Électrochocs en psychiatrie

2010/05/04 | Par L’aut’journal 

Un an après s'être engagé à fournir des réponses aux questions formulées par les opposants à l'utilisation des électrochocs au Québec, on est toujours sans nouvelle du ministre de la santé et des services sociaux.

Pour Ghislain Goulet, responsable du Comité pare-chocs, l'absence de leadership de la part du ministre est tout à fait inacceptable.  L'électrochoc est un traitement controversé, pouvant amener des complications graves et il se pratique actuellement au Québec sans aucune surveillance de la part du ministère de la santé et des services sociaux.  « Le ministre semble incapable de nous fournir une réponse à une question aussi simple que: combien d'électrochocs sont prescrits au Québec? », lance M. Goulet.

Le ministre Bolduc est pourtant bien au fait de la controverse entourant l'utilisation des électrochocs.  Un rapport commandé par son ministère en 2002 concernant l'utilisation des électrochocs précisait que « les incertitudes quant à l'efficacité et aux risques de l'ECT demeurent importantes.  Il est donc nécessaire de recueillir plus de données à cet égard. »

Dans son rapport, l'Agence d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé y formulait sept recommandations visant à encadrer cette pratique psychiatrique. Pourtant, aucune n'a reçu de suivi de la part du MSSS.

Bon nombre d'autres questions sont toujours sans réponses: pourquoi le nombre d'électrochocs a-t-il plus que doublé en quinze ans? Pourquoi les deux tiers sont-ils administrés à des femmes? Pourquoi les femmes âgées sont-elles plus susceptibles d'en recevoir? Combien sont donnés aux enfants? Est-ce que l'électrochoc est utilisé uniquement en dernier recours? Combien de personnes décèdent ou subissent des séquelles permanentes suite aux électrochocs?

« M. Bolduc, on est en droit de savoir », clament les opposants à l'utilisation des électrochocs.

Enfin, en conclusion de la semaine de la santé mentale, sous le thème « Arrêtons la violence à l’égard des femmes, des mères et des grands-mères », le comité Pare-chocs tiendra son quatrième rassemblement d'opposition aux électrochocs le samedi 8 mai à 11h00 à Montréal (place Émilie Gamelin). 

Source : Comité pare-chocs