Entretiens avec Fidel Castro

2010/11/16 | Par Fidel Castro Ruz et Michel Chossudovsky

Du 12 au 15 octobre 2010, j’ai soutenu à La Havane des entretiens prolongés et détaillés avec Fidel Castro au sujet des périls d’une guerre nucléaire, de la crise économique mondiale, du caractère du Nouvel Ordre mondial et d’autres points.

La première partie de ces Entretiens publiée par mondialisation.ca et CubaDebate est axée sur les périls d’une guerre nucléaire. Le monde se trouve à un tournant dangereux. Nous avons atteint un point critique décisif dans notre histoire.

Les entretiens avec Fidel Castro offrent une interprétation de la nature de la guerre moderne : si les États-Unis et leurs alliés décidaient de lancer une opération militaire contre la République islamique d’Iran, ils ne pourraient pas remporter une guerre conventionnelle et il se pourrait dès lors que celle-ci se convertisse en une guerre nucléaire.

On a occulté à l’opinion publique les détails des préparatifs militaires contre l’Iran.

 Comment faire face au présupposé diabolique et absurde de l’administration étasunienne : le recours aux armes nucléaires tactiques contre l’Iran rendra le monde plus sûr ?

Le leader de la Révolution cubaine formule un concept de base : la « bataille d’idées ». Seule une grande bataille de ce genre pourrait modifier le cours de l’histoire mondial, afin d’empêcher l’impensable : une guerre nucléaire qui menace de détruire la vie sur la planète.

Les médias transnationaux participent à ce camouflage en minimisant ou en passant sous silence les conséquences dévastatrices d’une guerre nucléaire. En de telles circonstances, il faudra donc écouter le message de Fidel au monde ; tous les peuples de la planète devront comprendre la gravité de la situation et agir énergiquement à tous les niveaux de la société pour inverser le cours des événements.

La « Bataille d’idées » fait partie d’un processus révolutionnaire. Face à ce torrent de désinformation, Fidel Castro est décidé à répandre la parole d’un bout à l’autre du monde, à informer l’opinion publique mondiale, à « rendre l’impossible possible », à empêcher une équipée militaire qui menace, au vrai sens du mot, l’avenir de l’humanité.

Quand une guerre parrainée par les USA se convertit en un « instrument de paix », et que les institutions mondiales et les plus hautes autorités mondiales, dont l’ONU, l’approuvent et l’acceptent, on atteint un point de non-retour : la société humaine court irréversiblement à sa perte.

La « Bataille d’idées » prônée par Fidel doit se traduire en un mouvement mondial. Les peuples doivent se mobiliser contre ces visées bellicistes diaboliques.

Les peuples pourront éviter cette guerre s’ils mettent la pression sur leurs gouvernements et sur leurs représentants élus, s’ils s’organisent localement dans les villes, les villages et les communes, s’ils répandent la parole, s’ils informent leurs concitoyens des conséquences d’une guerre thermonucléaire et s’ils engagent des débats et des délibérations avec les forces armées.

Il faut un mouvement massif des peuples qui conteste énergiquement la légitimé de la guerre, un mouvement mondial des peuples qui la pénalise.

Dans son message du 15 octobre, Fidel Castro a averti le monde des périls d’une guerre nucléaire : « Les dirigeants politiques et militaires des USA nous disent que la guerre provoque des dommages collatéraux, ce qui leur permet de justifier la mort d’innocents. Dans une guerre nucléaire, le dommage collatéral serait tout simplement l’existence même de l’humanité. Ayons le courage de dire tout haut que toutes les armes, qu’elles soient nucléaires ou classiques, que tout ce qui sert à faire la guerre doit disparaître ! »

La « Bataille d’idées » consiste à faire front aux criminels de guerre qui occupent de hautes responsabilités afin de briser le consensus – piloté par les USA – en faveur d’une guerre mondiale, de modifier la mentalité de centaines de millions de personnes, d’abolir les armes nucléaires. Bref, la « Bataille d’idées » consiste dans son essence à restaurer la vérité et à jeter les fondations d’un monde de paix.

Michel Chossudovsky, 

Centre de recherche sur la mondialisation (CRG) 
www.mondialisation.ca

Montréal le 11 novembre 2010, Jour du souvenir

 

 
« Si les USA font le choix de la guerre classique en Iran, ils la perdront. Et l’alternative de la guerre nucléaire n’en est une pour personne. Par ailleurs, la guerre nucléaire se convertirait inévitablement en une guerre nucléaire mondiale. »

 
« Je crois que personne au monde ne désire l’extinction de l’espèce humaine. Voilà pourquoi je suis d’avis qu’il faut faire disparaître non seulement les armes nucléaires, mais aussi les armes classiques. Il faut offrir des garanties de paix à tous les peuples sans distinction. »

