Parizeau fait paraître un livre

2009/11/19 | Par Alain Dion

Des barbelés entre les dents

Malgré les désillusions qui les accablent parfois,
les rêves ne se soumettent jamais.

                               Vincent Vallières

Je suis rassuré. La machine fédéraliste s’est remise en marche. Il n’y a pas  trois jours que le livre de Monsieur Jacques Parizeau est paru que déjà s’activent l’armada éditorialiste de La Presse, avec les mêmes barbelés entre les dents. Le patron doit être heureux. Nerveux peut-être ?

Testament politique pour l’un, dernière salve pour l’autre, toutes les épithètes funèbres sont utilisées afin de laisser croire qu’avec la parution de ce livre, nous assistons au dernier chapitre d’une idée qui se meurt.

Et l’autre Marissal qui, méprisant comme à son habitude, semble avoir butiné d’un chapitre à l’autre, cherchant  en vain le scandale.  Son argument le plus solide pour banaliser le livre de Monsieur Parizeau ? Ce livre ne surprendra personne. Ça c’est de l’argument !

Mais non, M. Marissal, on ne réinvente pas tout à chaque occasion dans le mouvement indépendantiste. On ne cherche pas à surprendre. Ni à mentir d’ailleurs. On ne propose pas à la population du Québec de grands vents de changements à tous les quatre ans. Des virages à 180 degrés, même les deux mains sur le volant.

Non, Monsieur Parizeau, comme l’ensemble des militants indépendantistes, explique, répète, rappelle. En véritable pédagogue, patient et respectueux, Monsieur Parizeau reprend l’argumentation, la contextualise, la défend rigoureusement, les yeux résolument tournés vers l’avenir.

Et ça fonctionne assez bien vous savez. À l’époque de mon grand-père, 10 % des Québécois étaient indépendantistes. Mon père lui, en 1980, se battait pour la souveraineté avec 40 % du peuple du Québec. Au dernier référendum, où ma génération votait pour la première fois, nous étions 49,4 % à marcher vers l’indépendance. 

Je vous le disais d’entrée de jeu. Je suis rassuré. J’ai toujours mesuré l’avancement de la lutte de libération nationale à l’ardeur que les valets du fédéralisme déploient pour tenter de démolir, diaboliser ou même ridiculiser la lutte pour l’indépendance du Québec. 

Monsieur Parizeau vient de lancer un simple livre et vous cancanez déjà ? Nerveux, messieurs ?