Coupure de subventions aux Francofolies

2010/06/04 | Par Xavier Duval

En mai dernier, l’organisation des Francofolies apprenait à quelques semaines de l’ouverture qu’elle ne recevrait pas sa subvention de 1,7 million d’Industrie Canada. Les Francofolies, c’est un festival de la chanson francophone de renommée internationale qui existe depuis 1989.  L’Évènement attire environ 1M de spectateurs et crée 26 millions de retombées par année.

Le festival répondait à tous les critères pour l’obtention de la subvention mais, à la toute dernière minute, le gouvernement conservateur a inventé une nouvelle règle qui limite les subventions à deux événements par ville. Étrangement, c’est le Québec et son festival de la chanson francophone qui écope, toute une coïncidence... Tout ceci ressemble à du déjà vu lorsqu’on se remémore les coupures dans la culture des dernières élections fédérales.

«Parmi les 15 événements de 5 millions et plus subventionnés l'an dernier, il n'y en a que deux qui ne sont pas renouvelés : les Francofolies et Montréal en lumière. Tous deux de Montréal», rappelle Alain Simard, président des Francofolies de Montréal.

On peut affirmer que de couper 1,7 million sur un budget de 10,2 millions n’a pas un petit impact. Le déficit cumulé de 700 000$ combiné à un laps de temps très court pour trouver de nouveaux fonds aurait peut-être pu mettre en péril la tenue de l’évènement. Bien des entreprises font faillite par manque de liquidités. Lorsque vous avez des engagements et que vous apprenez à la dernière minute que vous n’aurez pas assez d’argent pour les couvrir, vous êtes placés dans une situation très dangereuse.

Ce qui est spécial dans la réaction de biens des médias, c’est qu’ils ont détourné le problème et ont accusé le Festival d’été de Québec d’être en quelques sortes la cause de la perte de la subvention des Francofolies. Certains soutiennent qu’on a coupé les vivres à un spectacle en français pour subventionner la culture anglophone du Festival d’été de Québec.

Bien qu’il soit déplorable que des fonds publics servent à financer un évènement où près de 60% des artistes sont de culture anglo-saxonne et qu’on puisse se questionner sur la nécessité de subventionner une culture qui n’en n’a manifestement pas besoin, on devrait plutôt se demander à qui profite cet affrontement Montréal/Québec.

La ville de Québec n’a rien gagné au change, le Festival d’été de Québec recevait déjà cette subvention auparavant et elle a même perdu 955 000 $ de subventions pour le Grand rire de Québec. Le vrai auteur du crime est le gouvernement Harper qui coupe encore une fois au Québec et profite de nos petites rivalités pour mieux nous manipuler.