 
« Dans une guerre nucléaire, le dommage collatéral serait tout simplement  l’existence même de l’humanité. Ayons le courage de dire tout haut que toutes les armes, qu’elles soient nucléaires ou classiques, que tout ce qui sert à faire la guerre doit disparaître ! »

 
« Exigeons que le monde ne soit pas conduit à un désastre nucléaire, exigeons la préservation de la vie. »

Fidel Castro Ruz, octobre 2010 


ENTRETIENS

Michel Chossudovsky
.  Je me sens très honoré d’avoir l’occasion d’échanger avec vous sur des questions si fondamentales, qui concernent la société humaine dans son ensemble, et sur la notion que vous avez présentée dans vos dernières Réflexions, la menace qui pèse sur l’Homo sapiens, et qui me semble essentielle.

Alors, quelle est donc cette menace, ce danger de guerre nucléaire et la menace qui pèse sur les êtres humains, sur l’Homo sapiens ?

Fidel Castro Ruz. Depuis bien longtemps, des années, dirai-je, mais surtout depuis plusieurs mois, je m’inquiète de l’imminence d’une guerre dangereuse qui se convertirait vite en guerre nucléaire.

Avant, j’avais axé mes efforts sur l’analyse du système capitaliste en général, sur les méthodes que la tyrannie impériale a imposées à l’humanité. Les USA violent dans le monde les droits humains les plus élémentaires.

Pendant la Guerre froide, on ne parlait pas de guerre, ni des armes nucléaires ; on parlait d’une paix apparente, censément garantie entre l’URSS et les USA, selon la fameuse théorie de la « destruction mutuelle garantie », et il semblait que le monde allait jouir des délices d’une paix prolongée pour une durée illimitée.

Michel Chossudovsky. La fin de la Guerre froide a mis fin à cette notion de  « destruction mutuelle » et la doctrine nucléaire a été reformulée. En fait, personne ne pensait à une guerre nucléaire pendant la Guerre froide. Il existait un danger, bien entendu, comme l’a même dit Robert McNamara à un moment donné… Mais la doctrine nucléaire a été reformulée à partir de la fin de la Guerre froide et surtout à compter du 11 septembre.

Fidel Castro Ruz. Vous m’avez demandé quand j’ai commencé à me rendre compte du danger imminent de guerre nucléaire. Je vous l’ai dit : voilà à peine six mois. L’un des faits qui a le plus attiré mon attention à cet égard est le torpillage du Cheonan durant des manœuvres militaires, le meilleur navire de la marine sud-coréenne, dernier cri. C’est ces jours-là que j’ai trouvé sur le site Global Research l’article de ce journaliste qui offrait une information claire et vraiment cohérente du torpillage du Cheonan, qui ne pouvait pas être l’œuvre d’une torpille lancée par un sous-marin nord-coréen vieux de plus de soixante ans, de fabrication soviétique, alors que le Cheonan n’avait pas besoin d’être doté d’appareils de pointe pour le repérer au cours de manœuvres conjointes avec les bâtiments les plus modernes des USA !

Cette provocation contre la République populaire et démocratique de Corée s’ajoutait à mes inquiétudes déjà plus anciennes au sujet d’une agression contre l’Iran dont je suivais de près l’évolution politique. Je savais parfaitement ce qu’il s’était passé dans les années 50 quand l’Iran avait nationalisé les biens de British Petroleum, qui s’appelait alors Anglo Persian Oil Company.

C’est le 9 juin dernier que les menaces contre l’Iran deviennent à mes yeux totalement réelles, quand le Conseil de sécurité adopte la Résolution 1929 qui condamne ce pays pour ses recherches dans le domaine nucléaire et pour avoir produit une petite quantité d’uranium enrichi à 20 p. 100, et l’accuse de constituer une menace pour le monde. On connaît les positions de chaque membre du Conseil de sécurité : 12 voix pour, dont les 5 à droit de veto, 1 abstention et 2 contre, le Brésil et la Turquie. Une fois cette résolution adoptée, la plus agressive de toutes, un porte-avions étasunien dans le cadre d’un groupe de combat et un sous-marin nucléaire franchissent presque aussitôt le canal de Suez avec la coopération du gouvernement égyptien, et sont ensuite rejoints par des bâtiments israéliens dans le golfe Persique et dans les eaux avoisinantes.

Les sanctions imposées à l’Iran par les USA et leurs alliés de l’OTAN sont absolument abusives et injustes. Et je ne comprends pas pourquoi la Russie et la Chine n’ont pas mis leur veto à cette dangereuse Résolution 1929 du Conseil de sécurité des Nations Unies. De mon point de vue, ça a compliqué terriblement la situation politique et mis le monde au bord de la guerre.

