Journée mondiale pour le travail décent

2008/10/07 | Par L’aut’journal 

Le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) profite de la tenue demain de la Journée mondiale pour le travail décent afin d’interpeller les gouvernements du Québec et du Canada afin qu’ils renoncent aux politiques économiques de droite, qu’ils ont suivies au cours des dernières années, pour adopter une vision économique plus humaine.

« La crise financière aux États-Unis démontre qu’une société ne s’enrichit pas lorsqu’elle ne permet qu’à quelques individus de s’enrichir pendant qu’elle ferme les yeux sur l’appauvrissement du plus grand nombre. La Journée mondiale pour le travail décent est donc une belle occasion de réclamer de nos gouvernements qu’ils s’engagent dans une nouvelle mondialisation où les efforts viseront à créer des emplois décents pour tous, plutôt que la richesse pour une minorité. », indique Réjean Parent, au nom des organisations membres du SISP.

Selon le SISP, le conservatisme du premier ministre Stephen Harper en matière économique ne fait aucun doute, comme le démontre bien la présente campagne électorale. « Cependant, les politiques économiques du gouvernement libéral à Québec ne sont guère mieux. Il ne faut pas oublier que sous son règne, les travailleuses et les travailleurs du secteur public se sont continuellement appauvris, pendant que les emplois précaires se sont multipliés », affirme M. Parent.

Des compressions qui ont nui à la qualité des emplois

M. Réjean Parent poursuit en affirmant que les nombreuses compressions imposées au secteur public au cours des dernières années, tant en santé, en éducation que dans la fonction publique, ont eu des effets très graves sur la qualité des emplois.

« Le manque de personnel, l’augmentation de la lourdeur de la tâche, le remplacement d’emplois stables par des emplois à statut précaire et à temps partiel font que de plus en plus d’emplois deviennent de moins en moins décents dans le secteur public. Il ne faut d’ailleurs pas se surprendre du fait qu’il soit de plus en plus difficile de retenir les gens en même temps que d’attirer la relève », constate le porte-parole du SISP.

Des gestes politiques indécents à se rappeler

Les organisations syndicales regroupées au sein du SISP, qui représente 300 000 membres dont la majorité provient des secteurs public, parapublic et péripublic, profitent donc de la Journée mondiale pour le travail décent pour rappeler au gouvernement Charest les gestes politiques et économiques indécents qu’il a posés à l’endroit des travailleuses et des travailleurs du secteur public.

« L’antidémocratique loi 142, qui a été condamnée par le Bureau international du travail, utilisée par le gouvernement Charest pour retirer aux travailleuses et aux travailleurs leur droit de négocier et d’améliorer leurs conditions de travail, n’a certainement pas eu pour effet de rendre nos emplois plus décents. Et que dire des lois 7 et 8 par lesquelles le gouvernement Charest a retiré le droit à la syndicalisation de dizaines de milliers de femmes œuvrant dans les services de garde en milieu familial et dans les ressources intermédiaires et les ressources de type familial ? À elles seules, ces lois ont suffi amplement pour entacher de façon indélébile la réputation du gouvernement Charest lorsqu’on parle du droit des travailleuses et des travailleurs à un travail décent », affirme M. Réjean Parent.

Des lois iniques condamnées

Le porte-parole des organisations syndicales du secteur public ajoute que le premier ministre Jean Charest et les membres de son gouvernement méritent que leurs lois iniques ne soient pas oubliées en cette journée spéciale, d’autant plus qu’ils ont refusé de les retirer même après qu’elles aient été condamnées par différentes instances juridiques.

« Ces condamnations n’ont même pas suffi pour ramener à la raison le gouvernement Charest afin qu’il répare les injustices qu’il a fait subir à des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs, dont plusieurs sont des femmes et des jeunes occupant des emplois à statut précaire. La Journée mondiale pour le travail décent est une belle occasion pour s’en rappeler », conclut le porte-parole du SISP.

Profil du SISP

Le SISP regroupe 300 000 membres, issus de cinq organisations syndicales (CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ), dont près de 245 000 proviennent des secteurs public, parapublic et péripublic. La CSQ représente près de 155 000 membres, dont près de 100 000 œuvrent au sein des secteurs de l’éducation et de la santé. La FIQ regroupe 57 000 membres du secteur de la santé. Le SFPQ représente 43 000 membres, dont 40 000 sont issus de la fonction publique québécoise. Quant à l’APTS, elle représente 26 000 travailleuses et travailleurs occupant des postes professionnels ou techniques au sein du réseau public de la santé et des services sociaux. Pour sa part, le SPGQ regroupe plus de 19 000 personnes de la fonction publique, des sociétés d’État, des réseaux de l’éducation et de la santé du Québec.