Le taux de chômage de Statistique Canada

2008/08/14 | Par Yvan Boulay

Le taux de chômage est utilisé entre autres par le ministère des Ressources Humaines et Développement des Compétences Canada pour déterminer l’admissibilité à l’assurance-emploi.

Chaque mois, Statistique Canada nous présente ses nouveaux taux de chômage. Pour telle région, c’est 6,2%, pour telle autre c’est 7,4%, et ainsi de suite pour toutes les régions du Canada. Ces taux sont établis par échantillonnage; par exemple, pour le Québec, Statistique Canada sonde 9 558 ménages alors qu'elle en sonde 1 228 pour la Montérégie...

De ce fait, cette analyse mensuelle du marché du travail est le calcul en pourcentage du nombre de chômeurs par rapport à la population active. La population active étant le nombre de personnes parmi la population de plus de 15 ans qui sont à l'emploi, le chômeur est ici un sans-emploi se cherchant activement un travail. Voilà pour l’explication!

Par contre, et pour des fins statistiques, Statistique Canada exclut comme chômeur un sans-emploi non disponible à travailler dans la semaine précédant le sondage, par exemple : pour cause d’étude, de maladie, par obligation familiale ou par découragement de se trouver un emploi. Ce qui donne invariablement un ratio travailleur/sans-emploi en deçà, hélas, de la réalité.

De l’aveu même de Statistique Canada, il s'agit donc d’un taux de chômage approximatif du taux réel de chômage.

Mais pour le chômeur, ce taux n'est rien n'est approximatif. C'est un juge implacable et sans appel. C’est la porte qui donne droit ou non aux prestations d’assurance-emploi.

Prenons l’exemple d’un taux de chômage de 6,5% pour une région donnée. Le seuil d’admissibilité pour se qualifier à l’assurance-emploi est de 665 heures travaillées. Pas une heures de moins, pas de marge de manoeuvre, pas d'exception! Ça passe ou ça casse, comme dirait l’autre.

Établir une admissibilité à l’assurance-emploi avec un taux de chômage approximatif est pour moi une aberration.

Chaque semaine, à nos bureaux, nous rencontrons des chômeurs vivant cette triste situation d’être inadmissible à l’assurance-emploi. Pourtant, plusieurs arrivent chez nous avec une liasse de relevés d’emploi, et pourtant... il manque souvent qu'un nombre minimes d'heures pour se qualifier. C’est triste à pleurer.

La solution, me direz-vous ? Un seuil unique d’admissibilité qui pourrait se situer à 350 heures. Fini l’approximatif, et fini l’à-peu-près!

Je n’invente rien. Depuis des années, les groupes communautaires, les centrales syndicales et même certains partis politiques fédéraux de l’opposition (Bloc québécois et NPD) font front commun en ce sens.

Que manque-t-il pour que cela puisse se faire? Une simple volonté politique du gouvernement fédéral. Et cette volonté, hélas, est encore à venir!

Yvan Boulay
Mouvement action chômage de Saint-Hyacinthe
Mouvement action chômage de Granby
Mouvement action chômage d'Acton-Vale