Humour féroce sur leur poitrine

2009/04/03 | Par PAJU

Le journal israélien Ha’aretz a soulevé récemment une vague de controverse quand il a révélé que les soldats israéliens créent le design, achètent et portent des T-shirts sur lesquels on peut voir des messages comme ceux-ci :

  • Un T-shirt d’un tireur d’élite porte l'inscription « 1 balle, 2 morts » à côté de la photo d’une femme palestinienne enceinte, touchée au ventre.
  • Un T-shirt pour tireurs d'élite d'infanterie porte l'inscription « Mieux vaut utiliser Durex » à côté de la photo d'un bébé palestinien mort, de sa mère en pleurs et d’ un ours en peluche.
  • Le bataillon Lavi s’est fait faire un T-shirt portant l’inscription « Je parie que tu t’es fait violer » accompagnée d’un dessin d’un soldat et d’une jeune femme couverte d’ecchymoses.
  • Le bataillon Haruv a imprimé des T-shirts portant l’inscription « Nous n'arrêterons qu’après confirmation de mort », une pratique – déniée par l'armée - qui consiste à tirer, à bout portant, une balle dans la tête de la victime.
  • Un T-shirt de juillet 2007 porte l'inscription « C’est plus difficile à viser quand c’est petit », avecl’image d’un enfant mis en joue par un soldat.
  • Un T-shirt imprimé pour les soldats du bataillon Lavi porte l'inscription « Nous sommes venus, avons vu, avons détruit », avec des images descriptives (armes, soldat en colère, village palestinien, mosquée en ruines). Ce bataillon a passé trois ans en Cisjordanie.
  • Un T-shirt d’autres tireurs d’élite porte l'inscription « Inutile de courir, tu vas mourir fatigué » avecl’image d’un jeune garçon palestinien en fuite.
  • Un T-shirt de la brigade Golani porte l’inscription « Pas de vierge, pas d’attaque terroriste » avecl’image d’un soldat en train de violer une fille.

Pourquoi ces images et slogans sont-ils si populaires? Selon la sociologue israélienne, Dr Orna Sasson-Levy, ce comportement révoltant fait partie d’un processus de radicalisation qui balaie tout le pays. Le Palestinien n’est plus perçu comme une personne, un être humain qui a des droits fondamentaux. Alors, il est un objet auquel on se permet de tout faire.


Adapté de « Bébés palestiniens morts et Mosquées bombardées – la mode IDF en 2009 », écrit par le journaliste israélien Uri Blau et publié le 20 mars 2009 par le grand quotidien israélien Ha’aretz. Texte complet : http://www.haaretz.com/hasen/spages/1072466.html