Brèves syndicales

2010/11/12 | Par Maude Messier

Le gouvernement Charest a détourné 30 millions $ du programme d’Aide financière aux études

Une demande d’accès à l’information confirme les allégations de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) à l’effet que le gouvernement Charest ait détourné 30 millions $ du Programme d’aide financière aux études (AFE).

Les chiffres obtenus confirment que pour l’année 2009-2010, le Québec aurait reçu 235 M $ en transferts fédéraux et non pas 205 M $ comme le prétend le gouvernement. Selon les deux fédérations étudiantes, les montants pour l’année en cours pourraient être encore plus élevés.

    La nouvelle tombe à point dans un contexte où les associations étudiantes, appuyées par le mouvement syndical, affrontent à nouveau le gouvernement sur la question de la hausse des frais de scolarité.

« Le programme d'aide financière ne correspond plus à la réalité et doit être bonifié ! La ministre Beauchamp doit arrêter le détournement des fonds reçus du gouvernement fédéral ! », dénonce Louis-Philippe Savoie, président de la FEUQ, qui accuse le gouvernement de prendre en otage les étudiants les plus pauvres.

À l’approche de la Rencontre des partenaires en éducation qui portera notamment sur le financement des universités, les deux associations critiquent sévèrement le gouvernement et questionnent sa crédibilité.

« Avec la rencontre des partenaires où les conclusions semblent écrites avant même la consultation, une autre tuile tombe sur ce gouvernement qui n'a déjà plus beaucoup de crédibilité », ont-ils déclaré jeudi matin dans un communiqué conjoint.

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Retraites : un régime novateur récompensé

Le Régime de retraite par financement salarial des groupes communautaires et de femmes (RRFS-GCF) a reçu cette semaine le prix Plan Sponsor 2010, décerné par la revue Benefits Canada, un magazine spécialisé en caisses de retraites.

Ce régime interentreprises basé sur une approche innovante en matière de financement et de gestion de risque a vu le jour en 2008. Fruit d’un effort collectif entre différents groupes et appuyé par Michel Lizée, du Service aux collectivités de l'UQAM, la réalisation de ce projet est la preuve qu'il est tout à fait possible de mettre sur pied un régime de retraite à prestation déterminée viable et stable.

Le RRFS est un régime à prestation déterminée où la cotisation de l'employeur est fixée à l'avance, le solde des cotisations à verser est à la charge des participants et les surplus du régime sont attribués aux participants, le cas échéant.


Les groupes communautaires et de femmes ont donc fait preuve d’innovation afin de se doter d'un régime mieux adapté à leurs besoins qui garantie une sécurité du revenu le moment venue.

Après deux années d’existence, le taux de solvabilité du RRFS-GCF dépasse les 150%. S’il regroupe actuellement 250 groupes, soit environ 2 000 adhérents, il vise un potentiel de 50 000 salariés dans les groupes communautaires et de femmes, dans les entreprises d'économie sociale et dans le secteur culturel qui n’offrent pas, pour la plupart, de régime complémentaire de retraite à leurs employés.

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Sherbrooke pousse ses cols bleus à la grève générale illimitée

Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2007, les 400 cols bleus de la ville de Sherbrooke syndiqués au SCFP ont rejeté la dernière offre patronale en octobre dernier et adopté le plan d’action proposé par leur syndicat pour faire pression sur leur employeur.

Or, le « plan de grève à intensité variable », conçu pour limiter les impacts sur la population, a été rejeté mardi dernier par le Conseil des services essentiels.

Braqué, l’employeur conteste même la légalité d’une grève « limité et ciblée », ce qui fait dire au président du Syndicat des cols bleus de la ville de Sherbrooke, Renald Dubé, que la ville cherche à les pousser à la grève générale illimitée. Il dénonce cette stratégie à son avis absurde, contraire à l’intérêt des citoyens et au droit fondamental de négocier.

« Dans un contexte où l'impasse serait totale, la Ville voudrait que toutes les issues soient bouchées, sauf la grève générale illimitée. Est-ce que c'est une attitude raisonnable et responsable de la Ville face à ses citoyens et ses employés? », questionne-t-il.

Au moment d’écrire ces lignes, le SCFP venait tout juste de recevoir les motifs expliquant la décision du Conseil des services essentiels. Aucune décision n’avait encore été prise quant à la suite des choses, le syndicat se gardant toutes les portes ouvertes.

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Les employés d’entretien ménager mettent de la pression

Les 6 000 travailleurs et travailleuses de l’entretien ménager représentés par l’Union des employés et employées de service - section locale 800 (FTQ) ont rejeté les dernières offres patronales à 81% en assemblée générale samedi dernier.

Dans une proportion toute aussi forte selon le syndicat, les membres ont accordé à leur comité de négociation le mandat d’exercer des moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève, au moment jugé opportun.

Après 37 rencontres de négociations et de conciliation entre le syndicat et l’Association des entrepreneurs de services d’édifices Québec inc., plusieurs éléments demeurent en suspens. Les questions liées à la sous-traitance, aux routes de travail, aux qualifications, au délai pour combler les postes vacants et aux libérations pour activités syndicales font partie des points en litige.

Les augmentations annuelles offertes par l’employeur de 1,5% pour une convention collective de cinq ans sont jugées nettement insuffisantes par les syndiqués qui soutiennent qu’elles ne leur permettraient même pas de maintenir leur pouvoir d’achat.

Le syndicat réitère sa volonté d’en arriver à un règlement négocié. « (…) si on ne constate pas la même volonté de règlement chez les employeurs, nous n'hésiterons pas à exercer le mandat de moyens de pression et de grève que nous ont accordé nos membres dans une très forte proportion », faisait savoir par voie de communiqué le porte-parole du comité syndical de négociation et vice-président administratif de l'UES 800, Alain Brisson.

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