Le conseil national du PQ et le nucléaire

2010/10/29 | Par Philippe Giroul

Lors du dernier conseil national du Parti Québécois, 6 députés, bien au fait de différents chapitres sur la gestion des richesses de nos ressources naturelles diversifiées se sont exprimés sur le thème : « Agir en toute liberté pour être maîtres de nos ressources ».

Mais rien sur le nucléaire ! C’était compréhensible, puisque, depuis le report du projet d’Hydro-Québec, ce n’est plus d’actualité.

C’est pour cela que je suis allé au micro pour dire succinctement aux 500 participants de ne pas oublier le dossier rouge de l’électronucléaire.

J’ai rappelé 7 événements importants qui se sont passés depuis le fameux 19 août 2008 où le gouvernement annonçait, en catimini, son accord pour la reconstruction de la centrale nucléaire de Gentilly-2. Il se faisait ainsi le perroquet de service sur la corde à linge du puissant lobby nucléaire, SNC Lavalin en tête…

Trois forums citoyens successifs ont permis de s’informer adéquatement sur le dossier de la filière nucléaire sous les thèmes : « Pour un Québec vert hors du nucléaire », « Le sort du nucléaire québécois : un choix de société » et « Les dérapages du nucléaire »

Le 11 décembre 2009, le PQ annonçait son opposition au projet catastrophique de reconstruire Gentilly-2 après de nombreux appels au gouvernement à la transparence sur cette saga.

Il y a eu plusieurs manifestations à Sept-Îles sur le dossier des mines d’uranium.

Et dernièrement, le projet de transporter des générateurs de vapeur radioactifs de Bruce-Power via le Québec a ranimé le débat. Les déchets nucléaires sont un cauchemar pour cette industrie. Il ne faut pas que l’on produise 2500 tonnes supplémentaires de ces déchets à Gentilly-2 pour nos générations futures.

Le 10 septembre, lors d’une conférence de presse du maire d’Amqui, Gaëtan Ruest a confié à Scott McKay, Martine Ouellet et Amir Khadir une valise de plus de 250 résolutions municipales contre le développement de la filière nucléaire québécoise, à remettre au gouvernement en temps opportun. Cela fait près de 700 000 citoyens représentés pour dire au gouvernement : NON au développement de la filière nucléaire québécoise.

Durant ces deux années : des dizaines, voire des centaines d’articles, lettres d’opinion, reportages ont été publiées dans différents médias de la presse écrite, audio / vidéo et électronique.

Le dossier a été très bien documenté et justifié par différents experts comme Michel Duguay, Gordon Edwards, Éric Notebaert, Isabelle Gingras, Julie Lemieux, Gilles Provost, Pierre Jasmin, Daniel Breton, etc,… et par les députés du PQ très au fait du dossier. Sans oublier les nombreux journalistes qui ont mis leur grain de sel dans la marmite radioactive.

Sans vouloir reprendre les arguments de la dangerosité du nucléaire sur la santé, l’environnement et les finances publiques, il est essentiel de considérer que pour agir en toute liberté pour être maîtres chez nous, la prudence doit être à l’ordre du jour : Il faut avoir PEUR, car les milieux financiers internationaux sont très inquiets devant l’inconnu du nucléaire.

Il faut craindre au plus haut point une décote du Québec à cause de la dette qui augmente à une vitesse vertigineuse. Ce n’est vraiment pas le temps de poursuivre l’aventure nucléaire québécoise coûteuse, dangereuse et inutile.

Les nombreux milliards, qui d’habitude favorisent les pourvoyeurs bien connus comme SNC Lavalin, Energie Atomique Canada et autres sous-traitants favoris, devraient plutôt servir à développer notre expertise en démantèlement de centrales nucléaires garantissant ainsi les 800 emplois de Gentilly-2

De plus, il faut se lancer dans de vastes programmes d’efficacité énergétique et dans le développement des énergies renouvelables décentralisées. Cela sera bénéfique pour toutes les régions du Québec.

Voilà la vraie liberté hors du nucléaire pour être maîtres chez nous de nos ressources.

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