Éducation : il faut agir

2009/02/18 | Par L’aut’journal 

Quelque 400 partenaires provenant des milieux de l’éducation, universitaire, syndical, politique, étudiant, communautaire et international ont participé au colloque de la CSQ dans le but de discuter des meilleures façons d’améliorer l’éducation et la réussite scolaire des Québécoises et des Québécois.

« Les partenaires présents à notre colloque partagent notre passion pour l’éducation et veulent agir pour favoriser la réussite éducative. Nous partageons cet objectif et sommes convaincus de la nécessité de travailler ensemble pour y arriver. C’est donc pour cette raison que nous sommes ravis de la réponse positive de nos partenaires à notre invitation », affirme le président de la CSQ, Réjean Parent.

Le colloque L’éducation une priorité nationale : Des propositions pour une meilleure éducation au Québec est l'aboutissement d'une consultation lancée par la Centrale auprès du personnel de l'éducation de l'ensemble du Québec, au cours des trois dernières années, afin de faire le point sur la situation de l'éducation québécoise.

Près de 15 000 personnes provenant de toutes les régions du Québec ont eu l'occasion d'exprimer leur point de vue sur les meilleurs moyens à mettre en oeuvre pour assurer une éducation de qualité pour tous les jeunes et tous les adultes en formation, du préscolaire à l'université. Les résultats de cette vaste consultation sont à la base des discussions qui ont eu lieu au cours du colloque.

La CSQ s’est également associée à onze organisations syndicales et étudiantes du réseau de l’éducation et a adhéré au manifeste Faire de l’éducation la priorité nationale du Québec, en novembre dernier.

Faire de l’éducation une priorité nationale et agir dès la petite enfance

« Au Québec, c’est un élève sur quatre qui décroche et un élève sur trois qui n’obtiendra pas son diplôme avant 20 ans. Il y a un large consensus à l’effet de faire de l’éducation une priorité nationale. Il devient prioritaire de viser l’obtention d’un premier diplôme pour le plus grand nombre et agir dès la petite enfance pour obtenir de meilleures chances de réussite », affirme Réjean Parent.

En ce sens, certains modèles européens peuvent devenir des modèles intéressants. De plus, la CSQ plaide pour de meilleures politiques sociales, favorables à l’amélioration des conditions de vie des jeunes et des adultes en formation.

Éliminer la concurrence entre les établissements

Nous assistons à une saignée de l’école publique au Québec et cela, malgré tous ses efforts et ses bons coups. Alors que le réseau public connaît une baisse de son effectif de 7,6 %, le réseau privé enregistre, de son côté, une hausse de 12 %. Entre 2002 et 2008, le réseau public a perdu 76 551 élèves et le réseau privé a gagné 13 361 élèves.

La CSQ milite pour la constitution d’un véritable réseau éducatif afin de promouvoir la coopération et d’éliminer la concurrence entre les établissements. Il est essentiel de financer adéquatement l’éducation publique, du préscolaire à l’université. Il faut abolir progressivement le financement public de l’enseignement privé conditionnellement à l’intégration du personnel au secteur public.

Cela passe également par l’ouverture de projets pédagogiques particuliers à tous les élèves, par l’offre d’une formation diversifiée sur l’ensemble du territoire et par une meilleure collaboration entre les établissements d’enseignement supérieur.

Assurer de meilleures conditions d’apprentissage et de réussite pour toutes et tous

« Classes surpeuplées, intégration massive des élèves en difficulté au sein des classes dites ordinaires sans les ressources nécessaires, ou l’absence de services professionnels ou de soutien ne favorisent en rien des conditions d’apprentissage et d’exercice favorables à la réussite du plus grand nombre. Les conditions d’apprentissage et de réussite ne sont pas toujours au rendez-vous », affirme le président de la plus importante organisation syndicale en éducation.

Pour la CSQ, il faut privilégier de meilleures conditions d’apprentissage et de réussite pour toutes et tous. Cela passe par la réduction du nombre d’élèves par classe, et par l’offre de services professionnels et de soutien de qualité en quantité suffisante, du préscolaire à l’université, en passant par l’éducation des adultes et la formation professionnelle. Il est également nécessaire de revoir l’intégration des élèves en difficulté pour mieux en baliser les limites et les possibilités.

Améliorer les conditions d’exercice du personnel de l’éducation.

La CSQ réaffirme la nécessité d’améliorer les conditions d’exercice du personnel afin non seulement d’assurer un service de qualité, mais également d’éviter les départs précipités en début de carrière ou bien avant l’heure de la retraite.

De plus, comme dans bien d’autres secteurs, nous sommes aux prises avec des pénuries de personnel, des départs hâtifs, de l’épuisement professionnel et de la précarité d’emploi.

La CSQ plaide la nécessité de mettre en place des mesures pour favoriser l’attraction, l’insertion professionnelle, le maintien en emploi et de meilleures conditions de fin de carrière pour le personnel de l’éducation.

Il faut également revaloriser les métiers et les professions de l’éducation et cultiver la fierté de notre contribution au développement des jeunes.

« Comme bien d’autres intervenants du milieu de l’éducation, nous réitérons l’importance de faire de l’éducation une priorité nationale. L’heure est à dégager un consensus social autour de certaines questions et à faire preuve de courage dans nos choix », conclut le président de la CSQ, Réjean Parent.

 

Source : CSQ