Brèves syndicales

2010/10/15 | Par Maude Messier

Les femmes occupent les bureaux de la ministre Christine St-Pierre

Coup d’éclat en préambule du rassemblement national de la Marche mondiale des femmes 2010 prévu dimanche prochain à Rimouski, une cinquantaine de femmes ont occupé les bureaux de la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine St-Pierre, à Montréal jeudi après-midi.

Les militantes dénoncent l’« arrogance et le mépris dont font preuve le gouvernement du Québec et la ministre St-Pierre à l'égard des revendications de la Marche mondiale des femmes ». Elles réclament des réponses satisfaisantes de la part de la ministre, le gouvernement n’ayant pas daigné répondre aux demandes de la Marche formulées il y a plus de sept mois.

La Marche propose des solutions notamment sur l’autonomie économique des femmes, le bien commun et l’accès aux ressources, la violence envers les femmes, la paix et la démilitarisation ainsi que les droits des femmes autochtones.

Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec et porte-parole de la Marche mondiale des femmes, a pour sa part indiqué que la Marche méritait plus de respect. « Le gouvernement du Québec trempe dans des scandales de corruption, il tend l'oreille à toutes les demandes venant du milieu financier, pourquoi refuser de prendre des bonnes idées venant du mouvement des femmes. »

La Marche mondiale des femmes 2010 regroupe 4 500 groupes en provenance de 150 pays et territoires. Au Québec, de nombreux organismes sociaux, communautaires et syndicaux

ont appuyé les revendications de la Marche et pris part à plus de 300 actions organisées à travers la province cette semaine, mobilisant des milliers de personnes.

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Journal de Montréal : Péladeau propose 25 cadres pour 32 employés

Les 253 travailleurs du Journal de Montréal ont rejeté dans une proportion de 89% les dernières offres patronales de Quebecor en assemblée générale mardi.

Inacceptable aux yeux de la grande majorité des travailleurs, l’offre prévoyait notamment la mise à pied de près de 200 employés et sabrait largement dans les conditions de travail de ceux qui seraient restés. Quebecor réclamait aussi des travailleurs de la rédaction à la rue de ne pas travailler pour un concurrent – La Presse et Cyberpresse - et de cesser les activités de Rue Frontenac en échange d’une compensation financière dérisoire.

Cette «offre» de Quebecor dite finale touchait pas moins de 700 modifications à la convention collective selon le Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal (STIJM), alors que les demandes patronales initiales en touchaient seulement 233 au début du conflit. Ce qui a fait dire au président du syndicat, Raynald Leblanc, que l’employeur « est en demande partout ».

Somme toute, avec uniquement 17 journalistes, la salle de rédaction du Journal de Montréal telle qu’envisagée par Quebecor, serait la plus petite en Amérique du Nord pour un quotidien de cette envergure.

Ce dont on a moins parlé, c’est que Quebecor a clairement indiqué sa volonté de maintenir en poste les 25 cadres à la rédaction du Journal de Montréal, lesquels superviseraient alors au total 32 employés selon le syndicat.

« S'il y avait un tel ratio de cadres dans le système de santé, Le Journal de Montréal, Le Journal de Québec, TVA et LCN en feraient leurs manchettes et dénonceraient cette situation absurde », a déclaré Raynald Leblanc.

Embourbement du litige et échec de la médiation, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) appuie la tenue d’une commission parlementaire sur le conflit au Journal de Montréal qui perdure depuis 20 mois pour que «les véritables enjeux du conflit fassent l'objet d'un débat public ».

Par voie de communiqué, le président de la fédération, Brian Myles, a déclaré jeudi après-midi que « l'offre de Quebecor s'est révélée si contraire aux valeurs fondamentales du journalisme qu'elle s'est heurtée à une fin de non recevoir. Ce rejet démontre crûment les dangers considérables de la concentration du pouvoir médiatique entre une poignée de mains. »

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Dernière offre de Shell rejetée massivement par les syndiqués

Les travailleurs et les travailleuses de Shell ont rejeté dans une proportion de 86,4 % les dernières offres patronales en assemblée générale mercredi soir.

Le Syndicat des travailleurs de Shell, section locale 121 – SCEP, déplore l’absence de garanties suffisantes pour le maintien des emplois syndiqués tant dans le processus de conversion des installations de la raffinerie Shell à Montréal-Est en terminal que pour l’opération de ce dernier.

Le président du syndicat, Jean-Claude Rocheleau, juge l'offre de Shell « insuffisante, voire dérisoire, et ne comporte pas de protection suffisante [des] emplois ». Il dénonce aussi le fait que l’employeur « souhaite se débarrasser du plus grand nombre de syndiqués possible pour les remplacer par des sous-contractants et ça, les gens ne l'ont pas accepté. »

Le syndicat a avisé le conciliateur de son entière disponibilité à poursuivre les négociations en vu d’une entente satisfaisante pour les parties.

Rappelons que 800 travailleurs et travailleuses sont touchés par la fermeture de la raffinerie de Montréal-Est, dont les trois quarts ont moins de 50 ans, sans compter les 3 500 emplois indirects aussi concernés - entreprises connexes, commerçants et fournisseurs. Les retombées économiques des activités de la raffinerie sont évaluées à près de 240 millions $ annuellement.

Le syndicat poursuit sa lutte pour le maintien des activités de raffinage aux installations de Montréal-Est. Il soutient qu’une autorisation du démantèlement de la raffinerie par la ministre des Ressources naturelles et de la faune, Mme Normandeau, contreviendrait à la Loi sur les produits pétroliers et mettrait en péril la sécurité énergétique du Québec.

Le syndicat participera à cet effet aux audiences de la commission parlementaire de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles les 19 et 20 octobre prochains à Québec.

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Boulangerie Weston de Longueuil : une relance envisagée

« Weston n'est pas opposée à l'idée de relancer l'usine », annonçait plus tôt cette semaine la Section locale 1791 du Syndicat des Teamsters.

Cette fenêtre ouverte, si mince soit-elle, tranche avec l’intransigeance de l’entreprise alors qu’elle annonçait la fermeture définitive de l’usine pour décembre 2010. Cette décision était en quelque sorte une réponse patronale au bras de fer engagé avec la CSD, qui représentait alors les 160 travailleurs de l’usine.

Nouvellement représentés par les Teamsters, les travailleurs souhaitent reprendre le processus de négociation avec Weston dans le but de relancer les opérations de l’usine.

Toujours fixée pour décembre prochain, la menace de fermeture maintient les travailleurs en situation de précarité. Prudent, le syndicat explique que les deux récentes rencontres avec la direction de la Boulangerie Weston de Longueuil permettent d’envisager le meilleur.

Même si aucun engagement formel n’a été formulé par la direction, de nouvelles dates de négociation ont toutefois été ajoutées au calendrier d’ici la fin d’octobre.


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