Je me suis souvenu des attaques israéliennes contre des centres de recherche nucléaire de pays arabes : d’abord, en Iraq en juin 1981, sans demander la permission à personne, sans en parler à personne, et l’Iraq a accusé le coup ; ensuite, en 2007, contre un centre de recherche en chantier en Syrie. Dans ce dernier épisode, il y a quelque chose que je ne comprends pas : la tactique, autrement dit les raisons pour lesquelles la Syrie n’a pas dénoncé cette attaque israélienne contre un centre de recherche où elle travaillait incontestablement à quelque chose avec la coopération de la Corée du Nord, quelque chose de légal…

J’avoue franchement ne pas comprendre. Il aurait été important de dénoncer cette attaque. Ce sont là deux précédents très importants.

Il y a bien d’autres raisons, à mon avis, pour penser qu’on tentera de faire pareil contre l’Iran, autrement dit de détruire ses centres de recherche ou ses centres de production d’énergie. Le résidu de l’uranium utilisé dans la production d’électricité, c’est, on le sait, le plutonium.




Michel Chossudovsky
. Il est vrai que cette Résolution du Conseil de sécurité annule en quelque sorte le programme de coopération militaire que la Russie et la Chine ont avec l’Iran, en particulier celui de la Russie au système de défense antiaérienne, avec le système S-300.

Juste après cette décision du Conseil de sécurité entérinée par la Chine et la Russie, le ministre russe des affaires étrangères a dit : « Nous avons approuvé cette Résolution, mais ça ne va pas interrompre notre coopération militaire avec l’Iran. » C’était en juin. Mais quelques mois après, Moscou a confirmé que cette coopération militaire serait interrompue, si bien que l’Iran se retrouve dans une situation très grave parce qu’il a besoin de la technologie russe pour maintenir sa sécurité, sa défense antiaérienne.

Mais toutes les menaces à la Russie et à la Chine visent à ce que ces deux pays ne se mêlent pas de l’Iran, autrement dit qu’en cas de guerre, ils n’interviennent absolument pas, après avoir suspendu leur coopération militaire. C’est là une manière d’étendre la guerre au Moyen-Orient sans confrontation avec la Russie et la Chine. Je crois que c’est un peu le scénario actuel.

Les menaces envers la Russie et la Chine sont multiples aux différentes frontières. Le fait que les frontières de Chine soient militarisées, la mer au sud de la Chine, la Mer jaune, la frontière avec l’Afghanistan, le détroit de Taïwan, tout ceci est en quelque sorte une menace pour dissuader la Chine et la Russie de jouer un rôle de puissances dans l’arène géopolitique mondiale et pour préparer le terrain et le consensus en vue d’une guerre contre l’Iran, qui devrait se battre alors que son système de défense antiaérienne est affaibli… En anglais, il existe une expression : a sitting duck, qui veut dire littéralement « un canard assis » et au figuré : une cible facile. Disons donc que l’Iran est une cible facile compte tenu de ses possibilités de défense antiaérienne

Fidel Castro Ruz. À mon avis modeste et serein, il aurait fallu bloquer cette Résolution..

Ça a tout compliqué à plusieurs égards. Sur le plan militaire, comme vous l’avez expliqué, les Russes s’étaient engagés à livrer des S-300 à l’Iran et avaient signé des contrats. Ce sont des armes antiaériennes très efficaces. Ensuite, il y a les livraisons de carburant qui sont très importantes pour la Chine, parce que c’est le pays dont la croissance est la plus forte, et que son économie exige le plus de pétrole et de gaz. Bien qu’il existe des accords avec la Russie de livraisons de pétrole et de gaz, que la Chine développe aussi l’énergie éolienne et d’autres formes d’énergie renouvelables, qu’elle possède d’énormes réserves de charbon, son énergie nucléaire ne croîtra pas beaucoup et ne produira que 5 p. 100 de l’électricité requise, et ce pour bien des années encore, et elle aura donc besoin de beaucoup de gaz et de pétrole, et je ne conçois vraiment pas comment elle pourra obtenir cette énergie et à quel prix si le pays où elle a fait de gros investissements est détruit par les USA !

Mais le risque pire est une guerre de ce genre contre l’Iran. Qui est un pays musulman, qui possède des millions de combattants entraînés et absolument motivés.

L’Iran compte des dizaines de millions de personnes qui ont suivi un entraînement militaire, formés du point de vue politique et entraînés, des millions d’hommes et de femmes entraînés et n’ayant pas peur de mourir. Ce sont des gens qui ne vont pas se laisser intimider et que la force ne va pas faire changer. Par ailleurs, vous avez les Afghans – assassinés par les drones – les Pakistanais, les Iraquiens, qui ont vu mourir de un à deux millions de leurs compatriotes par suite de la guerre antiterroriste engagée par Bush. Vous ne pouvez pas gagner une guerre contre le monde musulman. C’est insolite ! C’est de la folie !

