Correspondance de Indes (3)

2009/11/25 | Par Raphaëlle Patault

Hyderabad, sois prête à m’accueillir. Je viens de descendre d’avion et lorsque je pose le pied dans l’aéroport, je prends conscience que ma nouvelle vie commence. Six mois sont devant moi et me tendent les bras, m’attirent un peu plus à chaque secondes qui passent. Toute excitée, je pense à mon prochain chez moi, à mon stage, à mes nouveaux colocataires, aux AIESECers prêt à prendre soin de moi.

Hyderabad est aussi connue sous le nom de « Cyberabad ». En matière de nouvelles technologies en Inde, Hyderabad est la ville la plus active. En compétition avec Bangalore, elle est l’une des villes les plus dynamiques du pays.

Et en effet, la ville grouille de monde. On dirait une véritable fourmilière. Même style que Delhi de ce côté-là. Sortir est un véritable stress. D’abord, Hyderabad est majoritairement musulmane et très conservatrice.

En tant que femme, tu ne sors pas dans la rue les jambes ou  les épaules dénudées. De plus, les étrangers ne sont pas monnaie courante. Nous sommes donc une véritable attraction touristique. A force d’erreurs, d’observations et de patience, je vais finir par comprendre comment la vie. la ville et ses habitants fonctionnent.

Toute autre manière de vivre, d’agir, de communiquer. Un véritable casse-tête et beaucoup de fous rires.

Si quelqu’un vient vous voir la paume fermée avec seulement le petit doigt levé et vous baratine quelque chose en telugu (langue première de la ville), il faut comprendre qu’ils cherchent les toilettes.

Sachez aussi que les démonstrations d’affection entre sexes opposés sont très loin d’être encouragées. Retenez qu’un bisou dans une voiture vous reviendra à 500 roupies d’amende. Je n’ai pas encore trouvé à combien ça reviendrait si c’est à l’extérieur de la voiture…

C’est aussi une ville très bruyante et il est plutôt dangereux de traverser la rue. La priorité aux piétons n’existe pas et les accidents sont tellement nombreux qu’ils ne les comptent plus tellement c’est devenu une banalité.

Tout cela, arrosé d’une odeur de pots d’échappements et de détritus, rend la ville assez dure à vivre les premiers jours. Mais avec l’aide des gens autour de moi, la chose est supportable.

Oui, Hyderabad regorge de surprises. Je pense que je vais  vivre une véritable expérience de vie. Si tout le monde partait comme cela au moins une fois dans sa vie, il y aurait peut-être moins de conflits entre cultures… Et c’est d’ailleurs dans ce but qu’AIESEC a vu le jour en 1948.