Aux États-Unis, l'industrie nucléaire se fait dire Non

2009/08/31 | Par Nicole Béland

Nicole Béland détient un B.Sc. Géologie

Les temps sont durs pour les lobbyistes de l'industrie nucléaire aux États-Unis. Une agence indépendante d'information sur le nucléaire, la NIRS (Nuclear Information and Resource Service) vient de révéler qu'en 2009 l'industrie nucléaire a essuyé des refus dans chacune de ses requêtes auprès de six États américains pour faire lever les moratoires sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.

Ces moratoires demeureront donc en vigueur dans les États du Kentucky, du Minnesota, d’Hawaï, de l'Illinois, de la Virginie Occidentale et du Wisconsin. Notons que l'Illinois est l'État américain possédant le plus d'installations nucléaires à l'heure actuelle avec onze centrales.

Depuis le rejet par l'administration Obama du site de Yucca Mountain dans le Nevada pour l'enfouissement des déchets radioactifs et les dépassements de coûts astronomiques sur la construction de nouvelles centrales, la soit disant renaissance nucléaire ressemble plus à une entreprise pour sauver les meubles.

L'industrie nucléaire a également échoué dans sa tentative de faire reconnaître le nucléaire en tant qu'énergie renouvelable par les États de l'Indiana et de l'Arizona. De plus, elle a dû abandonner un de ses projets de faire abolir une loi californienne interdisant la construction de nouveaux réacteurs tant qu'un site d'enfouissement de déchets radioactifs n'est pas en opération.

Jennifer Nordstrom, coordonnatrice du projet Carbon-Free, Nuclear-free de l'Institut for Energy and Environmental Research du Wisconsin a déclaré que de « recommander la construction de centrales nucléaires pour combattre les changements climatiques équivaut à dire à un patient de fumer pour perdre du poids ».

Selon madame Nordstrom, les technologies de remplacement existent bel et bien pour permettre de se retirer complètement du nucléaire et des énergies fossiles d'ici 2050.

À l'heure actuelle, le nucléaire est jugé trop risqué par les investisseurs. Aussi, le seul moyen de poursuivre la construction de réacteurs est de faire assumer le risque financier par les contribuables. C'est ce qu'on appelle un CWIP (Construction Work in Progress).

Dans l'État du Missouri, une demande de CWIP a été refusée. En 2009, sur dix demandes d'alléger la législation pour favoriser le nucléaire, seulement une a été acceptée. Dans cet État, la Georgie,  le CWIP coûtera aux contribuables deux milliards de dollars avant même qu'un seul watt d'énergie ne soit produit par les deux réacteurs projetés.

Pour de plus amples informations, consulter l'article au lien suivant :

http://www.nirs.org/press/08-27-2009/1