Une étude sur l’exploitation minière

2010/05/03 | Par L’aut’journal 

Les investissements importants et les assouplissements réglementaires que maintien le gouvernement du Québec pour soutenir le secteur minier ont très peu de retombées positives pour la population québécoise en plus d’avoir des effets nocifs sur l’environnement.

C’est ce que révèle une étude publiée par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) qui recommande la révision du cadre juridique balisant les activités des mines et la mise sur pied d’une commission d’étude sur le secteur minier.

 « En 2007, le gouvernement a investi près de 160 M$ pour appuyer l’industrie minière, un montant qui augmente depuis des années. Pourtant, lors des douze années précédentes la contribution de ce secteur à la société s’est réduite  de manière soutenue tant au niveau des emplois qu’il offre (-8%) que de la place qu’il occupe dans notre économie (-23%).

En plus, les gens qui y travaillent courent de grands risques d’être blessés comme on y dénombre 46% plus d’accidents de travail que dans la construction non-résidentielle. Au final, le gouvernement finance avec largesse un secteur qui génère en retour des impacts socio-économiques plutôt néfastes », souligne Laura Handal, auteure de l’étude.

Le cadre législatif minier au Québec comporte aussi de nombreux effets nocifs pour l’environnement. « D’emblée, il faut dire que 80% des projets d’extractions ne sont pas soumis à des processus d’évaluation environnementale. Pire encore, une fois les gisements épuisés ou les projets terminés, plusieurs entreprises laissent le lieu d’extraction dans un état déplorable. Au Québec on compte 345 sites que le gouvernement devra décontaminer pour des coûts qui s’élèvent à près de 300 M$. Au Canada, on estime l’ensemble des sites abandonnés à 10 000 et le coût de décontamination des terrains relevant du fédéral oscillent entre 1 et 4 G$», affirme Laura Handal, chercheure-associée à l’IRIS.

Selon les recommandations de l’étude, il apparaît d’abord urgent de revoir le cadre légal entourant le secteur minier. « Les lois dans ce domaines datent de l’époque de la ruée vers l’or! Les compagnies minières ont le droit d’exproprier des gens si elles jugent qu’ils habitent sur un gisement exploitable. Quand à notre système de redevance il est en retard sur la plupart des pays du tiers-monde. Même la Banque Mondiale propose de prendre des redevances sur la valeur des minerais extraits plutôt que sur le profit des entreprises comme nous le faisons ici. Une révision s’impose », constate Laura Handal.

Pour évaluer l’avenir de l’industrie minière, l’étude de l’IRIS recommande la mise sur pied d’une commission d’étude sur le secteur minier, comparable à la commission Coulombe sur la forêt. Cette commission devrait évaluer les diverses avenues possibles incluant la nationalisation du secteur et sa reconversion industrielle à long terme vers des branches plus écologiques de la production.

Pour consulter l’étude de l’IRIS

 

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