La famine mondiale

2008/05/06 | Par Michel Chossudovsky

La famine est le résultat d'un processus de restructuration en « marché libre » de l'économie mondiale qui prend ses assises dans la crise de la dette du début des années 1980. Ce n'est pas un phénomène récent, tel qu'il a été suggéré par plusieurs reportages des médias occidentaux, en se concentrant strictement sur l'offre et la demande à court terme des produits agricoles de base.

La pauvreté et la sous-alimentation chronique sont des conditions qui préexistaient avant les récentes hausses des prix des produits alimentaires. Ces derniers frappent de plein fouet une population appauvrie, qui a à peine les moyens de survivre.

Des émeutes de la faim ont éclaté presque simultanément dans toutes les grandes régions du monde:

Avec de grands pans de la population mondiale déjà bien en dessous du seuil de pauvreté, la hausse des prix des denrées alimentaires de base qui se produit sur une courte période est dévastatrice. Des millions de personnes dans le monde sont dans l'incapacité d'acheter de la nourriture pour leur survie

Ces augmentations contribuent d'une manière très réelle à « éliminer les pauvres » à travers « la mort par la famine. » Dit dans les mots de Henry Kissinger: « Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations, contrôlez la nourriture et vous contrôlerez la population. »

À cet égard, Kissinger a fait savoir à travers le « Mémorandum d'études sur la sécurité nationale de 1974: Les implications de la croissance de la population mondiale sur la sécurité et les intérêts étrangers des États-Unis, » que des famines récurrentes pourraient constituer de facto un instrument de contrôle de la population.

Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, le prix des céréales a augmenté de 88% depuis mars 2007. Le prix du blé a augmenté de 181% sur une période de trois ans. Le prix du riz a augmenté de 50% dans les trois derniers mois.

Deux dimensions interdépendantes

Il y a deux dimensions interdépendantes dans la crise alimentaire mondiale en cours, qui plonge des millions de personnes à travers le monde dans la famine et la privation chronique, une situation où des populations entières n'ont plus les moyens d'acheter de la nourriture.

Tout d'abord, il y a un processus historique à long terme de politiques de réforme macroéconomiques et de restructuration économique mondiale, qui a contribué à baisser le niveau de vie partout dans le monde, autant dans les pays développés que dans les pays en développement.

Deuxièmement, ces conditions historiques préexistantes de pauvreté de masse ont été exacerbées et aggravées par la récente flambée des prix des céréales, qui a entraîné dans certains cas, le doublement du prix de détail des denrées alimentaires de base. Ces hausses de prix sont en grande partie le résultat de la spéculation boursière sur les denrées alimentaires de base.

La soudaine augmentation spéculative sur le prix des céréales

Les médias ont induit en erreur l'opinion publique sur les causes de ces hausses de prix, en se concentrant presque exclusivement sur la question des coûts de production, le climat et d'autres facteurs qui ont pour effet de réduire l'offre et qui pourraient contribuer à gonfler les prix des aliments de base. Bien que ces facteurs puissent entrer en jeu, ils ne peuvent expliquer à eux seuls l'impressionnante et spectaculaire hausse des prix des produits de base.

L'escalade des prix des produits alimentaires est en grande partie le résultat d'une manipulation du marché. Elle est en grande partie attribuable à la spéculation boursière sur les marchés des matières premières. Les prix des céréales sont artificiellement gonflés par la spéculation à grande échelle sur les opérations des marchés boursiers de New York et de Chicago.

Il est intéressant de noter qu'en 2007, le Chicago Board of Trade (CBOT), a fusionné avec le Chicago Mercantile Exchange, formant la plus importante entité au monde traitant dans le commerce des produits de base et comptant un large éventail d'instruments spéculatifs (les options, les options sur contrat à terme, les fonds indiciels, etc.)

Des transactions spéculatives sur le blé, le riz ou le maïs, peuvent se produire sans qu'il y ait de transactions réelles de ces produits.

Les institutions, qui actuellement spéculent sur le marché des céréales, ne sont pas nécessairement impliquées dans la vente ou la livraison des grains. Les transactions peuvent se faire par fonds indiciels qui permettent de parier sur la hausse ou la baisse en général de la variation des prix des marchandises.

Une « option de vente » est un pari que les prix vont baisser, une « option d'achat » est un pari que les prix vont augmenter. Grâce à la manipulation concertée, les opérateurs institutionnels et les institutions financières font augmenter les prix. Ils placent alors leurs paris sur la hausse du prix d'un produit en particulier. La spéculation génère la volatilité du marché. À son tour, l'instabilité qui en résulte encourage la poursuite de l'activité spéculative.

Les bénéfices sont réalisés lorsque le prix monte. En revanche, si le spéculateur est un short-selling (1), le bénéfice sera réalisé lorsque le prix diminuera.

Cette récente flambée spéculative des prix des denrées alimentaires a engendré un processus mondial de création de la famine à une échelle sans précédent.

Ces opérations spéculatives ne devraient pas pouvoir engendrer délibérément la famine. Ce qui cause la famine est l'absence de procédures réglementaires relatives au commerce spéculatif (les options, les options sur contrat à terme, les fonds indiciels). Dans le contexte actuel, un gel des transactions spéculatives sur les produits alimentaires de base, décrété par décision politique, contribuerait immédiatement à faire baisser les prix des produits alimentaires.

Rien n'empêche que ces opérations soient neutralisées et désamorcées par un ensemble soigneusement élaboré de mesures réglementaires.

Visiblement, ce n'est pas ce qui est proposé par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).

Le rôle du FMI et de la Banque mondiale

La Banque mondiale et le FMI ont présenté un plan d'urgence, afin d'accroître l'agriculture en réponse à la « crise alimentaire. » Cependant, les causes de cette crise ne sont pas prises en compte.

Robert B. Zoellick, le président de la Banque mondiale décrit cette initiative comme un « new deal, » un plan d'action « pour un accroissement à long terme de la production agricole, » qui consiste entre autres à doubler les prêts agricoles pour les agriculteurs africains.

« Nous devons dépenser notre argent en fonction des besoins réels.» (We have to put our money where our mouth is now so we can put food into hungry mouths) (Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, BBC, 2 mai 2008)

La « médecine économique » du FMI et de la Banque mondiale n'est pas la « solution, » elle est plutôt en grande partie la « cause » de la famine dans les pays en développement. Plus le FMI et la Banque mondiale prêtent « pour accroître l'agriculture » et plus ils augmenteront les niveaux d'endettement.

La « politique de prêts » de la Banque mondiale consiste à accorder des prêts à la condition que les pays se conforment à l'agenda politique néolibérale qui, depuis le début des années 1980, a été propice à l'effondrement de l'agriculture alimentaire locale.

La « stabilisation macro-économique » et les programmes d'ajustement structurel imposés par le FMI et la Banque mondiale aux pays en développement (comme condition de renégociation de leur dette extérieure) ont conduit à l'appauvrissement de centaines de millions de personnes.

Les dures réalités économiques et sociales derrière les interventions du FMI sont les causes de l'augmentation démesurée des prix des produits alimentaires, des famine au niveau local, des licenciements massifs de travailleurs urbains et de fonctionnaires et de la destruction des programmes sociaux. Le pouvoir d'achat interne s'est effondré, les cliniques de santé contre la famine et les écoles ont été fermées, des centaines de millions d'enfants ont été privés du droit à l'enseignement primaire.

La déréglementation des marchés céréaliers

Depuis les années 1980, les marchés céréaliers ont été déréglementés sous la supervision de la Banque mondiale et des surplus céréaliers des États-Unis et de l'Union européenne ont systématiquement été utilisés pour détruire la paysannerie et pour déstabiliser l'agriculture alimentaire nationale.

À cet égard, les prêts de la Banque mondiale exigent la levée des barrières commerciales sur les importations de produits agricoles de base, conduisant au dumping des surplus céréaliers des États-Unis et de l'Union européenne sur le marché local. Ces mesures, ainsi que d'autres mesures, ont mené les producteurs agricoles locaux à la faillite.

Un « marché céréalier libre », imposé par le FMI et la Banque mondiale, détruit l'économie paysanne et affaibli la « sécurité alimentaire. » Le Malawi et le Zimbabwe étaient auparavant des pays prospères en excédent céréalier, le Rwanda était pratiquement autosuffisant en matière alimentaire jusqu'à 1990, date à laquelle le FMI a ordonné le dumping des excédents céréaliers de l'Union européenne et des États-Unis sur le marché intérieur, précipitant ainsi les petits agriculteurs en faillite.

En 1991-1992, la famine a frappé le Kenya, un pays qui connaissait un succès pour ses surplus céréaliers. Le gouvernement de Nairobi avait précédemment été mis sur une liste noire pour ne pas avoir obéi à des recommandations du FMI. La déréglementation du marché des céréales a été exigée comme une des conditions pour le rééchelonnement de la dette extérieure de Nairobi avec les créanciers officiels du Club de Paris. (Livre de Michel Chossudovsky, Mondialisation de la pauvreté et le nouvel ordre mondial)

Dans toute l'Afrique, ainsi qu'en Asie du Sud-est et en Amérique latine, le modèle des « ajustements structurels » dans l'agriculture sous la tutelle des institutions de Bretton Woods a servi de manière sans équivoque à la disparition de la sécurité alimentaire. La dépendance vis-à-vis du marché mondial a été renforcée, entraînant une augmentation des importations de céréales commerciales, ainsi qu'une augmentation de l'afflux « d'aide alimentaire. »

Les producteurs agricoles ont été encouragés à abandonner l'agriculture alimentaire et à se convertir dans des cultures de « haute valeur » à des fins d'exportation, souvent au détriment de l'autosuffisance alimentaire. Les produits de grande valeur ainsi que les cultures à des fins d'exportation ont été soutenus par des prêts de la Banque mondiale.

Les famines à l'ère de la mondialisation sont le résultat de ces politiques. La famine n'est pas la conséquence d'un manque de nourriture, c'est en fait tout le contraire: les surplus alimentaires mondiaux sont utilisés pour déstabiliser la production agricole dans les pays en développement.

Strictement réglementée et contrôlée par l'industrie agroalimentaire internationale, cette offre excédentaire est finalement propice à la stagnation de la production et de la consommation des produits alimentaires de base essentiels et à l'appauvrissement des agriculteurs dans le monde.
En outre, en cette époque de mondialisation, les programmes d'ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale ont un lien direct sur le processus de développement de la famine, car ils affaiblissent systématiquement toutes les catégories d'activités économiques urbaines ou rurales, qui ne servent pas directement les intérêts du marché mondial.

Les revenus des agriculteurs dans les pays riches et dans les pays pauvres sont réduits par une poignée d'industriels du secteur de l'agroalimentaire mondial qui en même temps contrôlent les marchés des céréales, les intrants agricoles, les semences et la transformation des aliments.

La géante société Cargill Inc avec plus de 140 filiales et sociétés affiliées à travers le monde contrôle une part importante du commerce international des céréales. Depuis les années 1950, Cargill est devenue le principal contractant pour « l'aide alimentaire » des États-Unis financée par la Loi Publique 480 (1954).

L'agriculture mondiale a, pour la première fois de l'histoire, la capacité de satisfaire les besoins alimentaires de toute la planète, mais la nature même du marché mondial de ce système ne permet pas que ça se réalise. La capacité de produire de la nourriture est immense, mais les niveaux de consommation alimentaire restent extrêmement faibles, car une grande partie de la population mondiale vit dans des conditions d'extrême pauvreté et de privation.

En outre, le processus de « modernisation » de l'agriculture a conduit à la dépossession des paysans et à l'augmentation du niveau de dégradation des terres et de l'environnement. Autrement dit, les forces mêmes qui encouragent la production alimentaire mondiale à se développer favorisent également une diminution du niveau de vie et une baisse de la demande de nourriture.
Le traitement choc du FMI

Historiquement, les escalades de prix des produits alimentaires au niveau du commerce en détail ont été déclenchées par la dévaluation des monnaies, qui ont toujours été le résultat invariable d'une situation hyper inflationniste. Par exemple, en août 1990 au Pérou, sur les ordres du FMI, du jour au lendemain le prix du carburant a été multiplié par 30 et le prix du pain a été multiplié par 12 :

« Partout dans le tiers-monde, la situation est celle du désespoir social et de la désolation d'une population appauvrie par l'interaction des forces du marché. Les émeutes contre les programmes d'ajustement structurel et les soulèvements populaires sont sauvagement réprimées: À Caracas, en 1989, le président Carlos Andres Perez qui après avoir dénoncé avec éloquence le FMI d'exercer « un totalitarisme économique qui ne tue pas par des balles mais par la famine », a déclaré un état d'urgence et a régulièrement envoyé des unités d'infanterie et des commandos de la marine dans les quartiers pauvres (barrios de ranchos) sur les collines surplombant la capitale. Les émeutes anti-FMI de Caracas ont été déclenchées à la suite d'une augmentation de 200 % du prix du pain. Hommes, femmes et enfants ont essuyé des tirs sans discernement: « Il a été rapporté que la morgue de Caracas comptait jusqu'à 200 cadavres de personnes tuées dans les trois premiers jours ... et elle a avisé qu'elle était à court de cercueils. Officieusement plus d'un millier de personnes ont été tuées. Tunis, en janvier 1984: les émeutes du pain instiguées en grande partie par de jeunes chômeurs pour protester contre la hausse des prix alimentaires. Au Nigeria en 1989: les émeutes des étudiants contre les programmes d'ajustement structurel ont entraîné la fermeture de six universités du pays par les Forces armées. Au Maroc, en 1990: une grève générale et un soulèvement populaire contre les réformes du gouvernement parrainées par le FMI. » (Michel Chossudovsky, op cit.)

Les semences génétiquement modifiées

Coïncidant avec la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995, un autre important changement historique a eu lieu dans la structure de l'agriculture mondiale.

Dans le cadre du contrat de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)), les géants de l'agroalimentaire ont une entière liberté d'entrer dans les marchés céréaliers des pays en développement. L'acquisition de « droits de propriété intellectuelle » exclusifs sur les variétés végétales par des intérêts agro-industriels favorise aussi la destruction de la biodiversité.

Agissant au nom d'une poignée de conglomérats de biotechnologie, des semences OGM ont été imposées aux agriculteurs, souvent dans le cadre de « programmes d'aide alimentaire. » Par exemple, en Éthiopie des trousses de semences OGM ont été remis aux agriculteurs pauvres afin de rétablir la production agricole à la suite d'une grande sécheresse.

Les semences OGM ont été plantées, donnant une seule récolte. Mais après, les agriculteurs ont réalisé que les semences OGM ne pourraient pas être replantées sans payer de redevances à Monsanto, Arch Daniel Midland et al. Ensuite, les agriculteurs ont découvert que les graines ne pousseraient que s'ils utilisaient les intrants agricoles soit, les engrais, les insecticides et les herbicides qui sont produits et distribués par les entreprises agroalimentaires de biotechnologie. Toute l'économie paysanne est dorénavant enfermée entre les mains des conglomérats de l'agro-industrie.

Avec l'adoption généralisée de semences OGM, une transition majeure a eu lieu dans la structure et dans l'histoire de l'agriculture depuis sa création il y a 10,000 ans.

La reproduction de semences au niveau des villages et chez les producteurs de semences a été perturbée par l'utilisation de semences génétiquement modifiées. Le cycle agricole, qui permet aux agriculteurs de stocker leurs semences biologiques et de les semer pour en tirer la prochaine récolte a été brisé. Ce concept destructeur, produisant invariablement la famine, est reproduit partout, pays après pays, conduisant à la disparition de l'économie paysanne mondiale.

Article original en anglais publié le 4 mai 2008: Global Famine

Traduit par Dany Quirion pour Alter Info

Michel Chossudovsky est l'auteur du best-seller international The Globalization of Poverty (titre français: La mondialisation de la pauvreté», éd. Écosociété) qui a été publié en 11 langues. Il est professeur d'économie à l'Université d'Ottawa, Canada, et directeur du Centre de recherche sur la mondialisation. Il collabore également à l'Encyclopaedia Britannica. Son dernier ouvrage est intitulé America`s War on terrorism, 2005. Il est l'auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial.

|Ses assises datent du début des années 1980
797|830|Accueil_Actualités|Non à la criminalisation de l'avortement|2008-05-07 16:56:24|L'aut'journal|

L'Intersyndicale des femmes, représentant plus de 160 000 travailleuses provenant de sept organisations syndicales, lance une offensive en invitant ses membres à signifier leur opposition au projet de loi fédéral C-484 du gouvernement de Stephen Harper.

« Ce projet de loi est une autre tentative pour le gouvernement conservateur de restreindre l'accès à l'avortement, un droit issu de longues luttes. Nous lançons aujourd'hui une nouvelle offensive auprès de nos membres pour nous assurer que les femmes et les hommes ne baisseront pas la garde et réagiront à cette attaque sournoise à nos droits fondamentaux » , affirment les représentantes de l'Intersyndicale des femmes.

En mars dernier, la Chambre des communes a adopté, par un vote serré de 147 à 132 en seconde lecture, le projet de loi C-484 qui risque d'avoir des conséquences dramatiques sur le droit à l'avortement.

Ce projet de loi privé, piloté par le député conservateur associé au défunt Parti réformiste du Canada, Ken Epp, intitulé « Loi sur les enfants non encore nés victimes d'actes criminels », modifie le Code criminel pour créer une nouvelle infraction consistant à blesser ou causer la mort d'un fœtus. Ainsi, le meurtrier d'une femme enceinte serait accusé non pas d'un seul, mais de deux meurtres.

UN MESSAGE NON ÉQUIVOQUE DES CHEFS D'OPPOSITIONS À OTTAWA

« Les Chefs d'opposition à la Chambre des communes doivent donner des directives non équivoques et demander à leurs députés de voter contre ce projet de loi dénoncé de toute part. Toutes les mesures doivent être prises afin d'empêcher que la société canadienne effectue un retour vers l'application de la morale religieuse aux dépens du droit des femmes à disposer de leur corps », affirment les représentantes de l'Intersyndicale des femmes.

Le meurtre est le fait de causer la mort d'un être humain. En statuant que le meurtre d'une femme enceinte est un double meurtre, on admet que le fœtus est un être humain. Accorder un statut d'être humain au fœtus est contraire à notre droit et revient à criminaliser l'avortement.

POUR SIGNIFIER SON DÉSACCORD

Les représentantes syndicales invitent leurs membres à signer la pétition en ligne contre le projet de Loi C-484 de la Coalition pour le droit à l'avortement :
http://www.gopetition.com/online/16893.html

Elles les invitent aussi à signifier leur désaccord au projet de loi en envoyant une lettre au Comité permanent de la justice et des droits de la personne, à leur député fédéral, au ministre de la Justice ou au premier ministre Stephen Harper, pour plus d'informations :
http://www.fqpn.qc.ca/contenu/avortement/actions.php#C484


PROFIL DE L'INTERSYNDICALE DES FEMMES

L'Intersyndicale des femmes représente plus de 160 000 travailleuses des sept organisations syndicales, APTS, CSD, CSQ, FAC, FIQ, SFPQ, SPGQ. Elle milite depuis sa création à la promotion et à la défense du droit à l'égalité entre les femmes et les hommes.

|L'intersyndicale des femmes lance une offensive contre le projet de loi fédéral C-484
798|831|Accueil_Actualités|Les organismes communautaires interpellent Couillard|2008-05-07 17:04:44|L'aut'journal|La Coalition des tables régionales des organismes communautaires (CTROC), réunie en congrès à Rouyn-Noranda, exige du Ministre Couillard qu’il verse immédiatement aux Agences régionales de la Santé et des Services sociaux (ARSSS) l’argent nécessaire pour répondre aux besoins des organismes communautaires et de la population. Le sous-financement perdure depuis de nombreuses années en maintenant les organismes et la population qu’ils soutiennent dans la précarité, et ce, partout au Québec.

En Abitibi-Témiscamingue, l’Agence de la santé aggravait la situation en n’allouant, en 2007-2008, qu’un maigre 2% des crédits de développement aux organismes communautaires, comparativement à 10% en 2005-2006. « C’est donc près de 300 000$ qui ont glissé des mains des organismes communautaires. Cet argent permettrait d’alléger le fardeau financier des organismes communautaires exclus des priorités gouvernementales. Nous demandons donc ce rattrapage important à même le budget 2008-2009 », affirme Jacinthe Godard, agente socio-politique à la Concertation régionale des organismes communautaires d’Abitibi-Témiscamingue (CROC-AT).

Parce que les Agences régionales de la santé manquent d’argent pour financer l’ensemble des organismes communautaires, et que le Ministre identifie les secteurs d’intervention à financer, un grand nombre de besoins, souvent associés aux particularités régionales, reste en plan. Par exemple, en Abitibi-Témiscamingue, ce mode de gestion a privé, en 2007-2008, près de 90% des organismes communautaires de tout budget de développement.

En limitant les budgets alloués pour le communautaire en deçà des besoins, tout en orientant l’investissement, le Ministre Couillard tente de diviser les organismes communautaires. « Ce n’est pas vrai que l’on va demander de déshabiller Paul pour habiller Jacques. Le Ministre doit mettre plus d’argent neuf afin que tous les organismes communautaires puissent offrir les activités demandées par la population », soutient Patrick C. Pilotte, coordonnateur de la CTROC

La Coalition des tables régionales d’organismes communautaires regroupe 16 Tables régionales d’organismes communautaires en santé et services sociaux provenant des 17 régions du Québec.

Source: CTROC|Il faut plus d’argent pour que les régions retrouvent leur capacité d’agir!
799|832|Caricatures|Asymptote - Une tapoche d'amour!|2008-05-08 08:20:52|||
800|833|Accueil_Analyses Région|Loterie éolienne|2008-05-08 15:36:23|Roméo Bouchard|

Roméo Bouchard est directeur et coauteur de Pour qui souffle le vent?
(Écosociété) et coordonnateur de la Coalition pour un Québec des Régions.


Comme dans toute loterie, le dernier tirage de la loterie éolienne a fait quelques gagnants et beaucoup de perdants. Une fois retombée la poussière des déclarations triomphales du Gouvernement et d’Hydro-Québec, du silence des promoteurs en compétition, de la déception des agriculteurs et des maires qui n’auront pas leur Extra et des citoyens qui n’ont pas été entendu, du désaveu à peine voilé de certains écologistes à l’égard des contestataires qui cherchent à retarder sans discernement l’avènement d’une énergie propre, quelles leçons tirer?

L’éolien ne devrait pas être une loterie, encore moins une loterie truquée

Pendant qu’on s’entredéchire sur les projets éoliens soumis et sélectionnés, on oublie l’essentiel : le modèle d’appel d’offres fait sur mesure pour les grandes compagnies privées n’est pas un modèle acceptable pour développer l’éolien au Québec. C’est un modèle de colonisés.

On est loin de l’époque de la Manic. L’éolien, comme toutes nos ressources naturelles, ne devrait pas être une loterie, encore moins une loterie truquée, mais un projet collectif. C’est un investissement rentable, plus même que prévu en raison de la qualité de nos gisements de vent. La ruée des promoteurs en fait preuve.

Au lieu d’interdire à Hydro-Québec de produire de l’éolien et de permettre à des grosses compagnies étrangères de se l’approprier en fonction de leurs intérêts, on devrait, de pair avec les collectivités et les instances publiques concernées, planifier nous-même ce développement nouveau, la localisation des parcs, l’encadrement de leur implantation, la répartition de leurs revenus, la gestion des investissements et approvisionnements requis, et l’utilisation locale, régionale et nationale de cette nouvelle source d’énergie. Alors seulement on pourrait demander à des entreprises privées de sous-contracter.

Au contraire, on a laissé tout le champ libre à des promoteurs qui ont cherché par tous les moyens à minimiser leurs coûts et donc leur soumission, pour augmenter leur chance de gagner le gros lot. Les joueurs communautaires ont été désavantagés au départ dans un modèle d’appel d’offres où le prix du kilowatt n’est pas fixé d’avance, ce qui rend très difficile la mise de fond collective.

Les quelques éléments d’encadrement apportés, comme le contenu québécois, la redevance minimale aux propriétaires et l’encadrement municipal, l’ont été tardivement pour la plupart et de telle façon qu’ils ont été facilement contournés.

Les gagnants du gros lot

Le gagnant du gros lot est une entreprise dont on n’avait pratiquement pas entendu parler, St-Laurent-Énergie, qui a obtenu 954 des 2000 MW accordés (5 projets). Les autres gagnant sont Kruger-Énergie (2), Boralex-Gas-Metro (2), Venterre (2), 3CI (1), Enerfin (1), Invenergy (1), VDK (1). Soit quinze sur un total de 66 concurrents.

Il est bien difficile de savoir comment a fonctionné la sélection et Hydro-Québec s’est bien gardé de soulever le voile. Le pointage officiel accordait 45 points pour les critères monétaires (prix du KWh) et 55 points pour les critères non-monétaires, soit 20 points pour le contenu régional dépassant 30%, 15 points pour le contenu québécois dépassant 60%, 11 points pour la solidité du projet, 9 points pour l’aspect développement durable et acceptabilité sociale, pour un total de 100 points.

On constate dans les faits que la plupart des projets qui ont suscité des mécontentements importants de la population, à l’exception des projets de Charlevoix et de Montérégie, ne sont pas sur la liste des gagnants. Encore que les régions où il n’y a pas eu de protestations semblent très rares dans les faits. En tous cas, les promoteurs qui ont fait le trouble un peu partout dans l’Est, Cartier, Innergex, Northland, Skypower, Transcanada ne sont pas là. Dans la mesure où il y a un lien, c’est une bonne nouvelle pour les citoyens et un encouragement à continuer à s’exprimer.

Mais il ne fait aucun doute que le critère monétaire explique en grande partie le palmarès. Les entreprises gagnantes ont tous les reins solides financièrement et une garantie particulière d’approvisionnement en génératrices qui sont très rares par les temps qui courent.

En regroupant Énergie-France et le géant allemand constructeur d’éoliennes (RES), avec la couverture du producteur privé d’électricité québécois Hydromega, St-Laurent-Énergie a réuni les conditions parfaites de financement, d’approvisionnement et de contenu québécois lui permettant d’offrir le prix le plus bas et la sécurité financière la meilleure.

Les autres gagnants se sont assurés un approvisionnement sécuritaire et «québécois» avec Enercon, un autre géant allemand qui, comme par hasard, vient d’annoncer qu’il ouvre une usine à Matane. Quant à AAER, le seule entreprise québécoise de génératrices éoliennes, tous les projets qui avaient retenu ses services ont été écartés. Faut croire que les Allemands sont plus forts!

Hydro-Québec ou Loto-Québec

L’ultime gagnant, c’est Hydro-Québec, le promoteur de la loterie. En procédant par appel d’offres destiné à des promoteurs privés, il n’a pas à s’occuper de rien, il laisse les gens, les MRC, les agriculteurs se débrouiller avec les prospecteurs de vent des compagnies, il laisse le marché organiser un pillage supplémentaire de nos ressources, il s’assure que les compagnies vont soumettre au plus bas prix, même si, pour y parvenir, elles n’hésiteront pas à donner le moins possible aux communautés concernées et à implanter leurs parcs là et de la façon qui leur coûtera le moins cher, donc des mégaparcs, en milieu habité, où ils peuvent utiliser les infrastructures existantes et la cupidité des gens.

Résultat : 2000 MW éolien à 10.5 cents du KWh tout compté (8.5 environ pour le premier 1000 MW compte-tenu des augmentations annuelles). C’est plus cher bien sûr que le tarif patrimonial de 2.79 cents dont nous a fait cadeau René Lévesque, citoyens et entreprises du Québec, mais beaucoup moins cher que le prix payé ailleurs dans le monde (proche de 15 cents) et sensiblement le même que le coût des KWh qui seront produits par les barrages hydroélectriques en chantier et à venir au Québec.

Thierry Vandal ne souriait pas pour rien. Ce sont ces nouveaux KWh post-patrimoniaux qui provoquent la hausse de nos tarifs d’électricité, car la stratégie énergétique du Québec 2006-2015 a décidé de maintenir le bloc patrimonial de 165 TWh à 2.79 cents le KWh.

Et en prime, Hydro-Québec se réserve une redevance de 3% sur les revenus de tous les contrats accordés : un chausson avec ça!

Les grands perdants : les citoyens du Québec

Et qui paie pour cette aubaine que récolte Hydro-Québec et les promoteurs?

Les régions où s’établissent ces parcs à rabais, avec des redevances à rabais, des dommages sociaux et environnementaux qui auraient pu être évités si on avait planifié ce développement de façon responsable et démocratique, en respectant les populations. Mais on ne l’a pas fait.

Les redevances ne représentent même pas 1% des profits dans la plupart des cas. À Murdochville, un exemple de réussite paraît-il, bien qu’elles encerclent la ville, elles sont de zéro, mais ce n’est qu’une ville sinistrée saupoudrée d’arsenic. C’est pourquoi on a tort de reprocher aux citoyens de protester contre une énergie propre en théorie. En pratique, dans le modèle actuel, elle n’est pas propre.

Les régions périphériques, qui auraient pu faire de cette industrie un levier de développement économique. Pour cette raison aussi, dans le modèle actuel, ce n’est pas un développement durable économiquement, socialement et environnementalement.

Le Québec tout entier, qui laisse aller à des multinationales étrangères d’énormes profits qui auraient pu servir à son développement et au développement d’une filière complète d’énergie éolienne. On est loin du Maîtres chez nous qui nous a donné Hydro-Québec et le Québec de la Révolution tranquille.

