Le grand démolisseur

2009/11/16 | Par Alain Dion

En mai dernier, Jean Charest s’autoproclamait grand bâtisseur québécois. À la manière de Narcisse, Charest se mirait dans la source virtuelle de son Plan Nord, nouvelle chimère libérale lancée grossièrement à la face du peuple du Québec.

Monsieur le premier sinistre se voyait déjà trôner au firmament des étoiles libérales aux côtés d’Adélard Godbout, Jean Lesage et Robert Bourassa. La plupart des Québécoises et des Québécois avaient d’ailleurs reçu cette nouvelle fanfaronnade un sourire en coin, amusés de constater la crédulité des militants libéraux.

Depuis les sourires se sont crispés. Les mensonges s’accumulent. Les détournements de sens se multiplient. La lâcheté de ce gouvernement s’érige en système. Caisse de dépôt, déficit budgétaire, commissaire à l’éthique, loi 104 et protection de la langue française, commission d’enquête sur la construction, accord sur le commerce intérieur décrié par l’UPA, tous des dossiers déterminants pour l’avenir du Québec, qui sont soit laissés en plan par veulerie ou opportunisme ou encore sont défendus bec et ongle par aveuglement idéologique.

Au cours des dernières décennies, on le sait, le Québec a connu sa part de valet du fédéral. Aujourd’hui, c’est à un véritable mercenaire à la solde des grands intérêts financiers fédéralistes auquel est confronté le peuple québécois.

Depuis son arrivée au pouvoir, Jean Charest s’est à la fois appliqué à gangrener nos services publics et à fragiliser l’ensemble des outils financiers que nous avons mis cinquante ans à bâtir collectivement.

Cet homme s’emploie jour après jour à démolir l’âme du peuple québécois en réussissant, par ses mensonges, ses supercheries et son manque total d’éthique, à générer un tel cynisme dans la population et un tel dégoût de la chose politique que nous sombrons peu à peu dans une léthargie collective alarmante.

Nous ne pouvons plus laisser cet homme bafouer sans merci la dignité du peuple québécois.

Combien de temps encore nous laisserons-nous insulter, nous laisserons-nous mépriser par cet être sans scrupule. Le peuple québécois doit relever la tête et se débarrasser au plus sacrant de ce pantin de la haute finance, ennemi de la Nation.