Jeffrey Sachs au Sommet du millénaire

2009/04/20 | Par Catherine Caron

Dans le cadre du Sommet du millénaire qui se tenait à Montréal récemment, l’économiste Jeffrey Sachs a été l’un des conférenciers les plus médiatisés.
Il a parlé de l’emprise excessive de la finance sur la société et les gouvernements. Il a montré son désir d’aider les millions de pauvres à travers le monde en dénonçant l’irresponsabilité des États qui ne tiennent pas leurs promesses en matière d’aide au développement alors que cela est tout à fait faisable.
Mais il ne s’est trouvé personne pour le questionner sur son propre rôle dans ce système économique.

À titre de conseiller économique, Jeffrey Sachs a préconisé des thérapies de choc qui ont causé de grandes misères et souffrances aux peuples de Bolivie, de Russie et de Pologne notamment.

Pauvreté, violence, répression, privatisations et enrichissement d’une minorité ont accompagné les politiques qu’il a encouragées des années durant. La journaliste Naomi Klein en traite en détail dans son livre La stratégie du choc.

Si on en juge par ses propos repris dans les médias, le discours actuel de Jeffrey Sachs n’a même pas l’attrait de celui d’un honnête converti (à un objectif de justice sociale par exemple) puisqu’il ne mentionne nullement de sa contribution au système qu’il dénonce aujourd’hui.

Mais le plus affligeant est d’observer la vaste majorité de nos médias vanter le regard « non complaisant » de Jeffrey Sachs sur notre système économique sans même se rendre compte à quel point ils sont complaisants... envers lui.