Le Joker : Jean Charest

Le cynique joker qui se frotte les mains : Jean Charest, qui encaisse les surplus d’Hydro-Québec, se fait de précieux amis de tous les promoteurs privés à qui il a offert une poule aux œufs d’or et se glorifie d’avoir fait du Québec le champion de l’énergie éolien en Amérique. Et vive la cohabitation!

|Quelles leçons en tirer ?
801|834|International Manchettes|Palestine 1948 - 2008|2008-05-08 15:43:13|André Le Corre|

Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l’ONU adapte le plan de partage de la Palestine historique qui était sous le mandat britannique depuis le démantèlement de l’Empire ottoman en 1925. Le vote fut très serré : 33 voix en faveur, 13 contre et 10 abstentions, c’est-à-dire une voix de plus que la majorité des 2/3 nécessaires pour sa mise en vigueur.

Ce plan qui prévoyait la constitution d’un État juif et d’un État palestinien était à la fois mal conçu et très injuste puisqu’il donnait aux Juifs, qui représentaient en 1947 un tiers de la population du pays, 55% du territoire, dont une grande partie des terres les plus fertiles. Accepté par les Juifs sionistes, ce plan fut bien entendu rejeté par les Palestiniens et l’ensemble des pays arabes.

Nettoyage ethnique

Dès le départ des Britanniques, le 15 mai 1948, le Conseil national juif, avec à sa tête Ben Gourion, proclamait unilatéralement l’indépendance de l’État d’Israël. C’est la première face d’un anniversaire qui sera célébré cette année par tous les Juifs sionistes
dans le monde entier.

La deuxième face de cet anniversaire est beaucoup plus tragique. C’est tout ce que le million de Palestiniens, habitant ce territoire en 1948, allait subir du fait de ce partage, un véritable nettoyage ethnique accompagné de massacres et d’une déportation massive. C’est la grande catastrophe, la Nakba en arabe, que tous les Palestiniens commémoreront
aussi le 15 mai de cette année.

Pour bien comprendre l’étendue de ce désastre, il nous faut revenir quelque peu en arrière dans le temps. Dès 1920, les premiers colons juifs créent une milice armée, la Haganah, dont le rôle était de protéger les implantations juives qui devenaient de plus en plus nombreuses.

Des organisations terroristes

En 1931, les sionistes révisionnistes (la droite) avec Vladimir Jabotinsky, fondent l’Irgoun à laquelle devait se joindre par la suite le groupe Stern, qui à la mort de ce dernier, s’appellera Lehi. Ces deux dernières organisations auront dès le début un caractère que l’on appellerait aujourd’hui « terroriste ».

L’existence de ces milices, qui en 1948 devaient fusionner pour former Isahal, explique que, dès avant la naissance de l’État d’Israël, c'est-à-dire dès décembre 1947, des attaques aient pu avoir lieu contre les villages arabes, opérations qui allaient s’intensifier à partir de mars1948.

Le 10 mars 1948, onze dirigeants juifs mettent au point un plan (dit plan Dalet) qui vise à remédier à la dispersion des colonies juives, au moment du plan de partage, par l’élimination pure et simple des villages arabes et l’expulsion de leurs populations.

Ce plan sera appliqué avec une incroyable férocité. Plusieurs massacres eurent lieu dont le plus connu à Deir Yassin (9 avril 1948) au cours duquel 254 arabes, hommes, femmes et enfants ont été exécutés. Au moins quatre autres massacres ont été recensés.

La terreur provoquée par ces tueries parmi la population palestinienne a été telle qu’au terme de la réalisation de ce plan - qui s’est avéré un véritable nettoyage ethnique - 531 villages avaient été détruits et près de 800 000 Palestiniens s’étaient enfuis ou avaient été expulsés par la force.

Le supposé « appel du Caire »

Il faut reléguer au rang de la propagande sioniste le supposé « appel du Caire », selon lequel les Palestiniens auraient été invités à quitter leur pays avant l’invasion des armées arabes qui eut lieu également, le 15 mai 1948.

Tous ceux que l’on appelle que maintenant « les nouveaux historiens Juifs », dont font partie Norman Finkestein et Ilan Pappe, ont clairement démontré la fausseté de cet fable, cet appel n’ayant tout
simplement jamais eu lieu.

Bien au contraire, les pays arabes auraient demandé aux Palestiniens de ne pas quitter leurs villages. Après cet exode, il ne restera plus que 170 000 Arabes dans le nouvel État d’Israël. C’est donc ce qu’a été la Nakba proprement dite.

Mais il faut ajouter à cela les conséquences de la guerre de 1948 entre Israël d’un côté et la Syrie, la Transjordanie, l’Irak et l’Égypte de l’autre. Cette guerre a été déclenchée dès le 15 mai 1948 par les pays arabes qui refusaient d’accepter le partage de la Palestine.

Les opérations militaires s’étendront de mai 1948 jusqu’au début de l’année 1949 entrecoupé de plusieurs armistices. Le résultat final en sera qu’Israël occupera 80% de l’ancienne Palestine au lieu des 55 % proposés par l’ONU, la Transjordanie (avec le roi Abdallah) occupera la Cisjordanie et l’Égypte la bande de Gaza.

Ainsi, il ne restera plus rien de la Palestine historique pour former l’État palestinien projeté par l’ONU et, après la guerre des Six Jours en 1967, la Cisjordanie et Gaza seront occupées à leur tour par les Israéliens.

4 millions de réfugiés

Aujourd’hui, près de 4 millions de réfugiés palestiniens vivent encore dans 59 camps en Cisjordanie, à Gaza et dans les pays arabes environnants. Tous ont gardé, au fond de leurs cœurs, l’espoir d’un retour dans leur village d’origine, conservant précieusement les papiers, les souvenirs qui seuls leur restent et même la clef de leur ancienne maison.

Maintenant, c’est une autre « Nakba » qui menace le million et demi de Palestiniens qui résident dans la de bande de Gaza. Du blocus israélien et des attaques quotidiennes de son armée résulte un véritable désastre humanitaire sous le regard indifférent d’un Occident anesthésié par la supposée « guerre au terrorisme » et la sujétion aux État-Unis.

L’ONU pourra-t-il un jour réparer sa terrible erreur de 1948 et faire en sorte que les Palestiniens puissent un jour, comme tous les peuples du monde, vivre en paix dans le pays de leurs ancêtres?

|La face cachée d’un anniversaire
802|835|Accueil_Actualités|Recul des jeunes dans la fonction publique|2008-05-08 15:55:01|L'aut'journal|

Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec et le Syndicat de la fonction publique du Québec considèrent que la ministre Jérôme-Forget déforme la réalité lorsqu’elle affirme que « les jeunes ont compris qu’ils pouvaient compter sur un milieu de travail qui leur offre la possibilité de mettre à profit leurs connaissances et leurs habiletés ». Les deux syndicats, regroupant la majorité des effectifs de la fonction publique, se demandent où est la réelle place des jeunes.

480 réguliers de moins

En effet, la lecture du document présenté le 6 mai par le Secrétariat du Conseil du trésor révèle que le nombre de jeunes de moins de 35 ans a baissé en ce qui concerne les effectifs réguliers de la fonction publique, leur proportion au sein des effectifs à temps complet passant de 10,2 % en 2003-2004 à 9,2 % en 2006-2007.

Pendant que le nombre de jeunes a diminué de 480 chez le personnel régulier, il a augmenté de 328 pour les jeunes occasionnels à temps complet entre 2002-2003 et 2006-2007. En plus de la baisse nette de leur nombre, les jeunes se retrouvent donc de plus en plus dans des emplois à statut précaire.

Par ailleurs, ces jeunes ne demeurent pas tous en poste. Le document révèle que le nombre de départs de la fonction publique des personnes âgées de moins de 35 ans a augmenté depuis 2004-2005, passant de 148 à 204 départs annuels en 2006-2007.

« Est-ce parce que ces jeunes se voient confinés dans des emplois occasionnels? Est-ce parce qu’ils sont sous-payés, étant donné que le gouvernement ne reconnaît plus l’expérience et les diplômes à l’embauche? », se demandent les leaders des deux syndicats, Gilles Dussault et Lucie Martineau. C’est une bien mauvaise façon de les fidéliser et d’assurer la relève et le maintien de l’expertise dans les services publics.

Baisse des effectifs du personnel de soutien et augmentation du nombre de cadres

Ce sont les catégories d’emploi de soutien, comprenant le personnel de bureau et les techniciens, qui connaissent les baisses les plus draconiennes depuis mars 2003 : 2 180 personnes de moins chez le premier groupe et 914 de moins chez le deuxième.

Si la catégorie des professionnels (tous groupes confondus) semble peu touchée, avec une baisse de 10 personnes dans l’effectif régulier, ce groupe doit cependant absorber le surplus de travail occasionné par la perte d’effectifs de soutien, en assumant des fonctions de secrétariat en plus de se consacrer au travail professionnel pour lequel ils ont été embauchés. « Est-ce de cette façon que le Secrétariat du Conseil du trésor entend satisfaire aux exigences des Déclarations de services aux citoyens? », questionnent les chefs syndicaux.

Un paradoxe qu’on découvre dans cette étude concerne la répartition des baisses et des hausses des effectifs par catégorie d’emploi. Alors que les emplois de soutien diminuent, le nombre de cadres augmente. Ainsi, de mars 2003 à mars 2007, le nombre de cadres a augmenté de 144 personnes.

« Pourquoi a-t-on besoin de plus de personnel d’encadrement alors que les effectifs diminuent? », s’interrogent les présidences du SPGQ et du SFPQ. Les deux syndicats se demandent en quoi cela contribuera à une meilleure prestation des services publics.

« Si l’on veut réellement régler les importants problèmes d’accessibilité aux services à la population, il faut assurer les conditions de rémunération adéquates pour permettre la rétention de la relève au sein de l’appareil gouvernemental et faire en sorte d’augmenter le personnel là où c’est vraiment nécessaire », concluent les leaders des deux syndicats.

Le SPGQ est le plus grand syndicat de professionnelles et professionnels du Québec. Il représente plus de 19 000 personnes rattachées à 37 unités de négociation, dont 17 000 évoluant dans la fonction publique et 2 000 dans les sociétés d’État, les réseaux de l’éducation et de la santé du Québec. Le SFPQ est une organisation syndicale indépendante regroupant plus de 43 000 membres, principalement au sein de la fonction publique, et ce, dans les catégories d’emploi suivantes : personnel de bureau, techniciens et ouvriers.

Source : SFPQ, SPGQ

|Pertes chez le personnel régulier, augmentation des occasionnels à temps complet
803|836|Société Manchettes Accueil_Analyses|Le succès des élèves québécois et les CPE|2008-05-08 20:59:49|Pierre Dubuc|

Nous apprenions dernièrement que les élèves québécois de 13 ans se classaient au premier rang en lecture et en mathématiques et au deuxième rang en sciences selon les résultats obtenus au Programme pancanadien d'évaluation.

L’étude n’avançait aucune explication, mais certains ont émis l’idée que les succès des jeunes québécois s’expliquerait par la présence au Québec d’un réseau des centres de la petite enfance (CPE) sans pareil dans les autres provinces canadiennes. Une publication européenne récente nous invite à examiner cette hypothèse d’un peu plus près.

Dans « Trois leçons sur l’État-providence » publié par Gosta Esping-Andersen avec la collaboration de Bruno Palier (Éditions du Seuil), on réexamine toute la question du succès scolaire et de l’égalité des chances en comparant les résultats scolaires de plusieurs pays à la lumière des plus récentes découvertes de la psychologie.

Sans surprise, ce sont les enfants des pays scandinaves qui obtiennent les meilleurs résultats aux enquêtes internationales PISA ayant pour objet de mesurer les compétences cognitives des jeunes d’environ 15 ans. Les auteurs essaient de percer le secret de leurs succès.

L’homogénéité plutôt que la sélection

Esping-Andersen et Palier identifient deux scénarios opposés de la société de la connaissance. Le premier, en vogue aux États-Unis, prend l’aspect d’« îles de connaissance dans une mer d’ignorance », c’est-à-dire une élite bien formée entourée d’une population peu qualifiée. Le deuxième, propre aux pays scandinaves, est celui de l’homogénéité avec un niveau moyen de qualification élevé.

L’homogénéité n’est donc pas synonyme du fameux « nivellement par le bas » que la droite agite à chaque fois que l’on demande de mettre fin au financement public des écoles privées. Le cas de la Finlande l’illustre à merveille. L’écart entre les élèves est réduit au minimum, alors que la performance moyenne atteint des niveaux record dans un système où il n’y a pas d’écoles privées.

Un autre aspect de la question de la réussite scolaire est l’approche pédagogique. Depuis quelques années, le débat fait rage au Québec à propos de la réforme et de sa pédagogie socio-constructiviste. Ses critiques imputent à la réforme le taux élevé de décrochage et le recul de la diplômation.

Rappelons que plus du quart des jeunes sortent des écoles secondaires sans avoir obtenu leur diplôme d’études secondaires avant 20 ans et que le taux de diplômation recule depuis les États généraux sur l’éducation en 1996, passant de 73 % à 70 % alors que l’objectif de 2010 était de 85 %. De plus, le taux de décrochage est encore à 24,2 % pour 2005-2006 et il peut même excéder 50 % dans certains milieux défavorisés.

D’autres attribuent à cette même réforme les succès des élèves québécois au Programme pancanadien d'évaluation et ne manquent pas de souligner que la pédagogie en vigueur en Finlande est le socio-constructivisme.

Il serait sans doute plus sage d’attendre des évaluations internes avant de se prononcer sur la réforme et, surtout, de resituer le débat dans le contexte plus large de l’ensemble du système d’éducation.

Dans cette perspective, les auteurs de Trois leçons sur l’État-providence apportent une réflexion qui mérite notre attention.

La famille avant les politiques d’enseignement

Gosta Esping-Andersen et Bruno Palier insistent d’abord sur l’importance décisive dans la société moderne d’assurer une égalité minimale de compétences et de capital humain et s’élèvent contre l’approche des « îles d’excellence dans une mer d’ignorance ».

Ils appuient leur position sur l’augmentation rapide des besoins de qualification de l’économie de la connaissance, mais également sur un argument démographique. La fécondité étant basse, les futures cohortes seront peu nombreuses.

« Nous devrons donc, écrivent-ils, investir le plus possible dans le potentiel de productivité de la jeunesse d’aujourd’hui, de manière à assurer un État-providence viable au cours des décennies à venir. »

Comment atteindre cette égalité minimale de compétences?

La réflexion de Gosta Esping-Andersen et Bruno Palier s’appuie sur deux constats. Premièrement, affirment-ils, « presque aucun pays développé n’est parvenu à une égalisation significative des chances, le lien entre origines sociales et opportunités offertes à l’enfant dans la vie étant aujourd’hui aussi puissant qu’il l’était à l’époque de nos grands-parents », malgré l’universalité et la gratuité de l’enseignement et les modifications au contenu de l’enseignement.

Deuxième constat : la psychologie expérimentale nous a appris ces dernières années que « les bases cognitives décisives sont scellées au cours de la petite enfance ». Autrement dit, tout se joue avant cinq ans. Conclusion logique des auteurs. « Nous devrions nous intéresser à ce qui arrive au sein de la famille plutôt qu’aux politiques d’enseignement. »

Réduire les inégalités de revenus

Le premier obstacle à l’homogénéisation visée est l’augmentation des inégalités des revenus des parents et son influence sur la structure des opportunités. Les auteurs soulignent que la corrélation entre le niveau du revenu des parents et celui des enfants, une fois adultes, est quatre fois plus puissante aux États-Unis qu’au Danemark et en Suède.

À ce chapitre, nous enregistrons des reculs plutôt que des progrès au Canada comme le révèle un étude récente de Statistique-Canada. De 1980 à 2005, les gains de la tranche supérieure de 20 % des personnes touchant un revenu d'emploi ont progressé de 16,4 % alors que la tranche inférieure de 20 % a perdu 20,6 % de son pouvoir d'achat.

Un autre facteur important est la pauvreté infantile qui est souvent liée à la présence de familles monoparentales. En Europe du Nord et aux États-Unis, elles représentent désormais de 15 à 20% des familles avec enfants, constatent les auteurs. Mais leur situation est fort différente. La moitié sont pauvres aux États-Unis, contre à peine 13% au Danemark. L’explication est simple : presque toutes travaillent en Scandinavie (81% au Danemark).

Poussant plus loin leurs recherches, les auteurs constatent que les enfants des mères monoparentales réussissent relativement mieux que les autres si la mère travaille et que les structures de garde sont de bonne qualité.

Le succès des pays scandinaves à limiter le phénomène d’hérédité sociale au cours des dernières décennies doit être, selon eux, « attribué au moins en partie à la manière dont ils ont réussi à réduire la pauvreté infantile et à assurer aux familles une grande sécurité économique. »

Plus de temps pour transmettre un capital culturel plus important

Mais le revenu familial n’explique pas tout. Le contexte familial d’apprentissage et le temps que les parents consacrent à leurs enfants lui disputent ce rôle. Sur ce point, les auteurs défont plusieurs mythes.

Contrairement à la croyance populaire, le temps que les parents consacrent à l’éducation de leurs enfants a augmenté depuis les années 1960. Chez les plus qualifiés – là où les mères en général travaillent – on constate une augmentation spectaculaire de l’investissement des pères, mais également des mères à haut niveau de qualification. Et ce temps supplémentaire est particulièrement centré sur les activités de « développement » des enfants.

Ces faits ne s’appliquent pas chez les parents peu qualifiés. Ils consacrent 20% de moins de temps supplémentaire aux activités de développement des enfants que les parents qualifiés. Il se creuse donc, selon les auteurs, « un fossé social sur une dimension cruciale de la stimulation cognitive et non cognitive des enfants ».

La différence entre parents qualifiés et non qualifiés ne repose pas principalement sur leurs revenus, mais sur le capital culturel à transmettre. Celui-ci – mesuré statistiquement entre autres par le nombre de livres à la maison – « l’emporte sur la situation socio-économique lorsqu’il s’agit d’expliquer les différences cognitives entre les jeunes de 15 ans ».

Se pose alors la question : comment l’État-providence peut-il influencer la façon dont les parents élèvent leurs enfants?

Le rôle de l’État-providence

D’abord, par l’élimination de la pauvreté infantile par la redistribution du revenu et des politiques pour favoriser la présence des femmes sur le marché du travail. L’amélioration du statut économique des femmes renforce, selon les auteurs, le pouvoir relatif de négociation des épouses afin que les pères consacrent plus de temps à leurs enfants.

Deuxièmement, en homogénéisant le milieu d’apprentissage. Selon les auteurs, la fréquentation d’une structure préscolaire diminue l’influence des origines socio-économiques, le « capital culturel » des parents, l’origine immigrée ou le faible niveau de qualification de la mère.

Au Danemark, la fréquentation d’un établissement scolaire de type crèche, dès le plus jeune âge, s’est traduit par une augmentation de 10% des notes des enfants.

« L’accès des enfants aux crèches et à des établissements préscolaires de grande qualité pourrait donc faire partie, concluent les auteurs, d’une politique véritablement efficace en faveur de l’égalité des chances. »

Ils ajoutent que « dans la mesure où l’accès à la garde d’enfants conditionne également l’emploi des mères – lui-même porteur d’effets de revenus positifs – des mesures favorisant la prise en charge des enfants fourniraient un parfait exemple de politique gagnant-gagnant ».

Le problème clé est donc la fréquentation de maternelles pour les enfants d’un an à trois ans. (Les auteurs nous disent que toutes les études démontrent qu’il est préférable que les parents s’occupent de l’enfant au cours de sa première année, ce qui signifie une généreuse politique de congés de maternité et parentaux). Le Danemark consacre 2% de son PIB à l’ensemble des établissements préscolaires, dont un peu moins de la moitié pour l’accueil des moins de trois ans.

Le Rapport Montmarquette/Facal/Lachapelle contre les CPE

Au Québec, la politique des Centres de la petite enfance (CPE) vise les mêmes objectifs qu’en Scandinavie : faciliter la conciliation travail-famille et favoriser le développement psycho-éducatif et cognitif des enfants ainsi que l’égalité des chances. Au 31 mars 2007, le gouvernement subventionnait 200 000 places à hauteur de 84% des coûts.

Cette politique est attaquée par la droite, comme en fait foi le Rapport Montmarquette/Facal/Lachapelle sur la tarification qui recommande que la politique de refinancement des CPE soit « revisitée ».

Les trois « lucides » commissaires – dont les propositions de tarification des différents services s’appuient sur du vent – se montrent de façon suspecte très critiques face aux études qui soulignent les bienfaits de la politique des CPE.

Face à la remontée du taux de fécondité, ils nous disent qu’il est « encore trop tôt pour conclure que ce baby-boom est durable ». Les études qui ont établi un lien positif entre la politique de financement des services de garde et le retour sur le marché du travail des mères – et particulièrement des mères les moins scolarisées – sont qualifiées péjorativement de « certaines études ». Quant à l’impact des services de garde sur le développement cognitif des enfants, il ferait l’objet, nous disent-ils, d’études « aux résultats très divers ».

Évidemment, l’approche développée dans « Trois leçons sur l’État-providence » – qui s’apparente à la politique québécoise des CPE et qui expliquerait les succès des élèves québécois – n’est pas le type de la soi-disant « nouvelle social-démocratie » dont se réclament les Montmarquette, Facal et Lachapelle.

|Une autre rebuffade au Rapport Facal/Montmarquette/Lachapelle
804|837|Langue Manchettes Mouvements_souverainiste|Le Mouvement Montréal français et les élections partielles|2008-05-08 21:28:25|L'aut'journal|

Le Mouvement Montréal français profite des élections partielles dans deux circonscriptions de Montréal et une de l'Outaouais le 12 mai prochain pour vous demander ainsi qu'aux autres chefs des principaux partis politiques du Québec votre position sur quelques-uns des dossiers chauds relatifs à la situation du français à Montréal, dans l'Outaouais et au Québec en général.

Nous avons cinq questions à poser aux chefs et nous nous engageons à publier les réponses dans le prochain bulletin électronique du MMF qui paraîtra le 8 mai, soit quatre jours avant l'élection.

Les exigences pour donner une chance égale à tous : un texte d'un maximum de deux pages à simple interligne, police de caractère Verdana, taille 11, remis avant le 7 mai à midi sur support informatique Word.

Le MMF s'engage à reproduire les textes qui respecteront ces exigences dans l'ordre alphabétique des noms des partis politiques : Action démocratique du Québec, Parti indépendantiste, Parti libéral, Parti québécois, Québec solidaire, Parti vert.

Question 1. Le Devoir du 8 avril 2008 rapportait que : « Québec s'adresse en anglais aux trois quarts des immigrants allophones. » Quelle est votre position au sujet de cette situation?

Question 2. Plus de 50% des Québécois allophones optent pour le cégep anglophone, encourageant ainsi l'anglais comme langue de travail. Quelle est votre position au sujet de cette situation?

Question 3. Alors que la population anglophone de langue maternelle dans la région de Montréal n'est que de 13%, comment justifiez-vous le financement à proportion égale de deux mégas centres hospitaliers de santé détenant des statuts linguistiques différents, soit le Mcgill University Health Center et le Centre hospitalier de l'Université de Montréal?

Question 4. La Loi 101 a 30 ans et le français n'est toujours pas la langue de travail au Québec et en particulier à Montréal et dans l'Outaouais. Pire, l'usage de l'anglais au travail gagne du terrain. Que proposez-vous pour remédier à la situation?

Question 5. Quelles mesures concrètes proposez-vous pour contrer l'anglicisation croissante de l'Outaouais?

Nous espérons sincèrement que vous prendrez le temps de répondre à nos questions, car la situation du français préoccupe de plus en plus les électeurs et électrices.

Signé : le président du Mouvement Montréal français, Mario Beaulieu
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Réponses aux cinq questions reçues dans le délai demandé :

Parti indépendantiste : Éric Tremblay, chef du Parti indépendantiste

1. Le Parti indépendantiste condamne fortement le fait que le gouvernement du Québec, par l’entremise de ses ministères et organismes publics comme la RAMQ et la SAAQ, s’adresse en anglais aux trois quarts des immigrants allophones. Le P.I. condamne aussi sévèrement le fait que l’État québécois paie des cours d’anglais aux immigrants.

La Loi 101 stipule pourtant que la langue officielle du Québec et de son administration publique est le français. L’État québécois viole donc la Charte de la langue française en communiquant systématiquement avec les immigrants allophones en anglais.

Le gouvernement leur envoie ainsi le message que le Québec est un État bilingue et que l’on peut très bien y vivre uniquement en anglais. Alors que le français ne cesse de régresser, notamment à Montréal où plus de 60 % des allophones y vivent et y travaillent en anglais, le bilinguisme institutionnel pratiqué par l’administration publique québécoise accélère l’anglicisation des immigrants et l’assimilation du peuple québécois.

Rien pour corriger le problème de l’intégration des immigrants à notre nation et non à la nation étrangère d’à côté sur notre propre sol. On repassera pour la francisation des nouveaux arrivants. En plus de l’abolition des COFI par le PQ, voilà le résultat de l’approche clientèle appliquée par les gouvernements successifs péquistes et libéraux depuis 1996.

Le manque de vision nationale et de volonté politique de ces partis provincialistes menace la pérennité de notre langue, de notre culture et de notre identité. Dans un Québec indépendant, sous la gouverne du Parti indépendantiste, le français deviendra la langue véritablement officielle et commune du Québec.

2. Le Parti indépendantiste sait que les institutions d’enseignement postsecondaires constituent un puissant vecteur d’intégration. C’est pourquoi les allophones devraient obligatoirement fréquenter les cégeps français.

Encore une fois, les gouvernements successifs péquistes et libéraux ont fait preuve d’un manque flagrant de vision nationale en n’étendant pas l’application de la Charte de la langue française en matière d’enseignement au niveau collégial.

En étudiant dans les cégeps anglais subventionnés par l’État québécois, plus de la moitié des allophones y reçoivent une formation qui les prépare soit à étudier dans les universités anglaises ou à exercer leur métier au Québec en anglais. On ne doit pas se surprendre de voir l’anglais s’imposer de plus en plus comme langue de travail à Montréal. Ce sont les Québécois unilingues français et les nouveaux arrivants qui ne parlent pas l’anglais qui en paient le prix.

Dans un Québec indépendant, sous la gouverne du Parti indépendantiste, le cégep français deviendra obligatoire pour tous. La Loi 101 sera renforcée afin de rendre le français obligatoire des CPE au cégep. Un seul réseau scolaire public en français sera financé par l’État québécois, comme dans tous les pays normaux. Ces mesures en éducation permettront d’assurer l’intégration des nouveaux arrivants à notre nation et contribueront à lutter contre l’anglicisation des milieux de travail.

3. Le Parti indépendantiste désapprouve la construction du méga centre hospitalier universitaire de langue anglaise de l’Université McGill (MUHC) et demande au gouvernement du Québec de mettre un terme au projet.

La construction de deux mégas centres hospitaliers universitaires à Montréal, l’un de langue française et l’autre de langue anglaise, financés à parts égales par l’État québécois constitue une aberration compte tenu du faible poids démographique de la population de langue maternelle anglaise.

Le Québec est officiellement un État français. Les fonds publics ne doivent donc pas servir à financer des projets qui servent à angliciser et à assimiler notre peuple.

Le Parti indépendantiste propose la construction d’un seul centre hospitalier universitaire en français à Montréal réunissant les facultés de médecine de l’Université de Montréal et de l’Université McGill. Ainsi, les nouveaux médecins seront formés en français, la recherche s’effectuera en français et les soins prodigués aux patients le seront en français. Fini l’exode des médecins formés à McGill à même les impôts des contribuables québécois et les Québécois qui se font soigner par des médecins et infirmières qui ne parlent pas un mot de français.

Dans un Québec indépendant, sous la gouverne du Parti indépendantiste, l’État québécois financera un seul système public de santé fonctionnant en français. Bien sûr, les anglophones continueront à recevoir des soins dans leur langue.

4. Le Parti indépendantiste déplore que, 30 ans après l’adoption de la Loi 101, le français ne soit toujours pas la langue de travail au Québec et que l’anglicisation des milieux de travail dans la région de Montréal et en Outaouais ne cesse de s’accélérer. Camille Laurin, père de la Charte de langue française, avait raison d’affirmer en 1977 que sans l’indépendance le Québec français ne pourrait véritablement se concrétiser.

Aucune mesure incitative ne pourra faire en sorte que toutes les entreprises se francisent. Les certificats de francisation ont démontré leur limite. Pour que le français devienne la véritable langue de travail sur tout le territoire québécois, nous devons réaliser l’indépendance du Québec et renforcer la Loi 101 en y incluant des mesures coercitives fortes.

Toutes les entreprises ayant des activités au Québec, peu importe leur taille, devront offrir un milieu de travail français sous peine d’amende. Aucune entreprise ne pourra exiger la connaissance de l’anglais comme critère d’embauche à moins de faire la preuve de la nécessité d’une maîtrise de cette langue justifiée par un poste de travail en lien avec des activités internationales qui requièrent une telle connaissance.

Les Québécois doivent pouvoir travailler dans leur langue dans leur propre pays et ne pas être pénalisés parce qu’ils ne maîtrisent pas l’anglais. Aussi, toutes les communications de l’État québécois avec des entreprises ayant des activités au Québec devront se faire dans la langue officielle de l’État, le français.

5. Le Parti indépendantiste dénonce le fait que l’Outaouais s’anglicise à vitesse grand V. Pour contrer ce phénomène qui accélère notre assimilation, l’indépendance est nécessaire. Plusieurs municipalités de l’Outaouais se comportent comme si elles étaient ontariennes et fonctionnent en anglais. Pire, certains arrondissements, comme celui de Hull à Gatineau, sont annexés de facto à l’Ontario.

