Un parti de droite n’a aucun avenir

2010/11/16 | Par Xavier Duval

Normand Lester, qui était l’un des journalistes les plus réputés à Radio-Canada et qui est maintenant chroniqueur au 98,5 FM, a pris la parole lors d’un café souverainiste organisé conjointement par les comités exécutifs Bloc Québécois et du Parti Québécois de l’Est de Montréal.

Il entreprend son allocution par un bref historique de l’origine de ses convictions d’indépendantiste qui remontent au temps où il était membre du RIN, au début des années soixante. Mais il précise que, tout au long de sa carrière de journaliste, il n’a milité dans aucun parti politique et qu’il demeure un observateur indépendant.

Monsieur Lester a débuté son allocution en parlant du RIN car, à l’origine, le Parti Québécois était un rassemblement pour l’indépendance nationale puisque ses membres provenaient de trois partis différents : le PLQ, le RIN et le RN. Le Parti Québécois devrait donc effectuer un retour aux sources et redevenir la coalition qu’il a déjà été s’il veut un jour faire l’indépendance du Québec.

Le conférencier explique alors que pour réaliser l’indépendance et tenir un éventuel référendum, le PQ doit d’abord prendre le pouvoir. Pour cela, il faudra que le PQ soit rassembleur et qu’il réussisse tant à aller chercher les gens de gauche comme Québec solidaire, les gens à l’extérieur des partis politiques et les gens plus à droite. Ces derniers semblent être un problème présentement, mais il ne croit pas en l’avenir d’un éventuel parti de droite qui serait dirigé par François Legault.

« Un parti de droite qui ne s’engage pas sur la question nationale n’a aucun avenir au Québec, soutient-il. Ce que les gens qui se sont réunis à Québec la semaine dernière veulent faire, c’est une nouvelle Action Démocratique du Québec et l’ADQ est un naufrage, ».

Il évoque ensuite le fait que Mario Dumont avait un certain charisme et qu’il était un excellent chef, mais que ça n’a pas fonctionné parce que la question nationale est un incontournable.

Le PQ est devenu en quelque sorte l’incarnation de la social-démocratie, ce qui correspond fondamentalement à ce que nous sommes en tant que peuple. Il affirme aussi que le fait que nous ayons les programmes sociaux les plus avancés en Amérique du Nord nécessite que notre État soit efficace et qu’en ce sens là, une trop grande proximité avec le syndicat de la fonction publique peut-être problématique. Ce serait cette trop grande proximité, qui explique, selon lui, les réticences d’une certaine partie de la population à joindre le PQ.

Normand Lester prend ensuite ses distances par rapport aux propos de Bernard Landry et Jacques Parizeau qui prônent une stratégie d’accès à l’indépendance plus ouverte parce que «la base de toute stratégie dans un conflit est de ne pas dire à nos ennemis nos intentions et nos moyens».

Pendant la période de questions, monsieur Lester donne des idées sur ce que devrait faire un gouvernement du Parti Québécois après la prise du pouvoir. Afin de provoquer des crises, il pourrait, par exemple, mettre en place une commission d’enquête sur les irrégularités qui ont causé le vol du référendum de 1995, changer le nom de la Sûreté du Québec pour la Gendarmerie Nationale et modifier le titre de gouverneur général pour celui de président.


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