Michel Chossudovsky. Et c’est tout à fait vrai : ses forces classiques sont énormes. L’Iran peut mobiliser du jour au lendemain plusieurs millions de soldats à la frontière iraquienne, à la frontière afghane, et même s’ils mènent une guerre type blitzkrieg, les USA ne pourront pas éviter une guerre classique tout près de leurs bases militaires dans la région.

Fidel Castro Ruz. Cette guerre classique, ils la perdraient. Personne ne peut gagner une guerre classique contre des millions de soldats et de personnes. La population de tout un pays ne va pas se concentrer à un endroit pour que les Étasuniens la tuent !

J’ai été guérillero, et je me rappelle avoir dû beaucoup penser à la manière dont il fallait utiliser nos forces, et je n’aurais jamais commis l’erreur de les concentrer, parce que plus vos forces sont concentrées et plus les armes de destruction massive vous causeront de pertes.

 

Michel Chossudovsky. Vous avez dit que l’appui de la Chine et de la Russie à la Résolution 1929 au Conseil de sécurité était très important, car elles se font du tort à elles-mêmes. D’abord, la Russie ne peut plus exporter d’armes, qui sont sa principale source de devises, d’autant que l’Iran était l’un des principaux acheteurs. Ça revient donc à tarir une entrée de devises importante qui soutient l’économie de consommation et les besoins de la population russe.

Vous avez aussi signalé à quel point la Chine a besoin de l’énergie pour sa croissance économique. En fait, que la Chine et la Russie aient rejoint le consensus au Conseil de sécurité veut dire en quelque sorte : « Nous acceptons que vous tuiez notre économie, que vous interrompiez nos accords commerciaux avec un pays tiers. » C’est très grave. Le tort n’est pas seulement contre l’Iran, mais aussi pour ces deux pays. Je ne suis pas un homme politique, mais je suppose qu’il a dû y avoir de terribles divisions au sein des dirigeants russes et chinois pour que ces deux pays acceptent de ne pas opposer leur veto au Conseil de sécurité.

Des journalistes russes m’ont dit que ce n’est pas là un consensus du gouvernement en tant que tel, mais une ligne de conduite. Mais des gens au gouvernement ont d’autres points de vue sur les intérêts de la Russie et sur son attitude au Conseil de sécurité. Comment voyez-vous ça ?

Fidel Castro Ruz. Comment je vois la situation générale ? Si les USA font le choix de la guerre classique en Iran, ils la perdront. Et l’alternative de la guerre nucléaire n’en est une pour personne.

Par ailleurs, la guerre nucléaire se convertirait inévitablement en une guerre nucléaire mondiale. D’où, à mon avis, la dangerosité de la situation actuelle vis-à-vis de l’Iran, compte tenu des raisons que vous avancez et de bien d’autres données qui me font conclure que la guerre prendrait un caractère nucléaire.

Michel Chossudovsky. Autrement dit, comme les USA et leurs alliés sont incapables de gagner une guerre classique, ils vont recourir à l’arme nucléaire, mais comme ils ne peuvent pas non plus gagner cette guerre, nous allons tout perdre.

Fidel Castro Ruz. Tout le monde la perdrait. C’est une guerre que nous perdrions tous ! Que gagnerait la Russie à une guerre nucléaire ? Et la Chine ? Quel caractère aurait cette guerre, comment le monde réagirait-il, quels effets aurait-elle sur l’économie mondiale ?  Vous l’avez expliqué à l’Université de La Havane, quand vous avez parlé du système de défense centralisé mis au point par le Pentagone. Ça ressemble à de la science-fiction, ça n’a plus rien à voir avec la Deuxième Guerre mondiale. L’autre point, aussi, est très important : la tentative de convertir les armes nucléaires en armements tactiques classiques.

Aujourd’hui même, 13 octobre, j’ai lu dans une dépêche de presse que les habitants d’Hiroshima et Nagasaki protestaient énergiquement devant les essais nucléaires dits subcritiques réalisés par les USA. On les appelle comme ça parce que l’arme nucléaire est utilisée sans qu’on déploie toute l’énergie que permettrait la masse critique.

La voici. Son titre : « Indignation à Hiroshima et  à Nagasaki pour un essai nucléaire des USA. »

 

Hiroshima et Nagasaki, les deux villes japonaises victime d’une attaque nucléaire à la fin de la Deuxième Guerre mondiale ont déploré aujourd’hui que les USA aient réalisé en septembre dernier un essai nucléaire dit subcritique, parce qu’il ne déclenche pas de réactions nucléaires en chaîne.

L’essai, le premier de ce genre dans ce pays depuis 2006, a eu lieu le 15 septembre dans un centre du Nevada, aux États-Unis. Selon le journal Japan Times, il a été confirmé officiellement  par le département de l’Énergie. 

Que dit ce journal ?