Puisque toutes les municipalités du Québec relèvent de l’État québécois, elles doivent respecter la langue officielle du Québec, le français. Les municipalités de l’Outaouais, comme toutes les autres, doivent être administrées en français. Elles doivent servir leurs citoyens et communiquer avec eux en français de même qu’avec les entreprises. Les séances des conseils municipaux doivent se dérouler en français. Les municipalités qui violeraient la loi seraient mises en tutelle par le gouvernement du Québec.

Pour le secteur privé, l’unilinguisme français doit être imposé en matière d’affichage; les raisons sociales doivent être francisées; la langue de travail doit être le français; les clients doivent être servis en français. Les entreprises contrevenantes se verront imposer de fortes amendes. L’Outaouais est québécois. Si nous ne réalisons pas rapidement l’indépendance, il deviendra irrémédiablement canadien.
Éric Tremblay, Parti Indépendantiste.

* * *

Québec solidaire : Françoise David, Québec solidaire

1. Pour Québec solidaire, parti souverainiste et qui tient à ce qu’au Québec la langue des communications publiques soit le français, cette situation ne peut être considérée comme acceptable.

Il peut arriver qu’un fonctionnaire doive s’adresser en anglais ou dans une autre langue à un immigrant ou une immigrante qui arrive au Québec. Pourquoi? Parce que cette personne n’a pas pu suivre encore un cours de français. Cependant, le fonctionnaire ne peut en déduire que le nouvel arrivant désire s’exprimer éternellement en anglais.

Si une personne immigrante continue de recevoir des services en anglais, on envoie le message suivant : l’administration publique du Québec est bilingue. Les fonctionnaires doivent plutôt encourager les nouvelles arrivantes et nouveaux arrivants à s’inscrire à des cours de français.

Ces cours de français doivent exister partout où il y a une demande. Ils doivent être accessibles rapidement aux immigrantes et immigrants. Il faut aussi que l’administration publique québécoise fonctionne en français sauf lorsqu’elle fait affaire aux personnes de la communauté anglophone dont les droits historiques sont reconnus.

2. Cette situation est préoccupante. Cependant, rappelons que la proportion d’élèves allophones fréquentant un cégep francophone a augmenté depuis les années 1980, ce qui est tout de même encourageant.

Valorisons le français et surtout la qualité du français écrit et parlé! Donnons le goût de la culture francophone à tous les jeunes du Québec!

Rappelons aussi que des élèves francophones décident d’aller dans un cégep anglophone pour parfaire leur connaissance de la langue anglaise. Se pourrait-il qu’il existe des carences dans les méthodes d’apprentissage de l’anglais à l’école?

Nous n’irions pas jusqu’à affirmer qu’il y a un lien hors de tout doute entre la fréquentation du cégep en anglais et l’accroissement de l’utilisation de cette langue dans les milieux de travail.

Nous croyons, quant à nous, que la mondialisation des échanges de même que l’impérialisme culturel des États-Unis d’Amérique sont largement responsables des deux phénomènes.

Il arrive aussi que des francophones passent rapidement à l’anglais dès qu’ils ou elles sont en présence d’un cadre anglophone, sans exiger que les communications se fassent en français dans les milieux de travail. Il est vrai que la pression est forte : l’anglais est devenu la langue des affaires à l’échelle mondiale et les peuples doivent se battre pour conserver leur langue propre.

3. Si on prend la seule mesure comptable pour réagir à la présence de deux CHU, l’un francophone et l’autre anglophone, il est vrai que la situation annoncée semble curieuse. Par ailleurs, la communauté anglophone est l’une des communautés fondatrices du Québec moderne et elle a des droits historiquement reconnus. La présence d’un centre hospitalier universitaire anglophone n’est donc pas incongrue à ce titre.

De plus, la recherche qu’on y fera bénéficiera à tout le Québec. Le financement entre les deux CHU doit-il être de valeur égale? Cela se discute…surtout que ces deux hôpitaux, vont à eux seuls, drainer énormément d’argent public.

4. Québec solidaire propose que la Charte de la langue française s’applique aux entreprises qui comptent au moins 25 employés-es. De plus, il faut donner à l’OQLF des moyens en ressources financières et humaines pour vérifier ce qui se passe dans les milieux de travail.

La connaissance de l’anglais ne devrait pas être un critère d’embauche sauf là où l’entreprise ou le service public ou communautaire fait affaire de façon quotidienne avec une clientèle anglophone. On pense ici à un hôpital ou à des services sociaux en milieu anglophone. Ou encore à une entreprise d’import-export.

Il faut offrir des cours de français en milieu de travail de même que des congés linguistiques et soutenir les employeurs qui favorisent l’apprentissage du français chez leurs employés-es. Bref, le message doit être clair : au Québec, on travaille en français!

5. Toutes les mesures décrites ci-dessus s’appliquent à la situation de l’Outaouais. Dans l’Outaouais comme ailleurs, l’administration publique doit opérer en français sauf où le nombre d’anglophones le justifie (ce que prévoit déjà la Charte de la langue française). La langue de travail doit être le français sauf pour les raisons citées plus haut.

Des Ontariens franchissent la rivière et vivent désormais au Québec? Ils-elles entendront le message qu’en Outaouais ça se passe en français au travail et dans la vie publique.

Françoise David, Québec solidaire.

* * *

Parti vert : Guy Rainville, chef du Parti vert du Québec

Monsieur Mario Beaulieu,

J'ai bien reçu votre invitation en date du 30 avril pour répondre à un questionnaire à remettre avant le 7 mai. Vos questions importantes soulèvent des questions de principe et des questions de modalités. Pour la seconde catégorie, vous me permettrez de ne pas vous apporter de réponses précises.

Au Parti Vert, il n'appartient pas au chef d'improviser au nom des membres. En temps normal, j'aurais dirigé vos questions vers le président du parti ou encore vers notre commission politique. Or, le président du parti est lui-même candidat dans une des élections complémentaires qui vient.

D'autre part, notre parti a pris la décision de se doter d'une commission politique lors de notre dernier congrès national en mars 2008 et cette commission est en voie d'être constituée. Je peux vous assurer qu'il me fera grand plaisir de vous acheminer nos réponses spécifiques, mais non pas dans les délais que vous avez établis.

Sur les questions de principe, il en va bien sûr tout autrement. En tout premier lieu, le PVQ croit dans le respect des lois. Toutes nos lois – y compris évidemment la Loi 101 – doivent être respectées par tous, mais tout d'abord par les gouvernements qui ont charge de les appliquer. De toute évidence, et les gouvernements du Parti libéral, et ceux du Parti québécois ont failli sur toute la ligne.

Le PQ, qui avait fait de la Loi 101 la « grande solution », annonce aujourd'hui qu'elle doit être réécrite. Ce parti a pourtant été responsable de son application pendant vingt ans. Le PLQ manifestement applique la loi du bout des lèvres seulement. L'un et l'autre ont été responsables de l'immigration, chacun pour une vingtaine d'années : nous n'avons toujours pas de vraie politique d'immigration. L'un et l'autre nous parlent de la situation de la langue française, mais de commission en office, d'expert en expert, de rapport en rapport, il est encore très difficile pour les citoyens de connaître la situation réelle.

Les deux partis se sont engouffrés dans la construction de non pas un mais de deux mégas-hôpitaux sans que jamais le grand public n'ait été informé du pourquoi de cette décision. Le Parti Vert, pour sa part, donne la priorité absolue en matière de santé à une approche préventive.

Vos questions font ressortir le fait que nos lois ne suffisent pas à la tâche, tout particulièrement quand les gouvernements qui en sont responsables s'appliquent à ne pas les respecter eux-mêmes.

Peut-être que la vraie réponse se situe au-delà de la loi. Peut-être faudrait-il reprendre l'expression de René Lévesque qui, comme on le sait, était réticent face à la Loi 101 et qui disait : « un peuple qui a besoin de la loi pour imposer sa langue ne mérite pas de la parler ».

Au Parti Vert, nous croyons bien sûr à l'importance de nos lois. Mais nous croyons encore plus fondamentalement à la souveraineté populaire. Les francophones comptent pour 80% de cette société. Si les dirigeants politiques faisaient vraiment confiance à cette importante majorité, ils préconiseraient, comme le fait le programme du PVQ, que le Québec se dote d'une constitution élaborée par une assemblée citoyenne, que le Québec introduise le processus d'initiative populaire, se donne une politique d'immigration, élise son premier ministre au suffrage universel, abolisse la discipline de parti, tienne les élections à date fixe, décentralise les pouvoirs vers nos régions.

Toutes ces décisions permettraient à la majorité chez nous non seulement de parler sa langue, mais d'asseoir ses valeurs fondamentales, de dire la place qu'elle entend occuper dans le monde, de reprendre le contrôle démocratique de ses institutions, en un mot de donner la première place à la souveraineté populaire. La force de cette société ne repose pas dans ses lois. Elle repose dans celles et ceux pour qui les lois sont faites, les citoyennes et les citoyens.

La Loi 101 s'effrite. On pourra toujours la corriger. Elle s'effritera de nouveau. La seule véritable solution à long terme pour un peuple, c'est de donner le pouvoir à ses citoyens.

Dans son programme officiel, le Parti Vert donne la priorité à l'initiative populaire, c'est-à-dire à la possibilité pour les citoyens d'initier des lois. Depuis longtemps les partis traditionnels ont démontré leur incapacité à être à la hauteur des attentes des citoyens. Au PVQ, nous croyons qu'avec une loi d'initiative populaire, la majorité francophone du Québec apporterait les vraies réponses aux vraies questions : statut de la langue française, expression de nos valeurs fondamentales, abolition de la pauvreté, intégrité du territoire, propriété collective de l'eau, développement durable…pour ne mentionner que celles-là.

Respectueusement, Guy Rainville, Parti Vert.

|Le MMF a fait parvenir cinq questions aux chefs des principaux partis politiques. Éric Tremblay du Parti indépendantiste, Françoise David de Québec Solidaire et Guy Rainville ont répondu dans les délais prescrits.
805|838|authebdo|authebdo - 9 mai 2008|2008-05-09 09:22:58|L'aut'journal|Si vous n’avez pas visité notre site régulièrement cette semaine, il se peut que vous ayez manqué ces articles :

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Le MMF a fait parvenir cinq questions aux chefs des principaux partis politiques.
Éric Tremblay du Parti indépendantiste, Françoise David de Québec Solidaire et Guy Rainville ont répondu dans les délais prescrits


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L'intersyndicale des femmes lance une offensive contre le projet de loi fédéral C-484


Recul des jeunes dans la fonction publique
Pertes chez le personnel régulier, augmentation des occasionnels à temps complet


MOUVEMENT POPULAIRE

Les organismes communautaires interpellent Couillard
Il faut plus d’argent pour que les régions retrouvent leur capacité d’agir!


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Steven Guilbeault et l’éolien à tout prix!
Son discours ne diffère guère de celui de Thierry Vandal et de Jean Charest!
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Le « making of » de Maman est chez le coiffeur
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806|839|Accueil_Actualités|L’Office de financement de l'assurance-emploi|2008-05-09 11:22:05|Georges Campeau et Hugo Desgagné|

Georges Campeau est professeur au Département des Sciences juridiques de l’UQAM

Hugo Desgagné est coordonnateur au Mouvement Autonome et Solidaire des Sans-Emploi (MASSE).

Dans le cadre du dernier budget, le gouvernement fédéral a annoncé la création d’un Office de financement de l'assurance-emploi, mesure devant permettre que les cotisations prélevées ne correspondent qu’aux seules dépenses du régime.

Cependant, contrairement aux revendications mises de l’avant notamment par des syndicats, le projet de loi ne contient aucune mesure visant l’amélioration de la protection du régime. En effet, il précise que l'Office ne pourra prendre aucune décision quant à la couverture du régime ni tenir compte du surplus cumulatif du Compte d'assurance-emploi qui s’élève maintenant à plus de 54 milliards de dollars.

En fixant des règles rigides pour son financement indépendamment du surplus cumulatif le projet de loi aura pour effet de verrouiller la protection de l'assurance-emploi à son niveau actuel sinon de la diminuer.

Plusieurs de ceux qui avaient critiqué le détournement du Compte et réclamé une bonification du régime ont qualifié cette annonce de pas dans la bonne direction? Est-ce vraiment le cas?

QU’EST-CE QUE LA CRÉATION DE CET OFFICE APPORTE DE NEUF?

Le projet de loi prévoit la création d’un Office de financement de l'assurance-emploi qui sera dorénavant chargé de la fixation des cotisations, fonction qui relève actuellement de la Commission. Une réserve de 2 milliards de dollars est également créée pour contrer toute hausse de cotisations en période de ralentissement économique.

L'Office devra donc gérer les sommes qui lui sont confiées, les investir et ce tout en maintenant le niveau de la réserve, montant dont on prévoit l’indexation. Cependant, le projet de loi interdit explicitement à l'Office d’intervenir pour modifier le niveau des prestations ou de mettre en œuvre de nouveaux programmes, ces questions continuant de relever de la seule compétence du ministre.

En fait, le projet de loi change peu de choses quant au mécanisme de fixation des cotisations, l'Office ne disposant pas davantage de discrétion que la Commission n’en a actuellement, le taux devant être juste suffisant pour couvrir les dépenses prévues du régime sous réserve que toute variation annuelle ne doit excéder 0.15 %.

Si la situation économique commandait une hausse de taux plus importante, le coût de l’excédent serait alors temporairement assumé par la réserve, qui à son tour serait renflouée par des hausses de cotisation les années suivantes.

Cependant, le gouvernement conserve le droit en dernier ressort au nom de l’intérêt public, concept pour le moins ambigu compte tenu du désengagement de l'État de sa responsabilité à l’égard des chômeurs, de fixer le taux des cotisations comme celui des sommes versées au titre des prestations. Enfin, les coûts de fonctionnement de cette structure complexe (Conseil d'administration, Comités, etc), seront à la charge du Compte, donc des cotisants.

UN PAS DANS LA BONNE DIRECTION?

Rappelons que la revendication pour la création d’une « Caisse autonome » mise de l’avant notamment par le Bloc québécois, le NPD et plusieurs organisations syndicales visait à contrer pour le futur la malversation à laquelle s’est livré le gouvernement fédéral au cours des dernières années en utilisant les surplus du Compte d'assurance-emploi à d’autres fins que celles prévues par la loi et ce au détriment de la protection que le régime doit accorder à ses cotisants.

Cependant, on prenait alors bien soin de préciser que cette création devait s’accompagner d’une amélioration de la couverture du régime financée notamment par la réinjection graduelle du surplus cumulatif dans la couverture du régime.

Or, le projet de loi prévoit de façon explicite que l'Office ne pourra procéder à aucune bonification ou amélioration du régime ni tenir compte du surplus cumulatif du Compte. Pourtant, dans une étude publiée en 2007, l’Institut canadien des actuaires recommandait que pour respecter le principe contributif de l'assurance, selon lequel toutes les cotisations de même que les excédents doivent être utilisées aux fins de l'assurance-emploi, ce surplus devait être réaffecté au programme.

Le projet de loi poursuit l’opération amorcée en 2005, puisque suite aux modifications apportées alors à la loi, le surplus cumulatif n’apparaît plus dans les rapports de l’actuaire en chef de l'assurance-emploi.

Comment ne pas voir que ces changements faisaient suite aux commentaires de la Cour supérieure dans la contestation initiée par la CSN sur cette question et selon lesquels la loi alors en vigueur ne permettait pas au gouvernement de faire disparaître ce surplus cumulatif en défrayant des dépenses autres que celles expressément prévues par la législation. Le gouvernement poursuit donc sa stratégie visant à faire disparaître ce surplus « gênant » de la comptabilité du Compte.

En substituant le volet cotisations à celui des prestations comme élément central du régime, le projet de loi confirme son caractère autofinancé, qui rappelons le, est depuis 1990 assumé entièrement par les travailleurs et les employeurs.

Déjà privé de la contribution de l'État qui servait principalement à assumer le coût de la prolongation des prestations dans les régions à taux de chômage élevé, le régime verra par ces règles de financement sa couverture figée à son niveau actuel, toute bonification devant se traduire par des hausses de cotisation.

Pire, cette protection pourrait même régresser car selon cette logique, le coût de toute hausse du chômage devra être assumé par les cotisants. Il n’est donc pas surprenant qu’une telle annonce ait été bien reçue par les associations patronales, d’autant plus qu’elles auront voix au chapitre pour toute hausse de cotisation.

En fin de compte, c’est le détournement du Compte d'assurance-emploi qui est au centre du débat sur cette question. L’adoption d’une mesure qui comporte tant d’effets pervers est-elle si urgente compte tenu que la Cour suprême devra au cours des prochains mois préciser les obligations constitutionnelles du gouvernement en matière d'assurance-chômage, soit la nature des cotisations et les fins pour lesquelles elles doivent être utilisées?

Le gouvernement prétend vouloir mettre fin à l’utilisation des cotisations à d’autres fins pour l’avenir, mais à quel prix? Non seulement le projet de loi aura pour effet de verrouiller la protection de l'assurance-emploi à son niveau actuel, qui rappelons le, correspond au tiers de ce qu’elle était en 1990 mais il complète ainsi le mouvement de désengagement de l'État face aux chômeurs. Ce projet de loi est-il vraiment un pas dans la bonne direction?

Pour un autre point de vue

|Un pas dans la bonne direction?

807|840|Accueil_Actualités|Les statistiques sur l’emploi|2008-05-09 11:32:55|L'aut'journal|

Quatre-vingt-quinze pour cent des emplois créés le mois dernier tombaient dans la catégorie du travail indépendant. Ces emplois sont le plus souvent précaires, mal rémunérés et offrent peu de sécurité.

« Les familles travailleuses entendront dire que le taux de chômage est bas sans le croire parce qu’elles savent qu’elles ne peuvent pas avancer avec le genre de nouveaux emplois que notre économie est en train de créer », affirme Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada.

« Au-delà du travail indépendant, l’hémorragie du secteur manufacturier continue et la hausse du chômage des jeunes font grossir le spectre d’un ralentissement économique imminent. Maintenant plus que jamais, le gouvernement se doit de considérer les propositions concrètes du mouvement syndical pour soutenir la création durable de bons emplois », dit Georgetti.

Données sur le chômage

L’Enquête sur la population active de Statistique Canada rapporte que le mois dernier, en avril 2008, le taux de chômage a augmenté pour se fixer à 6,1 %. Il était de 6 % en mars. L’afflux sur le marché du travail de nouveaux arrivants qui ne trouvent pas d’emplois explique cette augmentation.

En avril, l’économie a créé 18 300 postes de travail indépendant soit 95 % de tous les nouveaux emplois créés. Le chômage chez les jeunes a grimpé de 0,8 % et se fixe à 11,8 %. Le secteur manufacturier essuie de nouvelles pertes de 14 900 emplois. Le mois dernier, en chiffres désaisonnalisés, il y avait encore 1 103 800 Canadiens et Canadiennes qui voulaient travailler, mais qui n’avaient pas d’emploi.

Analyse de l’économiste principal Sylvain Schetagne

· Le marché du travail au Canada en avril a fait du surplace. Les statistiques publiées aujourd’hui démontrent une détérioration de la qualité des emplois disponibles. De bons emplois sont perdus au détriment d’emplois qui offrent traditionnellement de moins bons salaires et une faible sécurité d’emploi.

· Le secteur de la fabrication a poursuivi sa chute en avril avec une perte additionnelle de 14 900 emplois, principalement en Ontario et en Colombie-Britannique. Au total, 112 000 emplois ont été perdus depuis avril 2007, ce qui porte le nombre d’emplois perdus dans ce secteur à 414 000 depuis le sommet de 2002.

· Les emplois créés le mois dernier sont surtout des emplois qui offrent généralement des conditions d’emploi moins intéressantes et une moins grande sécurité d’emploi. La création d’emploi s’est concentrée dans le travail indépendant et dans le secteur de l’hébergement et des services de la restauration, ce qui expose encore plus de travailleurs et travailleuses à des conditions de travail précaires et aux faibles revenus.

· Les jeunes sont aussi touchés par la détérioration qualitative du marché du travail. Le taux de chômage chez les jeunes est à la hausse, passant de 11,0 % en mars à 11,8 % en avril. Plusieurs jeunes (15 à 24 ans) ont intégré le marché du travail mais n’arrivent pas à dénicher un emploi.

· Enfin, un peu une bonne nouvelle qui ressort des données d’aujourd’hui : la tendance se maintient à la hausse quant aux salaires horaires moyens sur 12 mois, soit de 4,3 %. Cependant, cette hausse est moins importante que dans les derniers mois, ce qui est sans doute un autre signe de la détérioration de la qualité des emplois créés.

Le Congrès du travail du Canada, voix nationale du mouvement syndical, représente 3,2 millions de travailleuses et travailleurs canadiens. Le CTC réunit les syndicats nationaux et internationaux du Canada, les fédérations provinciales et territoriales du travail et 130 conseils du travail régionaux. Site web : www.congresdutravail.ca

|Un déplacement croissant vers des mauvais emplois
808|841|International Manchettes Accueil_Analyses|La guerre de Washington contre le Venezuela|2008-05-11 21:57:15|Jean-Guy Allard|Son nom et son accent sont du cinéma. Son style d'adolescente incorrigible, son regard moqueur et l'ironie de son sourire ne laissent personne indifférent. De père nord-américain et de mère vénézuélienne, Eva Golinger a tout pour surprendre.

Avocate formée à New York, elle s'est spécialisée en droits de l'homme internationaux et a quitté la métropole yankee pour s'installer dans la Venezuela qu'elle ne cesse de défendre avec passion.

Son premier livre, Le code Chavez, qui déchiffre l'intervention des États-Unis dans cette nation sud-américaine, a été qualifié par l'ex vice-président José Vicente Rangel, de «rappel hallucinant de ce que le Venezuela a vécu de 2001 à 2003».

Son œuvre la plus récente, Bush contre Chávez: La guerre de Washington contre le Venezuela, documente l'escalade constante des attaques impériales contre la Révolution bolivarienne.

Elle affronte sans sourciller, indistinctement, la CIA, le Pentagone, la NED, RSF, la USAID, la mafia vénézuélienne de Miami ou le paramilitarisme colombien, avec la fougue du procureur qui affronte le tribunal avec des preuves irréfutables dans son dossier.

Depuis Caracas, l'avocate et chercheure vénézuélienne-nord-américaine Eva Golinger répond à nos questions:

On affirme que le coup d'État contre Chavez porte la signature de la CIA. Tu as largement étudié la question: comment, pour toi, ce fait apparaît-il dans toute son évidence?

Il y a différents facteurs que j'ai pu détecter et dénoncer tout au long d'une recherche que j'ai commencée il y a plus de cinq ans en utilisant la Loi d'accès à l'information (FOIA) pour démontrer comment la CIA et les autres agences du gouvernement étasunien ont été impliquées dans le putsch contre Chavez.

Les faits et les preuves les plus évidents ont été classés top secret par la CIA et portent les dates du 5 mars 2002 au 17 avril 2002, là où il est clairement question des plans de coup d'État contre Chavez: le qui, le comment, le où et le quand, en clair.

Un en particulier, du 6 avril 2002, c'est-à-dire cinq jours avant le coup, signale comment les secteurs de l'opposition, la CTV, Fedecámaras, les militaires dissidents, les médias privés et même l'église catholique, allaient descendre dans la rue durant ces premières semaines d'avril et comment les conspirateurs putschistes provoqueraient de la violence avec des francs tireurs, en faisant des morts avec l'intention ensuite d'arrêter le président Chavez et des membres importants de son cabinet.

Ils mettraient alors en place un gouvernement de transition civico-militaire. Quiconque sait ce qui s'est passé les 11 et 12 avril, sait que ce fut ainsi, et après qu'ont ait fait Chavez prisonnier, ce ne sont que les porte-paroles du gouvernement étasunien qui ont reconnu le gouvernement putschiste de Pedro Carmona et qui ont de plus tenté de faire pression sur d'autres pays pour qu'ils fassent de même.

Alors, ces documents qui montrent clairement la connaissance et les plans détaillés du coup contre Chavez, écrits par la CIA, demeurent la preuve la plus catégorique qui démontre le rôle de la CIA dans le coup.

Le fait que des entités financières et conseillères comme la National Endowment for Democracy (NED), l'Institut républicain international (IRI), l'Institut démocrate national (NDI) et le Centre pour l'entreprise privée internationale (CIPE) ont financé tous les groupes, ONG, syndicats, entrepreneurs, partis politiques et médias impliqués dans le coup, fournit aussi une preuve catégorique sur le rôle de la CIA et des autres agences étasuniennes dans le coup contre Chavez.

Après le coup, ces entités ont même augmenté leur financement à ces mêmes putschistes, ce qui reconfirme leur engagement avec eux et leur intention de continuer l'effort pour renverser Chavez.

Nous pourrions aussi parler du rôle du Pentagone et des militaires étasuniens qui ont entrainé les putschistes, les ont équipé avec de l'armement et encouragé leur action.

De quelle façon l'ambassade nord-américaine à Caracas poursuit-elle son ingérence?

L'ambassade des États-Unis au Venezuela est très active. Aujourd'hui, sa principale stratégie est la subversion. Cela se manifeste par le financement de la USAID, la NED, el IRI, la NDI, el Freedom House, CIPE, etc., à des groupes de l'opposition, mais il y a aussi une tentative de pénétration des secteurs et communautés chavistes.

Cette dernière tactique est une des plus dangereuses et efficaces. En 2005, l'ambassadeur des USA d'alors à Caracas, William Brownfield (il est maintenant ambassadeur en Colombie) a commencé à ouvrir ce qu'ils appellent les « American Corners » dans différentes villes vénézuéliennes. Actuellement, ils sont à Maracay, Margarita, Barquisimeto, Maturín, Lecherías et Puerto Ordaz. Ce sont de petits centres de propagande et de conspiration qui servent de cellules pour recruter et réunir l'oposicionismo.

Le gouvernement vénézuélien n'a pas encore pris de mesures concrètes pour éliminer cette initiative illégale (elle viole la Convention de Vienne puisqu'il s'agit de sièges consulaires sans autorisation du ministère des Relations extérieures).

La CIA et le Département d'État entretiennent plusieurs façades dans le pays, comme ils le font toujours. Nous avons la Development Alternatives, Inc (DAI), corporation étasunienne ayant son siège dans le secteur El Rosal de Caracas, qui fonctionne comme filtre de l'argent de la USAID pour les secteurs d'opposition.

Il y a aussi l'Instituto de Prensa y Sociedad qui fait partie du réseau de Reporters sans frontières (RSF), qui reçoit des fonds de la NED, de USAID, de la CIA, etc., pour exécuter leur politique néo-libérale, pro-étasunienne et tenter d'accuser le gouvernement vénézuélien d'être répressif et de violer les droits de la libre expression et de la presse libre.

Avec la Freedom House et la USAID, ils financent les leaders et les mouvements étudiants de la droite, et les envoient à Belgrade s'entraîner avec les experts de la Révolution Orange (Ukraine) et d'autres supposés processus pour «renverser les dictateurs».

Il y a peu de temps, l'Institut Cato, « think tank » de la droite néo-libérale qui conseille le gouvernement Bush et reçoit le financement de Exxon Mobile et Phillip Morris, a accordé un «prix» à l'étudiant vénézuélien de l'opposition Yon Goicochea, au montant de 500 000 dollars. Le prix qui porte le nom de « Milton Friedman » – qui fut conseiller de Nixon, Reagan et Pinochet, et est l'architecte de la politique néo-libérale et de la doctrine de choc – sert à financer un nouveau parti politique de «visages frais» au Venezuela, un groupe de jeunes entraînés depuis 2005 par les agences étasuniennes qui ont eu de l'influence sur certains secteurs au cours de la dernière année.

Ils croient que ce groupe pourrait arriver à être une force politique puissante pour ne pas appartenir à la vieille classe politique corrompue du pays. Nous avons cependant pu démasquer la grande majorité d'entre eux et démontrer leur relation avec Washington tout autant qu'avec les politiciens et l'élite qui gouvernait auparavant ici.

Avec la Mission spéciale de la CIA pour le Venezuela et Cuba (créée en 2006), nous savons que l'Agence est plus active que jamais dans le pays. Plus Chavez et la Révolution sont forts, plus grandes sont les ressources qu'ils consacrent pour les neutraliser.

Les résidus de différentes dictatures latino-américaines sont installés à Miami. Les Cubains batistiens dominent depuis des années la ville mais le nombre des antichavistes augmente sans cesse. Quelles sont tes observations à ce sujet?

Miami n'est pas une vilaine ville. Malheureusement, les Cubains batistiens en ont pris le contrôle depuis des décennies et ils accueillent maintenant à bras ouvert les Vénézuéliens antichavistes, beaucoup d'entre eux putschistes. On parle de Westonzuela, une zone de la banlieue de Miami où vivent les Vénézuéliens auto-exilés.

Je pense qu'ils sont totalement dissociés de la réalité tout comme ces Cubains qui continuent à vivre dans les années 50. Ils sont agressifs de loin et prétendent conspirer, mais je ne crois pas qu'ils représentent une menace sérieuse contre notre Révolution.

Ils font leur tapage là-bas et travaillent avec les congressistes cubano-américains tout autant qu'avec le débranché Connie Mack, en tentant de sataniser le président Chavez et la Révolution. Leur dernière initiative a été de placer le Venezuela dans la liste des pays terroristes du Département d'État.

