Examens de médecine mal traduits

2008/09/18 | Par Impératif français

Vous trouverez ci-dessous la réponse du président désigné du Collège québécois des médecins de famille (CQMF), monsieur Guillaume Charbonneau, en réaction à l'article publié dans le journal Le Soleil et aux interventions de madame Cynthia Cameron et d'Impératif français dans le dossier de l'examen de certification mal traduit du Collège des médecins de famille du Canada (CMFC); mauvaise traduction qui a nui aux étudiants et étudiantes francophones comme en font foi les témoignages publiés à la fin de ce courriel.

Vous constaterez en lisant la réponse du président du Collège québécois des médecins de famille (CQMF) que le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) ne fait mention nulle part de réparations ou d'excuses à l'endroit des étudiants et étudiantes qui ont été défavorisés par cette mauvaise traduction et qui, de surcroît, ont eu à payer celle-ci!

Au-delà d'une promesse du Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) pour l'avenir, les étudiants sont en droit d'obtenir réparation pour la discrimination dont ils ont été victimes lors du dernier examen - de surcroît, ce problème de mauvaise traduction existe depuis longtemps - et de recevoir des excuses officielles du Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) pour eux-mêmes et pour la francophonie.

« Qu'à travers l'histoire des examens du CMFC, incluant celui du printemps 2008, les francophones (aient) toujours obtenu un taux de réussite plus élevé et une meilleure moyenne que les anglophones », comme l'écrit dans la lettre ci-dessous le président du Collège québécois des médecins de famille (CQMF) et le publie un autre article du Soleil, ne change rien à la situation. Plus de professionnalisme de la part du Collège du Canada dans la traduction de l'examen et plus de respect à l'endroit de la francophonie auraient donné « un taux de réussite » et « une moyenne » encore plus élevés !

De plus qu'en est-il des étudiants qui ont échoué à cause de cette mauvaise traduction et qui ensuite n'ont pu obtenir leur certification? Tout ceci dans un contexte où les sociétés canadienne et québécoise ont un besoin criant de médecins! Ces étudiants et étudiantes, se sont fait voler l'un des investissements personnels et financiers les plus importants de leur vie.

Nous remercions le Collège québécois des médecins de famille (CQMF) de ses démarches. Qu'à « l'avenir, plutôt que de réaliser la traduction officielle des questions élaborées à l'origine en anglais, les questions de l'examen soient préparées en français et en anglais » est un pas dans la bonne direction. Mais nous insistons : le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) doit faire plus que formuler une promesse pour l'avenir. Réparations et excuses s'imposent.

Source: Impératif français


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Ci-dessous, la lettre du président désigné du Collège québécois des médecins de famille (CQMF), monsieur Guillaume Charbonneau:

Chers(ères) membres,

Le Collège québécois des médecins de famille (CQMF) tient à vous informer qu'il a pris connaissance des préoccupations concernant la traduction en français de l'examen de certification du Collège des médecins de famille du Canada (CMFC).

En tant que porte-parole des médecins québécois au CMFC, nous sommes très préoccupés par la situation et suivons étroitement le dossier. Le CMFC nous a assurés être conscient des préoccupations en ce qui a trait à la traduction de l'examen du printemps 2008 et a immédiatement pris les mesures nécessaires à sa révision détaillée afin de répondre aux points problématiques, entre autres, en demandant une analyse majeure par des consultants externes.

De plus, à l'avenir, plutôt que de réaliser la traduction officielle des questions élaborées à l'origine en anglais, les questions de l'examen seront préparées en français et en anglais.

Il est à noter qu'à travers l'histoire des examens du CMFC, incluant celui du printemps 2008, les francophones ont toujours obtenu un taux de réussite plus élevé et une meilleure moyenne que les anglophones. De plus, les questions dont le résultat des répondants s'avérait plus faible, que ce soit du côté francophone ou anglophone, ont toujours été retirées de l'examen.

Le Collège québécois des médecins de famille tenait à vous aviser de la situation et vous remercie de la confiance que vous lui témoignez.

