Un océan de mesures dévastatrices

2010/03/30 | Par L’aut’journal 

Alors que le ministre des Finances tente de présenter sa proposition budgétaire 2010-2011 comme « un parti pris pour le bien commun », la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) considère plutôt le budget présenté aujourd’hui par le gouvernement du Québec comme une attaque en règle contre la majorité des Québécois.

« Ce gouvernement réussit une fois de plus à faire l’unanimité contre lui en déposant un budget qui s’attaque non seulement aux travailleurs du secteur public, mais aussi aux contribuables de la classe moyenne, aux femmes, aux étudiants… », a déclaré Réjean Parent, président de la CSQ.

« Nous souhaitions un budget réaliste et équitable, nous héritons plutôt de quelques mesures sensées noyées dans un océan de mesures fiscales et budgétaires dévastatrices ».

La CSQ dénonce particulièrement l’annonce par le gouvernement du Québec de l’instauration prochaine d’une série d’impôts déguisés, par exemple :

-          l’introduction d’une contribution santé ;

-          l’introduction d’une franchise de 25 $ par visite chez le médecin ;

-          la hausse de 0,01 $ par année de la taxe sur l’essence ;

-          la hausse des frais de scolarité ;

-          la hausse de 1 % de la TVQ ;

-          la hausse des tarifs d’électricité.

Selon M. Parent, « plusieurs de ces mesures sont des formes déguisées d’impôt régressif qui feront beaucoup plus mal aux Québécois de la classe moyenne qu’aux mieux nantis de notre société ».

En plus d’introduire ces mesures fiscales indésirables, le gouvernement propose aujourd’hui d’accentuer les compressions dans les dépenses des programmes, pour les faire passer du 900 M$ déjà inacceptables annoncé l’an dernier à 1,2 MM$, tout en réduisant de 3,2 à 2,8 % le taux de croissance de ces dépenses pour les années subséquentes.

Pour Réjean Parent, « de telles compressions dans les dépenses ne peuvent que se traduire par une détérioration des services à la population ainsi que par une invitation à sous-traiter davantage avec le secteur privé ».

 

Trois mesures carrément inacceptables

Bien que le budget présenté aujourd’hui comporte plusieurs mesures douteuses, le président de la CSQ s’insurge particulièrement contre la volonté du gouvernement Charest d’étendre aux services administratifs du réseau de l’éducation la politique de non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux.

« L’application de cette politique au réseau de l’éducation est une hérésie », réplique M. Parent en donnant l’exemple d’une école sur deux qui serait obligée de ne pas remplacer son unique secrétaire.

La CSQ dénonce aussi le fait que ce gouvernement revienne sur une promesse électorale en limitant la réduction du nombre d’élèves par classe aux groupes de 3e et 4e années du primaire en milieu défavorisé. Avec cet engagement, le gouvernement n’attendrait même pas l’objectif qu’il s’est fixé dans son plan d’action sur la persévérance scolaire.

La CSQ dénonce finalement la volonté d’abolition de la Commission de l’équité salariale alors que moins de 40 % des entreprises du Québec ont atteint cette équité entre hommes et femmes.