Malgré les pressions qu'ils ont exercé et les contes qu'ils ont inventé sur un prétendu lien entre le gouvernement vénézuélien et des groupes terroristes, ils ont échoué: le Venezuela n'a pas été classé parrain du terrorisme. Mieux encore, plusieurs congressistes et membres de la société étasunienne ont rejeté cette initiative et, d'une certaine manière, cette communauté putschiste s'est retrouvée discréditée.

Bien sûr qu'il ne faut jamais oublier qu'ils continueront à conspirer et à inventer de nouvelles façons de déstabiliser le Venezuela, tout comme ils ont fait avec Cuba durant 50 ans. Et ils compteront sur l'appui de l'appui de la USAID, la NED et autres entités impériales, mais je ne crois pas qu'ils affecteront beaucoup les acquis de la Révolution. Ce sont de vrais tigres de papier.

John McCain se vantait récemment à Miami, devant un groupe de cubano-américains à qui il tentait de dire qu'il avait toujours été sensible à la situation de Cuba, qu'il se trouvait à bord du USS Enterprise face aux côtes cubaines durant la Crise des missiles. Qu'est ce qui retient ton attention dans la position de McCain sur le Venezuela, Cuba et l'Amérique latine?

McCain mènerait une politique beaucoup plus hostile et agressive envers le Venezuela et Cuba, et envers les autres pays de l'ALBA, s'il parvient à se faire élire comme président des États-Unis. Son discours est déjà plus ponctuel envers la région et il ne cesse de mentionner comment il endurcirait la politique envers ce qu'il qualifie de dictatures et de menaces au Venezuela et à Cuba.

Il va plus loin que simplement chercher les votes de la Floride. McCain est un homme de guerre et est un impérialiste pur dans le sens où il n'accepterait pas que les États-Unis perdent leur influence et leur domination dans leur cour arrière.

Il souffre de ce même complexe qu'ont les autres Républicains avec Cuba et Fidel Castro, par exemple. Ceux-ci n'acceptent pas que Cuba a vaincu l'agression impériale et les cinquante ans de blocus et d'attentats. Ils continuent avec leurs attitudes mal élevées et infantiles qui ne leur permettent pas de passer à autre chose et d'accepter la réalité: l'empire le plus puissant du monde n'a rien pu contre la Révolution cubaine.

Alors, avec un McCain, nous serons pire encore qu'avec un Bush, et croyez-moi que cela est difficile à dépasser.

L'orientation des Démocrates n'est pas toujours évidente. Serait-elle tellement différente de celle de McCain et son clan?

Je ne crois pas que ce soit bien différent, peut-être dans la forme, mais pas dans l'action finale. Les démocrates adorent utiliser la NED, la USAID et les autres entités au «joli visage» comme Freedom House ou l'Institut pour la paix, pour exécuter leurs politiques interventionnistes.

Je crois qu'une ou un démocrate à la Maison blanche changerait peu la politique envers l'Amérique latine. Peut-être y aurait-il plus de dialogue, mais je ne crois pas que l'ingérence cesserait. En outre, tous les candidats ont dit que le président Chavez est un dictateur et que leur administration, au cas où ils seraient élus, se concentrera davantage sur les «problèmes» de la région.

Rappelez-vous qu'il ne s'agit pas de qui occupera le fauteuil du bureau ovale, mais bien de qui se trouve autour. Et cela ne change pas beaucoup qu'il soit démocrate ou républicain. Ce qui gouverne réellement les États-Unis, c'est le complexe militaro-industriel, les grands banquiers et les multinationales. Et eux ne quittent pas le pouvoir en novembre.

La visite récente de la SIP au Venezuela pour provoquer qui a récolté une avalanche de critiques montre que l'on peut contre-attaquer face à la diffamation médiatique. Tu es peut-être celle qui a le mieux dénoncé la guerre de propagande du nord envers le sud: quelle stratégie favorises-tu pour rendre plus efficace cette lutte contre les multinationales de l'information?

C'est une lutte difficile parce qu'ils ont le pouvoir médiatique massif. Je crois pour cela qu'il nous revient d'être plus créatif avec nos stratégies. Nous devons usurper leurs espaces pour transmettre nos messages et nos vérités, et en même temps créer de nouveaux espaces qui soient aussi attrayants et simples que les leurs.

Nous saturons parfois l'opinion publique avec des messages compliqués ou répétitifs qui utilisent un langage que beaucoup rejettent déjà. Par exemple quand le gouvernement ici a décidé de ne pas renouveler la concession du canal RCTV, eux ont monté une bonne campagne de communication dirigée vers deux points principaux: la liberté de presse et le liberté du public à voir ce qu'il veut (dans ce cas, ses émissions favorites).

Tout a été confus, on a dit qu'ils étaient putschistes, qu'ils ne payaient pas leurs impôts, ou qu'ils violent les droits de leurs travailleurs, etcetera. Laisse-moi te dire qu'au niveau international, notre message était peu entendu, tandis que le leur l'a été.

Maintenant, si on avait encadré le sujet comme une bataille entre un média corporatif qui abuse du spectre radioélectrique contre un peuple (droit d'une corporation contre droit du peuple), nous aurions obtenu l'appui de centaines de mouvements sociaux et des mouvements alternatifs qui luttent pour la démocratisation des médias. Mais comme le message n'a pas été transmis clairement, nous n'avons pas eu l'appui de plusieurs alliés naturels.

Alors, il faut parfois penser «hors de la boite» comme disent les gringos, être créatifs et créatives, utiliser leurs outils, mais en inventant quelque chose de nouveau. Utiliser davantage nos réseaux et alliés à l'extérieur pour communiquer et informer sur ce qui survient dans nos luttes et communautés.

Nous avons besoin d'encourager la recherche et l'étude sur la communication et l'information comme champ de bataille. Je monte une fondation qui est un Centre d'études stratégiques sur des sujets liés comme l'ingérence, la sécurité, la défense de la Révolution, les menaces régionales aux pays de l'ALBA et, bien sûr, la guerre de l'information et de la communication. L'idée est de promouvoir la formation de ressources humaines, d'experts de ces sujets, pour ensuite encourager des politiques plus efficaces pour combattre les grandes menaces de l'impérialisme.

De manière plus personnelle, l'accession au pouvoir du président Hugo Chavez a, de façon évidente, marqué ta vie. Comment as-tu découvert le personnage, comment est-il apparu dans ta vie comme acteur de la vie politique vénézuélienne? Comment as-tu vécu les heures du coup d'État?

Le coup d'État, je l'ai vécu depuis New York, bien que la grève ou le sabotage pétrolier, je l'ai vécu à Mérida – c'était à l'époque de Noël et je visitais ma famille. Je suis parti du Venezuela, de Mérida, en 1998, après avoir vécu quasi cinq ans là-bas. J'ai vécu l'époque de la répression, de la suspension des garanties, sous Carlos Andrès Pérez, puis Caldera. Je sais comment était le pays avant de la Révolution et, croyez-moi, que les choses ont changé profondément pour le mieux-être de tous.

Puis, quand Hugo Chavez l'emporte, nous avions tous l'espoir de changements, mais personne ne savait exactement comment cela allait se manifester dans la vie réelle. Plusieurs peuvent dire de jolies choses et captiver le public avec des paroles, mais peu changent et améliorent les choses avec leurs actions.

Chavez a démontré qu'il était différent quand il a lancé le processus de l'assemblée constituante. Je me suis intéressée depuis New York à ce processus. Je finissais mon doctorat en droit international et en droit humains internationaux. J'ai commencé à observer davantage la politique de Chavez et les changements qui se produisaient dans le pays. Les attaques des médias qui commençaient contre son gouvernement, ont retenu mon attention quand la nouvelle constitution a été approuvée par référendum national en 1999.

Au moment du coup d'État, j'étais si loin que je pleurais parce que je ne pouvais faire davantage pour aider les amis et les victimes de cette atrocité. Je me souviens de l'appel que nous avons reçu depuis Mérida, où on nous racontait que l'on avait « sorti » Chavez.

Nous ne pouvions y croire. Il n'y avait rien à la télévision gringa. Des heures plus tard, un bandeau sur CNN disait que Chavez avait démissionné après avoir ordonné une tuerie de manifestants dans la rue. J'ai appelé des amis, mais il était difficile de communiquer parce que les lignes étaient congestionnées. Ils m'ont compté après qu'il s'agissait d'un coup d'État et que les gens étaient dans la rue et que cela n'allait pas finir ainsi.

L'échec du coup, le sauvetage de Chavez et la révolution du peuple et des forces armées loyales, m'ont fait rentrer au pays. Quand j'ai terminé mon doctorat en 2003, j'ai commencé à travailler fortement avec la Révolution et j'ai commencé mes recherches en utilisant la loi FOIA pour découvrir le rôle de Washington dans le coup.

Pour moi, c'était ma responsabilité comme citoyenne étasunienne d'utiliser mes connaissances et privilèges comme avocate pour obtenir justice. J'ai connu Chavez pour la première fois en janvier 2003, aux Nations Unies à New York. Il m'a signé une Constitution bolivarienne et il m'a dit que comme son frère s'appelait Adam (Adan), on aurait voulu qu'il soit Ève, mais il est né Hugo, et je dis tant mieux.

Après je l'ai vu de nouveau dans son avion quand il m'a invité à mon premier « Allô Président », en avril 2004. C'était le 11 avril 2004 et il m'a invité à présenter les documents qui prouvaient le financement des groupes de l'opposition de la part de la NED et du gouvernement des États-Unis.

C'est peu après que j'ai décidé de consacrer ma vie entière à la recherche et à la lutte révolutionnaire, laissant derrière ma chère ville de New York et plusieurs choses qui étaient importante et précieuses pour moi. Mais la lutte pour la justice sociale était encore plus imporante et c'était mon devoir de contribuer au maximum à ce processus.

On dit que Chavez t'a appelé la «Fiancée de la Révolution» - d'autres ont dit, avec un clin d'œil et un sourire, que tu étais le sexe-symbole de la Révolution bolivarienne – et tu es pour beaucoup la Pasionaria de ce processus. Étant à la fois nord-américaine et Vénézuélienne, qu'est-ce qui t'a amenée, aussi jeune, attrayante, talentueuse et promise à une brillante carrière à New York avec la gloire que cela comporte, à t'installer à Caracas et à jouer le tout pour le tout dans cette lutte?

Ha ha, sexe-symbole de la Révolution? Imagine, je n'ai même pas d'homme dans ma vie. Bon, ce sera sans doute que mon fiancé, c'est la Révolution. Ce qui est sûr, c'est que je suis mariée avec la lutte pour la justice. Ce qui est également certain, c'est qu'une fois, le président Chavez m'a appelé la «Fiancée de la Révolution», mais c'était lui, affectueux comme il l'est, reconnaissant mon engagement et ma passion envers le processus. Je ne crois pas que ce fut davantage.

Suis-je pour plusieurs la Pasionaria de ce processus? Bon, passionnée, je le suis – il n'y a pas de doute là-dessus. Je me considère une combattante révolutionnaire engagée jusqu'à la mort dans la lutte pour la justice sociale. Cela signifie que pour moi, la lutte passe au dessus de tout. Pour d'autres, cela ne fonctionne pas bien dans leur vie personnelle, comme on peut l'imaginer.

Autrefois, j'ai été mariée – avec un Vénézuélien dont je suis divorcée – j'avais un cabinet à New York, je gagnais bien ma vie, et il est certain que j'aurais pu profiter de cette opportunité, là-bas, dans le système capitaliste. Mais cela ne m'a jamais plu. J'ai rejeté l'establishment. Toute ma vie, depuis que j'ai pris conscience des injustices et de la possibilité de changer les choses, j'ai consacré ma vie à cela, coûte que coûte.

Mes premiers travaux ont été dans le domaine social et politique. J'ai été activiste de Greenpeace, puis j'ai défendu les droits des animaux. Plus tard j'ai opté pour les humains et commencé à étudier l'ingérence de la CIA et du FBI dans les mouvements révolutionnaires aux États-Unis comme en Amérique latine. Je me suis passionnée pour le sujet.

Mes amis universitaires se souviennent de moi ainsi, et pour eux il n'est pas surprenant que je fasse ce que je fais aujourd'hui, J'ai toujours été ainsi. Bien entendu, j'ai été (et je suis) musicienne, chanteuse, et cela je le serai toute ma vie, mais pour moi la vie est toujours en mouvement, la forme change mais l'esprit demeure.

Si je peux contribuer à la justice sociale en chantant, je le ferai, s'il me revient de le faire comme avocate en faisant des dénonciations et de la recherche, je le ferai aussi. Je ne me considère pas «commune», je vois la vie de l'extérieur mais je la vis de l'intérieur. Je crois à la sincérité, à l'honnêteté, au respect, à la loyauté et à l'amour. Plus que tout, je crois à la justice.

La Révolution bolivarienne pour moi est une révolution mondiale, une des plus importantes de l'histoire. Je me sens extrêmement fortunée de pouvoir être témoin et participante de ce processus. Il me semble que je suis née pour être ici, luttant pour la justice, dénonçant les ingérences et les violations de l'empire, contribuant de mon grain de sable à la lutte pour un monde meilleur.

Le Venezuela est ma patrie, tant de sang que de lutte. Mon grand-père et toute sa famille sont nés ici au Venezuela; leur sang court dans mes veines et leurs racines se sont semées en moi dès la première fois où j'ai foulé cette terre magique, il y a plus de quinze ans. Je ne l'abandonnerai jamais. Attaquer le Venezuela et cette Révolution, c'est attaquer le plus profond de mon être, et je lutterai avec tout ce dont je dispose pour les défendre.|Une entrevue avec Eva Golinger, que Hugo Chavez a surnommé la « Fiancée de la Révolution »
809|842|Accueil_Actualités|Manifestation contre le C-484|2008-05-12 10:00:30|L'aut'journal|Le 21 novembre 2007, le député conservateur Ken Epp déposait, à la Chambre des communes du Canada, le projet de loi C-484 : Loi sur les enfants non encore nés victimes d'actes criminels. Bien qu'il ait été déposé par un député conservateur, ce projet de loi privé fut préparé par un groupe de députés contre l'avortement, dont des députés libéraux.

Le projet de loi C-484 vise à amender le Code criminel afin de punir tout acte de violence entraînant la mort d'un « enfant à naître ». Ce projet de loi cherche implicitement à accorder une identité juridique au fœtus alors qu'il n'en détient pas dans les lois actuelles.

La redéfinition juridique du statut du fœtus permettra aux anti-choix de rouvrir le débat sur la « légalité » de l'avortement. Cette tactique a été utilisée par la droite américaine pour criminaliser l'avortement.

Le corps des femmes a toujours été considéré comme une propriété publique. Lorsque la femme est enceinte, son corps lui appartient encore moins: elle ne peut plus fumer, boire d'alcool, faire de vélo, etc.

Cette loi donnera un contrôle légal de plus sur le corps des femmes. Cette tentative de restreindre la liberté des femmes utilise un univers peu connu de la population : le droit. En donnant à « l'enfant non encore né » un statut juridique distinct de la mère, le projet de loi C-484 affirme que la femme enceinte n'est plus une seule personne.

Les droits du fœtus ne cesseront de limiter ceux des femmes. Le projet de loi C-484 ouvre ainsi la porte à une série de réinterprétations juridiques quant à la responsabilité d'une femme enceinte à l'égard du fœtus qu'elle porte.

Ce projet de loi est présenté pour protéger les femmes enceintes face à des actes criminels. La violence envers les femmes, qu'elles soient enceintes ou non, est toujours inacceptable. Quand la violence conjugale apparaît lors d'une grossesse, elle doit être dénoncée en tant que telle.

La reconnaissance de droits au foetus n'empêche pas les violences faites aux femmes. La maternité doit demeurer un choix pour toutes les femmes; tout comme les moyens de contraception et l'éducation sexuelle doivent être accessibles à toutes.

Les femmes ont arraché à la droite religieuse et conservatrice le droit de décider de leur corps. Nous ne voulons pas retourner en arrière. Soyons dans la rue le 1er juin pour envoyer un message clair à Ottawa! Non au projet de loi C-484 !

Une invitation de féministes opposées au projet de loi C-484

Grande manifestation

Dimanche 1er juin
Rendez-vous à 14h00
Départ de la manifestation à 14h30 'pile'
Rendez-vous au parc Lahaie
(au coin des rues St-Laurent et St-Joseph - métro Laurier)

Nous ne voulons pas retourner en arrière ! NON au C-484 !

|Mobilisation contre le projet de loi fédéral visant à criminaliser l’avortement

810|844|Manchettes Région|Nouvelles du Saguenay : Nathalie… (suite et fin)|2008-05-12 12:28:58|Pierre Demers|Pour finir par finir ce portrait subjectif des médias régionaux où le nombre de journalistes plafonne et les nouvelles volent bas, jetons un coup d’œil sur la carte des postes de radio et de télé au Saguenay.

Même si j’aurais le goût de signaler que Nathalie squatte tellement de médias depuis deux et trois semaines qu’on devrait augmenter la prime qu’elle reçoit de La Semaine et de TQS pour son exclusivité et celle de ses ex…

Tous y passent, même Foglia et les autres chroniqueurs de La Presse ont senti la nécessité, le même 6 mai, de surfer sur le fait divers du printemps… l’exil de NS avec un gars de Jonquière. Touchez pas à notre nouvelle. Pour une fois que…(air connu). Occupez-vous plutôt de la fête des mère, du motard Bernier…

Le lac a calé le 7 mai sur KYK FM et les autres

S’il y a une nouvelle qui réunit, un jour de l’année, les deux solitudes (médiatiques) au SLSJ c’est bien la date où le lac Saint-Jean cale, ou si vous voulez, perd ses glaces (et ses os), premier signal de l’été ici. Le moment d’enlever ses dessous d’hiver et de nettoyer son chalet en face du Piekouagami ou de le vendre.

C’est habituellement la nouvelle qui sort en premier au Lac, sur les postes de radio de Roberval ou d’Alma où l’on prend ça à coeur. Puis les postes de Chicoutimi, Radio -Canada en tête, surfent sur la bonne nouvelle, pour une fois. Avec statistiques, entrevue avec le pilote de Roberval qui survole les glaces, parents et riverins… sont invités à y assister. Un peu d’Alcan pour le dessert.

LE poste de radio privé le plus populaire en ce moment ici, celui qui a aussi siphonné le lac le 7 mai, c’est KYK- FM (95,7) d’Alma/Chicoutimi (Radio Nord Communications inc.), le poste des hits américains et du rock sale. Cette station est plus populaire que celle du gros Champagne à Chicoutimi, CKRS (98,3 FM), surtout à cause d’un animateur vedette(?), Carl Monette, et son «show pas de nom » diffusé en fin d’après-midi.

Récemment, des étudiants en Sciences humaines du cégep d’Alma ont même dénoncé son style poubelle dans le LBR.ca ( 7 mai) et ses remarques racistes. Ils lui ont malheureusement téléphoné et ce dernier les a récupérés comme tout bon animateur qui ne se respecte pas, fier d’être devenu une vedette montante sur le net. Le petit gars se cherche derrière son micro.

Un show pas de classe

Son émission de retour (?), c’est plutôt «un show pas de classe » qu’«un show pas de nom ». Frère spirituel de Jeff Filion, en stage au Lac pour se faire un nom, il parle de n’importe quoi, débite ses spots publicitaires dans le désordre, se prononce sur des sujets «osés » (ex. les filles qui pissent debout et l’usage du Whiz, une mamie lubrique qui chronique), prend constamment les appels des mongols qui veulent tous lui parler pour ne rien dire et fait des jokes de cul avec sa co-animatrice. Celle-ci, Mel, cautionne tout ce qu’il dit comme une nerveuse barbie trépanée.

C’est plutôt triste à entendre, les auditeurs qui téléphonent pour faire rouler en onde leur moteur de char ou pour roter leur bière. On y parle généreusement de sports (le poste des Saguenéens juniors), des bobettes de Madonna, de consommation et de télévision.

Ces jeunes animateurs/tristes, n’ont jamais lu un livre de leur vie, pensent que VLB n’a écrit que des téléromans et dévorent le Lundi. Leur conscience politique est sur les bords adéquiste. Ils ragent contre les services publics non productifs, le prix de l’essence et les têtes grises. Sont contre les talibans…(sic). Le seul journaliste du poste lit Le Quotidien du matin pour rédiger ses bulletins de nouvelles pendant que le chroniqueur sportif plogue sa Cage aux sports. N’ont droit de cité dans leur univers que leurs clients comme dans l’émission matinale du Gros Champagne.

Mais celui-ci avec ses tounes et ses amis rétros ne fait plus le poids populaire devant Monette, le jeune loup radiophonique d’Alma. Les animatrices de KYK-FM souffrent de carence intellectuelle marquée. Elles parlent de sports pour suivre les gars. La chroniqueuse culturelle du matin résume le Loft story de la veille. C’est pathétique.

Ils y ont déjà invité une lofteuse originaire du Saguenay aux seins rechapés, pour la féliciter de sa nouvelle personnalité. L’animatrice était plus sexiste que les gars dans ses questions. C’est le règne du n’importe quoi qui occupe les ondes entre deux jokes débiles. La radio qui creuse le néant. C’est le poste de radio privée qui a la cote à l’heure actuelle au SLSJ.

Les autres ne peuvent assurer pareil niveau. Ils sont donc obligés de développer leur créneau spécifique. Créneau limité quand tout le monde veut meubler le silence des bureaux et des commerces avec de la musique d’ascenseur célinedionnienne et les mêmes bulletins de nouvelles tous alimentés par Le quotidien du jour.

Les autres s’accrochent

Le seul poste de radio de Jonquière, CKAJ-FM (92,5), l’ex-radio communautaire CHOC-FM, toujours communautaire (?) malgré tout, diffuse de la musique western et country jour et nuit et des spots publicitaires à rabais (5 $ Payable à l’avance) de marchés aux puces et de petits commerces. N’importe qui rédige et lit les nouvelles piratées partout et dans Le Quotidien, encore une fois. C’est un poste qui monte avec la courbe démographique vieillissante. Des étudiants en radio du Cégep y ont déjà fait leur classe le soir tard. Des ex-animateurs de radios privées font tourner là leurs vieux 45 tours.

Les postes musicaux branchés sur les réseaux nationaux, CFIX-FM Rock Détente (96,9 FM), Énergie 94,5 FM (94.5) tous de Chicoutimi ne font qu’acte de présence sur la scène informative avec leur journaliste de service pour tout faire et ne rien faire. Là encore les bulletins sont alimentés par Le Quotidien et le fil de CNW pour la scène nationale.

Les fins de semaines, la majorité des postes privés se branchent sur leur réseau respectif. La région se retrouve aux abonnés absents. Ne roulent que les animateurs qui font des reportages publicitaires, cash oblige.

Le poste de Radio -Canada (93,7 FM) de Chicoutimi diffuse de plus en plus de contenu montréalais via les chroniqueurs spécialisés qui font la runne de lait dans tous les postes de base pour assurer revues de presse, nouvelles sportives et correspondances nationales et internationales en plein cœur des émissions locales.

L’été, on se permet même une émission de fin de semaine régionale qui couvre le Bas du fleuve, la Cote Nord et le SLSJ avec animatrice ubiguite. La montréalisation des ondes radiocanadiennes est consacrée depuis longtemps ici.

Mais il y a tout de même encore des journalistes dans la salle des nouvelles qui font autre chose que lire Le Quotidien et le Lingot. Parfois, le Devoir. Malaise: les profs de l’UQAC y occupent trop d’espace pour vendre leur salade, de la théologie à l’environnement plus ou moins endurable. L’animateur de l’émission d’affaires publiques de fin d’après-midi passe son temps à faire des jokes avec la miss météo de Montréal et interview de moins en moins de gens d’ici. Mal pris, il demande à un confrère de la boîte de lui parler du dernier livre, du dernier CD. Le local est plus respecté sur les émissions montréalaises.

Avec le budget du traiteur sur l’émission matinale de René-Homier Roy, on pourrait ici rémunérer des vrais chroniqueurs, un ou deux journalistes de plus. Se déploguer de la maison mère, réclamer des moyens au lieu de voir les postes de journalistes et d’animateurs tombés avec les retraites.

Radio Galilée

Quand on n’en peut plus donc de synthoniser les radios privées clonées ultra commerciales avec animateurs/tristes vides et la SRC plus ou moins chicoutimienne, on peut toujours se rabattre sur Espace musique à la SRC nationale (Stanley Pean y jazze parfois tout de même), sans oublier Languirand par 4 chemins le dimanche soir, Macadam Tribu le vendredi soir ou sur …
Radio Galilée (106,7 FM), une radio religieuse de Québec avec émettrice au Saguenay, le poste préféré du maire Jean Tremblay qui y témoigne parfois de sa foi en Dieu après avoir accordé des entrevues exclusives à tous les postes de radio de la région, au moins deux ou trois fois par semaine. Avec attention particulière au Gros Champagne du matin ou à l’animatrice du midi de 98,3 FM pour que ses messages se rendent bien aux citoyens d’abord… Propagande et contrôle de médias obligent.

On s’ennuie de CHOC-FM communautaire et libertaire où Tony Tremblay et les autres célébraient la radio libre de tout sur une musique déjantée qu’on n’entend plus. Vivement une vraie radio communautaire au SLSJ.

La télé réduite

Pas beaucoup de choses à dire sur la télé régionale réduite à presque rien et des mini bulletins de nouvelles entre grosses galettes réseau SRC ou TVA. Quelques émissions estivales de plogues pour vendre les vedettes montréalaises de passage qui meublent nos festivals de bleuets, gourganes, traversée du lac, hell angels,etc.

Ici aussi le 24 avril, les employés de TQS, la station de Jonquière qui occupe toujours pour quelques semaines encore l’immeuble de la rue Wilfrid-Laurier avec la SRC-TV, ont appris que les frères Rémillard (Remstar) n’avaient pas beaucoup de considération pour la télé régionale et encore moins pour le service d’information. Ils en ont plus pour leurs vendeurs de pub. C’est pas une grosse surprise.

La plupart des employés (36 personnes avec les surnuméraires) seront mis à pied en juin (production commerciale) et en septembre(salle des nouvelles). Resteront à l’emploi de TQS qu’un directeur de la production (?), une secrétaire/téléphoniste et trois vendeurs de pub. Faut-il sauver TQS ?

En région, les journalistes qui travaillent à TQS couvrent autre chose que les gros faits divers et les postes de police comme le font ceux de TQS-Montréal. Ils permettent une diversité de l’information régionale qui en a grandement besoin. Mais alors, faut-il sauver le réseau TQS pour autant?

Je me le demande quand on voit Mongrain partir en trompe interviewer Nathalie Simard en République Dominicaine avec le pdg de La Semaine. Est-ce vraiment un poste de télé nationale qui améliorer notre sort ? L’information divertissante et sensationnaliste qui fait vibrer une certaine classe de téléspectateurs a-t-elle ses limites ?

On veut sauver TQS pour sauver les emplois des journalistes et des artisans. Très bien. Pourquoi ne pas avoir sauvé la salle des nouvelles de CKAC remplacée depuis par un réseau radiophonique (Corus) qui diffuse une ligne ouverte sportive continuelle. Je sauverais le TQS régional, mais pas le national. Loft Story a assez fait de dommage aux cerveaux des jeunes.

Tout à Chicoutimi

Avec la liquidation du poste jonquiérois de TQS, la télévision régionale va elle aussi, comme la radio, se chicoutimienniser. Il était prévu depuis un certain temps que les employés de la SRC-TV déménagent dans le bâtiment occupé à Chicoutimi par les employés de la radio d’État. On entend développer une «synergie »entre les deux salles de nouvelles. Les journalistes de la radio vont-ils apprendre à manier la caméra ? Ceux de la télé vont-ils se mette à se vouvoyer ?

Pour sa part, le poste de télé affilié à TVA, situé sur le Mont Sainte-Claire à Chicoutimi, a vu sa salle de nouvelles réduite depuis quelques années. On est en train d’y faire le virage vers les plates-formes multiples (TVA, LCN, WEB) chères à Quebecor.

Lors de sa visite dans la région pour marquer le 45e anniversaire de la station, le vice-président aux affaires publiques de TVA, Serge Fortin, a précisé sa philosophie de l’information en termes clairs, «tous nos journalistes sont appelés à sortir les meilleures histoires et à être le plus proche des gens. 56% des cote d’écoute du TVA 17 heures proviennent des régions. » (Le Réveil, 27 avril).

Ici aussi les nouvelles TVA cherchent, quoiqu’un peu moins qu’à Montréal, à faire pleurer les témoins de drames vécus près de chez nous, de chez vous.

Restent comme télé, les télés communautaires de plusieurs municipalités dont Chicoutimi avec les émissions sur canal Vox du maire Tremblay piratées à travers le net et même la télé de masse ( Dufort et co.).

Ailleurs aussi cette télé sert d’antichambre pour promouvoir les messages des conseils municipaux. Alors que la télé communautaire à l’époque de ses débuts au Lac devait donner la parole et l’image aux classes de travailleurs pour mieux s’organiser, la télé outil de changement. Aujourd’hui, cette même télé (de studio) est devenue conventionnelle par la forme et consolide les idées et les pouvoir en place. Une vraie télé politique.

Reste Télé-Québec dont les bureaux de Jonquière, voisins d’ATM au Cégep produisait avec une équipe locale réduite des capsules de l’émission Méchant contraste axée sur la culture et les changements régionaux.

À l’automne, on remplace cette émission produite à Québec par Kilomètre zéro, avec «des histoires touchantes à caractère humain. On veut aller sur le terrain en montrant des exemples concrets », souligne le directeur des programmes Martin Roy (Le Soleil,16 avril). On a déjà entendu ce type de discours. Télé-Québec fait-il le virage human interest ou plutôt franctireurresque ?

