Avenir de la fonction publique

2008/11/26 | Par L’aut’journal 

La présidente générale du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), Lucie Martineau, déplore que les enjeux concernant la fonction publique soient peu débattus dans le cadre de la présente campagne électorale, et ce, malgré que la fonction publique soit au cœur de la vie des citoyennes et des citoyens, au même titre que les réseaux de la santé et de l’éducation. En ce sens, la leader syndicale s’est adressée par écrit aux chefs des principaux partis pour leur demander de répondre à cinq questions bien précises concernant leurs intentions quant à l’avenir de la fonction publique du Québec.

Lucie Martineau rappelle que ce sont des fonctionnaires qui réalisent les inspections des aliments pour que nous puissions manger en toute sécurité. « D’autres inspectent les bâtiments, les plans d’eau, les viaducs ou les milieux de travail. C’est aussi vers un fonctionnaire que l’on se tourne lorsque nous avons un problème avec le propriétaire de notre logement. C’est à un fonctionnaire que l’on s’adresse pour obtenir une aide de dernier recours ou un coup de pouce dans son cheminement vers l’emploi. À l’âge de la retraite, c’est encore une fois à un fonctionnaire que l’on adresse sa demande de prestation de la Régie des rentes. Bref, la fonction publique joue un rôle déterminant afin de nous permettre de vivre dans une société plus juste et plus équitable. Il est inconcevable que les partis politiques ne s’intéressent pas aux problématiques vécues par celles et ceux qui offrent ces services à la population. »

Politique de non-remplacement

La présidente générale du SFPQ signale que depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux de Jean Charest, ce dernier a retranché près de 5 000 postes dans la fonction publique, fragilisant d’autant les services offerts à la population. « Quelle est la position de votre parti à l’égard de la politique de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui quitte pour la retraite? », demande Mme Martineau aux chefs des principaux partis.

Manque d’effectifs

Dans la même veine, la représentante syndicale souligne que tous les ministères et les organismes de la fonction publique font maintenant face à un manque d’effectifs qui entrave la prestation des services publics. « Citons par exemple les cas de l’Office de la protection du consommateur, la Régie du bâtiment du Québec et le ministère des Transports. La situation est préoccupante à ce point que plusieurs organismes ou ministères souhaitent sortir du giron de la fonction publique pour avoir la possibilité d’embaucher les ressources nécessaires. Qu’entend faire votre parti pour remédier à cette situation? », interroge Mme Martineau dans sa missive adressée aux trois partis représentés à l’Assemblée nationale, au Parti vert et à Québec solidaire.

Sous-traitance

Parallèlement aux coupures d’effectifs, le SFPQ observe actuellement une recrudescence importante du recours à la sous-traitance par les ministères et les organismes. C’est pourquoi Lucie Martineau demande également aux chefs des partis de se prononcer sur cet enjeu. « Lorsqu’il est démontré qu’il en coûte moins cher de faire réaliser un travail à l’interne, votre parti s’engage?t?il à faire réaliser ce travail par des employés de la fonction publique, demande Mme Martineau. Si oui, vous engagez-vous à faire inclure une clause en ce sens au sein des conventions collectives de la fonction publique? »

Garantir les revenus de l’État

Depuis plusieurs années, différentes voix s’élèvent pour dire que l’État n’a plus les moyens de payer pour ses services publics et qu’il devrait confier plusieurs de ses responsabilités au secteur privé. « Étant donné que l’État s’est privé volontairement de revenus en baissant les impôts des particuliers et des corporations, votre formation politique prendra-t-elle des mesures pour augmenter les revenus de l’État afin de lui permettre de fournir les services publics auxquels la population a droit et auxquels elle tient, comme l’indiquent plusieurs sondages? Si oui, comment? », demande aussi la présidente générale du SFPQ.

Réforme du régime de négociation

Par ailleurs, le SFPQ rappelle que les syndicats du secteur public ont entrepris des discussions avec le Secrétariat du Conseil du trésor concernant une réforme du régime de négociation. « À cet égard, votre formation s’engage-t-elle à donner aux employés de la fonction publique le droit de négocier l’ensemble des aspects touchant leurs conditions de travail, incluant la classification des emplois? », questionne Lucie Martineau.

« Nous espérons obtenir des réponses à nos questions d’ici la fin de la campagne électorale. Nous avons l’intention de rendre publiques les réponses obtenues. Je crois que ces questions et les réponses qui viendront sont importantes, tant pour nos membres que pour la population en général. La fonction publique du Québec joue, en effet, un rôle essentiel au sein de notre société afin d’assurer la sécurité, le bien-être et le respect des droits fondamentaux de la population. Tout au long de notre existence, la fonction publique nous accompagne afin de nous soutenir et de nous assister dans tous les aspects de notre vie en société », a conclu la présidente générale du SFPQ, Lucie Martineau.

SOURCE : SFPQ