l’autre sont nécessaires à cette population vieillissante du Québec. Avez-vous oublié, Mme Blais, que présentement plus de 5000 personnes en perte d’autonomie sont en attente d’hébergement?

Non Madame Blais, le développement du maintien à domicile, largement souhaité par tous et toutes, ne doit pas servir à démanteler notre réseau d’hébergement public. Cela aussi est une question de respect pour nos aîné-es.