L’animatrice vedette, Karina Marceau, originaire de Québec, a déjà animé sur TVA et TQS. Les postes des régions vont encore servir d’images ressources pour la tête de pont de Québec.

Mais on dit que Télé-Québec prépare une autre émission à caractère régional pour bientôt. Saviez-vous que dès ses débuts Télé-Québec ne produisait qu’en région avant qu’on rapatrie la majorité des budgets à Montréal pour produire des shows de chaises et des Francs Tireurs ?

Faut que j’arrête ici. Me voilà anti-montréalais comme le Gros Champagne et Monette. Les médias traditionnels finissent par tout confondre. Heureusement qu’il y a le net pour faire le ménage. Pendant ce temps, Nathalie….

|Radios et télés de la région
811|845|Société Manchettes|Richard Bergeron boycotté par La Presse|2008-05-13 14:41:38|Carl Boileau|Vous aurez sans doute remarqué qu’il ne se passe pratiquement pas une journée sans que, sous un prétexte ou un autre, le journal La Presse ne publie la photo de Gérald Tremblay. Ces derniers temps, à la faveur de la course à la chefferie d’un parti politique pourtant moribond, Vision Montréal, La Presse multiplie les articles sur Benoît Labonté.

Pourtant, on chercherait en vain le nom de Richard Bergeron dans La Presse, sauf parfois à la toute fin d’un article d’importance secondaire. Comment cela s’explique-t-il ?

La Presse : un journal orienté

L’édition du lundi 14 avril 2008 de La Presse permet à merveille de montrer combien ce journal est orienté au niveau de son contenu. Passons en revue plusieurs articles publiés dans cette édition du lundi14 avril 2008.

Énorme titre en page A-6 : Benoît Labonté tend la main à Gérald Tremblay. Le motif est la réforme de la carte électorale provinciale présentement en cours. C’est l’occasion de souligner combien Benoît Labonté est un ardent défenseur « des intérêts supérieurs de Montréal ». Normal chez qui fut « président de la chambre de commerce du Montréal métropolitain », prend-on soin de rappeler. Du même coup, on rappelle aussi, comme on le fait pratiquement chaque jour, que Gérald Tremblay est l’actuel maire de Montréal.

Nouveau gros titre en page A-8 : Le maire Tremblay devrait-il prendre le métro ? Il s’agit dans ce cas de la chronique de François Cardinal, chroniqueur environnemental à La Presse. François Cardinal se désole de constater que si peu d’élus montréalais prennent les transports collectifs.

Outre Gérald Tremblay, il nomme dans son texte Claude Dauphin, Alan DeSousa, Robert Perreault et Jack Layton, les deux premiers pour souligner qu’on ne les voit jamais dans le métro, les deux seconds, au contraire, pour dire qu’on les y voyait souvent.

Toujours est-il que le chroniqueur oublie de mentionner qu’un élu municipal, qui plus est chef de parti, candidat à la mairie de Montréal à l’élection de 2005 et candidat déclaré, au même poste, à celle de 2009, un dénommé Richard Bergeron, utilise tous les jours le métro.

Peut-être François Cardinal n’a-t-il jamais entendu parler de Richard Bergeron ? Ce serait étonnant puisque l’an dernier, ils ont tourné ensemble un reportage des Francs Tireurs sur le centre d’achats Dix-30, situé à Brossard, plus récente horreur de l’urbanisme métropolitain.

En page suivante, A-9 donc, La Presse publie un reportage sur la Manifestation contre le projet de modernisation de la rue Notre-Dame, tenue la veille. Rappelons que ledit projet consiste à transformer la rue Notre-Dame en autoroute urbaine. Toute personne un tant soit peu informée sait que Richard Bergeron est le seul membre du conseil municipal de Montréal à s’y opposer. Sur place, ceux qui l’auraient jusque-là ignoré n’auraient pas manqué de voir l’imposante bannière de Projet Montréal, en plus d’une bonne trentaine de pancartes aux couleurs de ce parti politique.

Or, le reportage de La Presse ne dit mot ni de Richard Bergeron, ni de Projet Montréal. Quant à la photo illustrant cet article, elle montre bien Richard Bergeron, mais sans dire de qui il s’agit, en plus qu’elle réussit ce véritable exploit de ne montrer aucune pancarte de Projet Montréal.

Rendons-nous maintenant à la page A-12, où le chroniqueur Yves Boisvert se désole du Recul aberrant de la liberté de presse. Le motif, qu’un juge puisse obliger un journaliste à révéler ses sources, est ici hors de propos. Le hasard a simplement voulu que La Presse nous parle de la liberté de presse le jour même où sa propre partialité fut plus évidente que jamais.

Comme à chaque lundi, vient ensuite le cahier auto de La Presse. Richard Bergeron faisait remarquer dans son Livre Noir de l’automobile, publié en 1999, que ledit cahier est ni plus ni moins qu’une publicité déguisée à la gloire de l’industrie automobile.

De deux pages au début des années 1990, le cahier était passé à cinq pages en 1999 : ce lundi 14 avril 2008, il n’en comptait pas moins de vingt-quatre. L’avant dernière présentait la Suzuki Hayabusa, une supermoto de 200 chevaux vapeur de puissance, dont la vitesse de pointe excède les 300 km/h. De telles motos sont interdites de circulation autant en Europe qu’au Japon. Au Québec, un adolescent âgé de 16 ans et quelques mois qui calcule bien son coup peut s’en procurer une en toute légalité… et aller se tuer dans les jours qui suivent. Comment se positionne La Presse face à cette réalité odieuse ? Citons la fin de l’article : « La Hayabusa se veut plus que jamais l’incarnation de la vitesse. Mais dans le mesure où l’exploitation de ce potentiel est la responsabilité du pilote, pourquoi aurait-elle à s’excuser de quoi que ce soit ? ». Traduisons : « Si les jeunes veulent aller se tuer, ça les regarde. Nous, notre job, c’est de faire vendre des chars et des motos ».

On comprend que Richard Bergeron, qui est allé jusqu’à titrer un chapitre de son Livre Noir : La Presse : au service de l’industrie automobile (p. 187), ne soit pas forcément dans les bonnes grâces de ce journal. Ardent défenseur des transports collectifs et du modèle de développement qui s’ensuit, Richard Bergeron dénonce et la croissance continue du nombre d’automobiles, et les investissements autoroutiers à répétition qui alimentent cette croissance.

Gérald Tremblay a pour sa part renié la parole donnée en 2002 et accepté que la rue Notre-Dame soit transformée en autoroute. Par ailleurs, on ne l’a jamais entendu dire le moindre mot sur le fait que depuis le début de son règne, le parc automobile de l’île de Montréal s’accroît de 10 000 véhicules par année.

Quant à Benoît Labonté, sa position est fort habile : d’une part, il demande à ce qu’à l’ouest du pont Jacques-Cartier, la future autoroute soit recouverte sur toute sa longueur, ce qui accroîtrait de plusieurs centaines de millions de dollars notre investissement collectif dans les infrastructures de l’automobile; pour ce qui concerne l’est du pont Jacques-Cartier, il se défile en affirmant ne pas avoir encore d’opinion arrêtée sur la pertinence ou non d’une autoroute.

La Presse est un journal orienté en faveur de l’auto et de ses infrastructures. Gérald Tremblay et Benoît Labonté partageant tous deux la même orientation, elle leur ouvre largement ses pages. Quand à ce, comment il s’appelle déjà ? Richard Bergeron dites-vous ? il lui suffit de l’ignorer.

La partialité de La Presse a des racines beaucoup plus profondes.

Benoît Labonté, un Demarais’ Kid

La Presse est la propriété de la société Power Corporation du Canada, appartenant aux Paul Desmarais, père (81 ans) et fils (53 ans).

Paul Desmarais père est reconnu comme l’une des personnes les plus riches et influentes au Canada. Où que l’on regarde autour de soi, on trouve la famille Desmarais : Paul Desmarais fils est marié à la fille de Jean Chrétien ; sa sœur Hélène est présidente du conseil et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, en plus de présider le conseil d’administration des HEC de Montréal ; lors de l’inauguration de leur modeste propriété de 75 kilomètres carrés, dans Chalevoix, en 2003, les Desmarais ont pu compter sur la présence de deux anciens présidents américains, George Bush père et Bill Clinton, en plus de Lucien Bouchard, de la duchesse d’York Sarah Ferguson et de Paul Martin ; il y a jusqu’à Nicolas Sarkozy à compter parmi les intimes des Desmarais.

En fait, Paul Desmarais père a de longue date entretenu toute une écurie de Desmarais’ Kids. Il repère de jeunes loups et louves paraissant avoir tout ce qu’il faut pour se retrouver un jour au pouvoir, puis les aide à y accéder en facilitant leur cheminement de carrière grâce aux interventions appropriées au sein de ses nombreux réseaux d’influence.

Bien sûr, il ne s’agit pas d’une science exacte, comme tout éleveur de chevaux le confirmera. Il reste que Jean Charest, actuel premier ministre du Québec, et Nicolas Sarkozy, actuel président de la France, témoignent l’un et l’autre de l’efficacité certaine du système Desmarais.

Ce qui nous amène à Benoît Labonté. On se rappellera qu’avant de faire le saut en politique municipale, il occupait le poste de président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Déjà, il serait inimaginable qu’il ait eu accès à ce poste sans l’intervention des Desmarais. D’autant qu’à 32 ans à peine, Benoît Labonté était promu chef de cabinet du ministre des Finances du Canada de l’époque, nul autre que Paul Martin, proche de Paul Desmarais père.

Les Desmarais’Kids n’accèdent pas tous aux plus hautes fonctions politiques, cela va de soi. Ainsi, rien n’assure que Benoît Labonté deviendra un jour maire de Montréal. D’autant qu’il a désormais une tache à son dossier : rongé par l’ambition, il a largué Gérald Tremblay, ce qui constituait rien moins qu’une trahison au sein même de la grande famille libérale.

Du coup, il s’est fait beaucoup d’ennemis au sein de cette famille. Il n’empêche qu’au stade actuel, la famille Desmarais lui maintient son appui, comme en témoignent les gros titres à répétition dans le journal La Presse. Si effectivement ce poulain finit par s’essouffler, les Desmarais ont encore plus d’une année devant eux pour en sortir un autre de l’écurie.

Est-il besoin de dire que Richard Bergeron n’est pas un Desmarais’ Kid. De façon anodine, c’est ce qui explique que dans son édition de ce lundi 14 avril 2008, La Presse ait « oublié » de mentionner qu’il est le seul élu montréalais à s’opposer à la transformation de la rue Notre-Dame en autoroute, ou encore qu’il est un usager journalier du métro. De façon plus générale, La Presse, qui en 2005 avait jugé avec sévérité l’arrivée de Projet Montréal sur la scène politique municipale, continuera au mieux de réserver de temps à autre un court entrefilet à ce parti politique.

Ainsi fonctionne la démocratie municipale

Voilà effectivement qui éclaire le fonctionnement de notre démocratie municipale. Ceci étant, quels que soient les calculs auxquels se prêtent les Grands de notre petit monde, quels que soient les pions qu’ils décident d’avancer sur l’échiquier dont ils se croient seuls maîtres, il demeure qu’en dernière analyse, c’est la population qui se rend aux urnes pour y choisir ses dirigeants.

Que les gens qui constituent Projet Montréal persistent dans la démarche démocratique exemplaire qui est la leur et l’on verra bien ce que seront les résultats de l’élection municipale du premier novembre 2009.

Visitez le blogue de l'auteur

|Benoît Labonté, un Desmarais’ Kid ?
812|846|Langue Manchettes|« Cette langue qui nous isole »|2008-05-13 14:59:19|Marc Chevrier|Marc Chevrier est professeur de science politique, Université du Québec à Montréal

L'usage de plus en plus généralisé que font les universitaires français de l'anglais dans leurs communications scientifiques à l'étranger est révélateur d'un nouvel ordre des choses naissant, en particulier quand un intellectuel aussi éminent que le sociologue Alain Touraine, venu à Toronto recevoir un doctorat honoris causa d'un collègue universitaire bilingue, décide de donner ses allocutions principalement en anglais dans un colloque dédié à la transculturalité, et ce malgré la présence de nombreux francophones.
photo: Alain Touraine

Il semble que les palmes académiques se gagnent désormais en anglais, si l’on en juge par l’engouement des intellectuels et universitaires français pour cette langue dans leurs communications à l’étranger. L’universalisme prétendu de la langue française devient une figure de rhétorique usée que l’on met vite dans sa poche sitôt sorti de l’Hexagone et arrivé au Canada…

Un bel exemple de cette anglomanie : les curieux usages linguistiques d’Alain Touraine, sociologue de réputation internationale et ami de l’Amérique latine, qui a été l’invité d’honneur d’une conférence internationale qui s’est tenue le 24 et 25 avril dernier au collège universitaire de Glendon, seul campus bilingue de la ville de Toronto, rattaché à l’université York.

Ce colloque portant sur les perspectives multidisciplinaires de la « transculturalité » promettait pourtant des échanges croisant les langues et les cultures, d’autant plus qu’il réunissait des conférenciers québécois, canadiens et latino-américains et leur offrait un service de traduction simultanée du français et l’espagnol vers l’anglais.

Des thèmes comme le multiculturalisme, la créolité, le « mestizaje » étaient au programme. L’Agence universitaire de la Francophonie, le Secrétariat aux Affaires intergouvernementales canadiennes du Québec et le Consulat général de France à Toronto comptaient parmi les partenaires financiers de l’événement.

De toute évidence, Alain Touraine a fait mine d’ignorer l’intention multilingue et pluriculturelle de l’événement puisqu’il a prononcé une longue allocution d’ouverture uniquement en anglais, condamnant au silence les interprètes présents.

Le lendemain, le conférencier d’honneur recevait en grandes pompes un doctorat honoris causa dans le « Sénat » du campus, salle en forme de rotonde plaquée de boiseries. Pour l’occasion, la Marseillaise et le Ô Canada ont retenti, une procession a fait défiler les officiants et le lauréat en toge, le massier a placé la masse d’armes sertie d’hématites, d’agates et d’amazonites devant l’assemblée debout. Sur le mur, des armoiries rappelaient la devise du campus, « alteri saeculo » (i.e. pour les générations futures) tirée d’une phrase attribuée au poète latin Ennius, « serit arbores quae alteri saeculo prosint », qui veut dire « il plante des arbres qui profiteront aux autres générations ».

Après le discours de bienvenu du « principal » du collège, diligemment donné dans les deux langues du campus, Alain Touraine a donné le sien, encore une fois en anglais. Cette fois-ci, l’éminent sociologue s’est expliqué de son choix linguistique. Contrairement à plusieurs de ses compatriotes qui s’obstinent à parler français à l’étranger au nom de la Francophonie au risque de s’isoler, Monsieur parlerait en anglais pour être compris, ce qu’il a fait sans ambages, jusqu’à la conclusion qu’un sursaut de conscience lui a fait prononcer en français et en espagnol. Le propos principal du discours : les êtres humains ont des droits, un droit à avoir des droits, profonde vérité qu’un Français découvre quelque deux cent vingt ans après la Révolution française.

Le message de Touraine

Comment expliquer la réticence de Touraine à s’exprimer en français dans un campus bilingue situé dans un pays qui se glorifie de faire la part belle au français et d’être membre de la Francophonie ?

Difficile d’attribuer ce tic linguistique à la méconnaissance des lieux; Touraine est venu à plusieurs reprises au Canada et au Québec pour y donner des conférences; il doit sans doute savoir, avec toute la finesse que procure l’analyse sociologique, ce qu’implique de professer en anglais devant un parterre composé d’une bonne partie de Québécois et de francophiles du Canada et d’ailleurs.

À moins que Touraine n’ait voulu signifier à son auditoire le message suivant : le plus grand honneur académique n’est point tellement de recevoir un doctorat honoris causa que d’en décrocher un qui provienne de l’anglosphère, dans la seule langue scientifique qui compte aujourd’hui. Il existerait au fond deux types d’intellectuels.

D’un côté, il y aurait ceux qui s’entêtent à vouloir user dans leurs communications de leur langue nationale reléguée au rang de dialecte d’intérêt ethnographique, et qui se confinent ainsi à des horizons limités ; de l’autre, les intellectuels de stature mondiale, qui circulent, qui voyagent d’un continent à l’autre, qui donnent des leçons de cosmopolitisme à la planète, en anglais s’il vous plaît, participant ainsi de plain-pied à un nouvel ordre impérial des idées.

Qu’on soit au cœur de l’Euroland ou des Americas, l’antienne est la même. Voilà peut-être ce que Touraine a voulu dire à ses amis d’Amérique, le type d’arbres qu’il a voulu planter pour les « générations futures » dans un campus qui s’enorgueillit de posséder un jardin à la française.

Source : Encyclopédie de la francophonie

|Le sociologue français Alain Touraine prononce une conférence en anglais dans un collège universitaire bilingue
813|847|Accueil_Actualités|Avis de déportation contre un Basque|2008-05-13 15:23:24|L'aut'journal|La Commission de l'Immigration et du Statut de Réfugié (CISR) a rendu sa décision plus tôt aujourd'hui en émettant un avis de déportation contre Ivan  Apaolaza Sancho, et ce même si la Commission a accepté la preuve démontrant qu'une déclaration de première importance dans ce dossier a été obtenue sous la torture.

Ce matin, le commissaire de la CISR Louis Dubé a rendu sa décision dans le dossier d'Ivan Apaolaza Sancho, acceptant qu'une déclaration de première importance dans ce dossier a été obtenue sous la torture mais émettant tout de même un avis de déportation contre lui.

M. Apaolaza Sancho, demandeur d'asile basque, est détenu à la prison de Rivière-des-Prairies depuis juin 2007. Arrêté par la GRC à la demande des autorités espagnoles sur la base d'allégations qu'il aurait été membre du groupe nationaliste Basque ETA, une « entité inscrite » dans le cadre de la loi antiterroriste canadienne. M. Sancho a toujours nié vigoureusement cette allégation. Toutefois, le Ministre soutient que M. Apaolaza Sancho est inadmissible au Canada sur la base de cette allégation.

Pour étayer sa décision d'émettre un avis de déportation contre M. Apaolaza Sancho, le Commissaire Dubé s'est basé uniquement sur l'information contenue dans les mandats d'arrestation émis par les autorités Espagnoles, malgré le fait qu'aucune preuve n'ait été déposée par les autorités canadiennes pour soutenir les allégations contenues dans les mandats.

M. Dubé a également mis de côté la preuve présentée par les avocats de M. Apaolaza Sancho démontrant que les allégations dans les mandats espagnols sont fondées sur une déclaration arrachée par la police espagnole sous la torture. Dans le cadre du droit Canadien et international, l'information obtenue sous la torture ne peut pas servir devant un tribunal. M. Dubé a admis que la déclaration en question a été probablement obtenue sous la torture. Il a toutefois rejeté la preuve que ces allégations étaient basées sur cette déclaration.

« Il semble que, selon le commissaire, il y a un décalage entre ce que la police écrit sur une feuille de papier et la même information extraite de la déclaration d'un détenu, obtenue sous la torture. Ceci crée un fardeau insurmontable pour M. Apaolaza Sancho », a dit Me. William Sloan, avocat de M. Apaolaza Sancho.

« Je suis choqué que le tribunal trouve que la seule preuve contre moi ait été obtenue sous la torture, et qu'en même temps, il arrive à la conclusion que les allégations des autorités espagnoles, qui sont basées sur la même information, sont valides. Cette décision se moque de la prohibition contre l'utilisation de la preuve obtenue sous la torture », a dit M. Apaolaza Sancho après avoir entendu la décision.

Cette décision empêche M. Apaolaza Sancho de faire une demande de réfugié au Canada. Il craint la torture aux mains de la police Espagnole s'il est déporté. Amnistie Internationale a conclu que la torture était une pratique courante en Espagne dans des cas similaires à celui de M. Apaolaza Sancho.

M. Apaolaza Sancho tentera faire réviser cette décision en Cour fédérale. Alors qu'il ait été ordonné détenu en attendant une déportation, il soumettra une demande de libération sur la base d'une ordonnance d'habeas corpus.
|Même si le commissaire reconnaît qu'une déclaration d'Apaolaza Sancho a été obtenue sous la torture

814|848|Accueil_Actualités|Journée des Patriotes|2008-05-14 08:29:59|L'aut'journal|Les Jeunes Patriotes du Québec vous invitent à célébrer en grand la Journée nationale des Patriotes le lundi 19 mai prochain. Au programme de cette année, une marche populaire suivie d'un spectacle extérieur et gratuit avec Loco Locass, Henri Band et Mauvais Sort.

Rendez-vous à 12 h 30 au Pied-du-Courant (angle De Lorimier et Notre-Dame).

Apportez vos drapeaux!|Invitation des Jeunes Patriotes à une Marche et un Spectacle
815|849|Accueil_Actualités|Relever l’agriculture par.... la relève!|2008-05-14 09:30:36|Benoit Girouard et Frédéric Sauriol|Benoit Girouard est porte parole de l'Union paysanne et Frédéric Sauriol en est le Secrétaire-général

L’annonce aujourd’hui du Ministre Laurent Lessard concernant le plan pour la relève agricole ramène sur le tapis toute la question de que faut-il faire pour avoir une relève agricole au Québec. Plus d’argent? Rien n’est moins sûr!

À la lumière du rapport Pronovost autant que de par notre expérience avec notre membership agricole jeune et atypique, nous réalisons que ce qu’il manque le plus... c’est de l’oxygène. L’agriculture telle que proposée par l’UPA est désormais figée dans le temps, disons le : sclérosée.

En moyenne, 1500 fermes disparaissent, de façon nette, chaque année depuis 45 ans. À espérer qu’il y aurait 1000 jeunes de la relève qui souhaiteraient se lancer ou reprendre une ferme existante, et ce n’est pas le cas, les deux millions annuels sur 5 ans représenteraient 2000$ par jeune, par année. Une goutte d’eau dans la réalité des fermes d’aujourd’hui, et la recette des subventions, tout en ayant aidé certains à s’établir, n’a pas arrêté l’hémorragie. Il est déjà excellent que le ministre ait visé des créneaux non conventionnels.

D’autres pistes? L’Union paysanne à mis son année 2008 sous le thème : 50 000 fermes en 2030 au Québec une histoire possible! Pour y arriver les solutions premières se retrouvent toutes ou en partie dans le rapport Pronovost.

- Une première politique agricole orientée vers les Québécois.

- Un programme universel de soutien à l’entreprise agricole plafonner à 150 000$ par entreprise redistribuant ainsi les sommes concentrées entre les mains d’un petit groupe.

- redonner préséance à la vente à la ferme non assujettie aux quotas et en assurant une plus grande autonomie aux entreprises agricoles.
- ouvrir le territoire agricole à la multifonctionnalité.

La trame de fond du rapport Pronovost parle d’un besoin d’oxygène en agriculture. Pourquoi de l’oxygène? Parce que ce qui coulait de source par le passé est devenu contrôlé par des petits groupes au sein même de l’UPA privant ainsi les autres d’avoir accès à un meilleur sort ou à tout de moins à des chances égales.

Un exemple qui démontre le tragique comme le manque d’air de l’agriculture québécoise est le loto quota instauré par La Fédération des producteurs d’œufs de consommation du Québec.

Résumons : la FPOCQ c’est 100 producteurs qui se partagent le généreux marché des œufs de consommation du Québec, un droit qui a été donné gratuitement il y a des années à un premier groupe de producteurs. Maintenant bien assis sur des quotas valant souvent des millions, ils font tirer, depuis 2006, le droit d'utiliser, à certaines conditions, un quota de 5 000 pondeuses à de nouveaux producteurs.

L’idée même de faire tirer sous forme de loterie une place au soleil relève du scandale dans le contexte d’une agriculture en voie de disparition et bien d’autres secteurs se retrouvent dans la même situation.

Monsieur Lessard si vous voulez sauver l’agriculture au Québec continuer de vous coller sur le rapport Pronovost afin de donner de l’oxygène aux agriculteurs, aux jeunes et aux régions.

L’Union Paysanne, depuis 6 ans, a su prédire bien des choses en agriculture et nous vous le disons si un coup de barre solide n’est pas donné il restera à peine plus de 15 000 fermes au Québec vers 2015. Nous pensons que vous pouvez encore faire la différence…|1500 fermes disparaissent chaque année depuis 45 ans. Il faudra plus que des subventions pour assurer la relève, déclare l’Union paysanne
816|850|Manchettes Région|Afin qu’existe votre lutte|2008-05-14 16:52:40|Alain Dion|Chers enseignants du Cégep de Gaspé,

Pendant que l’on étale à la face du monde notre pitoyable état de colonisés en laissant la petite reine lancer en France les festivités du 400e anniversaire de la fondation de Québec, votre collège s’apprête silencieusement à suspendre ou à fermer de nouveaux programmes d’études victime d’un sous-financement chronique qui privera ainsi la jeunesse gaspésienne et la région d’un outil fondamental pour son développement.

Pendant que, sur la scène canadienne, on ridiculise ouvertement la mémoire collective québécoise en réécrivant l’histoire mais cette fois-ci à la sauce conservatrice, à Gaspé, le mutisme perdure sur la transformation en catimini de la mission même de votre institution où le Diplôme d’études collégiales devient une denrée rare, sacrifié aux diktats d’un marché de l’Éducation qui ne cherche plus qu’à offrir une formation incomplète et purement utilitariste.

Et pendant qu’en grande pompe médiatique le gouvernement Charest privilégie une fois de plus le secteur privé étranger dans le dossier de l’énergie éolienne en laissant odieusement mijoter les forces communautaires régionales, des enseignants à statuts précaires et des profs permanents perdront leurs emplois et quitteront éventuellement votre belle région, emportant avec eux expertise et dynamisme.

Bien sûr, j’imagine facilement votre Direction vous supplier de garder le silence et de ne pas étaler sur la place publique les difficultés auxquelles vous êtes confrontées. On nous sert cette même médecine empoisonnée à Rimouski. J’imagine même la députée libérale responsable de la Gaspésie vous répéter ad nauseam que le dossier chemine, que son bon gouvernement comprend vos revendications. Mensonges.

Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Charest, par son immobilisme et son silence crasse a non seulement choisi de ne proposer aucune mesure de relance et de développement du réseau collégial, particulièrement pour les collèges en région, mais il s’est acharné à fragiliser encore davantage les institutions en difficulté, en multipliant les embûches administratives et en sabrant dans le financement dédié à l’enseignement.

Et vous savez mieux que quiconque que l’inaction de ce gouvernement accélère l’exode des jeunes, favorise l’exclusion et la sous-scolarisation de votre région, augmentant encore davantage les fractures sociales.

Depuis son accession au pouvoir en 2003, ce gouvernement met sciemment en péril la mission de nos institutions, en appliquant à l’enseignement collégial la même politique du laisser-aller, le même aveuglement idéologique du marché autorégulateur qui pousse le Cégep de Gaspé, comme bien d’autres cégeps en région à mourir à petit feu. Aujourd’hui, c’est Gaspé, demain ce sera chez nous, à Rimouski.

Chers camarades du Cégep de Gaspé, vous terminez sans tambour ni trompette une 40e année d’enseignement collégial dédiée à la scolarisation et à la formation des jeunes de chez vous.

C’est la mission que la société québécoise vous a confiée et vous le faites de manière exemplaire, même dans ce contexte extrêmement difficile. Vous devez en être très fiers. Sachez que nous sommes solidaires et surtout que nous combattrons à vos côtés pour redonner à votre cégep, comme à l’ensemble des collèges en région, tout le respect et tout le support qu’ils méritent.

Il faut désormais briser le silence et reprendre la place publique. Car, une lutte que la population ne connaît pas, c’est une lutte qui n’existe tout simplement pas. Brisons ensemble le silence, afin que votre lutte existe.

Alain Dion
Enseignant au Cégep de Rimouski|Lettre ouverte aux enseignants du cégep de Gaspé
817|851|Accueil_Actualités|La lutte Patriote d’hier à aujourd’hui|2008-05-15 09:22:03|L'aut'journal|Rimouski, le 15 mai 2008 — Le lundi 19 mai prochain, Journée nationale des Patriotes, la population est invitée à célébrer de multiples manières la mémoire de la lutte patriote.

Pour l’occasion, le Parti Québécois du comté de Rimouski a invité Mme Andrée Ferretti à venir présenter une conférence ayant pour thème : La lutte patriote d’hier à aujourd’hui Un projet d’indépendance nationale progressiste, toujours aussi nécessaire.

Écrivaine et militante indépendantiste de la première heure, Andrée Ferretti s’engage dans la lutte pour l’indépendance nationale dès le début des années 60. Elle joint les rangs du R.I.N. (le Rassemblement pour l’indépendance nationale) dont elle devient la vice-présidente en 1967 aux côtés de Pierre Bourgault.

Depuis le début des années 80 elle poursuit son inlassable travail de réflexion et de persuasion à travers la rédaction d’essais, de romans et d’articles publiés dans diverses revues littéraires et politiques. La conférence de Mme Ferretti aura lieu au Café La Brûlerie d’ici (91, rue St-Germain O.) à compter de 13 h 30.

Par la suite, en soirée, Paraloeil (274, avenue Michaud à Rimouski) convie la population à assister à un véritable festival cinématographique ayant pour thème : Patriotisme et indépendance. Au programme, deux films politiques incontournables de la cause nationale.