« Je le déplore profondément parce que j’espérais que le président Barack Obama prendrait la tête en vue de l’élimination des armes nucléaires, a déclaré aujourd’hui le gouverneur de Nagasaki, Hodo Nakamura, en conférence de presse. » 

Vient toute une série de nouvelles à ce sujet.

« L’essai  a aussi provoqué des protestations parmi les habitants d’Hiroshima et de Nagasaki, dont celles de plusieurs survivants des bombes nucléaires qui ravagèrent ces deux villes en août 1945.

« Nous ne pouvons pas tolérer cette action des USA qui trahit la promesse du président Barack Obama de progresser vers un monde dénucléarisé, a affirmé Yukio Yoshioka, sous-directeur du Conseil des victimes de la bombe nucléaire d’Hiroshima. 

« Le gouvernement a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de protester. » 

Il laisse ça au domaine social. On lit ensuite :           

« Ceci porte à vingt-six la quantité d’essais nucléaires subcritiques réalisés par les USA depuis juillet 1997, date de la première. » 

La dépêche ajoute : 

« Washington estime que ces essais ne violent pas le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (CTBT), car ils ne déclenchent pas de réactions en chaîne et ne dégagent donc pas d’énergie nucléaire, de sorte qu’on peut le considérer des essais de laboratoire. » 

Les États-Unis disent que ces essais sont indispensables à la sécurité de leur arsenal nucléaire. Comme ils ont de grands arsenaux nucléaires, ils doivent les protéger.  

Michel Chossudovsky. Revenons à la menace contre l’Iran.  Vous dites que les USA et leurs alliés ne peuvent pas gagner une guerre conventionnelle. C’est vrai. Mais l’arme nucléaire pourrait être utilisée en remplacement d’une guerre classique, et ça, c’est de toute évidence une menace à l’humanité, comme vous l’avez souligné dans vos écrits.

Ce qui m’inquiète, c’est de voir se développer, après la Guerre froide, la notion d’arme nucléaire à visage humanitaire, sous prétexte qu’il ne s’agirait pas d’une arme dangereuse pour les civils. Il s’agirait en quelque sorte de changer l’étiquette de l’arme nucléaire. Selon ces concepts, l’armée nucléaire ne se différencie pas de l’arme conventionnelle. Et maintenant, les manuels militaires disent que l’arme nucléaire tactique ne fait pas de mal aux civils. Au point que, dans une situation donnée, ceux qui décideraient d’attaquer l’Iran à l’arme nucléaire ne se rendraient même pas compte des conséquences que cela pourrait voir pour le Moyen-Orient, l’Asie centrale, mais aussi pour l’ensemble de l’humanité, car ils pourraient dire : « De notre point de vue, cette arme nucléaire est différente de celle de la Guerre froide, et nous pouvons l’employer contre l’Iran pour garantir la paix mondiale. »

Comment voyez-vous ça ? C’est là quelque chose de terriblement dangereux, parce qu’ils croient à leur propre propagande. Une propagande interne au sein des forces armées, au sein de l’appareil politique.

Selon les documents rendus publics en 2002, en 2003, au sujet de l’arme nucléaire tactique, le sénateur Edward Kennedy a même dit à cette époque que c’était une manière d’effacer la frontière entre armes conventionnelles et armes nucléaires. Or, nous y sommes. Nous sommes à une époque où l’arme nucléaire n’est pas différente de la Kalachnikov… J’exagère, bien entendu, mais ça fait partie en quelque sorte de la boîte à outils – c’est l’expression qu’ils utilisent – d’où ils tirent l’armement à employer, si bien que l’arme nucléaire tactique pourrait être employée sur un théâtre de guerre classique. Ça nous conduirait à des scénarios impensables : une guerre nucléaire régionale qui aurait des répercussions à l’échelle planétaire.




Fidel Castro Ruz. 
J’ai écouté ce que vous avez dit au cours de la Table ronde télévisée : que ces armes, censément inoffensives pour les habitants proches du lieu d’impact, ont une puissance explosive allant d’un tiers à six fois celle de la bombe qui fut lancée sur Hiroshima.Or, on connaît parfaitement les terribles dommages qu’elle a causés. Une seule bombe a tué instantanément cent mille personnes. Imaginez une bombe six fois plus puissante, ou deux fois, ou aussi puissante, ou seulement le tiers… C’est absurde !

Vous avez aussi parlé à l’Université de la tentative de la présenter comme une arme humanitaire dont pourraient disposer les troupes en opérations. De sorte qu’à un moment donné, un commandant d’une zone d’opération pourrait décider de l’employer parce que plus efficace que les autres, ce qui serait son devoir dans le cadre des doctrines militaires et des enseignements donnés dans les écoles militaires.

