Nouvelles du Saguenay : Des promesses, des promesses…libérales

2008/11/25 | Par Pierre Demers

En exergue d’abord, un mot de circonstance de Jacques Brassard sur la présente campagne:

«Les Québécois apprécient un gouvernement traîne-savates, qui bouge le moins possible. Ils ont été bousculés par l’État pendant tant d’années qu’ils sont contents qu’on les laisse enfin tranquilles un moment. Une trêve dans l’interventionnisme étatique, ils trouvent cela plutôt agréable.(sic)  (Le Quotidien, 5 novembre 2008)

Si les Libéraux gagnent un ou deux comtés au SLSJ (Ils seraient en avance dans les intentions de votes dans Dubuc et nez à nez dans Jonquière selon un sondage du Progrès-Dimanche du 23 novembre), ce sera à cause de la déconfiture de l’ADQ qui ne recueille plus que des grenailles et le poids politique (?) et réactionnaire de leurs candidats en lice.

Des candidats qui entretiennent depuis le début de la campagne la confusion des genres et des idées tout en promettant n’importe quoi à coup de millions $ comme leur chef frisé Charest.

Mais, surtout, comme lors de la récente campagne fédérale, le pouvoir à n’importe quel prix, envers et contre tout, même contre l’idée souveraine qui serait en déclin ce matin dans Le sondage/bidon du Quotidien (24 novembre). C’est normal qu’une option décline quand on la glisse sous le tapis depuis…dix ans.

Voyons voir des promesses libérales

Dans Dubuc

Dans Dubuc, leur candidat/vedette(sic) Serge Simard, conseiller municipal depuis des années à Saguenay, président d’arrondissement plus ou moins apprécié par Ti-Jean Tremblay qui l’a tassé de certains dossiers-clés (ex. le développement de l’aérogare de Bagotville) a amorcé sa campagne en fou promettant ni plus ni moins qu’un complexe sportif de 16 millions $, déjà dans le paysage municipal depuis des lustres (Le Quotidien, 3 novembre).

La grosse promesse colle tellement bien aux besoins élémentaires des citoyens de la Baie que le maire Tremblay veut aussi en faire l’une de ses promesses électorales lors de la prochaine élection municipale de 2009.

Monsieur Simard veut surtout en profiter pour quitter le conseil municipal actuel qui le tasse de plus en plus. Bref, il se cherche une job plus payante à Québec comme les autres élus qui se présentent Libéral dans la région.

Mais, il reste les deux pieds sur terre et a choisi de conserver son poste et son salaire de conseiller municipal et de président d’arrondissement durant la présente campagne.

Il a ses raisons bien à lui de le faire. « J’ai réduit mon nombres d’heures à Saguenay, mais je continue de répondre aux demandes des citoyens. J’ai déjà obtenu la collaboration des autres conseillers de la Baie qui me donnent un coup de main » (Le Quotidien, 11 novembre).

Il n’indique pas s’il les récompense en billets de spectacles ou avec des places assises pour voir défiler les bateaux de croisières dans sa Baie.

Enfin, de connivence avec son confrère libéral dans Roberval, il y a Georges Simard, maire de Dolbeau-Mistassini et actuel président de la CRÉ. Lui, au moins, ne conserve pas ses deux salaires pendant la campagne. Il pousse sur la finition de l’autoroute Alma-La Baie, l’éternelle route 70. Asphalte oblige.

Dans Jonquière

La candidate libérale dans Jonquière, est présidente de la Commission scolaire de Jonquière. Elle a décidé de ne pas conserver son poste rémunéré durant la campagne. Elle promet sensiblement la même chose que son chef, soit un pouvoir fort et des jobs d’infrastructures.

Elle fait campagne de façon discrète et n’a pas encore fait beaucoup de vagues. Elle s’est même dite surprise du sondage du Progrès Dimanche qui la place nez à nez dans les intentions de votes face à Sylvain Gaudreault qui, il faut le dire, assure une présence quasi quotidienne dans les médias.

Que promet la candidate libérale dans Jonquière ? La fin de l’exode des jeunes en les éduquant dans les centres de formation professionnelle, en leur trouvant ensuite des jobs dans le Nord. Elle veut aussi revitaliser le centre-ville comme tous les autres candidats parce que, depuis la fusion, c’est Chicoutimi qu’on revitalise.

Pour convaincre la galerie qu’elle a du poids politique, elle confirme que Ti-Jean Tremblay va voter pour les Libéraux et que deux conseillers municipaux de Saguenay, Raoul Simard de St-Jean-Eudes et Bernard Noël d’Arvida, sont venus la visiter dans son bureau de comté à la place du maire parce que ce dernier est en voyage au Vietnam actuellement pour vendre sa ville et faire grimper ses air miles.