En première partie, Paraloeil présente le film R.I.N. de Jean-Claude Labrecque. Ce film retrace l’histoire de ce parti politique qui, malgré sa brève existence (de 1960 à 1968), a changé la donne en faisant de l’indépendance un thème majeur de la vie politique du Québec.

Avec les témoignages de trois des principaux leaders du R.I.N., André d’Allemagne, Pierre Bourgault et Andrée Ferretti, le film nous raconte une tranche d’histoire politique d’une effervescence encore inégalée. Mme Andrée Ferretti sera sur place afin d’échanger avec le public.

En deuxième partie, Paraloeil présentera la version intégrale du film Paroles et Liberté consacré à la vie et la carrière de Pierre Bourgault. Ce film de Manuel Foglia retrace l’évolution de ce personnage complexe qui s’est donné entièrement à la cause de l’indépendance du Québec.
Pour les personnes qui ne pourraient pas assister à la conférence de Mme Ferretti en après-midi, la projection chez Paraloeil sera précédée d’un 5 à 7 où la population est invitée à venir rencontrer Mme Ferretti.

Information : M. Alain Dion, vice-président à l’organisation et à la mobilisation du Parti Québécois, comté de Rimouski, (418) 723-1880 poste 2509 courriel : alain.dion@cegep-rimouski.qc.ca|Un projet d’indépendance nationale progressiste, toujours aussi nécessaire.
818|852|Économie Manchettes Coups_de_gueule|Béchard au royaume des papetières|2008-05-15 16:17:42|Léo-Paul Lauzon|

Nous avons vu dans mes articles précédents les petites crisettes que Claude Béchard a piqué aux pétrolières, d’abord pour la taxe verte qu’elles ont refilé aux consommateurs avant même son application, ensuite pour le prix de l’essence en menaçant d’imposer un prix plafond, ensuite en leur demandant, d’un ton toujours aussi batailleur, guerrier même je dirais, de justifier leurs prix! À part faire couler de l’encre, ses petites exigences sont tombées dans l’oreille de sourds et à part faire rire de lui, ses crises n’ont pas servie du tout. Voyons maintenant quel sera son succès auprès des papetières… peut-être qu’à elles il réussit à les faire trembler, sait-on jamais!

Face au chantage éhonté des papetières avec à leur tête Guy Chevrette, ancien ministre péquiste, qui n’ont jamais voulu reboiser ou moderniser leurs usines même si elles ont reçu des milliards de dollars en subventions gouvernementales et en faveurs fiscales et même si on leur a littéralement donné notre forêt, Claude Béchard a une fois de plus fait son petit cinéma ridicule : «Bachand s’impatiente : l’industrie forestière doit se discipliner rapidement», que titrait Le Devoir du 11 mai 2007 dans lequel on pouvait lire ceci au premier paragraphe : «Si l’industrie forestière n’arrive pas par elle-même à se restructurer au cours des prochains mois, le gouvernement Charest n’hésitera pas à lui forcer la main».

Le matamore

Comme pour les pétrolières, Claude Béchard et le gouvernement libéral du frisé de Sherbrooke Jean Charest n’ont rien forcé mais en ont donné encore plus aux papetières comme le laisse voir le titre de ces deux articles :

- «Faciliter la tâche aux forestiers. Claude Béchard invite le gouvernement à donner du lest», le Journal de Montréal 18 juillet 2007. Donner du lest dans le sens de moins de réglementation afin qu’elles aient toute la liberté de faire ce qu’elles veulent quand elles le veulent avec notre forêt;

- «L’Île Anticosti dézonée. Le ministre Béchard limite à 3,97% la protection du territoire et non plus à 8% comme il avait promis de le faire», le Journal de Montréal, 15 février 2007.

Et puis pour ridiculiser davantage le gouvernement libéral du Québec et son ministre des ressources naturelles, Claude Béchard, la transnationale forestière américaine AbitibiBowater a, au mois de novembre 2007, fermé son usine de Shawinigan sans daigner informer les gouvernements et le dit ministre, ce qui a évidemment fait pomper une fois de plus Claude Béchard comme l’indique le titre de cet article de La Presse du 1er décembre 2007 : «Québec hausse le ton envers AbitibiBowater» et de celui du Journal de Montréal : «Béchard menace AbitibiBowater».

Les dirigeants de la transnationale américaine ont fait dans leurs culottes et sont morts de rire… pardon morts de peur, encore une fois. Le ministre Béchard devrait commencer à être habitué à ces fermetures sauvages des papetières puisque la même chose s’était produite en 2005 avec en prime la même mise en scène, lorsque la papetière étrangère Smurfit-Stone avait fermé son usine de New Richmond en Gaspésie sans daigner informer personne, comme le laisse voir le titre de cet article du Journal de Montréal du 6 août 2005 intitulé : «Fermeture : le gouvernement Charest critique la Smurfit-Stone» dans lequel la ministre Nathalie Normandeau avait dit : «Je l’ai appris la veille en soirée. J’ai été complètement estomaquée. Je n’y croyais pas ». Elle aussi a exprimé «déception, frustration et colère» de ne pas avoir été informée.

Les lois naturelles du marché

Je vous ferai gré mes amis des milliards accordées en subventions et en faveurs fiscales de toutes sortes accordées par la suite aux transnationales de la forêt. Après, on viendra vous casser les oreilles avec le libre marché mais qui vit aux mamelles de l’État, au marché qui fait toujours une utilisation optimale des ressources, c’est-à-dire en l’épuisant et en polluant pour le «bien des générations futures» et à l’économie de marché qui aboutit toujours au «juste» prix.

Dans les faits, il n’y a aucune sorte de «lois naturelles du marché» et aucune liberté sinon pour la minorité de profiteurs et d’exploiteurs. Le «libre marché» claironné par les transnationales, les politiciens et leurs faire-valoir signifie privilégier les gros détenteurs de capitaux qui s’en mettent plein les poches et dans lequel la majorité doit vivre sous leur joug avec la complicité de vos élus.

La solution pour ces escrocs de politiciens de tout acabit est d’en rajouter en ratatinant continuellement l’État toujours plus, en favorisant la désyndicalisation des travailleurs, en défiscalisant les entreprises, en inondant les entreprises de subventions et en fermant les yeux sur la fraude fiscale pratiquée à tour de bras dans les paradis fiscaux.

Ainsi, il n’y a plus aucun rapport de force entre les différentes constituantes de la société (entreprises, gouvernements, travailleurs, écologistes, etc.) comme nous l’avons vu avec les pétrolières et les papetières, sans oublier les banques, les pharmaceutiques, les détaillants, etc. Ce sont elles qui mènent et qui nous imposent leur modèle de société.

Il ne peut y avoir de véritable liberté, d’égalité et de démocratie sans un État digne de ce nom au service des intérêts supérieurs de la majorité, c’est-à-dire du peuple. Si on ne se réveille pas au plus vite, les choses vont rapidement empirer et nous devrons vivre dans un pays et dans un monde de plus en plus inégalitaire sans aucun service public gratuit et universel. Vraiment emballant pour les générations futures.

Le bouledogue et le caniche

Et dire que le ministre des ressources naturelles du Québec Claude Béchard avait clamé haut et fort en 2005 : «Moins d’État, plus de privé» (Journal de Montréal, 14 octobre 2005) et que son chef Jean Charest, le bouledogue de Sherbrooke, était fier de dire : «Seul un gouvernement libéral peut tenir tête aux syndicats, selon Jean Charest» (Le Devoir, 17 octobre 2005).

Bande d’innocents. Voilà ce que ça donne moins d’État et plus de privé et surtout du gros privé formé de transnationales étrangères cent fois plus grosses que le Québec. Et Charest qui se vante de tenir tête aux syndicats et qui laisse tout faire aux grosses compagnies et aux nantis, pour le mieux-être, enfin je suppose, de la classe moyenne et des générations futures.

Rions de bon cœur une dernière fois du petit caniche de service qu’est Claude Béchard par la lecture du titre de cet article paru dans La Presse du 7 décembre 2007 et intitulé : «Stephen Harper en visite dans la circonscription de Mario Dumont. Claude Béchard est furieux de ne pas avoir été invité». Même le premier ministre du Canada l’envoie paître… c’est tout dire!

Dumont et Harper font la paire

En parlant de Mario Dumont, qui est aussi crasse que les autres, lui, sa solution, pour régler les problèmes du Québec, n’est pas du côté de la dictature qui nous est imposée par les pétrolières et les papetières et par l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux par les compagnies et les nantis qui a atteint 88 milliards$ pour la seule année 2003, selon Statistique Canada, mais bien du côté des assistés sociaux, comme le laisse voir le titre de cet article du Journal de Montréal du 18 novembre 2007 intitulé : « Assistés sociaux : Dumont serait sans pitié».

Tout le monde sait ça, la compassion de Mario Dumont et de l’Action démocratique du Québec va vers les compagnies et les nantis continuellement exploités par les assistés sociaux, les syndicats et la population en général.

Y peut bien s’entendre comme larron en foire avec Stephen Harper et le parti conservateur du Canada. Tout de même un doute, un doute subsiste dans mon esprit à propos de la vraie nature du petit Mario de plâtre. Comme le Québec est, et de très loin, la province qui verse annuellement le plus de subventions gouvernementales (en 2005, aux dires mêmes de l’organisme patronale d’extrême-droite, le Fraser Institute, les gouvernements ont accordé pour plus de 19 milliards$ de subventions, dont plus de 5 milliards$ gracieuseté du gouvernement libéral du Québec, alors que l’Ontario en a versé à peine pour 1 milliards.

Ça aussi ça fait partie du modèle québécois, mais nos lucides préférés ne veulent pas toucher à ça, puisque ça aide leurs p’tits amis du grand monde), peut-être que le bigoudi intellectuel qu’est Mario Dumont avait en tête d’être sans pitié pour les «assistés sociaux corporatifs» et non les autres.

|Après avoir mis au pas les pétrolières
819|853|Accueil_Actualités|Journée des Patriotes|2008-05-15 16:26:02|L'aut'journal|Éditorial
David Leonardo
St-Lambert Journal
May 14, 2008

Un nouveau nom de congé est nécessaire

Lundi prochain, à travers le Canada et pour les Québécois de langue anglaise, ce sera ce qu’on appelle la « Fête de la Reine Victoria » (Queen Victoria Day); qui célèbre l’anniversaire d’une reine qui a régné sur le pays avant qu’il devienne le Canada qu’on connaît aujourd’hui. Ce jour de congé est devenu officiel après que le 24 mai 1854, 5000 citoyens du Haut-Canada se furent rassemblés devant l’édifice du gouvernement à Toronto pour « acclamer leur reine ».

Afin de donner plus d’à propos à ce congé, on l’a transformé pour célébrer le règne du souverain en place. Même ainsi, ce congé demeure non pertinent pour la plupart des Canadiens. La Reine Victoria n’a même pas de page Facebook ou de clip réservé à elle sur You Tube, ce qui la rend pratiquement inconnue pour une génération entière de Canadiens.

Cet anniversaire n’est même pas célébré en Angleterre où elle a régné, même si l’Écosse le souligne, tout comme les Îles Cayman.

Au Québec, les nationalistes ont résolu le problème en rebaptisant ce congé la « Fête de Dollard », en mémoire d’un traiteur de fourrures qui était censé avoir défendu Montréal d’une attaque d’Amérindiens. Cependant, les historiens nous ont appris par la suite que l’infortuné Dollard et ses hommes avaient trouvé la mort par accident, en croisant le chemin d’un groupe d’autochtones en expédition guerrière.

Cet embarras au sujet du nom a récemment été réparé lorsque L’Assemblée nationale l’a renommé la Journée nationale des patriotes, en mémoire de la rébellion de 1837, lorsque le Québec avait tenté de faire sécession. Mais ce congé réfère à un épisode amer de l’histoire, puisque les patriotes ont perdu de manière décisive au champ de bataille.

Toutes ces commémorations sont basées sur une histoire lointaine. Le Canada et le Québec doivent repenser le nom de ce congé, pour le changer en quelque chose de plus positif. Puisqu’il tombe au printemps, une reconnaissance plus positive et axée sur l’avenir serait beaucoup plus appropriée. Pendant ce temps, nous serons tous très heureux de prendre ce congé, quel que soit le nom qu’on lui donne.|Un nouveau nom de congé est nécessaire, selon le Saint-Lambert Journal
820|855|Accueil_Actualités|Rumeurs de prise de contrôle hostile de Rio Tinto Alcan|2008-05-15 17:41:32|L'aut'journal|

Saguenay, le 15 mai 2008 – Devant les rumeurs persistantes d’une prise de contrôle hostile de Rio Tinto Alcan par BHP-Billiton d’ici la fin juin, M. Claude Patry, président du Syndicat National des Employés de l’Aluminium d’Arvida (TCA-SNEAA), et M. Pierre Simard, président du Syndicat des Employés d’Énergie Électrique Québec (TCA-SEEEQ), les deux porte-parole TCA-Alcan au Saguenay-Lac-Saint-Jean, lancent conjointement un cri d’alarme aux gouvernements du Québec et du Canada.

Pour Claude Patry, « ces rumeurs doivent plus que jamais être prises au sérieux, surtout que Chinalco et Alcoa sont aussi impliquées, par leur récent achat de 12% du capital du groupe minier BHP-Billiton ». Selon Pierre Simard, « Ça commence à faire tout un chassé-croisé d’achats et de reventes d’actifs hautement stratégiques pour le Québec. Il est impératif que nos gouvernements fassent connaître dès maintenant à qu’elles conditions ils entendent accepter de nouvelles transactions dans le dossier Rio Tinto Alcan ».

Des actifs plus que stratégiques

Les deux présidents rappellent que seulement au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Rio Tinto Alcan possède 393,3 km2 de terrains, soit 4,2 milliards de pieds carrés ! Rio Tinto Alcan possède ainsi en propre, plus de 26% du territoire d’une ville comme Alma (une municipalité de 30 000 habitants). Rio Tinto Alcan détient aussi plusieurs dizaines de kilomètres du fond de la rivière Saguenay.

En fait, toute la rivière Saguenay entre le Lac-Saint-Jean et Shipshaw est la propriété privée de Rio Tinto Alcan, un cas sans équivalent au Canada. « Et n’oublions pas le joyau que représentent les droits hydrauliques privés exclusifs de Rio Tinto Alcan sur plus de 3 000 MW de puissance installée en hydroélectricité au Saguenay-Lac-Saint-Jean et de 800 MW en Colombie-Britannique » souligne Pierre Simard.

|Pour le syndicat, c’est le temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard
821|856|Manchettes Livres|Redécouvrir Louis-Joseph Papineau|2008-05-15 19:27:04|Michel Lapierre|

Ce texte est paru dans l’aut’journal N° 177 - mars 1999 sous le titre La tête à Papineau

Enfin, après plus d'un siècle, on nous raconte, pour la première fois, d'une manière simple, complète et attrayante, la vie de Louis-Joseph Papineau (1786-1871) et l'histoire des Patriotes. Micheline Lachance, dans un livre très documenté, vendu à plus de 100 000 exemplaires, éclipse, par la cohérence et la clarté, Rumilly, Filteau, Ryerson, Ouellet, Bernard et tous les autres.

L'analyse historique et la littérature n'y trouvent certes pas leur compte, mais les faits, les êtres de chair et de sang, l'atmosphère de l'époque sont restitués avec le brio désarmant des auteurs de best-sellers. Dans Le Roman de Julie Papineau, Micheline Lachance nous fait revivre les événements à travers le regard de la femme du chef, comme pour nous montrer que la politique est beaucoup plus qu'un simple combat de coqs. Pour Julie, épouse aimante, mère dévouée et femme avant-gardiste, la suite du monde a un sens très concret, fût-il un tantinet à l'eau de rose.

Papineau n’a pas déserté

D'un patriotisme souvent plus fougueux que celui de Louis-Joseph, Julie se soucie de la portée des actions de son mari. Elle n'ose croire qu'en 1837 il ait pu fuir au moment crucial, et le suit en exil. Puis voilà qu'à son grand soulagement la vérité éclate. la bataille de Saint-Denis, Papineau a obéi aux ordres de Wolfred Nelson, le chef militaire des Patriotes : il a quitté les lieux afin de pouvoir, à l'issue du combat, parlementer avec les Anglais.

Mieux valait que le chef politique fût vivant et libre. Fait prisonnier, blessé ou mort, il n'eût pas été utile à grand chose. La fameuse tête à Papineau, la tête hautaine qui enrageait les Anglais tyranniques, était mise à prix.

Exilée aux États-Unis, terre de la démocratie et de la liberté, elle devenait inviolable et gardait tout son panache. Elle projetait son ombre souveraine sur le Bas-Canada, colonie britannique, où les députés, pourtant élus par le peuple, n'avaient pas le moindre pouvoir. Cette tête incarnait le rêve d'une république, indépendante ou, au pis aller, autonome au sein des États-Unis, à une époque où l'impérialisme américain n'avait pas encore dévoilé son vrai visage.

Ceux qui reprochent à Papineau d'avoir déserté, ou qui déplorent simplement qu'il ne se fût pas conduit en héros en résistant à l'injonction de Nelson, n'ont rien compris à sa grandeur. Papineau est grand à cause de sa tête. La tradition populaire, qui a fait fi des détracteurs, ne s'est pas trompée.

Le plus grand homme politique de notre histoire

Il aura fallu attendre 1960 pour que cette tête réapparaisse dans toute son ampleur, comme si le Québec avait cessé de penser entre 1840 et 1960. Même la tête de Henri Bourassa ne fait pas le poids devant celle de Papineau. Le grand-père est démesurément plus moderne que le petit-fils. Même la tête de Groulx ne surpasse pas la tête à Papineau.

C'est que le plus grand homme politique de notre histoire était un révolutionnaire. Pierre Vallières l'a bien compris, lui qui appelle les indépendantistes québécois, et tout particulièrement les militants du Front de libération du Québec, Les Héritiers de Papineau, titre même de son autobiographie politique, publiée en 1986.

Papineau a été le premier, dans notre histoire, à nous révéler l'ambiguïté créatrice de l'homme moderne. Il fait figure de héros stendhalien. Seigneur proscrit, presque réduit à la misère, le tribun mène en Europe une vie de dilettante et de bohème. Le sort de son peuple continue de le préoccuper, mais l'échec de sa vie publique le pousse à l'indolence. Il erre dans les salons, les musées et les bibliothèques. Comme tout le laisse croire, il commet l'adultère avec Marcella Dowling, la jeune et belle révolutionnaire irlandaise. C'est le démon de midi, presque du soir : Papineau a cinquante-cinq ans. Il ne cesse pour autant d'aimer sa femme, qui lui rappelle ses devoirs politiques.

Contre l’Union

Rentré au pays en 1845, il condamne l'Union du Bas et du Haut-Canada, se heurte à ses anciens amis, La Fontaine et Cartier, sans oublier Wolfred Nelson, qui ont trahi les principes de 1837 pour collaborer avec le pouvoir colonial britannique.

Libre penseur, fils de Voltaire et de Rousseau, Papineau s'opposait au cléricalisme tout en respectant le catholicisme dans son essence même. Ce n'est pas par hasard que, lors de son exil en France, il s'est lié d'amitié avec Lamennais, prêtre en rupture de ban, champion de la démocratie, ancêtre des théologiens de la libération.

Papineau préconisait une révolution non seulement politique mais sociale et culturelle. À un peuple miné par l'analphabétisme, à qui les Anglais refusait des écoles qui fussent vraiment les siennes, il rappelait que la plus grande libération est celle de l'esprit, puisqu'elle prépare toutes les autres.

Son testament politique

Le 17 décembre 1867, devant les Rouges, citoyens les plus progressistes de l'époque, réunis à l'Institut canadien que dirige son neveu et fils spirituel Louis-Antoine Dessaules, Papineau livre son testament politique.

Il dénonce la Confédération comme un régime pire que tous ceux qui l'ont précédée, puis, du même souffle, exalte la fraternité universelle, appelle de tous ses voeux l'ouverture au monde et affirme que la Déclaration américaine d'indépendance de 1776 et la Déclaration française des droits de l'homme de 1789 sont les deux grandes chartes de l'avenir.

Cet ultime discours on le retrouve, avec beaucoup d'autres textes de Papineau, dans le volumineux recueil qu'Yvan Lamonde et Claude Larin ont récemment publié. Comme dans le cas du roman historique de Micheline Lachance, c'est une première. Voilà presque toutes les « interventions publiques » de Papineau enfin rendues accessibles, et ce avec des commentaires qui n'édulcorent pas sa pensée. Nous sommes loin du salmigondis de Fernand Ouellet.

Dans ce recueil, la tête à Papineau se pavane avec toute sa superbe et son insolence. Autant l'orateur circonspect cultive une admiration, au moins rhétorique, pour la Grande-Bretagne et ses institutions, autant il laisse libre cours à son mépris princier pour les affairistes anglais et écossais fraîchement débarqués sur notre sol. Il s'indigne devant « les moeurs grossières et brutales des parvenus qui commencent par décrotter des souliers et balayer des comptoirs, pour un peu plus tard siéger au Conseil législatif ». La mystification du dominateur, si fréquente dans l'imaginaire québécois, échappe à son esprit. Inébranlable, la tête à Papineau n'entretient que sa propre légende.

Micheline Lachance, Le Roman de Julie Papineau, Québec Amérique, 1995 et 1998, 2 tomes.

Louis-Joseph Papineau, Un demi-siècle de combats 0 interventions publiques, textes choisis et présentés par Yvan Lamonde et Claude Larin, Fides, 1998.


|Le plus grand homme politique de notre histoire
822|857|Accueil_Actualités|Cent ans d’histoire du syndicalisme québécois|2008-05-15 21:21:58|L'aut'journal|

«Aujourd’hui comme il y a cent ans, la raison d’être des syndicats est la même: dire à l’employeur qu’il ne nous aura pas, les salariés, un par un, de façon arbitraire et discriminatoire. Avec un syndicat, il fait face à un groupe d’hommes et de femmes qui ont des intérêts communs et qui les défendent ensemble.»

C’est dans ces mots qu’André Leclerc commentait la projection du film «Notre action politique, toujours en mouvement», un vidéo produit par la FTQ pour son avant dernier congrès. L’ancien directeur de la Solidarité internationale à la centrale s’adressait à un groupe de représentants présentement en formation au Manoir des sables à Orford.

La redistribution des richesses

Le film projeté relate plus de cent ans d’histoire du syndicalisme québécois. On y découvre que l’action collective des syndicats dans les milieux de travail doit être complétée par une action plus large, qui vise à bâtir une société plus juste et équitable au profit de l’ensemble des citoyens et citoyennes. C’est l’action politique des syndicats.

«Contrairement à ce qu’on pense souvent, l’action politique, ça ne se limite pas à appuyer un parti politique, a soutenu André Leclerc. L’action politique, c’est toutes les actions, pressions et mobilisations que les syndicats déploient pour imposer à la société des règles du jeu qui favorisent la majorité de la population, plutôt qu’une minorité de privilégiés».

Seule grande force organisée

Tout au cours de son histoire, par ses revendications, le mouvement syndical a non seulement formulé un projet de société axé sur la justice sociale, mais il a surtout constitué la seule grande force organisée capable de les arracher aux grands propriétaires d’entreprise et aux gouvernements.

Les syndicats ont parfois mis des dizaines d’années pour que soient satisfaites des revendications formulées au début du vingtième siècle. Mais ils ont toujours été conscients qu’ils n’avaient pas le choix. «On aura beau négocier les meilleurs salaires et conditions de travail sur les chantiers, dans les usines ou dans les bureaux, si nos droits sont mal protégés par des lois, tous nos gains risquent d’être menacés.»

Rapport de force et mobilisation

Ce que nous enseigne notre histoire, c’est que la seule arme véritable du mouvement syndical est son rapport de force. Et ce dernier n’existe pas sans une sensibilisation, une motivation et une mobilisation des membres. «C’est justement le rôle essentiel que vous vous préparez à assumer grâce ces sessions de formation.»

Source : FTQ-Construction

|Un vidéo de la FTQ qui relate l’action politique des syndicats

823|858|Caricatures|Asymptote - La clinique médicale|2008-05-15 22:24:48|Simon Banville||
824|859|Accueil_Actualités|À propos de la prière aux réunions du Conseil de ville|2008-05-15 23:00:06|L'aut'journal|Gérard Bouchard : Ma dernière question, c’était de vous demander si vous récitez la prière à vos réunions du Conseil de ville…

- Non, à Huntingdon, il n’y a pas cette pratique-là, mais à la MRC on l’avait. On est treize maires autour de la table et il fallait se lever et réciter la prière en français. Puis, pour être bien sûr, il fallait la réciter en anglais aussi, parce que Dieu n’est peut-être pas bilingue. Et j’ai trouvé ça tellement ridicule que je me suis mis à rester assis. Et au bout d’un an, on a aboli la prière parce qu’on était rendu dans le ridicule consommé. Quant tu demandes les lumières de Dieu pour gérer les fonds publics, tu n’est pas fait pour la politique. Tu es un danger public.

- On peut inscrire ça dans notre mémoire?

- Oui.

- Merci infiniment, monsieur Gendron.

- Merci beaucoup! », a ajouté Charles Taylor.

Extrait de Jeff Heinrich, Valérie Dufour, Circus quebecus, sous le chapiteau de la commission Bouchard-Taylor, Boréal, 199 pages.|La maire Gendron : l’anti-Jean Tremblay
825|860|Accueil_Actualités|L’occupation canadienne de l’Afrique|2008-05-16 08:59:31|L'aut'journal|« L’occupation canadienne de l’Afrique »

La Bourse de Toronto comme
paradis judiciaire des sociétés minières et pétrolières

avec Alain Deneault, auteur du livre Noir Canada - Pillage, corruption et criminalité en Afrique
qui vient de paraître aux Éditions Écosociété, en compagnie de William Sacher, qui y a collaboré.

Mercredi le 21 mai 2008, à 19 h
Bistro Double-Dose, 3425 rue St-Denis (métro Sherbrooke) 

Entrée libre. Contribution volontaire.

L'argent recueilli sera versé à Écosociété et aux auteurs, victimes d'une poursuite-baîllon (SLAPP)
de 6 millions de dollars, intentée par la minière Barrick Gold.

SOLIDARITÉ AVEC ÉCOSOCIÉTÉ - Consulter : http://slapp.ecosociete.org

Renseignements : 514-303-7156
attacmontreal@sympatico.ca
www.quebec.attac.org|Conférence avec Alain Deneault, auteur du livre Noir Canada - Pillage, corruption et criminalité en Afrique (Écosociété)
826|861|authebdo|authebdo - 16 mai 2008|2008-05-16 09:05:38|L'aut'journal|Si vous n’avez pas visité notre site régulièrement cette semaine, il se peut que vous ayez manqué ces articles :

Pour lire l'article, cliquez sur le titre


JOURNÉE NATIONALE DES PATRIOTES

Redécouvrir Louis-Joseph Papineau
Le plus grand homme politique de notre histoire
par Michel Lapierre


POLÉMIQUE

Journée des Patriotes
Un nouveau nom de congé est nécessaire, selon le Saint-Lambert Journal


INTERNATIONAL

La guerre de Washington contre le Venezuela
Une entrevue avec Eva Golinger, que Hugo Chavez a surnommé la « Fiancée de la Révolution
par Jean-Guy Allard


L’occupation canadienne de l’Afrique
Conférence avec Alain Deneault, auteur du livre Noir Canada - Pillage, corruption et criminalité en Afrique (Écosociété)


RÉGIONS

Nouvelles du Saguenay : Nathalie… (suite et fin)
Radios et télés de la région
par Pierre Demers


Afin qu’existe votre lutte
Lettre ouverte aux enseignants du cégep de Gaspé
par Alain Dion


SCÈNE MONTRÉALAISE

Richard Bergeron boycotté par La Presse
Benoît Labonté, un Desmarais’ Kid ?
par Carl Boileau


MOUVEMENT SYNDICAL

Rumeurs de prise de contrôle hostile de Rio Tinto Alcan
Pour le syndicat, c’est le temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard

Cent ans d’histoire du syndicalisme québécois
Un vidéo de la FTQ qui relate l’action politique des syndicats


MOUVEMENT DES FEMMES

Mobilisation contre le C-484
Assemblée publique et manifestation contre le projet de loi fédéral visant à criminaliser l’avortement


LANGUE

« Cette langue qui nous isole », selon Alain Touraine 
Le sociologue français prononce une conférence en anglais dans un collège universitaire bilingue
par Marc Chevrier


COUP DE GUEULE

Béchard au royaume des papetières
Après avoir mis au pas les pétrolières
par Léo-Paul Lauzon


SOCIÉTÉ

À propos de la prière aux réunions du Conseil de ville
La maire Gendron : l’anti-Jean Tremblay


HUMOUR

Asymptote : La clinique médicale
La bande dessinée de Simon Banville

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827|862|Langue Manchettes Accueil_Analyses|L’anglais, langue commune du travail à Montréal|2008-05-19 21:06:21|Charles Castonguay|

Nos apparatchiks de la langue ont un penchant pour noyer le poisson. Au lieu d’examiner en profondeur la situation linguistique à Montréal, là où se joue l’avenir du français en Amérique, ils préfèrent nous servir des analyses à l’échelle du Québec. La majorité massivement francophone à l’extérieur de la métropole garantit aussitôt aux résultats un aspect plus rassurant.

Comment déjouer ce conditionnement démographique? Comment déterminer, notamment, le statut du français dans des situations de travail où francophones et anglophones seraient davantage à forces égales?

