Financement concurrentiel de nos universités

2010/02/24 | Par L’aut’journal 

L'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) dénonce vigoureusement les conclusions du Pacte pour le financement concurrentiel de nos universités.

« Il y a bien sûr un sous-financement du réseau d'éducation postsecondaire, mais dégeler les frais de scolarité aura comme conséquence directe de nuire à l'accessibilité aux études », soulève Christian Pépin, coordonnateur général de l'ASSÉ.

Les 16 signataires du « Pacte » réclament un dégel des frais de scolarité sur 3 ans après 2012 pour rejoindre la moyenne canadienne, et l'instauration d'un système de frais de scolarité différencié.

Mais déjà en 2007, une étude du gouvernement affirmait qu’entre 6000 et 13 000 étudiant-e-s seraient exclu-e-s des bancs d’école suite au dégel des frais de scolarité par le gouvernement libéral d’ici 2012.

Les frais de scolarité se traduisent par une augmentation de l’endettement étudiant et des heures de travail salarié.

« Ça suffit, de vouloir sans cesse siphonner les poches des étudiant-e-s! », s'indigne Christian Pépin.

L'ASSÉ questionne également la question de différenciation des frais

S’il coûtera plus cher pour un-e étudiant-e de s'inscrire en médecine qu'en philosophie, les étudiant-es moins fortuné-es auront moins de possibilités de s'inscrire dans les programmes plus couteux.

« On veut ici créer un système à 2 vitesses qui empêchera certain-e-s jeunes d'étudier là où ils le veulent vraiment », dénonce Christian Pépin.

Les signataires du Pacte proposent également d'injecter des fonds supplémentaires dans le système de prêts et bourses.

Toutefois, celui-ci est déjà largement problématique et sous-financé. « On veut hausser les frais de scolarité jusqu'à 10 000$ alors qu'il y a déjà un trou dans les prêts et bourses? Ce que ces gens proposent, c'est un modèle universitaire à l'américaine qui va nous faire revenir pratiquement 50 ans en arrière. Pourquoi ne pas aller de l'avant comme les autres pays de l'OCDE et se diriger vers la gratuité scolaire, pour assurer un accès universel à l'éducation? », questionne Christian Pépin.

Pour l'ASSÉ, la question des frais de scolarité est une illustration concrète des effets qu’une tarification va avoir sur l’accessibilité aux services publics.

Pourquoi le gouvernement refuse-t-il encore aujourd’hui d’envisager des alternatives allant dans le sens d’une fiscalité plus progressive et d’une contribution plus juste des contribuables à revenu élevé et des grandes entreprises ?