Brèves syndicales

2010/10/29 | Par Maude Messier

Amiante : quand les deniers publics financent un homicide

« Ma conscience d’être humain me fait penser qu’il est immoral de subventionner l’exportation d’un produit que mon gouvernement ne veut pas utiliser chez nous parce qu’il est dangereux pour notre santé. »

C’est en ces mots que s’exprime Jean Cournoyer dans les pages de la toute première parution de la version papier de Rue Frontenac, le journal des lock-outés du Journal de Montréal.

Une éventuelle garantie d’emprunt du gouvernement du Québec de 58 M$ aux propriétaires de la mine Jeffrey d’Asbestos pour poursuivre ses activités d’extraction d’amiante soulève l’indignation de l’ancien ministre libéral du Travail. Il ne mâche d’ailleurs pas ses mots, condamnant l’insouciance du gouvernement à financer indirectement « ce qui serait considéré ici comme un homicide ».

Si l’amiante a été interdite tant au Québec qu’en Amérique du Nord et en Europe, c’est qu’elle est dangereuse, causant 90 000 morts chaque année à travers le monde. Le Québec doit-il financer une entreprise qui souhaite vendre ce matériau meurtrier à des « modernes pachas indiens sans conscience »?

À lire dans Rue Frontenac.

***

La FIQ appuie les responsables de service de garde en milieu familial

Les responsables de service de garde en milieu familial (RSG) représentées par la CSQ et de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) « considèrent qu'après plus de huit mois de négociation, il est plus que temps que les représentants gouvernementaux soumettent des offres sérieuses répondant réellement aux attentes des RSG, ce qui est loin d'avoir été le cas jusqu'à présent », d’après le syndicat.

Elles ont déclenché des grèves rotatives d’une demi-journée dans différentes régions du Québec tout au long de la semaine. Une journée complète d’arrêt de travail est aussi prévue pour le 10 novembre si cela s’avère nécessaire.

En guise d’appui public aux revendications des RSG, la présidente de la FIQ, Régine Laurent, s’est jointe aux manifestantes jeudi matin devant les bureaux de la ministre de la Famille à Montréal.

Elle soutient que trop de femmes sont toujours traitées de façon inéquitable sur le marché du travail en 2010 et que le travail accompli par ces milliers de femmes mérite une meilleure reconnaissance. « Cette reconnaissance doit inévitablement passer par de meilleures conditions de travail et un meilleur salaire. »

En raison de leur horaire de travail, Régine Laurent indique que les professionnelles en soins optent souvent pour les services de garde en milieu familial pour leur enfant. « C'est donc comme professionnelle, comme femme, mais également comme citoyenne que nous avons le devoir d'appuyer leur combat. »

***

Les cols blancs interpellent le dg de Montréal

Alors que la campagne des cols blancs, Montréal, fais une ville de toi!, bat son plein depuis mai dernier, le Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal (SCFP) rappelle aux élus et à la population la nécessité de modifier la Charte de la ville pour « mettre fin au gaspillage, au dédoublement de ressources et à la perte d'expertise interne au profit de firmes privées. »

La présidente du syndicat, Monique Côté, accueille favorablement la création du Service à la concertation des arrondissements et des ressources matérielles, annoncée la semaine dernière par le directeur général de la ville, Louis Rocquet.

Elle ne se fait toutefois pas d’illusions quant à la « bonne volonté » des élus municipaux : « Alors que le bon sens voudrait qu'on se réjouisse de cette initiative, la création de ce service a semé la discorde au sein de l'équipe Tremblay aux prises, une fois de plus, avec un important déficit budgétaire. Pour nous, c'est la preuve qu'il faut aller plus loin. »

Pour le syndicat des cols blancs, seul l’amendement à la Charte de la Ville de Montréal par le gouvernement et le rééquilibre des responsabilités entre la Ville-centre et les 19 arrondissements permettraient d’apporter des solutions efficaces et profitables pour les Montréalais.

« Sans cela, la nécessaire refonte de la machine municipale restera superficielle et inefficace », avertit Mme Côté.

Elle invite à ce sujet les citoyens à signer une pétition en ligne, parrainée par Amir Khadir : www.montrealfaisunevilledetoi.com


Les cols bleus de Sherbrooke lèvent le ton

Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2007, les 400 cols bleus de la ville de Sherbrooke sont déterminés à mettre de la pression sur leur employeur pour faire avancer les négociations.

Dans le cadre des récentes rencontres de conciliation entre les parties, l’employeur a déposé un nouveau cadre financier de sept ans. Pour la ville, il s’agit d’« un tout indissociable, non discutable et non négociable, explique en entrevue à l’aut’journal le représentant du SCFP, Michel Murray. Ce qui n’est absolument pas acceptable pour les travailleurs. »

C’est donc à l’unanimité que les syndiqués ont rejeté l’imposition unilatérale d’une convention collective d’une durée de sept ans, « surtout qu’il avait été déterminé au préalable qu’elle serait de cinq ans. »

En assemblée générale mercredi soir, les cols bleus ont exprimé leur impatience face à l’attitude de la ville et adopté massivement le plan d’action proposé par leur syndicat.

Si le syndicat se garde bien de révéler sa stratégie, Michel Murray explique toutefois qu’il s’agira d’un crescendo. Relativement à la première phase, « nous souhaitons que les citoyens soient pénalisés le moins possible par le mauvais état de la négociation », explique par voie de communiqué le président du syndicat, Renald Dubé.

D’une durée maximale de 30 jours, cette première phase sera suivie d’une intensification des moyens de pression, « tant que le mépris et l’indifférence de la ville persisteront à la table de négociation », conclut Michel Murray.

***



Bookmark