Une solution du moins partielle serait d’enquêter non pas tant sur la langue principale de travail que sur la langue qu’emploient les francophones pour communiquer avec des anglophones dans leur milieu de travail immédiat. Et sur la langue commune utilisée entre travailleurs francophones et allophones, de même qu’entre anglophones et allophones. Enquêter, quoi, sur le degré de réalisation de l’objectif premier de la Charte de la langue française, qui est on ne peut plus clair : « Le français doit devenir la langue commune de tous les Québécois ».

J’ai donc insisté là-dessus durant mon mandat de cinq ans au Comité de suivi de la situation linguistique à l’Office de la langue française. Qu’attend-on pour enquêter sur la langue commune au travail ou dans d’autres domaines d’activité publique? La réponse du directeur de la recherche, Pierre Bouchard : « Ce serait trop compliqué ».

Des informations d’intérêt capital

Mais voilà qu’on nous présente les résultats d’une étude intitulée Langue de travail dans les grandes entreprises au Québec, qui offre quelques observations sur la langue de « convergence », ou langue commune, entre travailleurs de langues maternelles différentes. Ses résultats proviennent d’une enquête menée, elle, à l’hiver 2001-2002.

Les membres externes du comité ont aussitôt relevé l’intérêt capital de ces informations. Cela n’aura pas été finalement si « compliqué » pour les enquêteurs de poser, par exemple, la question suivante aux francophones : « Quelle langue utilisez-vous généralement lorsque vous vous adressez à vos collègues anglophones pour des questions de travail? »

L’étude s’est retrouvée parmi la pile de documents « dompés » par « Mam » Boucher à l’occasion de la publication, le 5 mars dernier, de son bilan de la situation linguistique. Comme on le sait, la mafia en place à l’Office a « flushé » le Comité de suivi lors du processus de confection de ce premier bilan quinquennal. C’est Pierre Bouchard, à la retraite depuis 2006, qui en a rédigé à contrat la majeure partie.

Tenons-nous-en, pour l’instant, à l’étude en question. Elle montre que même à l’échelle du Québec dans son ensemble, les francophones sont aussi nombreux, dans les grandes entreprises, à employer l’anglais comme langue principale de communication avec leurs collègues, supérieurs ou subalternes anglophones dans leur environnement de travail immédiat, qu’à utiliser le français.

À la même échelle, le français devance certes l’anglais comme langue de travail commune entre francophones et allophones, mais l’anglais est la langue la plus souvent utilisée entre travailleurs anglophones et allophones.

50% des francophones utilisent principalement l’anglais

On n’y trouve qu’un seul petit tableau, partiel, sur la langue commune dans les grandes entreprises situées dans la région de Montréal. Il révèle qu’environ 50 % des francophones utilisent principalement l’anglais pour communiquer au travail avec leurs collègues ou supérieurs anglophones, contre quelque 40 % qui emploient le français comme langue commune dans les mêmes circonstances. Les 10 % restants affirment employer le français et l’anglais à parts égales.

Il n’y a rien sur la langue commune à Montréal entre travailleurs francophones et allophones, ni entre anglophones et allophones. Les résultats pour l’ensemble du Québec laissent toutefois déduire que dans ces cas de figure, l’anglais jouirait d’un statut au moins égal à celui du français en tant que langue de travail commune dans les grandes entreprises de la région métropolitaine.

Néanmoins, les auteurs, deux employés de l’Office et un contractuel, ont pris soin de bien noyer le poisson à l’échelle provinciale, de façon à conclure que « lors des contacts interlinguistiques, le français est plus la langue de convergence que l’anglais ».

La domination de l’anglais

Il faut noter que cette enquête ne visait que les entreprises privées de cent employés ou plus et, par surcroît, inscrites au processus de francisation défini par l’Office. Il s’agit donc de la crème de ce qui a été accompli en matière de francisation de la langue de travail depuis les lois 22 et 101, soit le milieu des années 1970.

Si l’on enquêtait sur les travailleurs de toutes les entreprises, de toutes tailles et inscrites ou non au processus de francisation, la domination de l’anglais comme langue commune dans le milieu de travail montréalais ressortirait nettement. Et davantage encore si l’on visait les entreprises situées dans l’île de Montréal où la composition linguistique de la population active avantage moins le français que dans l’ensemble de la grande région métropolitaine.

Soulignons aussi que les résultats de cette enquête ne sont nullement attribuables à l’incidence de la mondialisation sur la langue de travail à Montréal. Il ne s’agit pas d’observations sur la langue de communication avec des clients à l’extérieur du Québec mais bien sur la langue utilisée pour communiquer avec des personnes de langue différente dans l’entourage de travail immédiat de la personne interviewée.

Confirmé par d’autres études

Cette supériorité de l’anglais sur le français comme langue de travail commune à Montréal s’accorde parfaitement avec les études publiées en 2007 par Statistique Canada et l’Institut C.D. Howe, selon lesquelles l’anglais s’avère plus payant sur le marché du travail que le français pour les immigrés allophones au Québec. Le bilan Boucher-Bouchard fait comme si ces deux études n’existaient pas.

D’ailleurs, le bilan fait comme si la plus significative de toutes les études réalisées depuis cinq ans à l’Office même, qui porte sur les perceptions des résidants de l’île de Montréal quant au statut comparé du français et de l’anglais, n’existait pas non plus. L’étude en question conclut que l’anglais jouit aux yeux des Montréalais d’un statut supérieur. Attitude qui cadre parfaitement, elle aussi, avec les comportements que nous avons pu déduire en ce qui a trait à la langue commune du travail à Montréal. Cette étude demeure à ce jour inédite.

Comment noyer le poisson

Voyons maintenant ce qu’il reste, dans le bilan Boucher-Bouchard, des observations sur la langue de travail commune dans les grandes entreprises.

Le communiqué du 5 mars soutient que ce premier bilan quinquennal « permet de prendre la juste mesure de la place occupée par le français et les autres langues au Québec », pour ensuite aligner faussetés et fadaises. Pas un mot sur la langue commune, enjeu fondamental de la Charte.

La synthèse du bilan nous ment effrontément. On y affirme qu’une proportion « non négligeable » de travailleurs francophones « doit utiliser l’anglais en présence de personnes de langue anglaise ». Même si l’on ne s’en tient qu’à la situation dans l’ensemble du Québec, il s’agit en vérité, nous l’avons vu, de pas moins de la moitié des travailleurs francophones.

Quant au bilan au complet, ses auteurs noient allègrement le poisson. Ils ne reprennent que les tableaux les plus rassurants sur la langue de travail commune pour l’ensemble des grandes entreprises du Québec. Pas la moindre note sur les résultats de l’enquête pour celles qui sont situées dans la région de Montréal.


En somme, au lieu de nous donner la « juste mesure » de la place qu’occupent le français et l’anglais en tant que langue commune du travail, l’Office a pratiqué la dissimulation et le mensonge. Tout pour conforter les Québécois dans l’inaction.

Le triomphe de la langue de bois

Dès avant les dérapages de « Mam » Boucher, la réputation de l’Office avait été ternie par l’affaire de l’enquête inexistante sur la langue de service au centre-ville de Montréal. La même loi de l’omerta quant au statut réel du français à Montréal a abouti à un bilan douteux. Cinq autres années de perdues.

Vous souvient-il quand Louise Beaudoin et Nadia Assimopoulos nous endormaient avec « le français est la langue commune de la société québécoise »?

Il y a longtemps que la langue officielle du Québec est devenue la langue de bois.

|Révélations-choc d’une étude enterrée par l’Office de la langue
828|863|Manchettes Région|Nouvelles du Saguenay et... de l’Afrique.|2008-05-20 18:49:48|Pierre Demers|Tu t'es promené pas mal autour de la boule. Pourquoi décider d'aller en Afrique pendant ton semestre sabbatique au cégep? Où tu es allé et pourquoi?

Ce qui a orienté mon choix de destination au départ est le fait que le Cégep de Jonquière a des liens au Burkina Faso parce que des groupes d'élèves y vont pour des stages.


Voyageais-tu seul ou avec un ou une autre?

Avec un compagnon de voyage pour la majorité du temps. À une couple de reprises, j'ai battu de la semelle solo, histoire d'indépendance.


Qu'est-ce qui frappe en Afrique quand tu y roules quelques semaines?

Ou quelques mois! D'abord la chaleur. Jusqu'à 50 degrés parfois. Aussi, par moments, l'environnement austère. Des gens vivent dans des endroits arides et secs où la végétation est rare et pauvre. Tout s'arrache la vie là-bas, les gens comme la nature. On (re)prend conscience de la qualité de vie et du confort que nous avons chez nous.

C'est quoi la qualité de vie en Afrique par rapport à notre confort?

Beaucoup d'africains nous envient parce qu'ils nous savent riches. Nous pouvons partir visiter le monde en avion, venir les visiter, mais eux ne le peuvent pas, ou une infime minorité le peuvent.

Les Africains sont habitués de voir des blancs expatriés travaillant pour des ONG qui se promènent comme des riches en 4X4 air climatisé. La grande majorité des Africains vivent avec un revenu annuel moyen représentant une petite fraction de ce que nous gagnons ici. Ils vivent plus ou moins au jour le jour avec un minimum de confort, contrairement à notre mode de surconsommation et de surabondance.

As-tu fait de l'observation politique et syndicale?

En voyage, j'essaie toujours de parler de politique avec les locaux, dans la mesure du possible. Les pouvoirs politiques des pays africains sont très souvent (conta)minés par la corruption. Quand tu croises un cortège présidentiel d'une douzaine de voitures armées, blindées, qui passent en trombe, tu t'étonnes et te questionnes.

Pourquoi un « sniper » aux poignées d'une mitraillette sur trépied dans une camionnette escorte? Pourquoi deux gros Hummers limo, vitres teintés, blindés, allongés double essieu?

J'ai aussi été témoin de quelques manifestations organisées dans les rues. Il s'agit parfois de revendications de groupes de femmes protestant contre l'excision, l'inertie du gouvernement face à des problèmes sociaux telle la lutte contre le VIH/SIDA.

Devrais-ton obliger tous ceux et celles du Nord à se rendre en Afrique et pourquoi?

Évidemment pas. Bien sûr, plusieurs en retireraient beaucoup en termes de valeurs morales et d'humilité mais bien des gens ne sauraient supporter le continent et sa pauvreté.

Il m'est toutefois arrivé de penser qu'un séjour de quelques mois de travail humanitaire en Afrique serait une grande leçon de vie et d'humilité qui pourrait aider le plus dur des durs qui purge une peine dans un pen du Québec. L'Afrique pourrait casser n'importe quel dur, si dur soit-il.

As-tu été témoin de la vie chère actuelle?

L'Afrique de l'ouest est l'endroit du 2/3 monde le plus cher où j'ai voyagé. Les hôtels sont chers, les transports sont chers et la bouffe, si c'est le moindrement autre chose que la bouffe de base (riz sauce), est en hausse de prix. J'ai été témoin de manifestations populaires qui critiquaient la hausse des prix des denrées de base telles le riz, le mais, le blé, le sucre, et autres.

Rappelle-moi quelques proverbes d'usage là-bas.

Proverbes ou phrases populaires:

En toute occasion: « Y a pas de problème! » (très fréquent)

Autour de la table: « Mange! Si tu manges pas en Afrique, c'est l'Afrique qui va te manger »

Question d'effort: « Mettre la main dans la pâte »

Il va y avoir de l'action: « Ça va péter grave »

Question d'attitude: Relaxe Max!, Pas de panique Monique!, À l'aise Blaise!, C'est cool Raoul!|Entrevue avec Luc Boudreault, prof d’Anglais au Cégep de Jonquière et voyageur au long cours
829|864|Manchettes Mouvements_syndical|La CSN veut un fonds de retraite pour tous|2008-05-20 18:56:50|Marc Laviolette|

C’est à l’unanimité que les délégués du 62e Congrès de la CSN réunis à Québec du 12 au 17 mai ont voté une résolution demandant au gouvernement d’adopter une loi permettant à tous les salariés d’être couvert par un fonds de pension financé par une cotisation versée par les employeurs. Rappelons que 60 % des travailleurs québécois ne bénéficient d’aucun régime de retraite.

Dans un contexte de vieillissement de la population où les baby-boomers s’apprêtent à prendre leur retraite, une telle revendication qui touche l’ensemble des travailleurs et travailleuses risque de faire tache d’huile si elle est reprise par l’ensemble du mouvement syndical.

Pour le congrès de la CSN, le droit à la retraite ne doit pas être une option. Tous devraient disposer de revenus leur permettant d’échapper à la pauvreté lorsqu’ils avancent en âge.

Aujourd’hui, nous sommes loin du compte : les personnes âgées de 65 ans et plus touchent pour la moitié d’entre eux au supplément de revenus garanti (donc, ont un faible revenu), le Régime des Rentes du Québec assure le remplacement de 25 % du revenu moyen et moins de 40 % de la main d’œuvre est couverte par un régime d’employeur. Finalement, les plus fortunés cotisent à des REER…

Aujourd’hui, le revenu moyen des femmes de plus de 65 ans n’atteint pas
20 000 $ par année. Celui des hommes dépasse à peine 30 000 $ par année. Dans les faits, les travailleurs et travailleuses n’ont pas suffisamment de ressources financières pour constituer une épargne personnelle suffisante et le système actuel de retraite québécois ne joue pas son rôle.

Il faut une loi

Pour le congrès de la CSN, il est temps d’exiger une intervention législative qui consacre le droit de tout salarié d’être protégé par un régime et de bénéficier d’une cotisation de son employeur. Il faudra donc ouvrir des discussions entre le gouvernement, le patronat et les syndicats afin de déterminer les balises d’une telle approche tout en préservant le droit de négocier des régimes au plan local et sectoriel.

Une telle réforme nécessitera un changement majeur dans la structure de retraite. Deux pays peuvent servir d’exemples : l’Australie qui a mis en place un régime à cotisation déterminée obligatoire par entreprise comprenant un pourcentage minimum de contribution de l’employeur ; l’Angleterre adoptera très bientôt un régime unique à cotisation déterminée pour tous les travailleurs qui n’ont pas un régime minimal dans leur entreprise.

Pour l’exécutif de la CSN, bonifier le régime de rentes du Québec n’est pas une solution. Si on modifiait les bénéfices, des débats importants sur le financement de l’ensemble des bénéfices s’en suivrait et poserait un problème d’équité intergénérationnelle.

Une revendication qui rappelle le 100$ du Front commun de 1972

Au cours des trois prochaines années, les fédérations professionnelles de la CSN seront aussi mises à contribution en identifiant des secteurs d’activités où la mise en place de régimes de retraite sectoriels pourrait être faisable. Déjà ce type de régime est en vigueur au Québec pour la construction et les C.P.E. Leur succès ne fait aucun doute.

D’ailleurs, cette formule permet de rejoindre un nombre important de travailleurs et travailleuses qui n’auraient pas eu accès à une couverture de retraite à cause de la petite taille de leur employeur (PME.).

La formule permet une diversification et réduction des risques du régime, une économie d’échelle, des placements plus diversifiés compte-tenu de la grosseur de la caisse de retraite, de meilleurs bénéfices à long terme, une meilleur gestion et gouvernance et une large couverture des travailleurs et travailleuses.

La mise en œuvre de ces mesures serait un tournant majeur au Québec dans notre système de protection du revenu à la retraite et a le potentiel de frapper l’imaginaire et l’action collective comme l’avait fait la revendication du 100 $ minimum par semaine lors du Front commun de 1972.

|60 % des travailleurs ne bénéficient d’aucun régime de retraite.
830|865|Accueil_Actualités|Tourism Toronto|2008-05-20 21:07:13|Impératif français|Pour la métropole du Canada, Toronto, le Québec et la francophonie canadienne et internationale n'existent pas si l'on se fie au site Web . Il y est écrit « Tourism Toronto is the official destination-marketing organization for Toronto’s tourism industry. Tourism Toronto focuses on promoting and selling the greater Toronto region as a remarkable destination for tourists, convention delegates and business travelers. »

Francophones prière de vous abstenir! Le site de torontotourism.com est accessible en plusieurs langues sauf le français!
Les grands partenaires de ce site où l'on pratique l'exclusion de la francophonie sont la Ville de Toronto, Via Rail et Air Canada.

L'Ontario une destination à ignorer par la francophonie internationale.|En six langues étrangères, mais pas de français!
831|866|Accueil_Actualités|Décès d’un jeune Québécois en République Dominicaine|2008-05-21 16:31:18|L'aut'journal|


«Le décès de notre fils était évitable. Il y a une limite à l’aventure et au risque non calculé. Lors de telles missions, il y a des risques à prévoir et des précautions à prendre.», soulignent les parents du jeune disparu.

Par un temps splendide sur la capitale nationale, Monsieur et Madame Roussin me racontent calmement leur histoire, celle de leur fils surtout. François-Jacques Roussin est décédé en 2004, à l’âge de 18 ans, lors d’une mission humanitaire en République Dominicaine.

Résumé des circonstances

François-Jacques Roussin prenait part à un groupe de six stagiaires de la région de Québec. L’objectif de cette mission dans le Batey de Mata Los Indios consistait essentiellement en la finition d’une école. Selon les renseignements fournis, les jeunes stagiaires devaient installer le matériel nécessaire au fonctionnement de l’école: pupitres, tableaux, etc.

Or, il s’est avéré que les travaux préalablement définis se sont transformés sur place en travaux de construction. Le matin du 16 juin 2004, les jeunes montaient des sceaux d’eau et de sable sur le toit de l’école, où des maçons oeuvraient. Vers midi, le toit de l’école s’est effondré. François-Jacques était alors assis sur une échelle appuyée contre l’avancée du toit; il a basculé vers le bâtiment qui s’effondrait. Conduit à l’hôpital, on a constaté la gravité de ses blessures. Faute d’équipements nécessaires, il est alors transféré dans un autre établissement où l’on constate son décès.

Un rapport accablant

Le rapport du coroner a été publié en novembre dernier, suscitant maintes réactions. Les conclusions du coroner Malouin sont on ne peut plus claires: «Il s’agit d’un décès accidentel évitable», énonce-t-il dès les premières lignes.

Le rapport stipule que «Les stagiaires effectuaient définitivement des travaux de construction qu’ils n’auraient jamais eu le droit de faire au Québec sans être détenteur d’une carte de compétence. La Loi sur les relations de travail dans l’industrie de la construction est formelle. Tout travail de construction concernant un édifice public, telle une école, doit être effectué par des personnes détenant des cartes de compétence pour ce faire. (…) Travaux interdits donc au Québec, mais que l’on fait faire en pays étranger par des jeunes Québécois non formés (…).»

Ces jeunes n’avaient non seulement aucune formation pour exercer ces travaux, aucune connaissance des dangers que représente un chantier de construction, aucune formation en santé et sécurité, aucune mesure de protection, mais en plus, personne sur les lieux de travail n’avait les qualifications requises à la supervision de tels travaux.

Dans son rapport, Me Malouin adresse de multiples recommandations à l’endroit des différents organismes impliqués, dont le ministère des Relations internationales (MRI). «Nous sommes bien entendus satisfaits du rapport du coroner de même que des recommandations qui y sont faites, mais nous trouvons regrettable que l’ensemble de ces intervenants aient attendu qu’un accident aussi tragique survienne pour réagir», de confier Madame Roussin, la mère du jeune François-Jacques.

Les recommandations

«Le MRI alloue des millions de dollars en subventions afin d’encourager les jeunes à participer à ce type de missions humanitaires. Nous ne voulons pas que ces missions disparaissent, nous souhaitons simplement que les choses se fassent adéquatement… pour que jamais une histoire comme celle de François-Jacques ne se reproduise», mentionne M. Roussin.

D’ailleurs, les recommandations de Me Malouin vont tout à fait dans ce sens. Il souligne l’aberration du fait que le MRI alloue des subventions à des missions qui ne respectent même pas les lois du Québec. Sachant que le champ d’application de la Loi R-20, qui régit les relations de travail dans l’industrie de la construction, a des limites territoriales, il convient tout de même de s’assurer que des mesures soient prises afin d’assurer la santé et la sécurité des jeunes Québécois qui oeuvrent à l’étranger dans le cadre de missions humanitaires. Cette lacune dans l’évaluation des travaux se révèle être la principale cause du décès de François-Jacques.

Mission de sensibilisation

«Bien qu’il soit difficile d’imaginer dans les pays en voie de développement des conditions en tous points similaires à celles que l’on retrouve au Québec, il est plus qu’impératif que ces jeunes soient mieux formés quant aux tâches précises qu’ils auront à faire. Les accompagnateurs et les responsables locaux doivent aussi être mieux formés et informés quant aux objectifs et aux buts des stages dont ils ont la responsabilité», d’expliquer les Roussin.

Tel est d’ailleurs le point de départ de leur démarche, à la fois personnelle et collective, de sensibilisation auprès des jeunes, des parents, des organismes et des partenaires impliqués de près ou de loin dans ces projets humanitaires: «Parce qu’un projet humanitaire, c’est d’abord et avant tout un don de soi… Ça ne veut pas dire pour autant qu’on doive y risquer sa vie!»

La formation professionnelle comme nerf de la guerre
Cette histoire a fait écho aux oreilles de la FTQ-Construction. D’abord profondément touchée par le sort du jeune François-Jacques, la FTQ-Construction, à défaut d’avoir eu l’occasion de le faire plus tôt, tient à offrir ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches du jeune homme.

Ensuite, l’essentiel du message porté par le coroner Malouin et les Roussin, mise sur l’importance fondamentale de la formation quant à la santé et la sécurité des jeunes qui offrent leur labeur à l’étranger. Le décès de François-Jacques résulte de l’absence de toute formation quant aux travaux sur un chantier de construction, à la fois pour lui, pour ses compères et pour les individus responsables sur place.

À chacune des occasions qui lui sont présentées, la FTQ-Construction s’est toujours prononcée en faveur de l’intégration à l’industrie de la construction via la formation professionnelle. L’industrie de la construction du Québec est considérée, partout en Amérique du Nord, comme l’une des plus performantes; notre main-d’œuvre fortement qualifiée est recherchée pour son expertise. Malgré tout, en 2007, 54 travailleurs et travailleuses de la construction sont décédés des suites de leur travail et on ne compte plus les blessés. Imaginez, en vous référant au cas de François-Jacques, ce qu’il en serait sans la formation professionnelle.

Source : FTQ-Construction

|François-Jacques Roussin était en mission humanitaire
832|867|Accueil_Actualités|Gazprom avale Rabaska|2008-05-21 17:30:50|Normand Gagnon et Jacques Levasseur|Normand Gagnon et Jacques Levasseur sont coordonnateurs du Collectif national Stop au méthanier


L’annonce survenue le 15 mai dernier d’un accord dans lequel Gazprom deviendrait actionnaire du futur terminal méthanier à Lévis n’en fait pas pour autant un meilleur projet, bien au contraire, mais constitue plutôt une nouvelle source d’inquiétude.

Rabaska demeure encore et toujours un danger sur le plan de l’autonomie et de la sécurité énergétiques, une source majeure d’émission de gaz à effet de serre aux niveaux provincial et mondial, une menace au niveau de la sécurité et de la santé de la population, ainsi que pour le patrimoine naturel, agricole et patrimonial de la région hôte. À cela s’ajoute maintenant l’arrivée du géant russe Gazprom dont l’historique peut faire craindre le pire.

Dans les négociations à venir, Gazprom aura le gros bout du bâton du fait qu’il est l’unique fournisseur possible, position idéale pour imposer une importante participation (majoritaire?) au projet.

Alors que les pays d’Europe cherchent à tout prix à se libérer du contrôle hégémonique qu’exerce Gazprom sur leur énergie, ici au Québec, on s’agenouille pour l’accueillir.

Tout cela au lendemain de l’annonce de la découverte chez nous d’importants gisements de gaz naturel, suffisants pour assurer l’autonomie du Québec en cette matière

Il est probable que l’éventuelle arrivée des premières cargaisons de gaz russe annoncées pour 2014 s’ajouteront à l’exploitation des gisements des Basses-terres du Saint-Laurent prévues pour débuter en 2009.

Peu importe, le président de Gazprom, Alexander Medvedev, a déjà annoncé ses couleurs : pour Gazprom, Rabaska est la porte d’entrée idéale vers le marché nord-américain.

Nous nous inquiétons par ailleurs de la parenté idéologique entre le gouvernement du Québec qui, dans l’affaire Rabaska, n’a pas hésité à contourner ses propres lois et à dissimuler des informations essentielles à une opinion éclairée de tous les Québécois, et celui de Russie, dont Gazprom est le bras économique, qui bafoue quotidiennement la démocratie, notamment en muselant systématiquement la presse.

L’opinion publique a salué la récente déclaration du premier ministre du Québec, M. Jean Charest, lorsque celui-ci a affirmé le 5 mai dernier que l’acceptation sociale était essentielle à tout projet… éolien. Il faut se demander pourquoi le gouvernement de M. Charest refuse d’appliquer ce principe dans le cas de Rabaska.

Nous profitons donc de l’occasion pour demander aux autorités concernées :

1- Que conformément au rapport de l’OCDE pour l’établissement des industries à risque (2003), soit consultée par référendum la population la plus touchée, soit celle résidant dans un rayon de 3 km des installations, critère retenu par le ministère du Développement durable pour les fins de l’enquête psychosociale.

2- Que le gouvernement Charest démontre clairement en quoi le projet Rabaska améliorerait la sécurité énergétique du Québec, compte tenu du chapitre VI de l’ALÉNA.

3- Que soit réalisée, par l’organisme approprié et de façon indépendante, l’étude du bien fondé pour le Québec d’importer en quantité massive du gaz naturel sous forme liquéfiée, en tenant compte du contexte des ressources énergétiques québécoises, dont d’importants gisements de gaz naturel exploitables, ainsi que des enjeux climatiques actuels.

4- Qu’une Commission d’enquête soit formée afin d’étudier les trop nombreuses irrégularités et contradictions qui ont entaché l’évaluation ayant mené le gouvernement du Québec à donner le feu vert au projet Rabaska.|Le pire des scénarios
833|869|Manchettes Accueil_Analyses Mouvements_syndical|Les métallos veulent des lave-autos « propres »|2008-05-21 18:03:34|Paul Martineau|

La plupart des automobilistes californiens, y compris les politiciens et les inspecteurs en normes du travail, le savaient depuis longtemps. Les milliers de lave-autos de l’État qui proposent un lavage intérieur et extérieur complet à la main pour aussi peu que 5 $ ont beau promettre une auto « super-propre », le fait est qu’ils ont plus souvent qu’autrement recours à des procédés « pas très nets » pour maintenir leurs tarifs aussi bas.

Malgré leur petite taille, ces lave-autos brassent de grosses affaires, et sont constamment achalandés. Les Américains adorent leurs voitures, et aiment aussi la garder propre. Un sondage réalisé en 2005 pour l’Association internationale des lave-autos révélait que près des deux tiers des automobilistes à travers le pays utilisent les lave-autos. Une large proportion d’entre eux y retournent de quatre à six fois par année. En Californie, le pays des autoroutes à huit voies de large et des décapotables, la fréquence pourrait être encore plus élevée qu’ailleurs.

Une main d’œuvre vulnérable

La majorité des lave-autos américains sont automatisés et ne nécessitent presque aucune main d’œuvre. Mais dans le sud de la Californie, l’industrie s’appuie plutôt depuis les années 1990 sur l’afflux constant d’immigrants illégaux latino-américains, prêts à manier la guenille pour faire briller la mécanique, contre un salaire de misère.

Profitant de cette main d’œuvre vulnérable et extrêmement bon-marché, les employeurs peuvent offrir des tarifs particulièrement bas. Les autorités de l’État savent depuis longtemps que les lave-autos emploient des immigrants illégaux (ils seraient 18 000 à travailler dans ces commerces, dans la portion sud de l’État seulement) qu’ils payent une fraction du salaire minimum.

Peu nombreux, dépassés par le nombre de commerces impliqués, confrontés à des employés sans-statut qui mentent par peur d’être expulsés du pays, les inspecteurs gouvernementaux n’ont jamais réussi à mettre de l’ordre dans l’industrie. Les avis divergent aussi à savoir si la volonté politique y était vraiment…

Des conditions déplorables

 Les travailleurs des lave-autos californiens endurent donc des conditions parmi les pires qu’on puisse trouver au pays. Des témoignages d’employés recueillis par le syndicat des Métallos montrent jusqu’où peut aller l’abus des employeurs.

«En été, il se met à faire tellement chaud dans le tunnel… ils ne nous donnent pas d’eau ni d’endroit pour se rafraîchir, raconte Carlos Cuestas. Si nous voulons boire, nous devons acheter une boisson dans les machines distributrices. Mon patron a même récemment monté le prix des boissons. Certains gars ne peuvent se permettre d’acheter dans les machines, alors ils ne boivent pas. »

« Les produits chimiques qu’on utilise sont vraiment forts et rendent la respiration difficile, dit Silvia Molina. Je dois acheter de nouveaux souliers après quelques semaines parce que l’acide y brûle des trous. La peau de mes mains est tout le temps craquelée et rouge. Je ne porte pas de gants quand je lave des voitures parce que le patron n’en fournit pas. »

Prêts à tout pour se faire une place aux États-Unis, les laveurs sont souvent réduits à quémander des pourboires parce qu’ils n’ont pas de salaires. Selon une enquête du Los Angeles Times publiée en anglais et en espagnol, ce système procure aux travailleurs des revenus aussi bas que 1,63 $ de l’heure, alors que le salaire minimum est de 8 $.

Les Métallos entrent en action

Mais tout pourrait changer maintenant que le puissant syndicat des Métallos a décidé de « nettoyer » l’industrie californienne du lave-auto, qu’il accuse carrément d’avoir réintégré l’esclavage aux États-Unis par ses pratiques illégales en matière d’emploi.