Le président désigné,

Guillaume Charbonneau, MD, CCMF

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Voici les commentaires de certains étudiants de trois universités francophones.
Les noms et les adresses internet ont évidemment été enlevés

1 :
Ça ne m'intéresse pas trop de parler directement au journaliste mais quand on
terminait notre examen, il y avait une feuille d'évaluation etla seule plainte que j'avais était la traduction qui était très mauvaise. Je viens de l'ouest de l'île de MTL, j'ai été au CEGEP anglophone et j'ai un bacc à McGill, bref je suis parfaitemnet bilingue et il m'est arrivé à qqes reprises d'aller consulter la version anglaise. J'ai constaté que la traduction était atroce. J'ai encore un exemple en tête.

On parle de changements qui ont un impact sur la compréhension de la question. Si j'avais eu le choix, j'aurais fait mon examen en anglais. Est-ce que ça peut changer le résultat final, peut être pas mais tant qu'à offrir le service en français, qu'il le fasse comme il faut.

2 :
Allo Cynthia!
Oui effectivement il fallait se lever quelques fois pendant l'examen. Je me suis
peut-être levée 2-3 fois par cahier d'examen. Il y en avait quatre cahiers.
toutefois ce n'était pas au point d'avoir préféré le faire en anglais.
exemples:
le nom du test de dépistage en grossesse (trisomie...) était traduit d'un nom
que l'on utilise pas ici, toutefois même quand les surveillants ont fini par
appeller, car ils ne savaient pas non plus de quoi il s'agissait...Ce n'était
pas clair de quel test il s'agissait (celui à 15 semaines, celui chez
procréa...) ça c,est précisé avec le temps

il traduisait distal par inférieur...

il y a eu confusion entre fréquence et rythme cardiaque

pour le reste je ne me souviens plus trop!

De plus les surveillants ne cessaient de faire des corrections pendant notre
remps d'examen...ça devenait vraiment agassant! Au début ils voulaient même
les faire sans que l'on ait le droit d'ouvrir nos cahiers d'examen!

Bye bye!
Bonne fin de résidence!

3 :
Bonjour,
il est un peu difficile de répondre en terme d'exemple concrets. Je suggère
que des francophones bilingues qui viennent de faire l'examen soient choisis
afin de faire la revision complète de l'examen et de faire le compte des
nombreuses erreurs et en passant en finir une fois pour toute avec la
traduction de past medical history...

4 :
Bonjour,
J'ai fait mes examens au printemps 2008 et je partageais l'avis général de
tous les résidents. La traduction de l'examen écrit du Collège des médecins
de famille du Canada était tout simplement honteuse.
Tout d'abord, ça doit faire au minimum une dizaine d'années qu'à tous les
ans, les résidents se plaignent de ce problème et le mentionnent dans leurs
évaluations à la fin de l'examen. Pourquoi les responsables n'ont-ils jamais
fait de changements alors que la mauvaise qualité du français est relevée à
chaque année? C'est un mystère.
Pour ma part, j'aurais bien aimé aller consulter la version anglaise à
l'avant, car très fréquemment, j'avais l'intuition que la question était mal
traduite. Souvent aussi je n'étais pas certaine de ce qui était demandé car
les mots semblaient mal choisi. Malheureusement, le temps étant compté (il y
a 4 parties à l'examen, limitées à 1h30 par partie) je n'ai pas eu ce
loisir... J'étais assise à l'arrière de la classe (places assignées) et
faire des allers-retours à l'avant m'aurait fait perdre un temps
considérable! J'avais tout juste le temps nécessaire pour compléter toutes
les questions, pas une minute de plus...
Pourquoi nous, les francophones, devrions-nous payer pour la mauvaise traduction
de l'examen? Pourquoi aurions-nous à nous déplacer à l'avant de la classe
pour voir la version anglaise (une chance que nous sommes en majorité
bilingues!!!!!!!!) et perdre ainsi du temps précieux, alors que les
anglophones, eux, peuvent rester assis à leur place et très bien comprendre
leur examen?
J'ai vraiment été choquée par la piètre qualité de la traduction
française. Ce qui me choque le plus, c'est qu'aucun effort ne semble avoir
été fait malgré les demandes répétées des dernières années. Ce ne
serait pourtant pas difficile de faire réviser l'examen français par quelques
médecins francophones qui apporteraient leurs suggestions de modifications et
viendraient ensemble à un consensus...
Bref, vous pouvez constater que cela m'a extrêmement déçue...
J'étais soulagée d'avoir réussi l'examen malgré tout (car je suis convaincue
que cela pénalise les francophones)!