Dans Chicoutimi

La candidate libérale Joan Simard dans Chicoutimi, elle aussi a dû rechercher l’appui du maire Tremblay (et faire amende honorable) pour accroître sa crédibilité politique, malgré le fait qu’elle avait quitté son poste de conseillère municipale pour cause d’incompatibilité avec ce dernier.

Elle le regrette donc et se dit prête à pousser de l’avant des dossiers, la plupart municipaux, si elle réussit à déloger la famille Bédard de Chicoutimi, péquiste depuis bientôt quatre décennies.

Elle surfe également sur les promesses en asphalte du parti libéral régional, soit le parachèvement de l’autoroute 70 entre la Baie et Alma et… le réaménagement du pont Dubuc vers Chicoutimi-Nord qui cause un bouchon de circulation de… 15 minutes à la fermeture des bureaux vers 16 heures 45(sic).

Dans Alma

Le candidat libéral Pierre Simard dans Alma reste tout de même un cas à part. À la dernière campagne électorale fédérale, il a passé à deux cheveux de se présenter comme candidat du Bloc dans Jonquière/Alma.

Il vient d’être réélu à la présidence du syndicat (FTQ) de l’usine Alcan d’Alma. Il ne voit aucune contradiction entre le fait de se présenter candidat au Parti Libéral et briguer la présidence d’un syndicat de travailleurs.

Au contraire, dans une lettre qu’il a rédigée récemment à l’intention de ses confrères et consoeurs d’usine, il confirme sa foi dans le Parti Libéral qu’il considère plus nationaliste, plus syndicaliste (la loi 143 vous vous souvenez ?) que tous les autres et le plus grand défenseur de nos richesses naturelles.

« J’ai eu l’honneur d’être, à titre de président du Syndicat des Employés d’Énergie Électrique du Québec, au cœur de l’immense effort syndical régional qui a conduit aux annonces d’Alcan en réunissant les conditions nécessaires pour obtenir plusieurs milliards de dollars pour amener en région la nouvelle technologie AP-50. Comme j’étais au cœur des négociations, j’ai vu de près comment a travaillé le gouvernement de M. Charest à ce moment. Non seulement a-t-il fourni l’électricité et des prêts à Alcan, mais il a surtout fait cela dans le plus grand respect du mouvement syndical. En plus, cette entente signée en 2006 prévoit plus d’obligations pour Alcan (siège social garanti au Québec, emplois, redevances sur la technologie, programme d’investissements…) que celles signées par tous les gouvernements précédents. Quand j’ai pris conscience de cela, ça m’a fait un choc, mais ça m’a prouvé que l’équipe libérale était régionaliste et qu’elle était pas mal d’affaires à part ça….. » (sic).

Je ne crois pas que les autres représentants des syndicats des employés de l’Alcan dans la région partagent tout à fait sa vision euphorique du gouvernement Charest dans ce dossier.

Bref, dans sa campagne électorale en cours, il mise lui aussi sur les autres promesses libérales de l’heure, le nouveau PLAN NORD, le nouveau plan forestier du Québec (planter 100 millions d’arbres) décrié par tous, la finition de l’autoroute Alma-La Baie, le maintien des crédits aux régions ressources et plus de places en garderie.

Dans Roberval

Le candidat libéral dans Roberval, Georges Simard, maire de Dolbeau-Mistassini et actuel président de la CRÉ, a tout laissé tomber ses jobs payantes pour se lancer dans la campagne électorale provinciale. Lors de la visite de Jean Charest dans son comté, il a promis la même chose que les autres candidats libéraux, la même chose que son chef et même un peu plus.

Les retombées du PLAN-NORD évidemment dans la région, encore plus de millions $ pour faire semblant de régler une fois pour toutes la crise forestière, surtout des prêts sans intérêt aux compagnies forestières, la rénovation des hôpitaux de son secteur de plus en plus vétustes (le bon docteur Yves Bolduc l’a promis lui aussi ; après tout, c’est sa région même si on a refusé de l’élire dans Alma) et une aluminerie dans le haut du Lac avant …2032. Sans oublier la finition de l’autoroute Alma-La Baie, la fameuse 70, comme tous les autres.

Bref, les candidats libéraux de la région ont de la suite dans les promesses. Ok, ils se cherchent une job d’élu plus payante, malgré le fait qu’ils en ont déjà une. Mais c’est normal. Ils savent compter. Ce sont tout de même des Libéraux, ils savent calculer et en profiter quand la manne passe.

La grande conclusion : pour faire une campagne électorale, rien de mieux que promettre comme toujours de l’asphalte, des patinoires et des jobs dans le Nord.