Services aux aînés

2008/09/24 | Par Michel Prévost

Il est scandaleux de voir Marguerite Blais et Christine St-Pierre, respectivement ministres des aînés et de la culture, se réjouir devant l’ouverture de 55 unités d’hébergement privées aux Résidences Tournesol, à Montréal, alors que le Centre Jacques-Viger, un centre de soins de longue durée de 200 lits, vient d’être fermé par l’Agence de la santé de Montréal, pénalisant les personnes qui y étaient hébergées ou en attente d’hébergement.

Tout aussi scandaleuse est la nouvelle orientation du ministère de la Santé qui favorise la création de nouvelles places dans les secteurs privé et communautaire, sous prétexte de libérer des places en soins de longue durée public.

Or, 2000 autres lits en CHSLD publics seront fermés au cours des prochains mois par l’Agence de la santé, le bras droit du ministère, confirmant le désengagement de l’État envers les personnes âgées.

Plus encore choquant est ce faux discours de ministres qui veut que le privé puisse être plus «humain» qu’en CHSLD public. Parlez-en à la quarantaine de résidents, dont une dame âgée de 96 ans, évincés à l’automne dernier par les propriétaires des Résidences Tournesol (Société Cogir) afin de procéder à la rénovation et à l’ouverture des 55 nouvelles places d’hébergement privés financées par l’Agence de la santé.

Parlez-en aussi aux employé-es de Cogir qui vont offrir leurs services dans des conditions de travail maxi-minimales, alors que les gestionnaires empocheront des profits substantiels grâce aux subsides versés par l’État.

Le nouveau ministre de la Santé, Yves Bolduc, doit intervienne rapidement et mettre un frein à cette privatisation déguisée des services publics. Les décideurs politiques, à commencer par Marguerite Blais et Christine Saint-Pierre, n’ont jamais été mandatés par la population pour démanteler notre système public d’hébergement.

Michel Prévost est le président du syndicat (CSN)
CSSS Bordeaux-Cartieville-St-Laurent