5 :
Bonjour,
personnellement, je me suis levée 3 ou 4 fois. C'était parce que je me
demandais si je comprenais bel et bien le sens de la question , mais la version
anglaise ne m'a pas plus aidé.

6 :
Voici les exemples de mauvaise traduction que j'ai notées dans l'examen:

« Lumpectomie » au lieu de tumorectomie.

On nous demande les ATCD du patient alors qu'on veut réellement nous demander
des éléments de l'HMA.

La syntaxe qui nous amène parfois à ne pas bien comprendre le sens d'une
phrase.

J'ai dû me lever environ 6 fois pendant l'examen pour aller consulter la copie
anglaise: cela amène une perte de temps!

Voilà! J'espère que ça te rends service!

7 :
Bonjour,
Je ne me souviens malheureusement pas d'exemples précis, mais j'ai dû demandé
la version anglaise à plusieurs reprises. (En fait, c'est parce que quelqu'un
des années antérieures m'avait dit qu'on y avait accès que je l'ai demandé
car les instructeurs de l'examen n'en avait fait aucune mention jusqu'à ce que
je le demande).

J'étais franchement fâchée de payer 1600$ pour un examen et de voir une
traduction aussi mauvaise....
Merci pour votre initiative,

8 :
Bonjour,
Il y a avait une question sur la fibrillation auriculaire et son
traitement. En francais, il demandait 2 classes de médicament pour le
controle du RYTHME. La version anglaise disait plutot et ce qui me semble
plus adéquat
2 classes de médicament pour le controle du RATE, ce qui en francais se
traduit par fréquence et non rythme.

J'espère que ca pourra vous aider

9 :
Bonjour,
Il y a avait une question sur la fibrillation auriculaire et son
traitement. En francais, il demandait 2 classes de médicament pour le
controle du RYTHME. La version anglaise disait plutot et ce qui me semble
plus adéquat
2 classes de médicament pour le controle du RATE, ce qui en francais se
traduit par fréquence et non rythme.

J'espère que ca pourra vous aider

10 :
Bonjour,
Nous ne nous souvenons que d'un exemple majeur ou la traduction nous aurait
fait rater la question : La question demandait de nommer le médicament pour
contrôler le rythme d'une FA, alors qu'en anglais, on demandait un traitement
de la fréquence. Rate avait donc été traduit comme rythme!!!
Autrement, nous avons redemandé de lire la version anglais que quelques fois,
sans que ça change grand chose à notre perception de la question.
Bonne chance!

11 :
Bonjour,
Je supporte ta sortie contre la version française de l'examen.
Je me rappelle du problème de traduction de la question sur les raisons pour faire un contrôle du rythme cardiaque.
Il y avait eu mauvaise traduction entre ''rhythm''-''rate'' et entre ''fréquence et rythme''.
Bonne journée

12 :
La traduction etait effectivement décevante pour un examen de cette importance. j ai utilisé le questionnaire en anglais 3 fois dont une fois pour une erreur majeure( rate control vs rythm controll mal traduit en francais, ce qui fait toute la difference). si c etait a refaire, je le ferais en anglais. je crois par contre qu'un examen de cette importance,
pour lequel on paie très cher, devrait avoir une traduction impeccable.
merci!

13 :
Sans être un commentaire, je vous décris un exemple dont on m'a parlé ce matin même.
Un résident immigrant de très bonne qualité, soit la possibilité d'être nommé « espoir d'une génération », aurait eu beaucoup de mal avec la traduction de l'examen et l'aurait échoué. Selon ses patrons d'UMF, il aurait très bien performé aux EMS, mais aurait eu beaucoup de misère avec la partie écrite puisque le français est sa troisième langue.
Il aurait préféré faire l'examen en anglais s'il avait su.