Entente « confidentielle » entre Rio Tinto Alcan et Charest

2009/01/21 | Par Jean-Pierre Fortin

En décembre 2006, le gouvernement Charest annonçait en grande pompe la signature d’une entente de continuité avec Alcan en échange de la construction d’une nouvelle usine pilote AP-50 à Jonquière, devant être construite sur une période de 10 ans.

Le gouvernement du Québec accordait un prêt sans intérêt de $400 millions devant être remboursé dans 30 ans.  De plus de ces $400 millions, Rio Tinto Alcan pourrait ne rembourser que 300 millions de dollars.

Devant une apparente bonne nouvelle, le gouvernement Charest signait une deuxième entente dite « confidentielle », dans laquelle le premier ministre Charest ainsi que le ministre du Développement économique Raymond Bachand ont secrètement accepté que Rio Tinto Alcan élimine des centaines d’emplois bien rémunérés au Québec.

Selon nos informations, le gouvernement du Québec a accepté qu’Alcan ferme quatre usines au Québec :

Usine Vaudreuil

800 emplois

Usine Beauharnois

200 emplois

Usine Shawinigan

600 emplois

Usine précuites Arvida

650 emplois

Au total, plus de 2 000 emplois.

En fin négociateur le gouvernement Charest n’a exigé qu’une infime assurance.

Le seul engagement exigé de Rio Tinto Alcan est le suivant : pas de fermeture précipitée à moins que le prix de l’aluminium ne baisse sous la barre de 1 800 $US pendant une période de 30 jours.

  1. Pourquoi 1 800 $US alors que le coût de production est d’environ 1 000 $US?
  2. Pourquoi aussi peu que 30 jours?
  3. Non mais, il faut le faire : entre Rio Tinto Alcan et le gouvernement du Québec, il y a en a un qui s’est fait avoir, et croyez-moi, ce n’est pas Rio Tinto.
  4. Comment, comme Québécois, pouvons-nous accorder un prêt de 400 millions de dollars sans intérêt remboursable dans 30 ans et permettre à cette entreprise d’éliminer des centaines d’emplois sur un enjeu de 30 jours?
  5. La fermeture annoncée de l’usine d’électrolyse de Beauharnois ainsi que la réduction de 400 000 tonnes de production de l’usine d’alumine Vaudreuil sont totalement inacceptables et scandaleuses.

Le gouvernement Charest est le premier responsable de la perte de ces emplois au Québec et doit en être tenu responsable.  Nous demandons au premier ministre du Québec d’intervenir personnellement auprès de Rio Tinto Alcan afin de faire renverser cette situation.

Nous déplorons aussi vivement Rio Tinto Alcan qui a pris la décision d’éliminer des centaines d’emplois au Québec sans jamais en parler au syndicat.

Nous sommes en mesure de démontrer que malgré la baisse du prix de l’aluminium, les usines de Beauharnois et de Vaudreuil sont toujours rentables pour Rio Tinto Alcan.

Pour terminer, nous demandons à Rio Tinto Alcan de revenir sur sa décision et de s’asseoir avec notre syndicat, afin qu’ensemble, comme dans le passé, nous trouvions des solutions qui protègent l’avenir de nos emplois ainsi que celui d’Alcan.