Les élections fédérales et la francophonie

2008/09/18 | Par Impératif français

1) Diversité culturelle mondiale

L'UNESCO a adopté par une majorité écrasante, le 20 octobre 2005, la Convention sur la protection de la diversité des expressions culturelles, laquelle est en vigueur depuis le 18 mars 2007. « Le 25 novembre 2005, le Canada devenait le premier pays à l'accepter. » Son objectif est « de protéger et de promouvoir la diversité des expressions culturelles » contre l'uniformisation culturelle et la mondialisation.

Question 1 : Le 25 novembre 2005, le Canada devenait le premier pays à accepter la Convention sur la protection de la diversité des expressions culturelles adoptée par l’UNESCO. Quelles politiques et mesures concrètes votre Parti politique envisage-t-il de mettre en vigueur pour protéger la francophonie canadienne contre l'uniformisation culturelle et la mondialisation? Bref, contre l’américanisation et l’anglicisation?

2) La nation québécoise

Le gouvernement canadien a reconnu que les Québécois et Québécoises formaient une nation au sein du Canada.

Question 2 : Êtes-vous prêt à modifier la Loi canadienne sur la citoyenneté de manière à ce que les immigrants qui s’établissent au Québec soient tenus de faire preuve d’une connaissance adéquate du français pour obtenir la citoyenneté canadienne?

3) Démographie canadienne

Langue maternelle :
· dans l'ensemble canadien, la proportion de Canadiens de langue maternelle française ne cesse de décroître passant, entre 1951 et 2006, de 29 % à 22 %.

· À l'extérieur du Québec, entre 1951 et 2006, la proportion de Canadiens de langue maternelle française passe de 7,3 % à 4,1%.

· Au Québec, entre 1951 et 2006, la proportion de francophones de langue maternelle française est passée de 82,5 % à 79,6%.

Langue d'usage :

· au Canada, entre 1971 et 2006, la proportion de Canadiens - incluant le Québec- parlant le plus souvent français à la maison est passée de 25,7 % à 21,4 %.

· hors Québec, entre 1971 et 2006, la proportion est passée de 4,3 % à 2,5 %.

· selon le recensement de 2006, le taux d'assimilation des francophones hors Québec serait de 38 %.

· selon le recensement de 2006, au Canada, incluant le Québec, la langue anglaise comme langue d'usage, a fait des gains faramineux de 2 784 880 locuteurs, soit près de 40 % de la population francophone, grâce à l'assimilation des francophones et des allophones.

· au Québec, selon le recensement de 2006, la langue anglaise voit son importance augmenter de 29,8 % grâce aux transferts linguistiques en provenance des allophones, la communauté de langue anglaise attirant près de 52 % des transferts linguistiques bien qu'elle ne représente que 8,2 % de la population québécoise totale.

Connaissance des langues

· En 1951, 31,9 % de la population canadienne avait une connaissance du français. Cette proportion est, en 2006, de 30,7 % ;
· En contrepartie, la connaissance de l'anglais, pour la même période est passée de 79,3 % à 85,1 %.

L’unilinguisme anglais progresse

· Au Canada, entre 1996 et 2006, le nombre d’unilingues anglais a augmenté de près de 2 millions de citoyens passant de 19 134 245 à 21 129 945.

Question 3 : Statistique Canada et les recensements le confirment, plus de doute possible : le Canada se défrancise, le Canada s’anglicise! Quelles mesures concrètes entendez-vous prendre pour que cesse le recul du français au Canada?

4) Transferts linguistiques (assimilation)

Au Québec, si le français était en bonne santé, il attirerait 90,7 % des nouveaux locuteurs et l'anglais 9,3 % si on prend les statistiques de la langue maternelle. Or, en 2006, l'anglais avait attiré 52 % des locuteurs qui l’ont adopté comme nouvelle langue d'usage contre 48 % pour le français.

Question 4 : Quelles mesures votre formation politique s’engage-t-elle à adopter pour que les transferts linguistiques cessent d’angliciser le Québec, plus particulièrement les régions de Montréal et de l’Outaouais?

5) Fonction publique fédérale

Selon le rapport annuel du Conseil du Trésor du Canada sur les langues officielles, en Ontario, sans la partie ontarienne de la région de la capitale fédérale (RCF), 10 % des postes de la fonction publique canadienne exigent le bilinguisme pour une population de 510 000 Franco-Ontariens alors qu’au Québec, sans la partie québécoise de la RCF, ce sont plus de 62 % des postes qui exigent la maîtrise de la langue anglaise pour à peine 590 000 Anglo-Québécois.