Michel Chossudovsky. Dans ce sens, je ne crois pas que cette arme nucléaire soit utilisée sans l’aval, mettons, du Pentagone ou du commandement centralisé, mais je crois qu’elle pourrait l’être sans celui du président des USA et du commandant en chef des forces armées, autrement dit le président en personne. Bref, nous ne sommes plus du tout dans la logique de la Guerre froide, avec son téléphone rouge…

Fidel Castro Ruz Je comprends que ce que vous dites, professeur, au sujet de cette arme qui serait utilisée comme faculté des instances supérieures du Pentagone, et il me semble correct que vous le précisiez pour qu’on ne vous accuse pas d’exagérer le danger de cette arme.

Mais, quand on sait les antagonismes et les discussions entre le Pentagone et le président des USA, on ne doute guère de ce que serait la décision du Pentagone au cas où le chef d’un théâtre d’opérations demanderait l’autorisation d’employer cette arme s’il le juge nécessaire ou indispensable.

Michel Chossudovsky. Il y a un autre facteur : le déploiement actuel des armes nucléaires dans plusieurs pays européens membres de l’OTAN, qui implique tout un déploiement d’armes nucléaires tactiques, en Turquie, en Italie, en Allemagne, si bien que des tas de petites bombes nucléaires se trouvent tout près du théâtre d’opération. Et, par ailleurs, il y a Israël.

De toute façon, je ne crois pas qu’Israël lance une guerre à son compte. C’est impossible des points de vue stratégique et décisionnel. Dans la guerre moderne, où les systèmes de communications, de logistique et tout le reste sont centralisés, c’est là une décision centralisée. Mais il se pourrait que les USA lui donnent le feu vert et qu’Israël lance alors la première attaque. Ce n’est pas du domaine de l’impossible, bien que certains commentateurs disent maintenant que la guerre va commencer par le Liban et la Syrie sous forme de guerre frontalière classique, ce qui servira de prétexte ensuite à une escalade des opérations militaires.




Fidel Castro Ruz.
 Hier, 13 octobre, une foule a accueilli Ahmadinejad au Liban en héros national. J’ai lu une dépêche là-dessus ce matin.

On connaît aussi les inquiétudes d’Israël à ce sujet, car les Libanais sont des combattants, qui possèdent trois fois plus de missiles à réaction que lors du précédent conflit avec ce pays, et les techniciens israéliens disent qu’il leur faut l’aviation pour combattre ces projectiles et qu’Israël ne pourrait attaquer l’Iran que pendant quelques heures, et non pendant trois jours, car il faudrait fairea attention au danger des projectiles libanais. Les Israéliens, de ce point de vue, sont de plus en plus inquiets, parce que ces armes font partie de l’arsenal classique des Iraniens. Ceux-ci possèdent par exemple des centaines de lance-missiles contre des bâtiments de surface du côté de la Mer caspienne. Or, on sait, depuis la guerre des Malouines, qu’un bâtiment de guerre peut se défendre contre un, deux ou trois missiles, mais qu’il est incapable de résister à une pluie de projectiles. Les Iraniens possèdent des bâtiments rapides conduits par des gens bien entraînés, car cela fait trente ans que ce pays prépare ses gens et qu’il a mis au point des armes classiques efficaces.

Durant la dernière guerre mondiale, avant l’apparition des armes nucléaires, plus de cinquante millions de personnes ont été tuées par des armes classiques.

Une guerre aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celles du XIXe siècle, avant l’apparition de l’arme nucléaire. Et elles étaient déjà extrêmement destructives. Les armes nucléaires sont apparues à la dernière minute, parce que Truman a voulu les employer, faire un essai avec la bombe d’Hiroshima, dont la masse critique provenait de l’uranium, tandis que celle de la bombe de Nagasaki est née du plutonium. Toutes deux ont tué environ cent mille personnes d’un coup, sans parler de la quantité de gens qui sont décédés ensuite par blessures et irradiation, et qui en souffrent les effets depuis de longues années.

De plus, une guerre nucléaire provoquerait un hiver nucléaire. Je vous parle des dangers que représenterait une guerre par ses dommages immédiats. Mais il suffirait d’une quantité d’armes limitée, par exemple celles que possèdent les deux puissances qui en ont le moins, l’Inde et le Pakistan, pour provoquer un hiver nucléaire qui durerait de huit à dix ans et auquel aucun être humain ne survivrait. En quelques semaines, on ne verrait plus la lumière du soleil.

L’homme est sur la Terre depuis moins de deux cent mille ans. Jusqu’ici, tout se déroulait d’une manière normale, les lois de la Nature jouaient, les lois de la vie se développaient sur notre planète Terre depuis plus de trois milliards d’années. Selon toutes les études, l’existence de l’homme sur la Terre, de l’Homo sapiens, de l’être intelligent ne représente dans le temps que les huit dixièmes d’un million. Voilà deux cents ans, on ignorait virtuellement tout. Aujourd’hui, on connaît les lois qui régissent l’évolution des espèces. Les scientifiques, les théologiens, voire les religieux les plus sincères, qui se faisaient au départ l’écho de la campagne des grandes institutions religieuses contre la théorie de Darwin, acceptent aujourd’hui les lois de l’évolution comme réelles, sans que cela leur ait interdit de professer leurs croyances dans lesquelles les gens trouvent bien souvent une compensation à leurs souffrances les plus vives.

