Che, un hombre nuevo

2010/09/02 | Par Ginette Leroux

La vie de celui que l’on surnommait affectueusement le Che est, de nouveau, portée à l’écran. Il s’agit, cette fois, d’un regard nouveau basé sur des documents inédits, des images et enregistrements d’archives puisés à même sa vie intime et ses écrits personnels, illustrant ainsi, sous un angle sans pareil, sa quête profonde de liberté pour l’Amérique latine.

D’une durée de deux heures, le captivant documentaire de Tristán Bauer va au-delà de l’icône révolutionnaire, photographiée par Alberto Korda, connue de tous. Une recherche de plus de dix ans, initiée par le cinéaste aidé de son assistante Carolina Scaglione, dévoile l’être humain, le penseur et l’écrivain argentin.

De son enfance, on retient l’importante influence de ses parents. De belles images familiales montrent Ernestito ou Tété – surnoms affectueux – l’enfant choyé, veillé par son père qui lui lisait de la poésie lorsqu’il avait une crise d’asthme. Il lui apprenait à jouer aux échecs pour tromper l’ennui s’il lui arrivait de ne pas pouvoir aller à l’école à cause de sa maladie – dont il souffrira toute sa vie d’ailleurs.

À l’exemple de son père, son appareil photo et ses cahiers dans lesquels il notait les faits saillants de sa journée le suivront partout où il ira. Ernesto avait un attachement particulier à sa mère, à qui il ressemblait beaucoup. Une longue correspondance suivie s’établit entre eux.

Pour les besoins du documentaire, les archives des forces armées de Bolivie ont donné l’accès à leurs documents classifiés qui révèlent qu’au plus fort des combats de la guérilla, le Che a su faire preuve d’une réflexion réaliste de la situation dans ses écrits.

Mais il n’était pas qu’un homme de tête, il savait aussi mettre l’épaule à la roue. On le voit dans les champs, assis sur un tracteur, cultiver la terre, relever ses manches pour aider les ouvriers puis, assis à la table partageant leurs repas. « La terre appartient à celui qui la laboure », aimait-il répéter. Des images de sueur et de convivialité en font foi.

D’autres moments émouvants et jamais vus jusqu’à ce jour ont été tournés grâce à la générosité de Aleida Guevara March, sa femme, qui a accepté d’ouvrir les portes de sa maison et de ses souvenirs les plus intimes. Entre autres, elle permet d’entendre son mari lui réciter des poèmes qu’il a composés pour elle. « Ahora para ti lo más intimamente mío », lui dit-il, en signe de dédicace.

Le romantique idéaliste s’est éteint à l’âge de 39 ans en 1967.

En première canadienne, le film de Tristán Bauer est inscrit sous la section Documentaires du monde.

Un documentaire unique, exceptionnel et utile.

Che, un hombre nuevo est diffusé les 3, 4, et 5 septembre au cinéma Quartier Latin.


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