Avancement des femmes dans la société

2008/11/20 | Par L’aut’journal 

« Où est passée la conscience de Jean Charest ? Comment un chef politique peut-il avoir le culot de regarder les gens dans le blanc des yeux et de soutenir, le plus sérieusement du monde, qu’il est préoccupé par le droit à l’égalité des femmes dans la société alors qu’il maintient, depuis 2003, plus de 25 000 femmes dans l’appauvrissement et l’exploitation à travers les lois 7 et 8 et qu’il songe à faire durer encore plus longtemps l’injustice à leur égard ? »

La vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Mme Louise Chabot, ne décolère pas après avoir entendu hier Jean Charest déclarer sur les ondes de la télévision qu’il est préoccupé par l’avancement des femmes dans la société et que cela est aussi « l’affaire des hommes ».

« Comment quelqu’un qui aspire au poste le plus important dans notre société, soit celui de premier ministre, peut-il oser mentir aussi effrontément au vu et au su de tous ? Je suis renversée. Il faut avoir la conscience bien élastique ou ne pas en avoir du tout, pour affirmer être préoccupé par l’avancement des femmes alors qu’on fait adopter des lois qui retirent à des milliers de femmes des droits fondamentaux et les empêchent d’avoir accès à la même protection sociale que tout autre travailleur », s’insurge Mme Chabot.

Une conception étroite et élitiste

La vice-présidente de la CSQ poursuit en soupçonnant Jean Charest d’avoir une définition de l’avancement des femmes dans la société « très étroite et très élitiste ».

« À l’entendre, Jean Charest semble croire que le rôle d’un premier ministre, pour faire avancer les femmes dans la société, se limite à nommer un nombre égal de femmes et d’hommes au sein de son conseil des ministres et sur les conseils d’administration des diverses sociétés d’État, pendant qu’il s’assure de pouvoir empêcher des milliers d’autres femmes, moins privilégiées, d’améliorer leur sort. C’est une conception de la parité hommes/femmes méprisante, dont la grande majorité des femmes au Québec n’ont surtout pas besoin », soutient Mme Chabot.

Un cynisme rarement vu en politique

Mme Louise Chabot rappelle que la CSQ, la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) et l’Alliance des intervenantes en milieu familial (ADIM-CSQ) interpellent sans arrêt Jean Charest depuis le début de la campagne électorale pour lui demander de renoncer à en appeler du jugement invalidant les lois 7 et 8, et qu’il n’a jamais daigné répondre.

« Jean Charest pourrait au moins avoir la décence minimale de ne pas empiler son cynisme et son arrogance par-dessus le mépris évident qu’il a manifesté jusqu’à présent à l’égard de ces 25 000 femmes qui l’interpellent. C’est exactement ce qu’il fait lorsqu’en plus d’ignorer leurs cris publics pour avoir droit à la justice et au respect, il se permet de se positionner publiquement comme un « défenseur » de la cause de l’avancement des femmes dans la société. Nous aurons rarement vu un tel cynisme politique au Québec », conclut la vice-présidente de la CSQ, Mme Louise Chabot.