La Grande Guignolée

2008/12/03 | Par La Coalition contre la précarité

La Coalition contre la précarité juge que la charité du temps des fêtes s'avère trop limitée pour répondre aux besoins d'une population appauvrie à longueur d'année. Le regroupement dénonce l'irresponsabilité des gouvernements face à la pauvreté croissante et l'absence de propositions concrètes permettant d'assurer une véritable redistribution de la richesse. La Coalition contre la précarité rassemble des organisations de défense des personnes à l'aide sociale, chômeuses, étudiantes et immigrantes.

La Coalition contre la précarité s’indigne du délaissement de la lutte à la pauvreté par l’État et voit dans l’exemple éclatant qu'est la Grande Guignolée le symbole de la croissance d’une industrie philanthropique au Québec.

« La philanthropie est en voie de devenir une véritable industrie. L’État se désengage de plus en plus en matière de redistribution de la richesse : la lutte à la pauvreté aurait-elle été privatisée au Québec? » s'inquiète Pascal Chabot, porte-parole de la Coalition.

Personnes à l'aide sociale, étudiants et étudiantes, chômeurs et chômeuses et immigrants et immigrantes s'unissent pour que s'instaure une véritable responsabilité politique à l'égard de la pauvreté. Car pour lutter efficacement contre la précarité, il faut compter sur des mécanismes de solidarité collective et de redistribution de la richesse qui sont le moins possible sujets aux caprices de la vie et de l’économie.

Malheureusement, ces mécanismes ont été malmenés par les gouvernements depuis plusieurs années. S’il y a une leçon à tirer des turbulences économiques qui nous secouent actuellement, c’est que nous devrions davantage nous préoccuper de la qualité des protections sociales dont nous disposons.

Cette année, le tintamarre de la Guignolée contrastera plus que jamais avec le silence des principaux partis politiques sur la redistribution efficace de la richesse et l’importance d’une réelle lutte à la pauvreté.

Sans rien nier du succès retentissant de la Guignolée des médias qui, bon an mal an, ne récolte pas moins de 1,5 à 2 millions en argent sonnant, et plus encore en denrées diverses, il faut nous questionner sur la signification politique de cet engouement saisonnier pour la générosité ponctuelle.

En quoi les millions récoltés lors de cet événement compensent-t-ils les milliards coupés dans nos programmes sociaux et perdus en baisses d’impôts depuis plusieurs années? La charité peut-elle combler adéquatement les besoins créés par la privatisation de services publics, la faiblesse des mesures de protection sociale et une fiscalité qui accentue de plus en plus les écarts économiques?

Rassemblant des organisations provinciales et régionales oeuvrant pour la défense des droits des individus subissant une condition précaire, la Coalition contre la précarité a été formée il y a quelques mois dans le but d'obtenir une transformation en profondeur des politiques sociales.

À ce jour, l'ADDS, l'ASSÉ, le MASSE, l'OPDS et le Projet Genèse ont joint le regroupement, qui représente près de 45 000 membres. Diverses
actions sont à prévoir au cours des prochains mois.

La Coalition contre la précarité :
-Association pour la défense des droits sociaux (ADDS)
-Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)
-Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE)
-Organisation populaire des droits sociaux (OPDS)
-Projet Genèse