On retrouve en Ontario un poste exigeant le bilinguisme pour 242 francophones alors qu’au Québec, le gouvernement fédéral impose qu’un poste soit désigné bilingue pour 49 anglophones.

Les discriminations du gouvernement fédéral ne finissent pas là. Dans l’ensemble canadien, incluant le Québec, 7 490 postes de la fonction publique canadienne sont désignés unilingues français pour 84 200 postes unilingues anglais, soit un poste unilingue français pour onze postes unilingues anglais alors qu’au Canada, le rapport francophones/anglophones, selon la langue maternelle, est d’un francophone pour 2,5 anglophones.

Question 5 : Quelles sont les mesures que votre Parti politique propose pour que cesse la discrimination à l’embauche et au travail dans la fonction publique fédérale et au sein des sociétés d’État?

Les rapports annuels du Commissaire aux langues officielles ne cessent de décrier, année après année, le sort peu enviable que le gouvernement fait subir à ses fonctionnaires francophones : réunions en anglais, correspondance interne en anglais, logiciels en anglais, etc. Les fonctionnaires fédéraux du Québec doivent correspondre en anglais avec Ottawa,selon une autre étude du Commissariat aux langues officielles, tellement le siège social du gouvernement fédéral est anglophone. Dans son rapport annuel 2007-2008, le Commissaire aux langues officielles écrit : « les études révèlent que l’assimilation en milieu de travail est courante chez les fonctionnaires francophones… »


Question 6 : Quelles sont les mesures que votre Parti politique s’engage à adopter pour que le gouvernement canadien et sa fonction publique cessent, en milieu de travail, de créer les conditions qui « assimilent les fonctionnaires francophones » ?

6) Rayonnement culturel

Les câblodistributeurs et les compagnies de diffusion par satellite diffusent 3 ou 4 fois plus de stations de radio et de télévision de langue anglaise que de langue française. Cette discrimination avantage les stations étrangères de langue anglaise (surtout des États-Unis) au détriment des stations canadiennes de langue française parce qu’elles sont de langue française!

Quelques exemples de discrimination cautionnée par le CRTC et le gouvernement canadien:

Le distributeur télévisuel par satellite Bell Télé (autrefois Bell ExpressVu) a rayé les canaux européens de langue française : Canal Planète et EuroNews de sa grille en 2007 et a soustrait le Réseau France outremer (RFO) de son service le 10 juillet 2008. Bell Télé fait pourtant de la place à des chaînes européennes en polonais, en allemand, en russe et en anglais et, bien sûr, à des chaînes états-uniennes.

Les abonnés de Bell Télé (Bell ExpressVu) ne captent toujours pas l’antenne régionale de langue française de Radio-Canada (CBOFT). Pourtant, ils peuvent capter la station régionale de langue anglaise de Radio-Canada(CBOT). Bell Télé refuse de diffuser l’antenne régionale de langue française de Radio-Canada (CBOFT), mais diffuse plusieurs stations étrangères en provenance des Etats-Unis!

Star Choice a retiré de son service de base la station de langue française TFO. Pourtant Star Choice trouve de la place pour les stations étrangères de langue anglaise!

Avec la bénédiction du gouvernement canadien et du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), les distributeurs canadiens par satellite diffusent le minimum de stations de langue française; pourtant, ils n’hésitent pas à importer des dizaines de stations états-uniennes non obligatoires et à en faire la promotion.

Pour desservir les régions de l’Outaouais et d’Ottawa, il n’y a que cinq stations radiophoniques privées de langue française pour dix-huit stations privées de langue anglaise, un rapport de 3,6 stations de langue anglaise par station de langue française. Il ne restait de libres que les fréquences 99,7 et 101,7 sur la bande FM. Eh bien, le 26 août dernier, dans sa décision 2008-222, le CRTC annonçait le refus de toutes les demandes d’exploitation de radio de langue française et décidait de contribuer davantage au déséquilibre linguistique radiophonique en annonçant son aval pour deux nouvelles stations de radio de langue anglaise. On est loin du statut d’égalité du français et de l’anglais dans la région de la capitale fédérale que recommandait la Commission Laurendeau-Dalton en 1970.

Question 7 : Quelles mesures vous engagez-vous à adopter pour que le CRTC abandonne ses pratiques anglicisantes et américanisantes des ondes canadiennes? Quelles mesures entendez-vous aussi prendre pour que cesse la discrimination et l’exclusion dont sont victimes les stations radiophoniques et télévisuelles canadiennes et étrangères de langue française et, par conséquent, la francophonie? 

Source :
Jean-Paul Perreault
Impératif français
Recherche et communications