Conflit au cinéma Quartier latin

2010/03/23 | Par L’aut’journal 

La Coalition des employés du cinéma du Quartier latin souhaite commenter le conflit qui a lieu en ce moment entre la direction du cinéma Quartier Latin, la direction des Cineplex du Québec et les employés du cinéma.

Depuis quelque temps, plusieurs réformes sont appliquées et modifient totalement le mode de fonctionnement du cinéma. Ces réformes ont pour but, dit-on, d’uniformiser le travail des employés dans tous les cinémas Cineplex entertainment. Pour les employés du cinéma Quartier Latin, cela ajoute à leurs contraintes sans se solder par compensation équivalente.

C’est pourquoi, le mardi 16 mars 2010, les employés ont commis un acte hors du commun afin d’exprimer leur désaccord face à ces mesures imposées de façon autocratique par des gestionnaires déconnectés de la réalité logistique quotidienne.

Ils ont symboliquement, à plus de 90 %, refusé de porter leur casquette dont la réforme obligeait le port depuis la fin de semaine du 13 mars 2010. L’employeur qui menaçait de sanctions tous ceux qui ne respecteraient pas le nouveau règlement est demeuré silencieux et sans possibilité de riposte devant ce geste de contestation et de solidarité organisé spontanément par un regroupement d’employés.

Pendant cette journée, les employés du cinéma ont remis un document de deux pages expliquant leur démarche et ont sollicité une consultation sur la réforme. La réponse du cinéma a été un refus total de collaboration et le rejet de la proposition d’organiser une rencontre afin de discuter avec les employés de la problématique.

La direction générale située à Toronto a même assuré à notre syndicat qu’elle imposerait de sanctions exemplaires aux 34 employés.

Ce qui est particulier dans cette histoire, c’est que malgré le droit de gérance permettant légalement à l’employeur d’imposer le port obligatoire de la casquette et rendant ainsi impossible une quelconque action de la part de notre syndicat, les employés ont tout de même agi. Ils ont agi puisqu’ils étaient unanimes à réprouver l’archaïsme des pratiques de gestion de la direction. 

« Nous en avons marre de subir sans possibilité de répliques les initiatives que nous considérons malsaines, inadéquates et irrespectueuses pour nous », indique un employé préférant demeurer anonyme par crainte de représailles.

Pour la Coalition, il est du devoir de l’employé d’agir même lorsque son syndicat est muselé. Pour celui-ci la « désobéissance professionnelle » est nécessaire pour actualiser les pratiques managériales.

« Prendre réellement en compte l’avis des employés dans le processus de changement est une expérience positive pour les employés, mais aussi pour l’employeur. Nous continuerons à nous battre pour que le travail des employés soit apprécié à sa juste valeur et souhaitons que notre action en inspire d’autres parce que le non-respect des employés est une lutte de tous les jours et qui sera utile pour les générations futures », affirme le Collectif.