Appuyés par la centrale syndicale AFL-CIO ainsi que par une multitudes de groupes communautaires, d’organisations d’aides aux immigrants et de religieux, les Métallos ont annoncé récemment un blitz d’organisation et de mobilisation syndicale sous le thème d’une « Campagne pour des lave-autos propres ».

Selon le L.A. Times, les organisations syndicales ont constaté ces dernières années que les immigrants illégaux étaient au pays pour rester, et qu’il valait mieux les accueillir dans leurs rangs pour hausser le niveau de vie de tous les travailleurs au pays.

« Malgré l’opposition de certains membres de la base, les leaders syndicaux qui rejetaient autrefois les immigrants illégaux les voient maintenant comme un moyen de raviver un mouvement syndical diminué », écrivait le journal lors de l’annonce de la campagne à la fin mars.

Les Métallos se sont inspirés de d’autres syndicats qui ont connu des succès inespérés au cours des dernières années en recrutant parmi les immigrants illégaux latino-américains, par exemple chez les concierges où les aides-domestiques du secteur de la santé.

Toujours selon un dossier du L.A. Times, les organisateurs syndicaux ont commencé il y a plus d’un an à approcher les travailleurs des lave-autos, en se dissimulant entre des rangées de voitures pour distribuer de la documentation et convaincre les employés d’assister à des réunions du soir.

Un message qui porte

Plusieurs ont été expulsés par la police ou les employeurs, mais les travailleurs se présentaient tout de même en nombre croissant aux réunions.

« Les patrons pensent que vous êtes de pauvres immigrants dociles et ignorants. Prouvez-leur qu’ils ont tort », disaient les organisateurs lors de ces assemblées. Les syndicalistes avaient d’abord adaptés leur discours pour leur « clientèle-cible » latino-américaine, en invoquant la mémoire de héros comme le révolutionnaire mexicain Emiliano Zapata.

Mais rapidement, ils ont remarqué qu’ils avaient encore plus de succès en laissant parler les leaders naturels surgis du rang des laveurs d’autos. Le L.A. Times cite l’un d’eux : « Nous devons nous faire entendre. Companeros, à la guerre, on perd certaine choses, mais on en gagne aussi », lançait l’homme à ses collègues.

L’objectif du syndicat des Métallos pour cet été est de syndiquer un premier noyau de travailleurs. Les consommateurs seront rapidement informés et les militants inciteront la population à faire affaire avec des commerces syndiqués. Parallèlement, des lignes de piquetage et des campagnes d’information cibleront les pires employeurs, ceux qui refuseront d’accepter la syndicalisation et de respecter les lois du travail ainsi que le salaire minimum.

Le syndicat a déjà annoncé en conférence de presse sa première cible : il engagera la bataille contre la famille Pirian, propriétaire de huit lave-autos dans le comté de Los Angeles, en y dressant ses premières lignes de piquetage. La famille est reconnue comme étant un employeur particulièrement abusif.

La population mise à contribution

Les activistes veulent aussi que la population délaisse les lave-autos qui chargent moins que 8 $ pour un lavage à la main, et incitent les automobilistes à poser aux employés la question aux travailleurs avant de leur confier la voiture : « Cuánto gana usted? » ou « Combien gagnez-vous ici ? »

La campagne d’information vise à faire réaliser aux consommateurs qu’ils se rendent complice d’une véritable renaissance de l’esclavage en faisant affaire avec certains lave-autos.

« Pendant des années, les employés de lave-autos ont été traités comme les nouveaux esclaves des temps modernes, travaillant souvent sans salaire, sans protection pour leur sécurité, sans journées de maladie, et sans soins de santé. Donc, pour ces travailleurs, cette campagne vise plus qu’à leur offrir l’opportunité d’une vie sans pauvreté. Elle vise à leur donner à eux et à leurs enfants le droit de survivre comme êtres humains », explique Maria Elena Durazo, la secrétaire-trésorière de l’AFL-CIO pour la région de Los Angeles, dans le document explicatif sur la campagne.

|Une campagne de syndicalisation exemplaire
834|870|Caricatures|Asymptote, le docteur!|2008-05-21 21:42:39|Simon Banville||
835|871|Caricatures|Pourquoi j'ai fondé Québec?|2008-05-21 21:48:40|Frédérik Bach||
836|872|Accueil_Actualités|Solidarité avec écosociété|2008-05-22 11:34:28|L'aut'journal|Ecosociété, avec l’aide solidaire de Koumbit*, lance son site Internet de campagne de solidarité.

Pour venir en aide à l’éditeur et aux auteurs de Noir Canada, poursuivis par Barrick Gold pour 6 millions de dollars, les citoyenNEs, organisations et personnalités publiques peuvent dès maintenant:

- Signer la pétition en ligne pour une loi anti-SLAPP et la faire circuler largement

- Écrire à leur député et au ministre de la justice pour exiger une loi anti-SLAPP

- Faire un don à Écosociété, Organisme à but non lucatif, pour l’aider dans sa bataille juridique.

S’il y avait des surplus dans le fonds de défense, Écosociété s’engage à les utiliser pour aider les autres victimes de SLAPP.

La plus grosse compagnie aurifère du monde réclame d’une petite maison d’édition québécoise à but non lucratif, et des auteurEs de Noir Canada, 5 millions $ pour dommages moraux compensatoires, ainsi qu'un million à titre de dommages punitifs, ce qui représente 25 fois le chiffre d’affaires annuel d’Écosociété.

Cette poursuite-bâillon, ou SLAPP (*Strategic lawsuit against public participation) est une lourde menace pour la démocratie.

Nous avons maintenant de nouveaux outils pour agir dans ce combat pour la liberté d’expression et le droit à l’information. De grandes centrales syndicales, des groupes sociaux, et de nombreux citoyenNEs ont déjà signé la pétition.

Nous vous invitons à diffuser largement l’information sur l’existence de ce site Internet. Il sera régulièrement amélioré, au fil de la progression de la campagne, par de nouvelles actions et informations.

Cette bataille risque d’être longue et coûteuse. La lutte qui commence concerne tous les citoyens et citoyennes de ce pays.


* Koumbit est un fournisseur de services Internet et hébergeur à but non lucratif basé à Montréal. ...|Lancement officiel du site Internet
837|873|International Manchettes Accueil_Analyses|Bolivie: La riposte d’Evo Morales|2008-05-22 18:45:47|André Le Corre|

La crise qui couvait en Bolivie depuis l’adoption d’une nouvelle Constitution en décembre 2007, en l’absence de l’opposition qui avait boycotté ce vote, s’est brusquement envenimée au début de mai. Afin de nous éclairer sur ces événements l’ONG Développement et Paix et l’Observatoire des Amériques avaient invité, pour une conférence à l’UQUAM le 15 mai dernier, Alex Contreras, ex porte-parole d’Evo Morales et auteur de plusieurs livres.

Portrait de la Bolivie

Pour bien comprendre cette crise il est sans doute utile de brosser un court portrait géographique et politique de ce pays, le plus pauvre de l’Amérique latine.

La Bolivie est situé dans ce qu’on appelle l’Amérique andine. Sa population compte environ 9,2 millions d’habitants et est composée de 55% d’amérindiens, 30% de métis et 15% de blancs d’origine européenne. Le gouvernement siège à La Paz, la ville la plus haute du monde, à une altitude de 3 600 mètres. Par contre, la capitale administrative est Sucre (prononcer soucré) du nom d’un général de Simon Bolivar. Au point de vue relief elle comprend un haut plateau à l’est, la Cordillère des Andes la traverse en son centre et à l’ouest se trouve une plaine fertile.

Politiquement, elle est divisée en neuf départements dont les plus riches se trouvent à l’ouest : Pando, Beni, Santa Cruz et Tarija, dont la situation géographique forme un croissant et à qui on a donné le nom espagnol de Media Luna. Au centre sont les départements de La Paz et Cochabamba et à l’est Oruro, Potosi et Chuquisaca où se situe la capitale Sucre.

Au niveau national, outre le président et le vice-président, existe un Congrès avec un Sénat et une Chambre des députés. Les départements sont gérés par des préfets et tous sont élus pour cinq ans au suffrage universel.

Depuis longtemps, les quatre départements de la Medi Luna, où résident la plupart des blancs et métis, ont développé des tendances autonomistes qui se sont amplifiées avec l’élection d’Evo Morales, premier président amérindien du continent, et de son parti le MAS (Movimiento Al Socialismo). Après l’adoption de la nouvelle Constitution ils ont décidé, Santa Cruz en tête, d’organiser des référendums où la question était de savoir si leurs électeurs les approuvaient dans leur demande d’un statut autonome. Le premier de ces référendums a eu lieu dans le département de Santa Cruz le 4 mai dernier.

Un référendum illégal et inconstitutionnel

Selon Alex Contreras, qui avait intitulé sa conférence «L’après référendum en Bolivie», le référendum, qui a été gagné avec 85,1% des voix était légitime car les citoyens y étaient convoqués, mais comme l’a dit le président Morales, il était illégal et inconstitutionnel car il n’avait pas l’aval de la Commission électorale nationale et ne respectait pas la nouvelle Constitution.

Même si ce référendum n’a été gagné qu’avec la participation de 50% des électeurs et a suscité des réactions violentes d’une partie de la population, il n’en révèle pas moins une tendance sécessionniste dans toute cette région qui représente la moitié du pays. Des référendums semblables auront lieu d’ici la fin de juin dans les trois autres départements de la Media Luna, Pando, Beni et Tarija.

Quel genre d’autonomie revendiquent ces départements? Selon Alex Contras, « l’autonomie que veut Ruben Costas, préfet de Santa Cruz englobe le contrôle exclusif des impôts, des terres, des ressources naturelles, de l’éducation, de la migration, de l’eau, de la police et j’en passe ».

Cette définition correspond bien à ce qui se produit actuellement en Bolivie. Le 15 mai, le préfet Ruben Costas s’est autoproclamé «gouverneur» et a créé une assemblée législative. Auparavant, il avait refusé de participer, avec les trois autres préfets de la Media Luna, à une réunion convoquée à La Paz par Evo Morales pour le 12 mai. Lors de cette réunion, le gouvernement a offert aux cinq préfets présents une démarche vers un processus d’autonomie dans le cadre de la Constitution avec une loi spécifique et une modification possible dans la redistribution des profits des produits pétroliers.

Les préfets de la Cochabamba et La Paz ont réagi très froidement à ces propositions. Il faut dire que ces deux préfets envisagent également de tenir des référendums car, politiquement, ils sont dans l’opposition comme les quatre préfets de la Media Luna. Les seuls préfets qui soutiennent le gouvernement sont ceux de l’est du pays : Oruro, Potosi et Chuquisaca.

Alex Contreras a abordé le rôle joué par l’ambassadeur des États-Unis en Bolivie. Il juge que celui-ci est très impliquée dans les menées autonomiste des départements riches. Il a souligné que l’ambassadeur Philips Golberg, en poste depuis 2006, a été chef de mission au Kosovo de 2004 à 2006. Curieuse coïncidence!

Le conférencier rappelle que la riposte d’Evo Morales a pris la forme d’un décret signé le 10 mai convoquant toute la population à un référendum révocatoire qui aura lieu le 10 août.

La règle en est simple : pour que président et le vice-président soient révoqués il faudra que le «non» reçoive un pourcentage plus élevé que les 53,74% obtenus par le président en décembre 2005. Quant aux préfets, il suffira pour qu’ils soient révoqués que le « non » totalise une voix de plus qu’à la dernière élection.

Une question claire

Ainsi Evo Morales a décidé de mettre son poste en jeu ainsi que celui du vice-président et des neufs préfets. Il a ponctué cette annonce de cette déclaration : « La demande que je fais au peuple bolivien est qu’il nous juge et nous oriente, par son vote, sur les divergences qu’ont quelques autorités départementales avec le gouvernement national ».

Quant à la question qui sera soumise à la population elle est très claire : « Êtes-vous d’accord avec la continuité du processus de changement, conduit par le Président Evo Morales Ayma et le Vice-président Àlvaro García Linera? »

Pour Contreras, ce référendum ne changera rien, Evo Morales sera confirmé dans ses fonctions et la plupart des préfets également. Cependant, ceux ayant obtenu un faible pourcentage de votes à la dernière élection pourraient être menacés. En définitive, le dialogue entre La Paz et les départements reprendra sur de nouvelles bases, chaque camp ayant pris la mesure de la popularité et de la légitimité de l’autre.

|Compte-rendu de la conférence de son ex porte-parole
838|874|Accueil_Actualités|La FTQ contre le port de signes religieux dans les écoles|2008-05-23 07:52:48|L'aut'journal|

« Le message doit rester clair pour tout le monde; le Québec est une société francophone et laïque, et l’égalité entre les hommes et les femmes
n’est pas négociable » – Michel Arsenault, président de la FTQ


Réagissant au rapport de la Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), salue le gros bon sens du rapport produit par les commissaires Bouchard et Taylor. « Au Québec, tout le monde doit s’ajuster à trois vérités non négociables : nous sommes une société francophone, laïque et qui place l’égalité entre les hommes et les femmes au cœur de son identité », a déclaré le président de la FTQ, Michel Arsenault.

Pas de place pour les fondamentalistes de tout acabit

À la FTQ, on utilise les accommodements raisonnables dans nos milieux de travail, au cas par cas, sans problème et, en ce sens, nous sommes d’accord avec l’analyse des commissaires sur le fait que certains événements ont été montés en épingle. « Ce qui est en cause, c’est l’exploitation qu’en font les fondamentalistes religieux. C’est aussi l’application de certaines règles par des gestionnaires mal avisés et mal informés des règles qui demeurent floues dans l’esprit de plusieurs. C’est pourquoi la FTQ réclame des directives claires pour les gestionnaires d’institutions publiques qui sont les gardiens de la laïcité au Québec. Sur le terrain, les organisations syndicales utilisent sans problème l’accommodement sans que cela fasse de crise », a ajouté le secrétaire général, René Roy.

La francisation et des moyens pour l’intégration des immigrants

« Pour la FTQ, le français comme langue du travail est un outil important d’intégration mais, pour cela, il faut davantage de moyens. « Pour nous, le rapport Bouchard-Taylor ne va pas assez loin sur cette question prioritaire. Il faut consacrer plus de moyens, donc plus d’argent à la francisation et à l’intégration des immigrants, et en particulier appliquer la loi 101 à toutes les PME dans lesquelles sont employés la majorité des immigrants récents. Québec doit aussi renforcer la loi 101, tel que recommandé par le dernier Congrès de la FTQ », a conclu le secrétaire général de la FTQ, René Roy.

L’État et les signes religieux

La FTQ est en désaccord avec l’une des recommandations de la Commission qui veut permettre aux fonctionnaires et aux étudiants le port de signe religieux. « Pour la FTQ, l’État doit rester neutre : ce qui implique ses fonctionnaires et ses représentants, ainsi que ses institutions. Il faut donc réglementer clairement le port de signe religieux », a commenté Michel Arsenault.


Source : FTQ 

|Réaction au rapport de la Commission Bouchard-Taylor
839|875|authebdo|authebdo - 23 mai 2008|2008-05-23 08:21:23|L'aut'journal|Si vous n’avez pas visité notre site régulièrement cette semaine, il se peut que vous ayez manqué ces articles :

Pour lire l'article, cliquez sur le titre


RAPPORT BOUCHARD-TAYLOR

Improvisation libre
Un mandat « élargi » qui ne touchait ni à la langue, ni aux écoles ethno-culturelles !
Par Pierre Dubuc

La FTQ contre le port du voile dans les écoles


LANGUE

L’anglais, langue commune du travail à Montréal
Révélations-choc d’une étude enterrée par l’Office de la langue
par Charles Castonguay


COUP DE GUEULE

La Reine-Nègre
Le voyage de la Michaëlle Jean en France aurait pu apporter beaucoup d’eau au moulin des souverainistes
par Victor-Lévy Beaulieu


MOUVEMENT SYNDICAL

La CSN veut un fonds de retraite pour tous
60 % des travailleurs ne bénéficient d’aucun régime de retraite
par Marc Laviolette


Les métallos américains veulent des lave-autos « propres »
Une campagne de syndicalisation exemplaire
par Paul Martineau


MOUVEMENT DES FEMMES

Mobilisation contre le C-484
Assemblée publique et manifestation contre le projet de loi fédéral visant à criminaliser l’avortement


ENVIRONNEMENT

Gazprom avale Rabaska
Le pire des scénarios
par Normand Gagnon et Jacques Levasseur

Rabaska
Le cri d’indignation de Champlain
Par Frédéric Back


INTERNATIONAL

Bolivie: La riposte d’Evo Morales
Compte-rendu de la conférence de son ex porte-parole
par André Le Corre


RÉGIONS

Nouvelles du Saguenay et... de l’Afrique
Entrevue avec Luc Boudreault, prof d’Anglais au Cégep de Jonquière et voyageur au long cours
par Pierre Demers


LIBERTÉ DE PRESSE

Solidarité avec écosociété
Riposte à la poursuite de la minière Barrick GolD
Lancement officiel du site Internet


HUMOUR

Asymptote : Le docteur
La bande dessinée de Simon Banville

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840|876|Manchettes Politique_Québec|Improvisation libre !|2008-05-23 10:10:07|Pierre Dubuc|
Les micros n’étaient pas encore ouverts à la conférence de presse des commissaires Bouchard et Taylor que déjà le gouvernement déposait un projet de loi pour conserver le crucifix à l’Assemblée nationale, en contradiction avec l’une des recommandations de la Commission. Ça promet !

Photo-montage: MonaErik

Le premier geste des commissaires avait été d’élargir leur mandat pour embrasser plus large que le simple cadre juridique des accommodements raisonnables. Mais, aujourd’hui, ils nous disent qu’ils n’ont pas abordé la question linguistique qui est pourtant la principale source de ce qu’ils identifient comme « l’insécurité » de ceux qu’ils appellent les « Québécois canadiens-français ».

« Officiellement », ils n’ont pas traité non plus de la question des écoles ethno-religieuses. Mais, dans les faits, c’est pour ne pas toucher aux privilèges et aux subventions de ces même écoles ethno-religieuses, que les commissaires ont accouché du fumeux concept de « laïcité ouverte » qui permet le port de signes religieux pour ces fonctionnaires de l’État que sont les enseignantes et les enseignants.

Dans leur rapport, les commissaires écrivent que « la neutralité de l’État doit favoriser l’expression de la liberté de conscience et de religion (sic!) », une conception en parfaite concordance avec les jugements des tribunaux fédéraux et le multiculturalisme canadien, dont ils nous disent par ailleurs se démarquer avec leur « interculturalisme ».

Enfin, les commissaires renvoient toute la question de la laïcité à la production d’un éventuel Livre Blanc sur la laïcité ! Ils toucheront chacun 350 000 $ pour cela !

Bonsoir ! Et au prochain rapport !|Le mandat « élargi » de la Commission Bouchard-Taylor ne l’était pas suffisamment pour inclure la langue et les écoles « ethno-religieuses »!
841|877|Économie Manchettes|Portrait: Peter Munk|2008-05-23 13:27:09|Pierre Dubuc|Peter Munk est le dirigeant de Barrick Gold, la compagnie minière qui poursuit pour 6 millions la maison d'édition Écosociété pour la publication de Noir Afrique.

Les projets miniers de Barrick Gold sont actuellement contestés au Chili par des groupes autochtones et les populations locales et cela agace les dirigeants de l’entreprise. Le géant minier préférait l’époque de Pinochet. D’ailleurs son principal actionnaire Peter Munk n’avait pas manqué en 1996, lors de l’assemblée annuelle de Barrick, de louer le dictateur Augusto Pinochet pour ses réformes économiques tout en évitant de s’attarder sur son bilan sanglant au chapitre des droits humains.

Peter C. Newman, qui rapporte ces propos dans Titan, un livre dédié à la gloire de l’establishment canadien, relate la réponse que lui a servie Peter Munk lorsqu’il lui a demandé pourquoi il avait nommé Brian Mulroney pour siéger sur le conseil d’administration de Barrick : « Il a beaucoup de contacts. Il est à tu et à toi avec tous les dictateurs du monde. »

Peter C. Newman rappelle que Peter Munk a déjà touché une rémunération annuelle de 32 millions en encaissant ses options d’achat. Les revenus qu’il tire de Barrick Gold lui ont permis de s’offrir une maison (avec court de tennis et piscine) à Forest Hill Village à Toronto, une ferme à Caledon Hills, un appartement à Paris et un chalet à Klosters en Suisse.

Klosters est la résidence d’hiver des rois de Suède et de Norvège et du Prince Charles. Peter raconte que Munk est un intime de ce dernier, au point d’avoir été celui qui l’a consolé lorsque l’héritier de la Couronne britannique a provoqué l’hilarité générale à la suite de l’interception et de la publication d’une de ses conversations téléphoniques dans laquelle il disait vouloir se réincarner dans le tampax de sa bien-aimée Camilla.

Peter Munk était un fan de Conrad Black qu’il voyait premier ministre du Canada. Black est aujourd’hui emprisonné aux États-Unis pour fraude. Munk a également eu comme partenaire d’affaires le marchand d'armes arabe Adnan Khashoggi, qui s’est retrouvé dans une prison suisse. C’est Peter Munk qui a payé sa caution.

Mais, ne médisons pas trop de Peter Munk. Au printemps de 1993, il a été décoré de l'Ordre du Canada.

Voir le siteSolidarité avec Écosociété|Le grand patron de Barrick Gold
842|878|Manchettes Politique_Québec|Le ni-ni de Sarkozy|2008-05-25 17:51:46|Robin Philpot|Si on arrêtait de jouir sur les virgules, on verrait que la France de Sarkozy met déjà en pratique sa nouvelle politique à l’égard du Québec. La Photoministre des Finances Christine Lagarde devait faire, le jeudi 22 mai, son premier voyage au pays que Champlain aurait fondé pour prononcer un important discours économique devant les gens d’affaires. Devant la Chambre de commerce de Montréal, la Chambre de commerce de Québec?

Nenni! À l’Economic Club of Toronto, bien sûr. À la dernière minute, toutefois, la mise en œuvre du nouveau ni ni – ni Montréal, ni Québec – a été paralysée grâce aux syndicats des transport français qui ont annoncé un débrayage le jour où Mme Lagarde devait se rendre à Toronto.

Les syndicats s’opposent au licenciement par le gouvernement Sarkozy de 55 000 travailleurs du secteur public et à son projet de réduire leurs pensions.

Quand les mamours de Jean Charest et de Paul Desmarais avec le président Sarkozy ne le convainquent pas de l’importance économique du Québec, on peut toujours compter sur les syndicats français.

Photo Karim Amar/AC-Press|PhotoNi Montréal, ni Québec
843|879|Manchettes Région|Nouvelles du Saguenay : Les shows de l’été|2008-05-26 12:04:48|Pierre Demers|Ça commence toujours de bonne heure, environ début mai. Les promoteurs locaux encouragés par leurs commanditaires et les brasseurs de bière s’agitent lors de conférences de presse pénibles où l’on s’amuse à compter les fautes d’orthographe et de syntaxe sur des communiqués de presse affichant des noms de vedettes inédites que tous connaissent depuis deux semaines.

Le trio Mcdo

Cette année, c’est le groupe de Jonquière en fête (et en broue) qui a lancé le bal des shows de l’été en rebaptisant le carré Davis d’Arvida place Québécor (sic) où l’on pourra entendre, fin juin, un trio qui n’a rien à envier au trio Mcdo, Éric Lapointe, le petit rockeur de Jonquière, le grand rockeur d’en dehors, Dennis Le Jeune et Séguin le Grano.

Méchant trio qui tentera de remplir de bière le carré jadis dédié aux trois actionnaires majoritaires de l’Alcan. La pub payée par Molson dry force la vente des passeports à 45$ depuis trois semaines. Ce sont trois vedettes grand public à l’image des buveurs de grosses de Jonquière et de ses environs.

L’année dernière, sur cette scène extérieure du carré Davis Marjo s’était pété une jambe en bloquant son talon trop haut dans une fente du plancher mal ajusté. Cette année, on espère qu’Éric Lapointe va l’imiter pour le forcer à prendre un repos bien mérité.

Tadoussac

Autre possibilité de shows dans la région, c’est d’aller se camper à Tadoussac pour profiter d’une programmation de luxe où la plupart des meilleurs jeunes chansonniers de l’heure s’entassent à l’ombre des dunes de sable.

Encore une fois cette année, fin juin, l’invitation est exceptionnelle. Diane Dufresne, Plume et Daniel Lavoie y voisineront les Magnolia, Moran et Madame Moustache. Ici à défaut de traverser le Parc pour le 400e, on monte à Tadoussac se recycler en chanson d’ici et d’ailleurs.

Hakim et co.

Incontournable promoteur régional et multinationale locale, on gagne à mieux connaître les tentacules de Robert Hakim, directeur du théâtre du Saguenay, programmateur de tous les gros shows de l’auditorium Dufour de Chicoutimi, fonctionnaire bien payé par la Ville du maire Tremblay et pdg du festival des rythmes du monde qui se tient début août sur la rue Racine et, cette année, dans le Vieux-Port.

En plus de programmer un nombre considérable de shows et d’évènements (Festival de Blues, salon de la Jeunesse, etc.), ce monsieur s’est fait construire une salle de 150 places appelée L’Opéra, Cabaret urbain (sic) où il programme d’autres shows extérieurs (très peu d’artistes locaux) surtout pour mieux assurer son contrôle sur la circulation régionale des vedettes.

Son Cabaret urbain sert aussi des repas et engrange des profits pour lui-même car il en est actionnaire majoritaire. Il se sert de la promotion payée par la ville pour remplir sa salle à lui en grande partie financée par les fonds publics.

La Ville a dézoné l’édifice dans lequel il a aménagé son Cabaret urbain pour lui permettre de vendre de l’alcool. Il assure aussi la mise en scène des shows du maire quand ce dernier enclenche ses élections. Ailleurs, cet individu serait sans doute poursuivi pour conflit d’intérêts ; ici, c’est le grand manitou des shows qui roule en gros 4X4 et qui fait chanter tous ceux qui ne veulent pas travailler pour lui. Bienvenu à Hakim City.

Cette année, Hakim fermera encore la rue Racine (en louant des droits de terrasses aux restaurateurs au coût de 5000 $ pièce) pour son festival des Rythmes du monde où il laisse croire à la population locale que ses vedettes internationales du Tiers-Monde viennent de partout alors qu’on sait très bien que la majorité de ces chanteurs et danseurs latinos et africains demeurent à Laval ou sur la rive sud de Montréal.

Il invite cette année la gang de Belle et Bum dans un méga show le 6 août pour nous faire oublier l’absence de Céline Dion qui chargeait trop cher pour la Ville. On se contentera de son Hommage au Palace d’Arvida.

Habituellement, les shows du festival des rythmes du monde ne coûtaient rien à la population. Mais cette année, faudra payer (35$) pour voir et entendre Normand Brathwaite, sa fille et ses musiciens suer à l’ombre du Vieux-Port.

Au Lac

Du côté du Lac aussi, les shows se multiplient l’été. Les festivals aussi qui ne sont habituellement que prétexte pour les brasseries à écouler leur stock de 24 entassé durant l’hiver.

Il y va du bleuet à la gourgane en passant par le festival western de Dolbeau et la traversée du Lac de Roberval qui tous investissent des fortunes pour payer des cachets démesurés (20 000 $ et plus) à des vedettes (sic) de l’heure, surtout des humoristes et quelques chanteurs gros vendeurs style Éric Lapointe ou encore à des Hommages de toutes sortes.

Pour la Saint-Jean, Michel Barrette et amis viendront célébrer les 25 ans de carrière de l’humoriste d’Alma sur le bord du Lac. Des humoristes de sa gang l’accompagneront, entre deux tournages de films plus ou moins comiques et deux émissions matinales télévisées.

Une fête de famille en somme pour célébrer la réussite financière d’un petit gars d’Alma tout comme Michel Côté. On n’a pas à bouder ses vedettes locales.

Reste le meilleur pour la fin.

L’Ile du Repos

On devrait pouvoir y fréquenter le maire Scullion d’Alma qui va lui aussi comme les autres se « tenter » sur l’Ile préférée des joyeux naufragés du Lac et d’ailleurs. Entre deux voyages de pêche au club privé de RioTinto-Alcan. Des cyclistes aussi de plus en plus nombreux à marquer de leurs petits pneus la véloroute des Bleuets.

La programmation des shows de l’Ile du Repos reste toujours exceptionnelle et remplie de surprises. C’est aussi la dernière qu’on apprend après toutes les autres. La conférence de presse qui la dévoile est prévue pour le 6 juin. On est le 25 mai.

La rumeur nous laisse croire que Richard Desjardins y chantera en solo deux soirs, quelque part en juillet, comme dans le bon vieux temps, quand il vendait lui-même ses exemplaires des Derniers des Humains.

Des shows de jeunes chansonniers promoteurs, des activités culturelles hors norme comme la finale de la ligue d’improvisation picturale. Vous vérifierez vous mêmes sur les sites Internet de tout ce beau monde.

Moi je ramasse mon argent pour aller voir Wyclef Jean et les autres au festival d’été de Québec. Et aussi Céline Dion qui va chanter sous la pluie sur les Plaines d’Abraham pour 1 million$.

J’espère juste qu’elle va oublier ses paroles. J’espère qu’il va neiger pour la punir de bouder le Vieux -Port de Chicoutimi et Robert Hakim.

|Du trio McDo à Richard Desjardins, peut-être