Firmes de génie-conseil et ministère des Transports

2009/10/28 | Par L’aut’journal 

Les révélations faites par le journal le Devoir concernant l’existence des firmes génie-conseil qui joueraient un rôle déterminant dans l’obtention de contrats au sein du ministère des Transports ne surprennent guère le SFPQ qui a déjà dénoncé cette situation dans le passé.

« Nous aussi, nous sommes en mesure d’établir que plusieurs cadres et hauts fonctionnaires sont passés du ministère des Transports au privé. Tout laisse croire que ces gens, une fois en place, pourraient alors bénéficier d’un accès direct lors des appels d’offres. Une situation qui nous inquiète au plus haut point, il en va de la transparence entourant le processus des appels d’offres », indique Lucie Martineau présidente générale du SFPQ.

Au cours des dernières années, le Syndicat de la fonction publique du Québec a relevé qu’au moins trois directeurs et ou sous-ministres adjoints sont passés de la haute fonction publique à représentants ou conseillers dans des firmes d’ingénieurs-conseils qui font des affaires avec le gouvernement.

« Le gouvernement est captif de ces firmes qui lui dictent, en quelque sorte, la route à prendre quand vient le temps de rédiger des appels d’offres. De plus, le non-remplacement dans la fonction publique entraîne une diminution des effectifs au sein du ministère des Transports ayant comme conséquences que l'expertise se développe en dehors du giron de la fonction publique et que les coûts des travaux sont en constante augmentation », poursuit madame Martineau.

Alors que le nombre de mises en chantier explose et que le gouvernement du Québec investit des milliards sur nos routes et en infrastructures, le personnel au sein du ministère des Transports a fondu comme neige au soleil.

Au milieu des années 1980, le MTQ comptait quelque 10 000 ouvriers; de nos jours, ils ne sont plus que 800 permanents et 2 132 saisonniers. Quant au nombre de contrats de service et de travaux de construction à Transports Québec, en 1999-2000, il était de 1 608. Dix ans plus tard, le MTQ en dénombrait 6 536. Pour ce qui est de la valeur de ces contrats, elle est passée de 509 millions à 2,6 milliards de dollars.

Devant la gravité de la situation, le SFPQ réitère sa demande à l’effet qu’une commission d’enquête publique sur les règles d’octroi de contrats édictées par le Conseil du trésor soit instituée. « Il en va de l’intérêt public, explique Lucie Martineau. Une autorité neutre et ayant les pouvoirs requis doit nous éclairer sur cette situation.

 

Source : SFPQ