Brèves syndicales

2010/10/21 | Par Maude Messier

PKP accueilli avec une brique et un fanal à Valleyfield

La présence de Pierre-Karl Péladeau à l’occasion d’une activité de financement en vue des Jeux du Québec à titre de conférencier invité a soulevé l’indignation du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal.

Une centaine de lock-outés ont manifesté leur désapprobation dans les rues de Valleyfield mercredi en fin d’après-midi, accompagnés de la présidente du Conseil central de la Montérégie (CSN), Pierrette Poirier, et du président du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), Gaétan Châteauneuf.

« Il est clair pour nous que certains décideurs ont fait un mauvais choix en invitant Pierre-Karl Péladeau à donner une conférence pour une activité bénéfice », a déclaré Mme Poirier.

Les manifestants ont souligné que la tenue de la 46e finale des Jeux du Québec est un événement d’envergure dont la population de Salaberry-de-Valleyfield peut être fière. Ils ont toutefois voulu rappeler au comité organisateur que le mépris de Péladeau à l’égard de ses employés est inacceptable.

« Est-ce que le comité organisateur a oublié que le lock-out au Journal de Montréal, décrété par Quebecor le 24 janvier 2009, s'inscrit parmi les plus longs conflits dans le secteur de la presse écrite en Amérique du Nord ? », a questionné la présidente du Conseil central de la Montérégie.

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Entente de principe chez Uni-Sélect

En lock-out depuis vendredi dernier, les 95 salariés d’Uni-Sélect à Boucherville se sont prononcés, jeudi après-midi, en faveur d’une entente de principe à 97,4%.

Les coupures dans la couverture du régime d’assurance collective et les augmentations salariales constituaient le cœur du litige. L’offre patronale révisée propose un contrat de travail d’une durée de deux ans et des augmentations de 2,5% par année.

Uni-Sélect, l’un des plus importants distributeurs de pièces automobiles au Québec, a généré des profits importants au cours des dernières années. La valeur de son action en bourse aurait même triplé selon le directeur québécois des TCA, Jean-Pierre Fortin, qui s’explique mal l’entêtement dont à fait preuve l’employeur dans cette négociation.

« Ce qu’il faut retenir de ce conflit, c’est que la solidarité des 95 travailleurs sur la ligne de piquetage aura fait toute la différence. L’employeur a compris qu’il faisait face à des gens déterminés et prêts à affronter un long conflit », confiait Jean-Claude Fortin à l’aut’journal quelques minutes après le vote en assemblée.

Rappelons que vendredi dernier, en guise de solidarité avec leur comité de négociation, les travailleurs ont «prolongé» leur pause. Une fronde aux yeux de l’employeur, qui décrété le lock-out sur le champ.

Pour Jean-Pierre Fortin, le fait que l’employeur ait finalement révisé ses offres unilatéralement moins d’une semaine plus tard constitue « une victoire sur toute la ligne. Les travailleurs d’Uni-Sélect peuvent être fiers d’eux. »

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Bras de fer entre les Métallos et Alcoa

Lundi dernier, la direction de l’Aluminerie de Bécancour inc. (ABI) a émis un communiqué relatant que des « difficultés de production sont vécues quotidiennement et mettent en péril l’avenir de l’usine », problèmes qu’elle attribue à des moyens de pression syndicaux.

Alléguant que plusieurs rencontres ont eu lieu avec le syndicat à ce sujet, la direction d’ABI indique même avoir entamé des procédures légales afin de retrouver « un fonctionnement normal et stable des opérations de l’usine ».

Le président de la section locale 9700 du Syndicat des Métallos chez ABI, Clément Masse, réfute ces accusations : « Les problèmes à l'Aluminerie de Bécancour relèvent de la gestion déficiente de la direction. Aucun moyen de pression n'est en cours. Il est déplorable que la direction tente de faire porter aux travailleurs l'odieux de ses difficultés. »

M. Masse précise qu’une convention collective dûment négociée est toujours en vigueur et que si la direction d’ABI a des demandes particulières à faire, elle n’a qu’à consulter le syndicat. Il estime que des solutions peuvent toujours être envisagées, mais que de faire passer l’odieux sur le dos syndicat n’est certainement pas une démonstration de bonne foi.

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Convention de 8 ans pour les syndiqués de la Société de transport de Trois-Rivières (STTR)

Les syndiqués de la Société de transport de Trois-Rivières ont entériné à 68% dimanche soir une entente qui assurera la stabilité des relations de travail jusqu’en 2017 selon le Syndicat des employés de la STTR (SCFP).

Estimant que cette entente est satisfaisante, le président du syndicat, Mario Pellerin, a déclaré par voie de communiqué qu’elle contribuerait à «aider à la rétention et au recrutement dans un contexte de nombreux départs à la retraite et d'expansion du territoire desservi. C'est un bon signal de la STTR et de notre syndicat : on se donne les moyens d'assurer un service public de transport de qualité. »

Les quelque 120 chauffeurs d'autobus, mécaniciens et le personnel de bureau de la STTR qui assurent le transport urbain, le transport adapté et le transport scolaire bénéficieront d’un nouveau contrat de travail qui prévoit notamment la création d’un programme d’aide aux employés (PAE) et des aménagements d’horaire visant à améliorer la conciliation travail-famille.

L’entente prévoit également des hausses salariales de l’ordre de 1,5% pour les deux premières années, de 2% pour les deux suivantes et de 2,5% pour les quatre dernières années de la convention.


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