Pénurie de personnel infirmier

2008/11/03 | Par L’aut’journal 

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ a pris connaissance du dernier portrait de l'effectif infirmier dressé par l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) et est d'avis que les solutions pour faire face à la pénurie d'infirmières vont au-delà du simple fait de freiner les départs à la retraite.

« Pour la Fédération, il est impératif que le ministre de la Santé ne cible pas uniquement les infirmières à l'aube de la retraite. Il faut regarder le problème d'une façon globale. Ne miser que sur les infirmières éligibles à la retraite serait une grave erreur », de dire Michèle Boisclair, vice-présidente à la FIQ. Pour la Fédération, retenir ces infirmières fait partie des solutions mais ce n'est pas la seule à envisager.

La Fédération croit que pour retenir les infirmières d'expérience sur le marché du travail, il faut leur offrir des conditions de travail adaptées à leurs besoins.

D'ailleurs, cette proposition était du nombre des solutions proposées par la Fédération, au gouvernement du Québec, lors de la négociation de la convention collective en 2005. Le gouvernement libéral du Québec avait, malheureusement, accusé une fin de non recevoir.

« Vouloir retenir les infirmières d'expérience encore quelques années dans le réseau de la santé est une bonne chose mais si, en contrepartie, on ne s'occupe pas sérieusement des nouvelles infirmières qui intègrent le marché du travail, ce sera peine perdue. C'est par l'amélioration des conditions de travail et de salaire ainsi que par une meilleure organisation du travail que tout passe. Ces solutions auront des effets bénéfiques pour l'ensemble des infirmières. Elles permettront, entre autres, une meilleure attraction de la main-d'œuvre, mais surtout, nous pourrons maximiser nos chances de garder nos infirmières dans le réseau de la santé public », de poursuivre madame Boisclair.

En effet, plusieurs jeunes infirmières font le choix, après quelques années de pratique, de réorienter leur carrière, ou encore, de privilégier le travail au sein d'agences d'infirmières privées.

QUE FAIT LE MINISTÈRE DE LA SANTÉ?

La Fédération se questionne quant aux actions posées par le ministère de la Santé pour affronter cette grave pénurie d'infirmières qui est déjà à nos portes.

« Nous connaissons depuis tellement longtemps tous ces faits. Qu'est-ce que le ministère de la Santé attend pour bouger? », de questionner madame Boisclair.

La Fédération est également surprise de lire dans le journal La Presse de ce matin, qu'au bureau du ministre de la Santé, Yves Bolduc, on parle d'une série de mesures adoptées en juin dernier.

« Faut-il rappeler au ministre que les mesures annoncées en juin dernier sont issues des travaux de la Table de concertation sur la main-d'œuvre en soins infirmiers et que cette table avait deux principaux objectifs : réduire les heures supplémentaires et le recours aux agences privées. »

« De plus, des 80 millions de dollars annoncés, 37 millions étaient dédiés aux primes accordées au personnel infirmier en soins critiques. Il restait 43 millions de dollars pour financer l'achat d'équipement, les projets-pilotes et la titularisation. Est-ce que ces mesures sont suffisantes pour faire face à cette grave pénurie d'infirmières qui frappera le Québec au cours des prochaines années? Si le ministre de la Santé pense que oui, le réseau de la santé se dirige tout droit dans un mur », de conclure madame Boisclair.