Je crois que personne au monde ne désire l’extinction de l’espèce humaine. Voilà pourquoi je suis d’avis qu’il faut faire disparaître non seulement les armes nucléaires, mais aussi les armes classiques. Il faut offrir des garanties de paix à tous les peuples, sans distinction, aussi bien aux Iraniens qu’aux Israéliens, et il faut distribuer les ressources de la Nature. Il le faut ! Je ne dis pas que ça va se faire, ni que ce soit facile à faire, mais il n’y a pas d’autres solutions pour l’humanité, dans un monde limité en étendue et en ressources déterminées, même si toutes les forces scientifiques sont capables de se développer pour créer des sources d’énergie renouvelables. Le monde compte presque sept milliards d’habitants : il faut mettre en place une politique démographique. Il faut en fait bien des choses. Quand vous les placez toutes ensemble les unes à côté des autres, vous vous posez la question : L’être humain sera-t-il capable de le comprendre et de surmonter toutes ces difficultés ? Vraiment, seul l’enthousiasme peut pousser quelqu’un à dire qu’on va faire face à un tel problème et le régler facilement.

Michel Chossudovsky. Ce que vous avez dit au sujet de Truman est extrêmement important. Truman avait dit qu’Hiroshima était une base militaire et que les civils ne souffriraient pas.

…La notion des dommages collatéraux, qui semble la continuation de la doctrine nucléaire depuis 1945.  Je veux dire : pas au niveau de la réalité, mais au niveau de la doctrine et de la propagande. L’argument en 1945 a été en effet le suivant : nous allons sauver l’humanité en tuant cent mille personnes et en niant qu’Hiroshima est une ville civile, non une base militaire. Mais, de nos jours, la falsification est bien sophistiquée, plus généralisée, et l’arme nucléaire est bien plus avancée. Ainsi donc, quand nous parlons de l’avenir de l’humanité et de la menace d’une guerre nucléaire à l’échelle planétaire, il faut comprendre que le mensonge, que la fiction au cœur même du discours politique et militaire nous conduira à une catastrophe sans même que les politiciens comprennent leurs propres mensonges.

Vous avez dit que les êtres humains intelligents existent depuis deux cent mille ans. Mais cette intelligence traduite au niveau des institutions, de la presse, des services de renseignement, des Nations Unies devient le facteur qui va nous détruire, parce que vous finissez pas croire vos propres mensonges, et la guerre nucléaire surviendra sans même que nous nous rendions compte que ce sera la dernière, comme l’avait dit Einstein clairement : Une guerre nucléaire menace la survie de l’humanité, et c’est là la menace mondiale. »

Fidel Castro Ruz. Ce sont de très bonnes paroles, professeur : le dommage collatéral, en l’occurrence, ce serait tout bonnement l’humanité. La guerre est un crime, il n’y a pas besoin d’une nouvelle loi, car, depuis Nuremberg on la considère comme le plus grand crime contre l’humanité et la paix, le plus horrible de tous les crimes.

Michel Chossudovsky. Les textes de Nuremberg le disent clairement : « La guerre est un acte criminel, c’est l’acte de guerre suprême contre la paix. » Ce texte de Nuremberg est très souvent cité. Après la guerre, les Alliés voulaient l’utiliser contre les vaincus. Je ne dis pas que ça ne soit pas valable, mais le fait est que les crimes qu’ils ont commis, eux, contre l’Allemagne, contre le Japon, personne n’en parle.

Fidel Castro Ruz. Et avec l’arme nucléaire, dans le second cas.

Michel Chossudovsky. Bref, c’est pour moi une question extrêmement importante. Si nous voulons former une contre-alliance pour la paix, la criminalisation de la guerre me paraît fondamentale. Il faut abolir la guerre, éliminer cet acte criminel.

Fidel Castro Ruz. Qui juge les principaux criminels ?

Michel Chossudovsky. Le hic, c’est qu’ils contrôlent aussi les cours de justice, et les juges sont aussi des criminels. Que pouvons-nous faire ?

Fidel Castro Ruz. Je dis que ça fait partie de la bataille d’idées.

Et maintenant, il faut exiger que le monde ne soit pas conduit à une catastrophe nucléaire ; maintenant, il s’agit de préserver la vie. Je ne sais, mais je suppose que si les gens prennent conscience que leur propre existence, celle de leur peuple, celle de leurs être les plus chers, jusqu’aux chefs militaires des USA changeraient d’avis, même s’ils ont été formés dans leurs écoles à obéir à des ordres, bien souvent génocidaires, comme cet emploi d’armes nucléaires tactiques ou stratégiques…

Comme tout ceci est insensé, aucun politique n’est exonéré du devoir de faire connaître ces vérités à la population. Il faut y croire ; sans ça, il n’y aurait rien pour quoi se battre.

