Tous ces accidents « hautement improbables »

2010/05/07 | Par Jacques Levasseur

L’auteur est membre de l’APPEL, l’Association pour la protection de l’environnement de Lévis

Pour donner son aval à l’établissement de ce projet en milieu habité, le gouvernement s’est basé sur la parole du promoteur qualifiant de « hautement improbables » tous les risques d’accidents reliés à ses activités, qu’elles soient de navigation de transbordement ou de stockage de son combustible fossile à haute dangerosité.  

Ignorant totalement les avis contraires répétés de ses propres experts de la Santé publique sur le manque de sécurité de ce projet, le gouvernement n’a même pas jugé bon de valider par une contre-expertise indépendante l’assurance optimiste des promoteurs. « Hautement improbable » s’est-on contenté de répéter.

On pourrait dresser une longue liste de tous ces accidents « hautement improbables » qui sont survenus dernièrement.

Au niveau local, l’échouement d’un navire sur le Saint-Laurent en face du site portuaire projeté de Rabaska ainsi que la foudre tombée à quelques pas de son site terrestre et des lignes à haute tension d’Hydro-Québec qui le voisinent sont deux exemples parmi tant d’autres.

Au niveau continental, l’explosion d’une conduite de gaz naturel au Connecticut, d’un réservoir de combustible fossile à Toronto et bien sûr la marée noire du golfe du Mexique, sont tous des accidents qui ne devaient pas survenir selon leur promoteur respectif parce que « hautement improbables ». Mais ils sont survenus.

Et ils surviendront encore. Qui sera alors le plus à blâmer ? Le promoteur qui a réussi à convaincre en minimisant les risques ou le législateur qui a autorisé en fermant les yeux ?