José Maria Aznar à Montréal

2009/05/11 | Par Catherine Caron

On se demande bien quelle idée l'homme d'affaires Daniel Langlois, fondateur de Softimage et du cinéma Ex-Centris, a eu d’inviter à Montréal José Maria Aznar, un homme de la droite radicale. Il affirme : « Les pays qui prennent le chemin de la libéralisation, de l'innovation et de l'ouverture à l'extérieur seront les premiers à s'en sortir. »

Et on le laisse dire, jusque dans les médias. S’est-il trouvé un journaliste pour questionner pareille affirmation qu’invalide l’examen rudimentaire des faits? Pas à ma connaissance.

Il existe pourtant un large consensus à l’échelle mondiale à l’effet que les pays les plus affectés par la crise sont justement ceux qui ont plongé tête baissée dans «l’innovation» financière, la libéralisation et la déréglementation à outrance du secteur financier qui sont à la source de cette crise.
Prescrire davantage de cette médecine, c’est faire insulte à notre intelligence et faire preuve d’une grave irresponsabilité sociale. L’Espagne subit plus que d’autre pays cette crise (comme l’Irlande et le Royaume-Uni) précisément en raison des politiques qu’Aznar y a imposées alors qu’il en était le premier ministre.

En suivant le modèle américain, son expansion économique a largement reposé sur le boom immobilier rendu possible grâce à des taux d’intérêt très bas, l’endettement excessif des ménages et la financiarisation poussée de l’économie.
Sans parler des privatisations, de la précarisation des emplois et des réductions drastiques des dépenses sociales qui n’aident pas la population aujourd’hui.