Québec reconnaît que la sous-traitance coûte trop cher

2010/03/31 | Par L’aut’journal 

Le Syndicat de la fonction publique du Québec accueille froidement le budget du ministre Raymond Bachand. Le SFPQ constate que, non seulement les employés de l’État feront les frais du retour à l’équilibre budgétaire, mais qu’en plus les contribuables québécois seront perdants en bout de ligne.

Après 6 ans de réduction des effectifs dans la fonction publique par le non-remplacement d’un départ sur deux à la retraite et la diminution de près de 5000 postes équivalent temps complet (ETC), le gouvernement conclut que l’approche a atteint ses limites.

« Le Conseil du trésor reconnaît que cette mesure compromet l’offre de service en région et qu’en plus, les contrats octroyés à des firmes externes, coûtent plus cher que l’embauche de personnel au sein de la fonction publique. C’est ce que nous soutenons depuis les débuts de cette politique avec des preuves récentes que les coûts de la sous-traitance sont de 3 à 4 fois plus élevés qu’à l’interne », soutient Lucie Martineau présidente générale du SFPQ.

Malgré ce constat d’échec de la politique de non-remplacement des départs à la retraite, le gouvernement étendra cette mesure à d’autres ministères et organismes qui n’étaient pas touchés jusqu'à présent comme la santé et l’éducation.

« C’est complètement aberrant que la présidente du Conseil du trésor décide d’appliquer cette recette à tout le monde en même temps qu’elle constate son inefficacité et ses effets pervers. Il fallait l’abolir un point c’est tout! » indique Lucie Martineau.

De plus, l’intégration de la Commission de l’équité salariale à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse et l’extension du non-remplacement des effectifs dans les réseaux de l’éducation et de la santé et des services sociaux ciblent les femmes œuvrant dans les services publics.

Par ailleurs, la fonction publique fera les frais d’un gel de la masse salariale, d’une réduction des dépenses de fonctionnement qui atteindra 10 % d’ici 2013-2014, en plus d’annoncer le recours potentiel à un gel de l’embauche en cours d’année.

« Toute hausse salariale ou progression dans les échelles devra se financer à même les réductions des effectifs » dénonce la présidente du SFPQ.


Retour trop rapide à l’équilibre budgétaire

Dans son budget 2010-2011, le ministre des Finances et la présidente du Conseil du trésor ont imposé de nouvelles compressions en diminuant les budgets des ministères et organismes de un pour cent et leurs effectifs de près de 900 ETC.

Pour revenir plus rapidement à l’équilibre budgétaire, le gouvernement a donc fait le choix, selon le SFPQ, de sacrifier les services à la population. « Tôt ou tard les citoyennes et les citoyens constateront que les files s’allongent aux comptoirs de services, que l’attente est interminable au téléphone, que les inspections prennent du retard et que les services publics en général se dégradent » conclut Lucie Martineau.

Source : SFPQ