Le budget Bachand demeure inacceptable

2010/09/16 | Par Jacques Fournier

L’auteur est organisateur communautaire retraité

Depuis le printemps, alors que le ministre Bachand a rendu public son budget, ce dernier, contrairement au vin, ne s’est pas bonifié avec le temps. Le gouvernement croit que les citoyens oublient mais ce n’est pas le cas. La colère a encore toutes les raisons de gronder.

Rappelons-nous : introduction d’un ticket modérateur pour les visites médicales, taxe uniforme de 200 $ par an pour la santé, peu importe le revenu du contribuable, hausses diverses de taxes, etc.

Le gouvernement prétend que son budget constitue la seule façon de lutter contre la dette et de rééquilibrer les finances publiques. Comme s’il n’existait pas d’alternative. Or, il y en a des alternatives. Entre autres celles préparées par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS). Cet Institut réunit des économistes qualifiés et crédibles et il a une sensibilité de gauche, en faveur des plus démunis. Il publie des études sérieuses qui font le contrepoids des recherches de l’Institut économique de Montréal (IEM), un « réservoir d’idées » de droite qui sont souvent reprises par les éditorialistes des grands quotidiens contrôlés par les magnats financiers.

Que propose l’IRIS ? Tout d’abord l’IRIS affirme que les finances publiques québécoises ne sont pas prises en étau, comme l’affirme le gouvernement, entre un taux d’endettement insupportable et une pénurie projetée de main-d’œuvre. Pour l’IRIS, il existe des alternatives fiscales réalistes et applicables au recours à la tarification des services publics ou à une hausse des taxes à la consommation.

Une des propositions de l’IRIS est que le Québec revienne à un système à dix paliers d’imposition afin de renforcer le caractère progressiste de notre système fiscal :

De 0 $ à 24 999 $ : 15 % --
De 25 000 $ à 34 999 $ : 16 % --
De 35 000 $ à 39 999 $ : 18 % --
De 40 000 $ à 49 999 $ : 20 % --
De 50 000 $ à 59 999 $ : 24 % --
De 60 000 $ à 69 999 $ : 26 % --
De 70 000 $ à 99 999 $ : 28 % --
De 100 000 $ à 149 999 $ : 30 % --
De 150 000 $ à 199 999 $ : 32 % --
200 000 $ et plus : 34 %.

Il n’y a pas de quoi se scandaliser : après la dernière guerre mondiale, le taux marginal d’impôt (sur le dernier dollar gagné) était de plus de 90 % aux États-Unis. Notez que pour que la comparaison soit complète, il faut additionner l’impôt québécois et l’impôt fédéral. A l’heure actuelle, le taux marginal québécois est de 24 % de ce qui dépasse 77 000 $ et le taux fédéral est de 29 % de ce qui dépasse 126 000 $, pour un taux marginal combiné de 53 %. Nous sommes loin de 90 % !

En opérant cette réforme, deux objectifs seront remplis : diminuer les montants d’impôt à payer par la classe moyenne tout en augmentant les revenus annuels de l’État de 1,2 milliard $. Contrairement à une augmentation tarifaire, une telle réforme fiscale mettrait à contribution ceux qui ont les moyens de payer. Au final, cette proposition se solderait par des baisses d’impôts pour 87 % de la population.

Quand on lit dans les journaux de droite « On ne peut pas taxer davantage les riches, il n’y a presque pas de riches, cela ne rapporterait presque rien », c’est faux !

L’IRIS a plusieurs autres propositions intéressantes comme alternatives fiscales. On peut consulter ces propositions sur leur site internet (www.iris-recherche.qc.ca).

Pour combattre le budget Bachand, une Coalition s’est mise sur pied: la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics (www.nonauxhausses.org). La Coalition poursuivra ses activités de dénonciation du budget Bachand cet automne. Je vous invite à suivre ses activités et à vous joindre aux actions proposées. Car il y aura de l’action !


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