Michel Chossudovsky. Je crois que ce que vous dites, c’est que, au moment actuel, le grand débat historique de l’humanité est le danger d’une guerre nucléaire qui menace son avenir et que tout débat sur les besoins essentiels ou sur l’économie exige qu’on évite la guerre et qu’on instaure la paix mondiale afin qu’il soit possible de planifier le niveau de vie à l’échelle mondiale à partir des besoins de base. Et que si nous ne solutionnons pas la question de la guerre, le capitalisme ne pourra pas non plus survivre. Est-ce bien ça ?

Fidel Castro Ruz.  Non, compte tenu des analyses que nous avons faites, il ne pourra pas survivre. Le système capitaliste et l’économie de marché qui lui donne vie ne vont pas disparaître du jour au lendemain, mais l’impérialisme fondé sur la force, sur les armes nucléaires et classiques à technologie de pointe doit disparaître si nous voulons que l’humanité survive.

Tenez, voyez ce qu’il passe aujourd’hui et qui prouve l’énorme désinformation dont le monde est victime : la nouvelle que les trente-trois mineurs chiliens attrapés à sept cents mètres de profondeur ont été sauvés a plongé le monde dans une jubilation énorme. Je me demande : que fera le monde s’il prend conscience qu’il y a 6 877 596 300 personnes à sauver ? Si trente-trois ont provoqué une telle allégresse universelle et si les médias du monde entier ne parlent que de ça ces jours-ci, pourquoi ne sauve-t-on pas les presque sept milliards de personnes attrapés par le terrible péril de disparaître et de souffrir une mort aussi horrible qu’à Hiroshima et à Nagasaki ?

Michel Chossudovsky. Vous entrez là dans la couverture médiatique que l’on fait de différents événements et de la propagande qui en émane.

Je pense que les Chiliens ont mené une opération humanitaire fantastique. Mais si une menace comme celle que vous dites pèse sur l’humanité, alors, elle devrait faire la une de tous les journaux du monde, parce que la victime est l’ensemble de l’humanité qui pourrait souffrir les conséquences d’une décision prise par un simple général à trois étoiles. Oui, c’est un fait que les medias, surtout occidentaux, cachent la question la plus grave qui concerne potentiellement le monde entier, à savoir le danger d’une guerre nucléaire que nous devons, hélas, prendre au sérieux parce qu’Obama aussi bien qu’Hillary Clinton ont dit qu’ils avaient l’idée d’employer l’arme nucléaire dans une guerre dite préventive contre l’Iran.

Alors, que répondons-nous ? Que dites-vous à Hillary Clinton et à Barack Obama au sujet du recours unilatéral éventuel à l’arme nucléaire contre l’Iran, un pays qui ne représente aucun danger pour personne ?

Fidel Castro Ruz. Je sais deux choses. Ce qui a été discuté, ce qui a été révélé ces jours-ci, les fortes discussions au sein du Conseil de sécurité nationale des USA. C’est toute la valeur du livre de Woodward qui révèle comment se sont déroulées ces discussions. On connaît la position de Biden, d’Hillary, d’Obama… En tout cas, celui qui s’est montré le plus résolu contre l’extension de la guerre, qui a discuté avec les militaires, c’est Obama. C’est un fait, et j’en ai parlé dans mes dernières Réflexions. Le seul à lui avoir donné un conseil, quelqu’un qui avait été son adversaire en tant que républicain, c’est Colin Powell, qui lui a rappelé que le président des États-Unis, c’était lui. Un conseil encourageant.

Je crois qu’il faut leur faire parvenir à tous ce message dont nous avons parlé : je crois que beaucoup lisent surGlobal Research les articles que vous publiez. Je crois qu’il faut les divulguer. Et, compte tenu de nos conversations, je me réjouis à l’idée de les faire connaître, et de faire connaître vos arguments, vos raisonnements, car il existe à mon avis un énorme déficit d’information pour les motifs que vous avez expliqués.

Nous, il faut que nous inventions. Quelles seraient les meilleures manières de faire connaître tout ça. À leur époque, les apôtres n’étaient que douze et ils ont entrepris de divulguer les enseignements qu’un prédicateur leur avait transmis. Bien entendu, ils avaient des centaines d’années devant eux ; nous, en revanche, nous ne les avons pas. J’ai consulté la liste des plus de vingt personnalités qui collaborent à Global Research, des gens prestigieux, assurément, qui soulèvent les mêmes points, mais elles ne disposent pas de centaines d’années. Non, le temps est vraiment très court.


Les dangers d'une guerre nucléaire